2
Mais qui es-Tu donc, Jésus ?

2-1-Qui donc es-Tu Jésus?

2-1-1-Jésus persécuté

Jésus, qui donc es-Tu? Dès l’aurore de ta naissance, le sage Siméon annonça à Marie que Tu serais un signe de contradictions, avec un “s” à “contradictions” car on dirait qu’elles se multiplient à l’infini, ces contradictions dont Tu es toujours la victime.

Jésus, qui donc es-Tu? Qu’as-Tu donc fait de mal pour que, durant toute la durée de ta vie sur la terre, on T’ait contrarié dans ton œuvre, contredit, calomnié: "C’est par Belzébuth qu’Il chasse les démons!”  Jésus, qu’as-Tu donc fait? Qu’as-Tu donc enseigné de si pernicieux, de si terrible que Dieu Lui-même T’ait abandonné et T’ait laissé crucifier? Jésus, qu’as-Tu donc fait? Qui donc es-Tu Jésus pour que l’on Te rejette ainsi, que l’on travestisse tes enseignements? Qui donc es-Tu pour que si souvent l’on hausse les épaules quand on parle de tes béatitudes et que l’on martyrise ceux qui mettent tes préceptes d’amour et de bonté, en pratique? Jésus, qui donc es-Tu? Jésus, qu'as-Tu donc fait?

Suivons Jésus pendant sa vie terrestre. Que fait-Il? Nous Le voyons guérir les malades, soulager les accablés, supplier pour que la Loi soit appliquée dans toute sa justice et sa charité. Car la charité, le respect du prochain, l’amour des pauvres et des petits est déjà dans la Loi juive. Dieu, comme le Père très aimant qu’Il est, veille sur son peuple affligé. Ce qu’Il demande en retour? La justice, c’est-à-dire la sainteté! Et Jésus, voyant les misères qui s'étaient répandues sur la terre, reprenait la Loi, l'expliquait: Il ne l’abolissait pas, non, Il venait la parfaire pour qu’elle enseigne plus d’amour.

Jésus, qui es-Tu? Tu es tout amour, toute bonté, toute charité... Tu passes en faisant le bien et en incitant les hommes à le faire. Tu ouvres les cœurs au bonheur de rencontrer Dieu dans la prière au Père des Cieux. Personne n’a pu déceler un seul péché en Toi qui es la sainteté même. Alors, Jésus, pourquoi cette haine qui naît autour de Toi? Pourquoi Te rejette-on? Pourquoi Te persécute-t-on? Et pourquoi déjà, cherche-t-on à Te détruire, dans l’abjection, dans les pires souffrances, jusqu’à la Croix précédée des sévices que l’on connaît? Oui, Seigneur, pourquoi? “Pour quelle faute veut-on Te lapider?”

2-1-2-Le Corps du Christ

Jésus, qui es-Tu ? Qui es-Tu Seigneur, pour que malgré les persécutions que Tu promets à ceux qui Te suivront, ils aient été si nombreux à Te suivre, jusqu’à la mort souvent, ceux que Tu as appelés? Dans ton Corps, Jésus, on continue à Te lapider, à Te contredire, à Te persécuter, à Te crucifier? Et cela dure depuis ta Résurrection... Et cela continue toujours. Et ton Église, c’est-à-dire Toi, est toujours vivante malgré le déchaînement séculaire des haines de toutes sortes et de toutes natures. Et comment cela peut-il se faire? Tous les royaumes de la terre, même les plus grands et les plus puissants, ont fini par disparaître, mais ton Église est toujours là.

Ton Église, Jésus, est toujours là... Pourtant, elle aurait eu mille raisons de ne pas Te survivre; car outre les terribles persécutions extérieures, il y a eu les persécutions et les haines venues de l’intérieur. Jésus Tu n’es qu’amour, et tes vrais disciples aussi. Tu es toute bonté, et ton Église aussi qui, au cours des siècles, a soigné les malades, enseigné les enfants et les jeunes, proclamé la justice sociale... Tu es toute bonté, Seigneur, et ton Église aussi. Alors que peut-on lui reprocher? De servir tous les hommes, quelles que soient leurs races, leurs cultures ou leurs civilisations? Mais il y a pire.

Nous Te contemplons, Jésus, et nous devinons que Tu savais que les pires persécutions viendraient de ton Église elle-même. Qui es-Tu donc Jésus, que de ton propre sein, de ton Corps qui est l’Église, aient pu naître tant d’hérésies pour Te mutiler, déguiser ton message d’amour? Comment tant de divisions venues souvent à partir de rien, ou presque? Pourquoi les guerres, quand Tu prêches l’union? Jésus, qui donc es-Tu pour que l’on T’en veuille tant?

2-1-3-Le plus grand des mystiques

Parmi les choses qui peuvent nous étonner aujourd'hui, en 2008, il y a le mépris que beaucoup de personnes: laïcs, prêtres, religieux, etc... appartenant à l'Église catholique, manifestent pour les mystiques depuis près d'un demi-siècle. Or, plus on avance dans la connaissance des mystiques et de ce que l’on appelle leurs expériences ou leurs révélations, plus on s’aperçoit qu’en réalité, les grâces, souvent exceptionnelles qu’ils ont reçues, ne font que reprendre les images que Jésus a utilisées quand Il vivait sur la terre au milieu de ses disciples et de ses apôtres. En effet, si l’on prend le temps de relire les paroles de Jésus, on est obligé de constater que, pour réussir à se faire comprendre des gens simples et peu cultivés, ou des docteurs et des scribes peu ouverts à ses enseignements, Il était obligé d’utiliser des comparaisons, car les mots humains sont incapables d’exprimer la divinité.

