Léon Dupont
Le “saint homme” de Tours
1797-1876

 « simple laïc », déclaré « vénérable » par l’Église
 

Annexe 1

 

La découverte du tombeau de St Martin

 

(Extraits d'un texte du Père Gérard Leray prononcé en 2006 à l’occasion du 130 ème anniversaire de la mort de Léon Papin-Dupont, texte s'inspirant en partie du document de reconnaissance de ses vertus héroïques.)

Tombeau de saint Martin de Tours. M. Dupont a participé à sa découverte.

Au milieu des œuvres de zèle et de charité dont Monsieur Dupont remplissait sa vie, un illustre modèle était sans cesse présent à sa pensée, de même que dans ses prières eucharistiques et ses adorations nocturnes,  un grave et sérieux projet le préoccupait par-dessus tous les autres. Ce modèle de charité, c’était saint Martin; cet objet de ses prières ferventes et assidues, c’était la reconstruction de la célèbre basilique du thaumaturge que la révolution avait détruite. Quand le pieux créole de la Martinique vint s’établir à Tours en 1834, le culte de Saint Martin était à peu près complètement tombé en désuétude dans cette ville. Un attrait secret l’attirait chaque jour à l’angle de la rue Descartes et de la rue Saint Martin, où il s’arrêtait pour prier. Mais bien peu de personnes à Tours partageaient alors sa dévotion envers le glorieux patron de la cité; encore moins avait-on dans l’esprit la pensée de reconstruire l’ancienne église jadis si renommée dans le monde entier, surtout pour cette raison que, la rue passant sur l’emplacement du tombeau, il n’y avait pas d’espoir qu’on pût jamais revenir sur ce qui avait été fait. On commença, vers 1848, à faire à la cathédrale, pour la fête du 11 novembre, quelques célébrations suggérées par Monsieur Dupont. (…)

Monsieur Dupont et les membres de la commission du vestiaire de Saint Martin à la fin de 1856 convinrent de s’adresser à leur cardinal-archevêque pour obtenir par son entremise que le souverain pontife daignât bénir le "projet de rétablissement de la basilique". La bénédiction gracieusement octroyée par Sa Sainteté Pie IX fut le sujet d’une grande joie et d’une vive espérance pour eux tous (…)

A l’arrivée à Tours du nouvel archevêque, Monseigneur Guibert, le projet de rétablissement de la basilique de Saint Martin semblait presque écarté, parce qu’on voulait plutôt se préoccuper d’une autre œuvre. Malgré cela, les membres de la commission, voyant le nouvel archevêque plein de zèle et de résolution pour rendre son éclat au culte de saint Martin, n’en avaient pas moins d’espérance. Leur président, Monsieur Dupont, les encourageait, et ensemble ils avaient recours à la prière. Monsieur Dupont était persuadé que la cause de la construction, objet d’un si ardent désir, serait gagnée si l’on arrivait à démontrer géométriquement la véritable place du tombeau, et si l’on offrait à Monseigneur l’archevêque, au moins en partie, la somme nécessaire pour en faire l’acquisition. (…) L’achat des maisons qui recouvraient le saint tombeau fut fait. On ne saurait dire avec quel empressement fut accueillie par le clergé et par les fidèles la nouvelle des importantes opérations, qui allaient commencer. La joie de Monsieur Dupont, qui avait été le promoteur de tout, ne fut pas moins grande. (…)

Ensuite M. Dupont se préoccupa, avec la commission du Vestiaire de saint Martin, des recherches pour retrouver l’emplacement du précieux tombeau de saint Martin. Les fouilles furent reprises avec ardeur dans les caves (…). Après plusieurs heures de travail, les ouvriers se trouvèrent en présence des deux côtés parallèles du petit caveau, ou sépulcre, dans lequel, après les ravages des huguenots, on avait recueilli les cendres de Saint Martin et où son corps avait été autrefois déposé. Alors Monsieur Dupont annonça aux fidèles qui étaient avec lui et qui se tenaient prosternés en prière, que le tombeau de saint Martin était retrouvé. La nouvelle est accueillie avec un transport de joie et une émotion indicible. On réclame un magnificat solennel, et après, sous la direction de Monsieur Dupont, on se remet au travail avec énergie et précaution pour accomplir l’importante découverte. Ce jour-là, en effet, 14 décembre 1860, Dieu permettait que l’emplacement précis du tombeau de son grand serviteur, caché et perdu depuis soixante-dix ans sous de vulgaires et profanes constructions, fût retrouvé, mis à découvert, et rendu à la piété des fidèles par le zèle de Monsieur Dupont, son grand serviteur…

   

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