Léonard de Dunois
Moine de Micy, Ermite, Saint
VI
e siècle

Saint Léonard de Dunois, qu'il ne faut pas confondre avec les autres Saints de ce nom, naquit vers la fin du V siècle, de parents nobles et pieux. Fidèle à la voix de la grâce, qui l'appelait à une haute perfection, il comprit de bonne heure le néant des choses humaines, et pour se soustraire aux dangers des grandeurs que semblait lui assurer la distinction de ses talents et de sa naissance, il prit la résolution de renoncer à tous ses biens et d'aller s'enfermer dans le célèbre monastère de Micy, près Orléans, il avait sans doute fait ses premières études.

Après avoir vécu plusieurs années sous la direction de saint Mesmin, abbé de Micy, saint Léonard obtint, la permission de son saint abbé de quitter la communauté et de se retirer dans la solitude, afin de s'y livrer plus parfaitement à l'exercice continuel de la pénitence et de l'oraison. Beaucoup de religieux agissaient ainsi dans ces temps de ferveur et de foi pour ne plus penser qu'au ciel, ils abandonnaient avec plaisir le commerce des hommes.

Saint Léonard, parti de Micy, suivit d'abord le cours de la Loire, puis, tournant un peu à droite, il vint se fixer au milieu d'une épaisse forêt, près de l'endroit Thibaut I", comte de Dunois, fit élever, au Xe siècle, le célèbre fort de Marchenoir. Cette forêt appelée Silvalonielou Forêt-Longue, et désignée aujourd'hui sous le nom de Forêt de Marchenoir, s'étendait alors beaucoup plus au midi, par-delà le lieu a été bâti depuis le bourg de Saint-Léonard, près l'ancien chemin de Blois' à Châteaudun. C'est que notre Saint vint fixer son séjour, pour ne plus s'occuper que du salut de son âme. Son ermitage était situé sur un terrain à peu près triangulaire, ayant 36 mètres de l'est à l'ouest, et 33 du nord au sud, à l'endroit compris aujourd'hui entre la maison de Bel-Air et l'habitation du régisseur de la forêt de Marchenoir appartenant à la très-honorable famille de Luynes. A l'aide de quelques offrandes qui lui furent faites, le saint ermite avait construit, près de sa cellule, une petite chapelle dédiée à saint Etienne, les fidèles des environs venaient prier avec lui et écouter ses salutaires instructions. C'est dans ce lieu alors sauvage et ombragé par des chênes séculaires que le vertueux solitaire vécut dans la pauvreté et la pénitence. Tout occupé de son salut éternel, saint Léonard laissait entièrement de côté le soin de son corps. Son habit était simple et grossier il marchait nu-pieds et couchait sur un lit composé de branches d'arbres et d'un peu de mousse il se nourrissait de racines et de quelques fruits sauvages qu'il ramassait dans la forêt. Comme on doit bien le penser, la sainteté de sa vie ne tarda pas à se répandre aux environs. Bientôt son humble cellule devint le pieux rendez-vous d'une foule de personnes qui venaient de tous côtés se recommander à ses prières et recevoir ses charitables avis. Le voyageur épuisé trouvait près du Saint un asile et un bon conseil; l'affligé puisait dans ses discours d'abondantes consolations; les malades amenés des environs, près de lui, s'en retournaient guéris et bénissaient Dieu d'avoir accordé un si grand saint à la contrée. De nombreux pécheurs surtout venaient lui ouvrir leur cœur et, encouragés par ses paroles pleines de foi, ils s'en allaient aussitôt confesser leurs fautes, pour retrouver la paix de la conscience dans le sacrement de la réconciliation.

L'empressement des chrétiens à se rendre à la chapelle où saint Léonard priait avec eux engagea plusieurs personnes à fixer leur demeure près de la cellule du vertueux anachorète quelques maisons y furent bâties pour recevoir les pèlerins dont le nombre augmentait de jour en jour; on commença à défricher tout autour pour semer du grain et planter des légumes, et en peu d'années on vit se former une agglomération de bâtiments qui formèrent le bourg actuel.

Pendant ce temps-là, saint Léonard, dont la réputation s'était accrue en proportion de ses nombreux mérites, était jugé digne par Dieu d'être admis au nombre des bienheureux dans le ciel. Désirant lui-même de posséder celui qu'il avait tant aimé sur la terre, il bénit une dernière fois ceux qui étaient venus implorer le secours de ses prières, et il rendit sa belle âme à Dieu, le 8 décembre, dans la seconde moitié du VIe siècle. Son corps fut inhumé dans la chapelle de Saint-Etienne, qu'il avait si longtemps sanctifiée par ses prières et dans laquelle il avait opéré tant de miracles.

Tous les habitants des environs accoururent de très loin à ses funérailles, et sa sépulture fut inondée des douces larmes de la reconnaissance. A ce moment solennel où le cercueil fut descendu dans la tombe, toutes les pensées se portèrent vers le ciel, où venait de monter l'âme d'un père si tendre et d'un si puissant intercesseur.

 

 

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