Or une des missions importantes de Jésus, c’était de révéler le Père et l’Esprit. Et comment Lui, Jésus, qui “n’était pas venu pour abolir la Loi, mais pour l’accomplir”, aurait-Il pu expliquer l’inexplicable sinon en utilisant des images ou des paraboles? Nous n’aborderons ici que l’Évangile de saint Matthieu, laissant au lecteur le soin de lire les autres écrits du Nouveau Testament.

Dès le début de son Évangile, Matthieu rapporte les paroles du Baptiste, puis le Baptême de Jésus. Que dit-il?

“Voyant un grand nombre de Pharisiens et de Sadducéens venir à son baptême, le Baptiste leur dit: ‘Race de vipères, qui vous a appris à fuir la colère qui vient?... Déjà la cognée est à la racine des arbres: tout arbre donc qui ne porte pas de bons fruits sera coupé et jeté au feu... Celui qui vient après moi... vous baptisera dans l'Esprit-Saint et le feu,... il nettoiera son aire, il amassera son froment dans le grenier, et il brûlera la paille dans un feu qui ne s'éteint point.’ Alors parut Jésus qui, ayant été baptisé, sortit de l'eau, et voilà que les cieux s'ouvrirent pour lui, et Jean vit l'Esprit de Dieu descendre comme une colombe et venir sur lui.” (Mat 3, 7 à 16) Jean le Baptiste utilise tout naturellement une comparaison. En effet, lorsque le Père présenta Jésus, Il envoya son Esprit sous la forme d’une colombe.

Dès que Jésus commence à prêcher, Il utilise aussi des comparaisons et des paraboles. Ainsi, ceux qui Le suivent sont le sel de la terre, et la lumière du monde... Ou encore: La lampe du corps, c’est l’œil...

Plus tard, en voyant cette multitude d'hommes, “Jésus fut ému de compassion pour eux, parce qu'ils étaient harassés et abattus, comme des brebis qui n'ont pas de pasteur. Alors il dit à ses disciples: ‘La moisson est grande, mais les ouvriers sont en petit nombre. Priez donc le maître de la moisson d'envoyer des ouvriers à sa moisson... (Mat 9, 36 à 38) Car de même que Jonas fut trois jours et trois nuits dans le ventre du poisson, ainsi le Fils de l'homme sera dans le sein de la terre trois jours et trois nuits.” (Mat 12, 40)

Toujours dans saint Matthieu on peut citer la vigne et les vignerons, les ouvriers de la dernière heure, (Mat 20, 1 à 16) ou le figuier desséché, (Mat 21, 18-19) ou les vignerons qui tuent le fils de leur maître. (Mat 21, 33 à 40) Et encore: “Entrez par la porte étroite; car large est la porte, et spacieuse la voie qui conduit à la perdition, et nombreux sont ceux qui y passent, car étroite est la porte, et resserrée la voie qui conduit à la vie, et il en est peu qui la trouvent. (Mat 7, 13 et 14)

Et voici quelques paraboles: “Regardez les oiseaux du ciel, qui ne sèment ni ne moissonnent et n'amassent rien dans des greniers, et cependant votre Père céleste les nourrit. Ne valez-vous pas beaucoup plus qu'eux? Qui de vous, à force de soucis, pourrait ajouter une seule coudée à la longueur de sa vie? Et pourquoi vous inquiétez-vous pour le vêtement? Observez les lis des champs, comment ils croissent : ils ne peinent ni ne filent.” (Mat 6, 26 à 28)

“Quiconque donc entend ces paroles que je dis, et les met en pratique, sera semblable à un homme sensé, qui a bâti sa maison sur le roc: la pluie est tombée, les torrents sont venus, les vents on soufflé et se sont déchaînés contre cette maison, et elle n'a pas été renversée, car elle avait été fondée sur le roc. Mais quiconque entend ces paroles que je dis, et ne les met pas en pratique, sera semblable à un insensé qui a bâti sa maison sur le sable: la pluie est tombée, les torrents sont venus, les vents ont soufflé et ont battu cette maison, et elle est tombée, et grande a été sa ruine.” (Mat 7, 15 à 27)

Il y a aussi la parabole du semeur (Mat 13, 3 à 9) que tout le monde connaît et que Jésus prend la peine d’expliquer à ses douze apôtres, tout comme Il le fera plus tard à ses mystiques. On peut citer aussi les paraboles du bon grain et de l’ivraie (Mat 13, 24 à 30), du grain de sénevé, du levain dans la pâte, du trésor caché, du filet qu’on jette dans la mer... (Mat 13, 31 à 46)

Plus tard, ayant appelé la foule, il leur dit: “Écoutez et comprenez! Ce n'est pas ce qui entre dans la bouche qui souille l'homme; mais ce qui sort de la bouche, voilà ce qui souille l'homme.” Alors ses disciples vinrent à lui et dirent: “Savez-vous que les Pharisiens, en entendant cette parole, se sont scandalisés?" Jésus répondit: “Toute plante que n'a pas plantée mon Père céleste, sera arrachée. Laissez-les: ce sont des aveugles qui conduisent des aveugles. À une demande de Pierre, Jésus dit: “Êtes-vous encore, vous aussi, sans intelligence? Ne comprenez-vous pas que tout ce qui entre dans la bouche passe au ventre et est rejeté aux lieux secrets? Mais ce qui sort de la bouche vient du cœur, et c'est là ce qui souille l'homme. Car c'est du cœur que viennent des pensées mauvaises: meurtres, adultères, fornications, vols, faux témoignages, blasphèmes. Voilà ce qui souille l'homme; mais manger avec des mains non lavées, cela ne souille point l'homme.” (Mat 15, 11 à 20)

