LE PRETRE ANGELIQUE

          L'abbé Manuel Mendes reçut le sous-diaconat à Rome, le 18 décembre 1897. De retour au Portugal il reçut le diaconat le 12 décembre 1898 et l'ordination sacerdotale le 27 mai 1899, alors qu'il était déjà professeur au séminaire de Santarém. Il célébra sa première messe le 4 juin suivant. jour anniversaire de sa première communion. dans l'église paroissiale du Sauveur, à Torres Novas. Quelques jours plus tard, le 21 juin, il écrivit une charmante lettre à saint Louis de Gonzague à l'occasion de sa fête. suivant la coutume romaine qui consistait à déposer des lettres de demande sur le tombeau du saint angélique. Dans l'église de Saint-Ignace de Loyola. Cette lettre. qui révèle à merveille son âme virginale, commence ainsi :

          V. J. M. J.

          Mon angélique protecteur.

          Daignez me prendre de façon spéciale sous votre protection ; apprenez-moi à offrir et a recevoir Jésus avec ferveur et tendresse, comme vous le receviez. Faites que je devienne un saint prêtre et daignez m’obtenir du Seigneur beaucoup de lumière pour connaître sa volonté, et beaucoup de courage et de générosité pour l’accomplir. Suppliez beaucoup pour moi la Vierge Marie, apprenez-moi à aimer cette douce Mère, si chère et bien-aimée.

          Après avoir recommandé à la protection de saint Louis sa famille, ses élèves, ses compagnons, les supérieurs des séminaires de Rome et de Santarém, et, en post-scriptum, plusieurs prêtres, il termine ainsi :

          Mon doux protecteur, bénissez-moi, faites que je sois chaste, embrasez-moi de l'amour de Dieu et de Marie, et je serai heureux. Je vous le demande pour les pécheurs et pour les âmes du purgatoire.

          21 juin 1899.

          Manuel Mendes da Conceição Santos, prêtre.

          Un événement contemporain reflète bien la vertu angélique de l'abbé Manuel Mendes. L'abbé João Nunes Ferreira, qui avait été son compagnon et son ami intime, et avait logé dans une chambre voisine de la sienne au séminaire de Santarém, eut l'intention de faire peindre la chapelle du Saint-Sacrement de l'église paroissiale de Cartaxo dont il avait été nommé curé. Il demanda à l'abbé António Vieira, son condisciple, chapelain du collège des thérèsiennes à Torres Novas, de lui envoyer quelques images ayant trait à l'Eucharistie. Ce dernier lui envoya les images demandées auxquelles il ajouta une photographie d'Manuel Mendes avec ces quelques mots : Comme des anges doivent figurer tout autour du tabernacle de la chapelle du très saint Sacrement, n'oublie pas d'y placer ce séraphin qui se prépare à monter à l'autel. Et un ange fut effectivement représenté avec les traits de l'abbé Manuel Mendes.

          De 1899 à 1905, à Santarém, l'abbé Mendes se dépensa avec zèle : au séminaire dont il fut le préfet et où il enseigna la théologie dogmatique et le latin ; au lycée où il fut professeur d'allemand et examinateur d'anglais ; au confessionnal pour la direction des âmes à laquelle, prêtre puis évêque, il devait se consacrer avec une abnégation et un dévouement constants toute sa vie durant ; en chaire où son éloquence, d'une très haute élévation, se manifestera pour la première fois en 1899 avec les homélies en l’honneur de l’Assomption de Notre-Dame et de l'Eucharistie, prémisses de la vingtaine de sermons de ces années-là conservés dans son héritage littéraire.

 

pour toute suggestion ou demande d'informations