— Et moi aussi j'irai au Ciel ?
demanda Lucie, lors de l'apparition du 13 mai
1917. — Oui, tu iras, lui
répondit
Notre Dame.
Lucie est née le 28 mars
1907, à Aljustrel, et fut baptisée le 30 mars à l'église paroissiale de
Fatima.
Ses parents étaient Antoine
dos Santos et Maria
Rosa.
Comme Lucie était la
dernière de sept enfants, six filles et un garçon, elle eut une enfance choyée
et
privilégiée. Elle fit sa première communion à l'âge de six ans et commença sa
vie de bergère lorsque, à partir de 1917, ses petits cousins, François et
Jacinthe Marto, purent l'accompagner. Ce fut l'année des Apparitions
de la Vierge Marie, pendant lesquelles Lucie joua un rôle particulier, parce
qu'elle fut la seule à parler avec Notre Dame et qu'elle reçut la mission
de faire connaître son message.
L'Apparition annonça, le 13 juin, qu'elle
emmènerait bientôt au Ciel François et Jacinthe, tandis qu'elle
disait à Lucie :
« Mais toi, tu resteras ici pendant un
certain encore. Jésus veut se servir de toi pour me faire
connaître et aimer. Il veut établir dans le
monde la dévotion à mon Coeur Immaculé. À celui qui l'acceptera, je
promets le salut, et ces âmes seront aimées de Dieu, comme des fleurs placées
par moi pour orner son trône».
Les Apparitions terminées,
Lucie se trouvait exposée à bien des risques. Préoccupé, le premier évêque
du
diocèse de Leiria, qui venait d'être
restauré, ordonna, le 17 juin 1921, qu'elle entre au Collège des Sueurs
Dorothée, à Vilar, mais sans révéler son identité. Elle reçut là une
excellente éducation morale et religieuse. Sentant en son coeur la
vocation religieuse et influencée par l'exemple des Sueurs envers qui elle était
reconnaissante, elle décida de choisir
l'Institut de Sainte Dorothée, où elle fit profession. Elle resta en Espagne
jusqu'en 1946, date de son retour au Portugal. C'est alors qu'elle revint pour
quelques jours à Fatima,
à l'endroit même des Apparitions. Fidèle à son ancien désir de
retraite et de solitude, elle obtint du Pape Pie
XI I, le 25 mars 1948, l'autorisation d'entrer au Carmel de
Sainte-Thérèse, à Coimbra, où elle
intensifia sa vie de prière et de pénitence jusqu'à sa mort, le 13 février 2005
; elle aurait eu 98 ans le mois suivant.
Parmi ses écrits dont nous
avons connaissance, les Mémoires sont d'une importance particulière. Elle ne les
a pas rédigés de son propre gré, mais sur l'ordre de l'évêque de
Leiria, Mgr José Alves Correia da
Silva, qui était son directeur spirituel.
Leur objectif principal était de rapporter la vie héroïque des deux Pastoureaux
décédés, les Apparitions de l'Ange,
celles de Notre Dame et pour finir la vie de ses parents. Pour cela, il ne
lui était pas nécessaire de se tourner
vers le passé et de se le remémorer, parce qu'elle contemplait tout
comme une présence
gravée à vif en son âme. Elle nous avertit elle-même que « ces choses se gravent
si profondément dans l'âme qu'il n'est pas facile de les oublier ». Plutôt que
de s'en rappeler, elle les vivait.
L'autre oeuvre de Sueur
Lucie, ce sont les « Appels du Message de
Fatima », qui révèlent son âme et
témoignent de la mission à laquelle elle a été appelée. Pendant 87 ans, elle
vécut profondément la dévotion au
Coeur Immaculé de Marie, dont elle avait eu la révélation et dont elle était
dépositaire. Comme elle était submergée par d'intéressantes et fréquentes
questions sur le message qu'elle avait reçu et comme elle ne
pouvait pas répondre individuellement à
chacun, elle demanda au Saint-Siège l'autorisation — qui lui fut
accordée — de composer un écrit où elle
pourrait répondre de façon globale aux multiples interpellations qui
lui parvenaient. Il s'agit donc d'une longue
lettre rédigée sous son entière responsabilité et adressée à tous ceux qui lui
avaient fait part de leurs doutes, questions ou préoccupations, et qui
désiraient suivre avec une plus grande
fidélité ce que le Ciel avait demandé à la Cova da Iria.
Son couvre, avant d'être éditée, fut
approuvée par la
Congrégation pour la Doctrine de la Foi.
* * * * *
Le 13 février 2005, au
Carmel de Sainte-Thérèse, à Coimbra,
vers 17h 25, elle ferma doucement les
yeux, ces yeux qui avaient vu sur notre terre
les yeux de la Très Sainte Vierge. Le Cardinal Bertone, archevêque
de Gênes et envoyé spécial du Saint-Père, les évêques portugais et une foule
ininterrompue de fidèles vinrent se recueillir avec amour et dans la prière auprès de sa
dépouille exposée dans la chapelle du
Carmel. Tout le Portugal s'arrêta pour rendre hommage à la grande figure de
cette Pastourelle qui, par la force
cachée de sa prière et de sa foi, sut toucher tous les coeurs. Tous cherchèrent
à vivre cette expérience significative
de conversion proposée dans le silence et la simplicité, à travers la prière du
rosaire et en participant à l'Eucharistie, aussi bien à la cathédrale de
Coimbra, où eurent lieu les obsèques, que dans le couvent du Carmel, où fut
déposé le cercueil du dernier témoin des événements de Fatima.
Sueur Lucie fut une
personne lumineuse, toute heureuse des événements dont elle fut à la fois
gratifiée et
l'intermédiaire, et en même temps toute
dévouée à Jésus, à Marie et à nous tous. Fidèle réalisatrice du
message de Fatima,
elle tint sa promesse de ne pas nous
oublier auprès de Dieu. L'héritage qu'elle nous
laissa à travers ses livres nous rapproche de
Dieu et de Marie d'une façon extraordinaire. Sa vie et celle de ses
cousins, qu'elle nous révéla dans ses premières lettres à Mgr José, servent de
modèle pour tous ceux qui veulent écouter et
mettre en pratique les demandes de Notre Dame à la Cova
da Tria.
* * * * *
Ses dernières paroles, dans
la nuit du 7 au 8 février, furent : « Pour
le Saint-Père !... Notre Dame !...
Notre Dame !...
Saints Anges !... Cœur de Jésus !...
Cœur de Jésus !... Allons, allons... au Ciel
avec Notre Seigneur... Notre Dame...
et les Pastoureaux ! »
SOURCE : Bulletin du
Sanctuaire de Fatima - Numéro spécial.
http://www.santuario-fatima.pt
http://www.pastorinhos.com/frances/index.php
http://www.leiria-fatima.pt
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