On pourrait aussi rappeler la parabole de la Brebis égarée (Mat 18, 11 à 14), celle sur le pardon (Mat 18, 23 à 35), ou encore les vierges sages et les vierges folles, les deux fils à qui le père demande un service dans sa vigne, (Mat 21, 28 à 31) et la description du jugement dernier,(Mat 25, 1 à 30) ou lorsque Jésus prédit  la fin de Jérusalem et la fin du monde. (Mat 24, 1 à 44)

Tout au long de sa prédication Jésus s’adapte à ses auditeurs et utilise le langage qu’ils peuvent comprendre: il utilise une comparaison ou une parabole, et immédiatement il explique. C’est exactement ce qu’Il fait aussi avec les saints mystiques qui, d’ailleurs, n’hésitent pas à poser des questions quand ils ne comprennent pas bien ou pas du tout. Et Jésus, -ou la sainte Vierge- éclaire les images, les couleurs, les formes, et parfois même les mouvements.

Si l’on y réfléchit bien, Jésus n’est-il pas le plus grand des mystiques?

2-1-4-Jésus apprend la vie et les souffrances humaines

Dieu dit une Parole unique et solennelle, et son Verbe s’incarna. Le Verbe de Dieu prit chair dans le sein d’une Vierge immaculée. Jésus se formait tout doucement: le Verbe de Dieu “apprenait” la vie d’un être matière et esprit, le Verbe de Dieu formait l’Être unique: Dieu et Homme à la fois, qui devait sauver tous les hommes en les délivrant du péché, en leur redonnant leur liberté et leur capacité d’aimer. Jésus-Christ allait naître. Et miracle des miracles, pour enseigner aux hommes l’excellence de la famille, Jésus se donna une famille en invitant Joseph à devenir son Père adoptif, et son premier Maître sur la terre. Dieu, le Créateur de l’univers, des anges et des hommes, voulait montrer la grandeur de l’obéissance à ses lois, en se soumettant Lui-même à deux de ses créatures: Marie et Joseph. Dans sa Sainte Famille, Dieu, Intelligence suprême allait “apprendre” à vivre une vie d’homme.

Ainsi, notre âme humaine, l’esprit qui nous anime, serait en réalité comme une “particule” de la substance même de Dieu, un rayon de la Lumière divine que l’Esprit de Dieu nous enverrait et qu’Il nous donnerait pour que, avec Jésus, et grâce à Lui, sa Création ne fasse plus qu’un avec la Trinité tout entière?   

Jésus nous a dit qu'Il nous enverrait l’Esprit-Saint quand Il serait retourné vers le Père. Oh! certes, il existe des témoignages étonnants, mais la plupart d'entre nous sommes toujours au milieu des ténèbres envahissant notre monde qui n’est plus évangélisé. Que vont devenir tous ces gens qui ne connaissent que le néant, tous les petits et les jeunes à qui on enseigne que “le mal est maintenant le Bien”?

Mais Dieu est Miséricorde, son Cœur est un Cœur de Miséricorde pour l’homme... Dieu, Père, Fils et Esprit, Dieu-Amour, est la Miséricorde, toujours pleine de compassion pour ses pauvres créatures, ses pauvres hommes qu'Il aime tant qu'Il leur a donné le Fils. Et le Fils, Fils de Dieu-Amour, vient chez les hommes, pour leur redonner la vie divine qu’ils ont perdu... Et les hommes crucifient le Fils!

Mystère des mystères: Dieu s’obstine à aimer les hommes qui Le refusent et crucifient le Fils!... Et le Fils veut toujours s’associer les hommes pour construire son Corps mystique. Et le Fils a pitié des hommes qui ne veulent pas de Lui, parce que le Fils, Cœur plein de Miséricorde, sait que les hommes ne savent pas. Oui, tout simplement, ils ne savent pas, car l’ennemi fait tout ce qu’il peut pour cacher la vérité de Dieu.

Jésus, nous Te contemplons... Tu es au milieu de tes disciples; dans quelques instants Tu vas les quitter pour aller vers ta Croix. Ils vont tous Te lâcher: le choc qu'ils vont subir sera trop dur pour eux. Mais que vont-ils devenir? Tu dois bien leur envoyer l’Esprit, mais seulement quand Tu auras rejoint le Père. Tu leur as dit que Tu ne les laisserais pas orphelins, et que le Paraclet sera avec eux. Oui, mais voilà! Le Paraclet c’est un Esprit, un Pur Esprit, et sur la terre les hommes ne sont pas des purs esprits. Les hommes ont besoin de voir, d’entendre, de sentir, de toucher. Tu les as faits comme ça: synthèse de l’esprit et de la matière. C’est leur grandeur et leur faiblesse. Alors, Jésus, Fils de Dieu, Cœur de Miséricorde, dans une action de grâce infinie que Tu rends au Père, ton Cœur de Miséricorde, devenu Cœur Eucharistique, invente Eucharistie.  

