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Réflexions sur un acte de foi

 

E-1-Chant de joie, chant de peine 

La foi, quel mystère! Quel mystère, et pourtant elle serait si simple à comprendre et à mettre en œuvre si nous réfléchissions un peu. Aujourd'hui la façon de penser des scientifiques peut nous aider beaucoup dans notre vie spirituelle à condition d'être parfaite-ment honnête. On a longtemps cru, aux 18ème et 19ème siècles particulièrement, que la science expliquerait tout. La science a énormément évolué, les découvertes se sont multipliées, et plus on découvre, plus il y a à explorer.  Et plus on s'approche de Dieu... Aujourd’hui, l’univers nous ouvre son infinie et immense majesté, et notre misérable finitude nous est vertigineuse-ment dévoilée.

Oui, notre extrême petitesse fait face aux immensément grands. Quand on nous dit: “À une distance de quelques milliards d’années lumière, il y a telle galaxie...” nous le croyons. Nous croyons aussi les savants atomistes qui nous font connaître les mystères de la matière et l’infiniment grand de l’infiniment petit: vertige infini! Et nous croyons ces savants, nous avons foi en eux. Alors pourquoi ne croyons-nous pas Dieu quand Il nous parle, quand Il vient à nous par son Verbe Incarné? Oui pourquoi? Nous croyons des hommes faillibles, qui ne sont pas toujours sûrs de leurs théories, et nous ne croyons pas Dieu qui est infail-lible...

Oui, Jésus, Verbe incarné, s'est fait l’un de nous, Il est venu parmi nous, vivre avec nous, comme nous. Et constatant Lui-même, sur la Croix, l’intensité de nos souffrances et de nos misères, ainsi que le nombre de nos péchés, Il s’est tout de suite tourné vers le Père pour Lui dire: “Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font!” Jésus voulait vivre comme nous et expérimenter dans sa chair nos limites humaines. Jésus a vu que nos erreurs, nos péchés, nos faiblesses suscitaient et susciteraient de plus en plus des pauvretés effroyables, insupportables. Il a soulagé les douleurs de ceux qu'Il rencontrait et qui avaient foi en Lui, mais Il a dit à ceux qui critiquaient des actes désintéressés envers Lui: “Des pauvres, vous en aurez toujours parmi vous;  mais Moi, vous ne M’aurez pas toujours.”

Des pauvres, nous en avons toujours, de plus en plus, tellement que nous ne savons plus comment faire pour les aider. Il y a des dévouements admirables, mais qu’est-ce que c’est proportionnellement aux besoins? Et c’est encore plus dramatique quand on pense que beaucoup de famines sont sciemment provoquées par des gouvernements qui veulent se défaire, en douceur, de peuples qui ne leur plaisent pas! Il y a aussi des maladies nouvelles: on sait que pour certaines, le SIDA, par exemple, il suffirait de changer les habitudes sexuelles que Dieu a en abomination pour en venir à bout. Mais surtout pas ça! Vive la liberté sexuelle! Comme on se sent désarmé devant de telles monstruosités!

Des pauvres, nous en avons toujours, mais Jésus est reparti au ciel. Jésus, notre amour, notre espérance n’est plus parmi nous... Jésus savait dans quelle détresse nous nous trouverions un jour, sans Lui: alors, Il a inventé l’Eucharistie. Jésus, caché sous les apparences du pain et du vin est toujours chez nous, avec nous; mais pour Le rencontrer il faut la foi. Et la foi, ça s’enseigne, au moins au départ. Ô comme Jésus doit souffrir dans son Cœur eucharistique quand Il voit des millions de petits enfants accablés de travail dans certains pays, contraints de vivre sur les décharges d’ordures, aux Philippines ou en l’Égypte, par exemple... Quelle doit être la peine de Jésus, quelle doit être la blessure de son Cœur quand Il sait que ces enfants, à peine adolescents (ou encore plus jeunes, encore dans l’enfance) seront livrés à la prostitution. Comme Il doit crier vers le Père: “Père, pardonne-leur, pardonne à ces pauvres enfants et pardonne à leurs bourreaux, ils ne savent pas ce qu’ils font!”

Nous nous sentons souvent comme écrasés à la pensée de ces choses horribles. Nous ne les voyons pas toutes, ces choses, nous ne les constatons pas de visu, mais nous croyons ceux qui nous les disent. Nous croyons même les images télévisées de reportages documentaires, sachant bien, pourtant que ce ne pourraient être que des images virtuelles. Nous croyons ce que les hommes faillibles, souvent menteurs nous racontent... Et nous n’aurions pas foi en Dieu et en ses paroles! 

E-2-Acte de foi 

Si, nous avons foi en Dieu et en ses paroles! Si nous croyons les enseignements de Jésus et nous croyons en l'amour de Dieu! Si nous croyons à la Résurrection des Jésus, Résurrection affirmée avec tant de force par d'innombrables martyrs. Si nous croyons que le Christ est Dieu, Fils du Père au sein de la Trinité. Si, nous croyons à l'Esprit-Saint qui continue d'illuminer l'Église.  Oui, nous croyons, et nous n'avons pas peur d'affirmer notre foi:

            – Oui, je crois en Dieu bon, personnel, Créateur, Dieu qui est vraiment Quelqu’Un, un Dieu qui est Amour, donc famille, donc Trinité.

