Madeleine-Sophie Barat
Religieuse, Fondatrice, Sainte
1779-1865

Madeleine-Sophie Barat, fille de pauvres paysans, naquit à Joigny le 13 décembre 1779. De santé fragile, elle montra dès l'enfance une grande volonté et un fort désir de s'instruire. Après sa première Communion (1789), sous la conduite de son frère Louis, futur jésuite, elle commença d'étudier le latin, le grec et quelques langues vivantes. Louis, diacre du diocèse de Sens, régent au collège de Joigny, prête le serment à la Constitution Civile du Clergé qu'il rétractera en 1792, ce qui lui valut de faire partie des réfractaires et d'être emprisonné. Libéré à la chute de Robespierre, il est ordonné prêtre en 1795 et décide d'aller exercer le saint ministère à Paris où il emmène sa sœur afin qu'elle reçoive une éducation supérieure et théologique sous sa conduite rigoureuse. Il confie la direction spirituelle de sa sœur à l'abbé Philibert de Bruillard, son compatriote, qui deviendra (1826) évêque de Grenoble. Madeleine-Sophie songe à se faire carmélite, mais la France n'a plus de Carmel et, le temps de la réflexion, elle retourne chez ses parents.

Louis, veut rallier quelques prêtres qui, pendant l'émigration, se sont regroupés sous la règle de Saint Ignace, les Prêtres de la Foi. Or le supérieur des trois qui arrivent alors à Paris (1800), le P. Joseph Varin, songe à former des éducatrices pour les jeunes filles et comme Louis Barat est devenu l'auxiliaire du P. Varin, Madeleine-Sophie est pressentie pour cette tâche. Le 21 novembre 1800, la Société des Dames du Sacré-Cœur est fondée et le P. Varin reçoit les promesses des trois premières dames.

En octobre 1801 la première maison est fondée à Amiens sous la direction de Madeleine-Sophie Barat et les Dames reçoivent le nom de Dames de la Foi puis, de la police impériale celui de Dames de l'Intruction Chrétienne.

La maladie entre dans le corps de Madeleine-Sophie Barat et ne la quittera plus désormais, ce qui ne l'empêche pas de fonder à Grenoble, de recevoir la bénédiction de Pie VII à Lyon, d'être nommée Supérieure Générale et de fonder à Cugnières, Niort, Poitiers, encouragée par l'autorité impériale. Le retour des Bourbons donna encore plus de vigueur à l'institut qui reçu l'approbation de ses Constitutions en 1816 de la main de Pie VII. Mme. Duchesne s'embarque pour l'Amérique étendre les fondations tandis qu'en France naissent les maisons de Chambéry, Lyon, Bordeaux, Le Mans, Autun, Besançon, et, aussi, en Italie, Rome et Turin. La Monarchie de Juillet amène les temps difficiles et l'opposition épiscopale, mais avec le ferme soutien de Rome ; à partir de 1843 les fondations se multiplient en France, en Irlande, en Angleterre, en Belgique, en Autriche, en Suisse, en Espagne, aux Amériques En 1864, la Congrégation comprenait 3500 religieuses et 86 maisons. Madeleine-Sophie Barat mourut à Paris, le jour de l'Ascension, 25 mai 1865. La dernière pensée de Mère Barat, consignée dans son testament, résume bien toute sa vie : L'amour du Cœur de Jésus, pour le salut des âmes, selon le but de notre vocation.

Sa cause de canonisation fut introduite en 1879 : elle fut béatifiée par Pie X en 1908 et canonisée par Pie XI le 24 mai 1925.

 

 

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