Jésus, souviens-Toi... Tu as dit: “Je suis venu apporter un feu sur la terre, et comme je voudrais qu’il fût déjà allumé!” Jésus, nous Te contemplons à Gethsémani. Tu es là; la Coupe de ta Consolation est devant Toi. Tu la bois, longuement, à longs traits. Elle contient le vin et l’eau qui apaiseront ta soif, tout à l’heure, sur la Croix, quand Tu auras tellement soif, soif des âmes que Tu sauves. Elle contient le breuvage d’amour qui calmera le feu du vinaigre qu’un bourreau T’offrira... 

Jésus, Tu bois à longs traits la Coupe de ta Consolation: elle contient le Feu que Tu es venu allumer sur la terre. Elle contient le Feu qui ne s’éteindra jamais, car c’est le Feu de l’Amour, c’est le Feu qui a tout créé, c’est Dieu qui se donne car Il est Amour, et l’Amour est un Feu. Jésus, Tu vas vers ta Passion, et pour consoler ta détresse, passagère mais pesante comme le péché du monde, le Père Te fait contempler le Feu de l’Amour qui Te brûle. Car l’Amour est un Feu, et c’est lui qui doit brûler le monde, et c’est ce Feu que Tu es venu allumer... ce Feu que Tu as tellement hâte de voir embraser le cœur de tous les hommes que Tu aimes.

Maintenant Jésus peut comprendre les hommes: Il a appris toutes leurs souffrances, et ces souffrances, Il les a toutes prises sur Lui.

2-2-Jésus est la Vie...

Encore une fois contemplons Jésus. Qui es-Il? À ses apôtres désemparés, un jour Il demanda:

― Et pour vous, qui suis-Je?”

― Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant! s’exclama Pierre, que Jésus qualifias immédiatement de bienheureux.

Jésus de Nazareth est le Christ, le Fils du Dieu vivant! En conséquence, et Jésus le précisera Lui-même à plusieurs reprises, Il est forcément la Vérité et la Vie. Et pour aller jusqu’à la Vie et la Vérité, il faut emprunter un chemin, et ce chemin, c’est Lui-même. Jésus est le Chemin, et pour suivre ce Chemin, nous avons besoin de forces. Alors, Il nous partage son Corps, le Pain de Vie. Il nous donne aussi ton Sang, la source d’eau vive qui donne Vie... Jésus est le Chemin, le Chemin qui mène à la Vie éternelle et nous conduit vers le Père.

2-2-1-Dieu est. Il nous donne l'être

Pour suivre le Chemin de Jésus, nous avons besoin de forces, car son Chemin devient souvent son Chemin de la Croix... Mais c’est toujours un chemin d’amour, car Il est aussi l’Amour...

Jésus est la Vie, Il est la Vérité, Il est le Chemin, Il est le Pain de Vie et la Source d’Eau vive. Et par-dessus tout Il est l’Amour. Il est l’Amour attentif, maternel, l’Amour qui se penche vers nous. Il est Dieu, Dieu personnel, QUELQU’UN qui aime tous ses enfants, tous, sans exception.

Alors, pourquoi persécute-t-on toujours Jésus?

Jésus est la Vie; pourquoi veut-on tuer la Vie? Il est la Source d’Eau vive; pourquoi vouloir à tout prix l’assécher? Il est la Vérité; pourquoi la remplacer par le mensonge? Il est le Chemin; pourquoi multiplier les sentiers qui égarent? Il est l’Amour; alors pourquoi la haine dans notre monde en désarroi?

Dieu dit: “Tu ne tueras pas.” Les crimes se sont tellement multipliés qu’il nous est impossible de les compter...

Dieu dit: “Tu ne diras pas de faux témoignages.” Le mensonge règne de plus en plus dans nos sociétés égarées.

Dieu dit: “Tu aimeras le Seigneur ton Dieu... et tu n'adoreras que Lui seul!” Les idoles qui ont envahi notre univers ont pris la place de Dieu.

Dieu dit: “Tu aimeras ton prochain comme toi-même.” C’est la haine qui emplit les cœurs...

Nous Te contemplons, Jésus. Nous T’aimons car Tu es notre Vie, notre Vérité, notre Chemin, notre Amour. Tu es notre unique et véritable amour et nous n'avons que Toi... Nous Te contemplons Jésus, et nous avons mal dans notre cœur à cause de la souffrance de tes martyrs qui est aussi ta souffrance à Toi. Nous Te contemplons, Jésus, et nous mangeons ton Pain, et nous nous désaltérons à ta Source d’Eau vive. Et notre cœur se fortifie. Nous n’avons plus soif, et pourtant nous avons de plus en plus soif de Toi!... Nous avons de plus en plus faim de Toi... Car Tu es la vie

Nous Te contemplons, Jésus et nous essayons de suivre ton Chemin, le Chemin qui est Toi. Nous tâtonnons souvent. Nous avons peur de nous égarer; alors nous nous accrochons à ton Cœur. Et nous Te prions, Jésus. Garde-nous, garde-nous avec Toi et pour Toi, dans ton Cœur, sur ton Chemin de Vie et dans ta Vérité. Garde-nous, Jésus, dans ton Amour et dans ta Vérité.