            – Oui, je crois en Dieu Créateur, qui a façonné et préparé la terre pour que les hommes puissent vivre heureux. Dieu a fait le monde bon, pour l’homme qui était très bon, qui était fait pour aimer, et qui devait aimer Dieu.

            – Oui, je crois en Dieu qui a entendu le cri de son peuple et de tous les hommes devenus malheureux parce qu’ils avaient refusé la Loi d’amour et de bonheur. Je crois en Dieu qui a entendu le cri de son peuple et qui appelle Moïse pour le délivrer de la main de Pharaon son oppresseur.

            – Oui, je crois au Dieu unique qui a suscité de nombreux prophètes pour éduquer son peuple et le remettre dans le droit chemin chaque fois qu'il s'en éloignait.

            – Oui, je crois au Dieu qui s’est révélé Lui-même en nous révélant sa bonté de Père, son amour, sa miséricorde.

            – Oui, je crois en Jésus-Chrit, le Messie, le Fils de Dieu, né de Dieu.

            – Oui, je crois en Jésus qui a fait d’innombrables miracles, qui a chassé les démons, qui est mort sur la Croix, qui est ressuscité des morts. Tout cela des centaines, des milliers de témoins l’ont vu, l’ont constaté, l’ont affirmé.

            – Oui, je crois la parole de ceux qui ont vu Jésus ressuscité et qui sont morts martyrs pour affirmer leur foi.

            – Oui, je crois en la venue de l’Esprit-Saint qui a agi au cours des siècles suscitant sans cesse de nouveaux prophètes

Je crois à la vérité que Jésus nous a donnée, cette vérité qui est Lui-même, qui est le Chemin, la Vérité, la Vie.” Je crois que cette vérité donnée par Dieu Lui-même est la seule véritable, même aujourd’hui dans notre monde, et qu’il faut la garder précieusement dans son intégralité; je crois aussi qu’il faut la faire connaître, la prêcher, cette vérité. D’ailleurs Jésus a dit à ses apôtres, juste  avant de les quitter définitivement: “Allez, enseignez toutes les nations...”

Seigneur, nous crions notre foi, mais en pleurant, en résistant de toutes nos forces aux vents du doute, de l’indifférence, du relatif. Jésus, nous croyons à tout ce que Tu nous as enseigné. Nous croyons à ton Eucharistie, au miracle des paroles que Tu as confiées à tes prêtres qui changent le pain en ton Corps et le vin en ton Sang. Nous croyons à ta présence réelle et à la nécessité de T’adorer dans ton Saint-Sacrement. Jésus, nous Te croyons absolument et nous ne pouvons pas relativiser tes paroles, car nous les croyons paroles divines, donc sacrées; et nous ne devons rien en changer.

Seigneur Jésus, nous croyons que Tu es Amour, et amour pour nous. Nous croyons que Tu es Dieu, Fils de Dieu, UN avec le Père et l’Esprit, nous croyons en ta vérité unique, la seule qui sauve, car en Dieu, il n’y a rien de relatif.

Seigneur Jésus-Christ, Fils du Dieu vivant nous croyons, mais hâte-Toi de revenir chez nous: Tu vois bien que nous périssons. Jésus reviens vite et montre-nous, à nous tous les hommes de la terre, que Tu es Quelqu’un de vivant, d’éternellement vivant. Jésus nous croyons que Dieu est Quelqu’UN qui, par Toi, s’est rendu physiquement visible sur la terre. Nous croyons Jésus à la vérité de ton Évangile et à son historicité; nous croyons, mais viens au secours de notre manque de foi!

Seigneur Jésus, grâce à l'Esprit-Saint que Tu nous as envoyé, nous croyons en tes paroles, nous croyons que Tu as sauvé le monde, nous croyons que Satan est vaincu, malgré les apparences. Nous croyons en ta présence réelle dans l’Eucharistie. Nous croyons en ton Amour, en l’Amour de Dieu pour nous. Nous croyons, Jésus, aux vérités que Tu nous as révélées. Nous croyons Jésus, mais parfois notre foi est attaquée de toutes parts; alors, nous Te supplions, tous les hommes Te supplient: “Viens encore nous sauver, manifeste-Toi, Seigneur, et surtout hâte-Toi, vois comme nous sommes malheureux! Nous sommes si malheureux sans Toi, sans Dieu, dans ce monde sans amour!”

Notre prière est devenue supplication... Est-ce un chant d’amour, un chant d’espérance, un chant de foi en Dieu? Seigneur Jésus, on peut chanter la vie, on peut chanter la joie... On peut chanter aussi les peines des hommes, les détresses des cœurs, mais avec des accents de puissante imploration. Jésus, quand notre chant est triste, c’est la détresse des hommes, donc aussi ta détresse que nous chantons, car nous savons que Tu nous aimes, et dans ton Corps mystique, dans la communion des saints, nos peines sont aussi les tiennes. 

   

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