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La Résurrection

 

9-1-La Résurrection annoncée

 

La Trinité est présente dans toute la vie de Jésus, même à Gethsémani... Suivons Jésus pendant les derniers jours de sa vie publique. Suivons-Le sur le chemin, avec ses disciples. Il retourne à Jérusalem: dans quelques jours ce sera sa Passion. Il essaie de préparer ses apôtres à cet événement dramatique, mais ils ne comprennent pas... ils ne veulent pas comprendre... ou bien, ils ne peuvent pas comprendre: qui peut comprendre les pensées de Dieu? Qui, parmi les juifs, même les plus compétents, pouvait expliquer le sens du Serviteur souffrant?

Alors, Jésus explique à ses apôtres qu'Il retourne à Jérusalem pour être arrêté, pour souffrir beaucoup, pour être flagellé... mais le troisième jour Il ressuscitera. Curieux! Chaque fois que Jésus annonce sa Passion, Il annonce aussi sa Résurrection. Les apôtres ne retiennent que la première partie de ses explications auxquelles ils ne croient d’ailleurs pas... Le Messie, leur Messie qui fait tant de miracles, qui es si bon et tellement aimé ne peut pas mourir dans les tortures, et encore moins sur une croix. Bien sûr, il y a des paroles mystérieuses: “Celui qui veut venir après Moi, qu’il prenne sa croix, et qu’il me suive!” Mais cela ne peut être qu’une image, une façon de s’exprimer...

De nos jours, en ce début du XXIème siècle, nous avons parfois l’impression d’être au cœur de la passion du monde. Ce qui se passe partout est désolant, et les attaques contre l'Église, contre ceux qui ne cherchent qu’à faire le bien et à rendre service aux pauvres que Dieu aime, tout cela nous consterne, nous brise et même nous écrase; parfois nous n’arrivons plus à supporter le poids de ces malheurs, le poids de ces mensonges, de ces calomnies, de cette haine qui n’enfante que des ignominies et des malheurs. Oui, tout cela est très dur à supporter, mais...  “Mais le troisième jour, il ressuscitra!”

Jésus avait annoncé sa Résurrection après sa mort sur une croix: cela s’est réalisé, et depuis, Il est toujours présent avec nous, dans son Eucharistie. Il a sauvé le monde... C’est sûr... Mais pour des raisons difficiles à comprendre, le mal est toujours présent et ses ravages se multiplient: un monde sans amour est un monde invivable, et c'est terrible. Satan se déchaîne: il tue, il viole, il démoralise, il ment effrontément, il sème à tous vents les perversités sexuelles et autres; il n’épargne personne et les petits enfants purs sont devenus sa cible favorite...

Jésus a dit à Pascal, pendant une nuit de feu: “Je serai en agonie jusqu’à la fin du monde.” Il est vraiment en agonie, et avec Lui  notre monde se meurt. Et nous, nous crions notre détresse, celle qui fut la sienne dans le Jardin des Oliviers. Mais voici que Jésus nous redit encore: “Mais le troisième jour, Je ressusciterai.”

Le troisième jour Jésus ressuscitas... Il est vraiment ressuscité. Puisse son règne s’établir vite sur la terre des hommes! Puisse son Amour être enfin connu partout où il y a des hommes!

 

9-2-Le récit de Saint Matthieu

 

La Passion, les évangélistes qui n’étaient pas présents, sauf Jean, nous l’ont abondamment décrite. Jean, le seul qui ait suivi Jésus pas à pas tout au long de son chemin de Croix, a certainement refait plusieurs fois ce même chemin de douleur de son Maître, avec les autres apôtres.  Combien de fois? Peu importe. Ce qui compte c’est la montée vers le Calvaire, ce sont les chutes de Jésus, c’est la présence des femmes qui ont pleuré, qui ont consolé Jésus, qui ont essuyé son visage ou souffert avec Lui. Jean et Marie ont dû enseigner longuement les apôtres sur le mystère de la Croix, les souffrances du Fils de Dieu qui nous sauvait tous, même eux, les disciples qui avaient abandonné leur Maître. Que de larmes ils ont dû verser ces pauvres apôtres qui apprenaient ainsi le chemin de l’humilité!...