Jésus, UN avec le Père et l’Esprit, Tu es. Dieu vivant, Tu es... Tu es l’Être infini, éternel, tout-Puissant, merveilleux, Créateur, et Amour. Tu es la Force, Tu es la Pensée, l’Unique Pensée que l’on ne peut pas qualifier car elle a toutes les qualités. La Pensée de Dieu, elle est, elle est Dieu Lui-même. La Pensée de Dieu est Sagesse éternelle, Sagesse créatrice qui renferme Tout en Elle-même. Dieu est Pensée, Sagesse et Intelligence, Intelligence infinie, souveraine, Intelligence créatrice contenant tout en Elle-même. Comme il est difficile de dire la Pensée de Dieu, son Être même.

Jésus, UN avec le Père et l’Esprit, Tu es. Tu es la Vie, la Vie infinie, éternelle. Tu es la Vie qui évolue alors qu’elle est immuable en Toi. Seigneur, Tu es la VIE, la Vie qui ne peut pas changer, qui ne peut pas varier, qui ne peut pas s’éteindre, et pourtant Tu es la Vie toujours neuve, toujours nouvelle, toujours renouvelée. Vie immuable et variée à l’infini, et changeante aussi dans son immutabilité. Seigneur, Tu es la Vie, éternellement Vie, éternellement toujours la même, et pourtant jamais la même, et cela, de toute éternité.

Seigneur notre Dieu, ta Pensée contient ta Vie. Ta Pensée et ta Vie ne sont qu’Un car tout est UN en Toi, dans ta Trinité Une. Ta Pensée et ta Vie créent, sans cesse, toujours plus, toujours nouveau, sans jamais se répéter, sans jamais s’user! Dieu est Acte, Acte permanent, et Acte qui ne se fatigue jamais, qui ne peut pas s’affaiblir, qui ne peut pas s’arrêter. L’Acte créateur de Dieu est éternel, sans défaillance, car il est Vie. Dieu EST, et Il est ACTE.

Dieu EST. Dieu est PENSÉE. Dieu est VIE. Dieu est ACTE, donc Dieu est CRÉATEUR. La Pensée toute puissante de Dieu nous crée, nous donne la vie. La Pensée de Dieu est allée encore plus loin. La Pensée de Dieu et son Intelligence suprême nous veulent libres car Dieu est l’Amour, et Dieu qui nous donne la vie veut nous faire partager l’AMOUR qu’Il est. Dieu nous crée de sa substance même quand Il nous partage l’Amour!

Dieu EST: Il nous donne l’être. Dieu est VIE. Il nous donne la vie, d’abord la vie de la terre, ensuite, la vie éternelle. Dieu est INTELLIGENCE suprême, souveraine, et Il nous confie quelques parcelles de son Intelligence. Dieu est l’Être infini, et, chose surprenante, grâce aux dons que Dieu nous partage, nous pouvons contenir Dieu en nous. Dieu, le Contenant, nous donne la possibilité de Le contenir. Nous ne savons pas comment, mais nous savons que cela est... parce que Dieu le veut!!!

Plus nous nous perdons en Dieu, plus nous percevons son Amour, car Dieu est l’Amour, Dieu est AMOUR, et l’Amour ne peut que se partager. Dieu aime. Dieu s’aime Lui-même dans sa Trinité qui est à la fois UNE et TRINE. Mystère de l’Être divin! Et Dieu aime tout ce qu’Il crée, et Dieu admire sa Création, et Dieu se complaît dans ses créatures intelligentes et pures que sont les anges. Et par-dessus tout, Dieu fait ses délices de la compagnie et de l’amour des hommes. Quelle merveille et quel émerveillement! Et le Père nous a envoyé son Verbe, son Fils unique, Jésus.

Mais les hommes ont crucifié Jésus... Qui es-Tu donc, Jésus? Tu es notre vie, et nous avons tué la Vie...

2-2-2-La vie de Jésus, c'est la nôtre

Laissez faire Jésus nous dit-on souvent... Mais que signifie cette expression: laissez faire Jésus? Laisser faire Jésus, c'est ne plus vouloir que sa volonté à Lui. Ne plus être qu’un instrument intelligent et docile entre les mains de l’Ouvrier. Pas un instrument passif, non, un instrument actif, sensible, intelligent, capable de réagir aux imprévus, comme le font tant de machines ou de robots modernes. Pas un robot non plus, mais un instrument intelligent, sensible et plein d’amour, qui garde constamment les yeux fixés sur Celui qui guide l’ouvrage pour le rendre parfait. Et sans cesse appliqué à se conformer à la volonté et aux désirs du Maître adoré.

Jésus, le Verbe de Dieu, le Fils unique de Dieu, du Dieu Amour, Jésus nous révèle son cœur, son Amour, et nous dit: “Vois comme Je t’aime. Aime-Moi... Veux-tu M’aimer?...” C’est alors notre liberté de L’aimer.

2-2-3-La volonté de Jésus devient alors la nôtre

Dans tout être vivant sur la terre, le corps est alimenté par le sang qui jaillit du cœur. Nos corps aussi sont alimentés par notre sang, le sang qui vient de notre cœur. Osons maintenant une comparaison pour comprendre la vie spirituelle.

