Léocadie
était
de
Tolède (Nouvelle-Castille),
d'une
famille
illustre
et
chrétienne. Sa
vertu
surpassa
beaucoup
ses
années, et
elle
s'adonna
dès
son enfance
avec
tant
de
dévotion au
service
de
Notre-Seigneur
et
à tous
les
exercices
du
Christianisme,
qu'on
la
regardait dans
sa
ville natale
comme
un
modèle d'innocence
et
de piété.
Elle
glorifiait
ainsi
le
nom de
Jésus-Christ
par
ses bonnes
œuvres,
lorsque
l'impie
Dacien,
envoyé
en
Espagne par
les
empereurs Dioclétien
et
Maximien pour
exterminer
le
culte du
vrai
Dieu,
entra
dans
Tolède,
où
les païens
lui
dénoncèrent
aussitôt
notre
Sainte
comme
une
des plus
ferventes
chrétiennes.
Il
la fit
paraître
devant
son
tribunal et,
sachant
sa
condition, il
lui
reprocha de
s'être
attachée
à
une religion
qui
n'avait rien
que
de bas
et
de méprisable
(c'est
ainsi
qu'il
traitait
le
culte que
l'on
rend
au
souverain Créateur
de
toutes les
choses).
Léocadie,
qui
savait bien
en
quoi consiste
la
véritable grandeur,
lui
répondit constamment
qu'elle
s'estimait
infiniment
heureuse
d'être
servante
de
Dieu et
de
son Fils
Jésus-Christ,
et
que rien
ne
serait capable
de
la faire
renoncer
à
sa religion,
quand
même
il
lui préparerait
les
tourments les
plus
atroces
et
là mort
la
plus cruelle
et
la plus
ignominieuse.
Dacien,
irrité
de
cette réponse,
la
fit fouetter
en
sa présence
comme
une
misérable esclave;
puis,
son
corps étant
déjà
tout
en
sang, il
la
fit mener
dans
un
cachot en
attendant
qu'on
lui
préparât de
plus
rudes
châtiments.
Léocadie
alla
dans
cette
fosse
avec
autant
de
joie que
si
on l'eût
conduite
dans
un
palais magnifique
pour
y
célébrer le
festin
de
ses noces;
et
même, voyant
sur
son chemin
des
chrétiens déplorer
l'état
misérable
où
ils la
voyaient,
elle
les
consola, leur
disant
qu'ils
devaient
bien
plutôt
se
réjouir de
la
grâce qu'elle
recevait
d'endurer
quelque
chose
pour
Jésus-Christ,
son
Seigneur et
son
Epoux.
Cependant,
Dacien
ayant
aposté
des lieutenants
dans
les
autres villes
comme
autant
de
ministres de
sa
fureur, Calpurnien,
qu'il
avait
laissé
à
Mérida (Estrémadure),
fit
souffrir à
sainte
Eulalie
des
tourments si
horribles,
que
peu de
martyrs
en
ont enduré
de
semblables, comme
nous
le
verrons au
jour
suivant.
Léocadie
en
étant informée,
conçut
tant
de
douleur
des
cruautés que
l'on
exerçait
contre
les
serviteurs et
les
servantes du
vrai
Dieu
que,
la
vie lui
devenant
insupportable
au
milieu de
tant
de
crimes et
de
misères, elle
pria
son
Epoux céleste
de
la retirer
à
lui. Sa prière fut
exaucée et, dans la plus grande ferveur de son oraison, ayant baisé
tendrement une croix qu'elle avait gravée sur une pierre dure par la
seule impression de son doigt, elle rendit sa belle âme à celui
qu'elle aimait sur toutes choses. Ce fut le 9 décembre 303. |