Les apôtres, enseignés par Jean, le plus jeune, mais Celui que Jésus aimait, ont longuement décrit les étapes de la douloureuse Passion de Jésus. Mais pourquoi ont-ils, tous, été si discrets sur sa Résurrection? Pourquoi si peu de détails, si peu de descriptions? Pourquoi tant de silence sur ce qui a dû être alors, et sera éternellement, l’évènement le plus important de la vie du monde?

Lisons l’Évangile de Matthieu, au chapitre 28:

"Après le sabbat, à l'aube du premier jour de la semaine, Marie la Magdaléenne et l'autre Marie allèrent voir le tombeau." Tiens! ce sont des femmes qui partent seules pour aller vers un endroit dangereux! Les hommes restent à l’abri, en sécurité: ils ont peur. Les femmes n’ont qu’à aller voir... Et les femmes vont: il faut bien assurer une sépulture convenable au mort crucifié, qu’elles avaient tant aimé. Elles aussi ont peur, mais elles vont, et chose étrange, les hommes encore plus peureux qu’elles, auront soin, plus tard, de rappeler et de raconter la peur des femmes...

Mais voici qu’un évènement surprenant se produit, un événement que Matthieu raconte soigneusement: "Et voilà qu'il se fit un grand tremblement de terre, car un ange du Seigneur, étant descendu du ciel, s'approcha, roula la pierre, et s'assit dessus."

Cela signifie que les femmes: Marie de Magdala et l’autre Marie, ont assisté à ce spectacle incroyable. Le tremblement de terre les terrifia et elles virent l’ange rouler la pierre et s’asseoir dessus!!! Les femmes épouvantées: on le serait à moins, eurent cependant le courage de contempler l’Ange: "Son aspect était (brillant) comme l'éclair, et son vêtement blanc comme la neige."

Mais les femmes ne furent pas les seules à vivre ce phénomène incroyable: il y avait aussi les gardes, bien éveillés, car les gardes, à cette époque, avaient intérêt à ne pas manquer à leur devoir... D’ailleurs ce qui suit prouve qu’ils étaient bien éveillés: "Dans l'effroi qu'ils en eurent, les gardes tremblèrent et devinrent comme morts." Ils devinrent comme morts? Cela signifie probablement qu’ils furent pendant quelques instants, paralysés par la peur. Il faut dire que depuis trois jours ils avaient vécu tant de choses extraordinaires que leurs nerfs étaient encore à vif. Mais l’ange paraît les ignorer et s’adresse aux femmes: "Prenant la parole, l'Ange dit aux femmes:

- Vous, ne craignez pas; car je sais que vous cherchez Jésus le crucifié. Il n'est point ici, car il est ressuscité comme il l'avait dit. Venez et voyez la place où il était; et hâtez-vous d'aller dire à ses disciples: ‘Il est ressuscité des morts!’ Et voici qu'il vous précède en Galilée; c'est là que vous le verrez. Je vous ai dit.“

Les femmes, peu à peu reprennent leurs esprits: "Elles sortirent vite du sépulcre avec crainte et grande joie, et elles coururent porter la nouvelle à ses disciples." Les femmes étaient donc entrées dans le sépulcre. Et les femmes sont en grande joie... Elles n’ont donc plus peur, et elles vont vite se rendre auprès des apôtres encore tout confits dans leurs frayeurs. Mais, à peine eurent-elle quitté le tombeau, que, sur leur chemin, "Jésus se présenta devant elles et leur dit:

- Salut!