Au niveau spirituel notre sang est le Sang de Jésus et nos cœurs, blottis dans le cœur de Jésus, sont entièrement imprégnés, imbibés de Lui, comme une méduse est entièrement imbibée, constituée de l’eau de la mer qui la contient et la nourrit. Quand nous communions, la vie de Jésus, c’est la nôtre, son cœur, c’est notre cœur, son Sang, c’est notre sang: nous ne faisons plus qu’un avec Lui. Donc sa volonté emplit la nôtre et la transforme en la Sienne. Notre volonté c’est maintenant la Sienne. Donc, ce qu’Il veut, nous le voulons. Si nous osons aller jusqu’au bout de cette logique, nous n’avons plus rien à faire d'autre que nous abandonner en toute confiance, que laisser la Volonté de Dieu entrer en nous, nous en pénétrer, nous en imbiber. Alors, mais alors seulement, nous pouvons dire, comme Saint Paul: "c’est Lui qui vit en moi, c’est Lui qui veut en moi." Nous n'avons plus qu’à laisser faire l'Esprit de Jésus... et nous laisser faire. Tout devient simple car sa volonté, en fait, c’est la nôtre. Pourquoi ne le comprenons-nous pas mieux?

Le péché blesse le Corps mystique, donc chaque membre en particulier. Tout péché est donc cause de souffrance puisque c’est une blessure. Quand je pèche, je blesse l’Amour, je me blesse et je blesse tous mes frères. Donc je leur fais mal. Une blessure, même légère, doit cicatriser pour guérir, et n’importe quelle cicatrisation est douloureuse, surtout si l’on doit appliquer un remède efficace sur une plaie à vif. Pour guérir les plaies du Corps mystique du Christ, pour les faire cicatriser, il faut un remède efficace. Et le seul remède efficace, c’est la souffrance. Tout remède appliqué sur une blessure du Corps mystique est donc obligatoirement une souffrance. Mais, bienheureuse souffrance puisqu’elle est un merveilleux facteur de guérison! Et nous comprenons pourquoi les mystiques aspirent à souffrir et pourquoi Jésus envoie des souffrances à ses aimés.

Il faut tout de même reconnaître que ce n’était pas évident.

2-3-L’humilité et l’obéissance du Seigneur.

Pour accomplir la Volonté du Père, “Jésus s’est rendu obéissant jusqu’à la mort, et la mort sur une Croix.” Ce genre de mort était déjà assez ignominieux et douloureux pour que la crucifixion se suffise à elle-même. L’obéissance aurait déjà été parfaite, et les mérites acquis pour racheter les hommes, surabondants. Cette obéissance au Père était déjà si totale et la vision de ses souffrances si réaliste, que Jésus, Dieu, mais homme, et surtout homme durant sa Passion, sua le sang. Jésus implora le Père: “S’il est possible, que ce calice s’éloigne de moi...” ce calice des souffrances, physiques et spirituelles, de Celui qui se faisait péché pour nous libérer de nos péchés, mais surtout ce calice de la pensée des âmes réprouvées, parce qu’elles refuseraient éternellement son Amour et rendraient vaine une partie de son Sacrifice.

Jésus s’était rendu obéissant jusqu’à la mort de la Croix. Mais ce qui est le plus frappant, c’est qu’il ait accepté tout ce qui a précédé sa mort: les insultes, les outrages, la haine sans raison, le mépris de son peuple, le reniement de ses amis, l’ingratitude de ceux à qui Il n’avait fait que du bien, les coups donnés par de pauvres êtres qui cherchaient à se faire bien voir, l’imbécillité des soldats ou des serviteurs. Il a été mis au rang des malfaiteurs, des voleurs, des criminels, même des plus grands criminels. Il a été condamné sans jamais se défendre ni se justifier. Il acceptait les opprobres, les humiliations, les délaissements y compris le grand délaissement du Père dans une solitude totale. Il est mort seul, abandonné de tous, assoiffé de toutes nos âmes qui ne le comprennent pas toujours, qui passent à côté de son Amour. Il a été moqué, raillé, ironisé, incompris, méconnu, oublié.

Jésus, votre humilité est incompréhensible. Seul un Dieu était assez grand pour être aussi humble. En contemplant votre humilité, nous ne savons que nous taire et Vous adorer. L’humilité dit-on, est un des attributs de Dieu. Quel Dieu êtes-Vous donc, Seigneur Jésus, Vous le Verbe de Dieu, la deuxième Personne de la Trinité, quel Dieu êtes-Vous donc pour être si humble?  Et pour nous inviter à partager votre humilité, cette humilité que nous vivons si mal!

2-4-La joie de Jésus

La joie de Jésus, c’est la pureté de nos cœurs, c’est l’eau cristalline qui coule de son Cœur et inonde le nôtre. La joie de Jésus, c’est le torrent d’Amour qui déborde de son Cœur pour nous donner sa Vie. Car la joie de Jésus, c’est la vie; c’est la vie qui, comme un geyser impétueux et irrésistible, jaillit avec force de sa toute puissance. Car la vie ne peut s’arrêter, rien ne peut s’opposer à sa Vie qu'Il partage sans fin à tous ceux qu'Il ne cesse de créer et d’aimer d’une tendresse infinie.

La joie de Jésus, c’est tout l’amour qu'Il reçoit des cœurs purs et humbles qui savent Lui rendre un peu de l’infinité d’Amour qu'Il est, et qu'Il nous confie. Car l’amour, ça ne se garde pas, ça se donne pour se multiplier. Et l'amour de Jésus se multiplie en se donnant, en se donnant tout entier à chacun, tout entier à chacune de toutes ses créatures, tout entier à tous les cœurs humains qu'Il a faits pour Lui, pour sa Joie. Plus Jésus donne d’Amour, plus nous recevons de son Amour, et plus nous pouvons Lui en rendre... Et la joie de Jésus, c’est de recevoir l’amour que nous voulons bien Lui rendre. Car Il est Amour, immensité infinie d’Amour, et pourtant Il désire notre amour, l’amour qui vient de Lui pour que nous le Lui rendions.

Jésus désire notre amour. Il nous envahit de son Amour pour que nous puissions Lui en rendre un peu, car l’amour qui vient de nos cœurs, c’est la joie de Jésus. Jésus veut notre amour car nous ne pouvons vivre que par son Amour. C’est son Amour qui nous donne la vie, et plus nous L’aimons, plus nous vivons. Et plus nous vivons, et plus Jésus est heureux, car sa joie, c’est l’amour, l’amour que nous savons Lui rendre, sa joie qui est notre vie.

Contemplons la joie de Jésus, contemplons son Amour, contemplons la pureté de l’eau cristalline de son Amour et de sa Vie. Émerveillons-nous... c’est si beau! et adorons: nous ne pouvons faire que ça...  En esprit approchons-nous Jésus, approchons-nous du torrent de son eau pure, de l’eau vive de son Amour.

Voici que nous nous approchons de l’eau vive de la pureté de Dieu, mais nous n’osons pas aller trop près car nous sommes un peu sales et nous  ne voulons pas souiller la pureté des lieux. Il y a encore des taches sur la robe de nos cœurs, et trop de parasites sur l’envers... Pourtant Jésus nous dit: “Bois! Bois l’eau de mon Amour, bois l’eau qui purifie et qui donne la vie. Baigne-toi dans l’eau vive de mon torrent d’Amour... Cette eau vient de mon Cœur transpercé sur la Croix. Cette eau, c’est le Sang de l’Agneau immolé pour le salut de tous les hommes. Bois l’eau de mon Amour, lave ta robe dans le Sang de l’Agneau, et tu seras ma joie.”

Quand nous contemplons la joie de Jésus, nous contemplons l’eau cristalline qui jaillit de son Cœur amoureux. Nous nous plongeons dans le Sang de l’Agneau immolé qui lave les robes des élus. Nous vivons de la Joie de Jésus. Nous vivons de sa joie, mais aussi de son Sang, car Jésus est l’Agneau.

Jésus, Tu es l’Agneau de Dieu immolé par amour. Tu es l’Agneau crucifié par amour, pour nous sauver de l’Ennemi et nous guérir du mal. Jésus, Tu es l’Agneau transpercé par le glaive, Tu es l’Agneau qui meurt seul, abandonné du Père, abandonné des hommes, abandonné de tous... Et Toi, l’Amour Immolé, l’Agneau de Dieu, Tu ne sais pas pourquoi le Père T’a abandonné. Et Tu as soif, soif de toutes nos âmes que Satan T’avait prises. Jésus Tu es l’Agneau de Dieu immolé par amour. Tu es l’Agneau livré aux mains des soldats criminels qui frappent sans répit. Jésus, Tu es l’Agneau que l’on conduit à l’abattoir, qu’on condamne sans raison: parce que Tu es l’Agneau...

Jésus, Tu es l’Agneau de Dieu que l’on va immoler, l’Agneau que l’on trahit, l’Agneau que l’on renie. Jésus Tu es l’Agneau qui pleure... Pourtant Tu viens de célébrer tes noces, les noces de l’Agneau. Ce jour, Tu l’avais désiré d’un grand désir, d’un désir tellement grand que Tu l’as rendu immortel dans ton Eucharistie. C’était ta joie, c’était ta joie des noces. Jésus a certainement été un homme joyeux comme le sont tous ceux qui sont étroitement unis à Dieu. Son union à Dieu c’était sa nature puisqu'Il était Dieu, le Verbe de Dieu Incarné pour le salut des hommes. Jésus a connu la joie, c’est sûr, mais curieusement, quand nous pensons à la joie de Jésus, nous la découvrons toujours accompagnée de douleur. La joie qui vient de Dieu est-elle aussi douleur?

Nous avons souvent pensé à la joie de Jésus. Nous L’avons “vu” à Nazareth, heureux entre Marie et Joseph, vivant sa vie de tous les jours, dans la pureté qui rayonnait de ses deux justes. Oui ils étaient joyeux, eux aussi, même dans les épreuves,  car ils avaient dans leur cœur la joie qui vient de Dieu, la joie pure de ceux qui ne vivent que pour Dieu et avec Dieu. Oui, Jésus était joyeux à Nazareth, mais d’une joie sérieuse, car dans son Cœur, il y avait toujours l’Amour qui devait nous sauver, et donc Le conduire jusqu’à la Croix, Lui, L'Agneau.

Nous avons “vu” Jésus, les jours de sabbat, à la synagogue, quand son Cœur se gonflait de joie en contemplant l’Amour du Père et les merveilles de sa Création. Son Cœur, alors, ne pouvait être que joyeux et infiniment heureux quand Il rejoignait le Cœur de la Trinité, son Cœur uni au Cœur du Père et à l’Esprit. Jésus était joyeux à la synagogue, même si souvent son Cœur souffrait en découvrant les faiblesses humaines...

Nous avons “vu”, Jésus, sur les routes de Palestine, quand Il accueillait les petits enfants au cœur pur, les petits enfants dont les anges contemplent la face de Dieu. Quelle joie, pour Notre Seigneur d’écouter leurs babillages! Oui, quelle joie pour Jésus, même si trop souvent cette joie était assombrie en voyant, à travers ses visions du futur, qu’eux aussi deviendraient pécheurs. Même avec les petits, la joie de Jésus devenait douloureuse.