Étonnant! Jésus ne leur dit qu’un mot: “Bonjour!” Et les femmes croient, sans l’ombre d’un retard que celui qui est devant elles, c’est le Seigneur. Et "elles s'approchèrent, saisirent ses pieds et se prosternèrent devant lui". Étonnant! oui, étonnant, car chez Jean, Marie-Madeleine ne reconnaît pas Jésus tout de suite, et quand, l’ayant reconnu, elle se précipite à ses pieds, Jésus lui dit: “Cesse de me toucher” Mais Matthieu, poursuivant son récit, ajoute: "Alors Jésus leur dit:

- Ne craignez point; allez annoncer à mes frères qu'ils aillent en Galilée: c'est là qu'ils me verront.”

Étonnant! Racontant les mêmes évènements, Matthieu et Jean semblent se contredire. C’est comme si les femmes, racontant aux apôtres ce qui leur était arrivé avaient parlé toutes en même temps, chacune exposant ce qui l’avait le plus marquée. Tout était vrai malgré le désordre et le raccourcissement du temps réel de ce qu’elles avaient véritablement vécu. C’est criant de vérité. Mais pourquoi les apôtres n’ont-ils pas mieux rapporté les faits? Est-ce parce que, à leurs yeux, les paroles de ces femmes, ce n’étaient que des divagations de femmes? Curieuse humanité! Les femmes ont reconnu Jésus et L’ont cru. Jean, lorsqu’il arriva au tombeau vit les linges, et il crut. Aux autres, Jésus dut donner des preuves et des explications. Béni sois-Tu, Jésus, qui sais ce dont chacun d’entre nous a besoin!

Une autre chose étonne beaucoup dans cet évangile, ce sont les gardes dont il est dit: "Pendant qu'elles étaient en chemin, voilà que quelques-uns des gardes revinrent dans la ville et annoncèrent aux grands prêtres tout ce qui était arrivé." Quelques-uns des gardes, donc pas tous. Il y en eut donc quelques-uns qui crurent, ou du moins qui furent suffisamment secoués pour ne pas prendre position instantanément. Les autres racontèrent aux grands-prêtres ce qui s’était passé. C’était absolument imprévisible, du jamais vu, et ils devaient parler; c’était d’ailleurs leur devoir, et puis il fallait bien qu’ils se disculpent, sinon ils l’auraient payé cher: laisser un mort disparaître!!!

Immédiatement, panique chez les anciens. Et l’on sait que la panique fait souvent accomplir des choses dénuées de tout bon sens. "Les grands prêtres, tinrent conseil avec les anciens. Ils donnèrent une grosse somme d'argent aux soldats, en leur disant:

- Dites que ses disciples sont venus de nuit et l'ont dérobé pendant que vous dormiez. Que si cela arrive aux oreilles du gouverneur, nous l'apaiserons et nous ferons que vous n'ayez pas d'ennuis.

Eux prirent l'argent et firent selon la leçon reçue. Et ce bruit s'est répandu parmi les Juifs jusqu'aujourd'hui."

Ce récit devrait nous rendre perplexes. Les grands prêtres, les anciens, ceux qui sont chargés de faire appliquer la Loi et de veiller sur la moralité des fidèles, ces grands-prêtres payent les gardes pour mentir! C’est insensé! Mais comment camoufler une telle vérité: la résurrection d’un mort, à laquelle, selon les dires de saint Matthieu, les gardes ont assisté; et ils auraient tellement eu peur qu’ils s’en seraient trouvés mal? Mais qu’ont fait les gardes, ensuite?

On ne peut pas imaginer que ces pauvres gens, même s’ils ont pris l’argent, -mais pouvaient-ils faire autrement?- on ne peut pas imaginer que ces gardes, encore sous le coup d’une terrible émotion, aient pu immédiatement raconter que ce qu’ils avaient vu ne s’était pas réalisé, mais que c’étaient des disciples qui avaient dérobé le corps de Jésus pendant qu’ils dormaient. Une telle supercherie est impensable. Il semble plus vraisemblable que la vérité, la vraie, c’est que les gardes s’en allèrent d’abord dans leur caserne, ou chez eux, et racontèrent à leurs collègues et à leurs familles ce qui venait de leur arriver. Et même, ne pourrait-on les imaginer, réunis plus tard aux disciples auxquels Jésus apparaîtra de nombreuses fois. Peut-être sront-ils avec eux lors de la Pentecôte, et feront-ils partie des trois mille personnes qui se feront baptiser ce jour-là.

Alors, que signifie la phrase de Matthieu: “eux prirent l'argent et firent selon la leçon reçue. Et ce bruit s'est répandu parmi les Juifs jusqu'aujourd'hui”?  N’est ce pas un nouveau mensonge du Sanhédrin? Même les plus endurcis parmi les gardes n'auraient pu tenir un tel langage: ils se seraient vite contredits. Alors, ne serait-ce pas plutôt les membres du Sanhédrin qui, n’étant plus à un blasphème près, ont répandu eux-mêmes ce bruit parmi les gens du peuple, ceux qui les entouraient dans l’enceinte du temple, ou qui étaient à leur service?

Quelle misère que l’orgueil, que le goût du pouvoir! Mentir ainsi le jour même de la Résurrection du Messie qu’ils attendaient, mentir ainsi le jour même de leur propre salut, de leur propre résurrection! Quelle chose incroyable, et pourtant!

Seigneur, tout ce qui touche à ton Être est toujours un mystère. Seuls les humbles Te reconnaissent. Ils Te reconnaissent, et alors, comme les disciples, ils peuvent aller à Nazareth, en Galilée, enseigner toutes les nations et proclamer: “Christ est ressuscité d’entre les morts. Il est vraiment ressuscité!”

 

9-3-Il est vraiment ressuscité

 

Parfois nous devons nous redire notre foi, redire notre profession de foi. Nous devons parfois crier notre foi comme pour nous convaincre nous-mêmes. Toutes les religions se valent entend-on souvent. Parfois on peut entendre sur les ondes, ou lire dans les journaux: ”À l’origine de chaque religion il y a un homme” Et de donner quelques exemples, dont Bouddha, et Jésus-Christ. Oui, Jésus, effectivement était un homme, l’homme qui est à l’origine du christianisme. Tout comme Bouddha est à l’origine du bouddhisme. Tous les deux ont prêché l’amour, la non-violence; tous les deux sont morts. Qu’est-ce donc qui les distingue? Mais la résurrection de Jésus!

Jésus est ressuscité d’entre les morts. Jamais avant Lui on n’avait entendu dire qu’un homme ressuscitât. Et jamais après Lui, jusqu’à nos jours, on n’a entendu dire la même chose. Jésus est le seul homme à être ressuscité. Jésus est le seul homme qui se soit montré vivant, avec son corps portant toujours ses blessures. Jésus s’est manifesté de multiples fois, Jésus s’est laissé toucher, et on a entendu ses paroles de ressuscité. Tous ceux qui L’ont vu ressuscité ont accepté la mort pour affirmer ce qu’ils avaient vu: ils ne pouvaient pas faire autrement, car un homme qui ressuscite ainsi, ce ne peut être que Dieu...

Jésus est ressuscité, mais où est-Il? Nous aimerions tellement Le voir, mais Il se cache... Quand nous sommes plusieurs réunis en son nom, nous savons qu'Il est là, au milieu de nous. Nous le savons, nous le croyons, nous en sommes sûrs, mais, nous ne Le voyons pas, et c’est très désagréable!!! Jésus est aussi présent dans l’Eucharistie, et beaucoup de personnes Le reçoivent tous les jours, et beaucoup L’adorent dans son Saint-Sacrement. Nous sommes près de Jésus et Il nous nourrit, mais nous ne Le voyons pas, et nous aimerions tellement Le voir!... Pourtant nous croyons... Oui, Jésus est ressuscité et Il vit en nous par son Eucharistie.

Jésus-Christ est ressuscité. Cela, c’est prouvé, c’est historique. Jésus est ressuscité, c’est notre foi, la foi de tous les chrétiens. Si Jésus n’était pas ressuscité, notre foi serait vaine, et nous serions tellement malheureux! Mais Il est ressuscité, et nous devons le crier...

   

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