Nous avons “vu”, Jésus, redonnant un fils à sa mère, une fille à son Père. Quelle joie pour Lui, de redonner l’espoir et la joie à ceux qui souffraient trop! Oui, mais ces joies, pour Jésus, ne pouvaient que Le ramener à sa propre résurrection, donc à sa mort sur la Croix. Joie intensément douloureuse pour notre Sauveur.

Nous avons “vu”, Jésus, parcourant les routes de Galilée et de Samarie avec ses apôtres. Comme sa joie était grande quand Il sentait que ses disciples comprenaient ses enseignements et cherchaient à Lui rendre ton amour! Quelle joie, pour Lui, mais vite assombrie à la pensée de la trahison de Judas ou du reniement de Pierre.

Nous avons “vu”, Jésus, le jour des Rameaux. Le peuple venait pour L’acclamer, Le remercier de ses bienfaits... Quelle joie pour Jésus, que la vue de tous ces pauvres de cœur qui venaient rendre grâce à Dieu et à Celui que le Père avait envoyé! Quelle joie, mais joie tellement mêlée de douleur en pensant que ce triomphe était le prélude de la Croix. Dans quelques jours, une autre foule et les chefs de son peuple Le condamneraient au supplice le plus infamant.

Nous avons “vu”, Jésus, le soir du Jeudi Saint. Il venait d’inventer l’Eucharistie. Son Cœur ne pouvait plus contenir sa joie: il savait maintenant qu'Il resterait avec nous jusqu’à la fin des temps. Quelle joie immense, infinie du Fils de Dieu fait homme, qui allait retrouver le Père!... Mais quelle joie immensément douloureuse qui allait Le conduire, dans quelques minutes, à son Agonie de Gethsémani. Jésus, comme l’amour, ta joie est-elle aussi douleur? La vraie joie ne peut-elle être que douleur? 

2-5-Les larmes de Jésus

Oh! les larmes de Jésus à Gethsémani! Le monde est sauvé, Il le sait puisqu’au moment de l’Eucharistie Il a été glorifié. Son sacrifice accepté a été reçu par le Père et le monde est sauvé. Cela, Jésus le sait et son bonheur est infini comme sa divinité. Il est tellement heureux, Jésus, qu’il pleure des larmes de joie... Mais Il doit aller à Gethsémani, antichambre de la Croix. Il doit aller à Gethsémani pour y subir l’agonie de son âme humaine. Là, les larmes de joie vont devenir des larmes de douleur, des larmes de tristesse, des larmes de détresse infinie, infinie comme sa divinité.

Jésus est à Gethsémani et pour le faire plier, pour le faire succomber à ses dernières tentations, Satan étale devant Lui l’histoire et surtout les turpitudes des siècles, de tous les siècles, passés et à venir. L’horreur à son comble est devant les yeux de Jésus, dans le Cœur de Jésus: “Non, Père, pas ça! Pas cet enfer sur la terre! Pas ces détresses, ces injustices monstrueuses, pas ces tueries sans raison, pas ces dictatures infâmes qui veulent Te tuer, Père, en tuant tes enfants. Père! Pitié! Père! éloigne de Moi ce calice infâme des infamies diaboliques des siècles qui vont venir. Père, par pitié! pas ça!...”

Jésus pleure des larmes d’une amertume infinie car ce sont des larmes divines. La tentation est si forte que Jésus ne peut la supporter et supplie le Père de la faire cesser. Mais Jésus fera la volonté du Père, son Cœur est prêt: d’ailleurs Il est déjà sur le chemin de sa Croix, car Judas sera bientôt là. Jésus pleure des larmes de sang, Jésus sanglote des larmes d’une souffrance infinie. Jésus pleure en regardant le Père: “Père, si cela doit être, que ta volonté soit faite!”

Jésus peut à peine prononcer ces paroles qui L’écrasent, qui Le broient, qui Le tuent. Mais Jésus les prononce quand même, car la croix, pas seulement la croix de demain qu’Il a tant désirée, mais la Croix qui dominera tous les siècles, c’est sa Gloire éternelle.

Maintenant le Père peut envoyer l’Ange et sa Consolation, car le Père et le Fils ne sont qu’un.

Méditation égyptienne

Le Père Matta el-Maskine[1], égyptien contemporain, a écrit un texte étonnant, plein d’amour, la prière d’un homme qui a vécu Gethsémaniq:

 

“Toi qui as foulé seul au pressoir
En qui les souffrances se sont plantées
Comme des flèches mortelles...
Je sais maintenant ce que Tu as enduré seul
Tandis que tes disciples dormaient.

 

Daigne me faire connaître ce que je dois faire
Maintenant pour Toi.

 

Gethsémani se dresse devant mes yeux.
Je Te vois courbé à genoux sur la terre nue.
Malgré le froid de la nuit, ta sueur ruisselle comme du sang.

 

Reçois-moi aujourd’hui, agenouillé près de Toi.
Daigne considérer mes souffrances, mes tristesses
Comme une humble participation aux tiennes.
Pour moi Tu as accepté de boire cette coupe
Je Te servirai tous les jours de ma vie,
Apprends-moi seulement comment T’honorer.

 

Tu as demandé à tes disciples
De veiller une heure avec Toi,
Mais ils se sont endormis.
Je veux veiller et prier,
Je ne veux pas oublier tes souffrances à Gethsémani.
Je m’en souviendrai avec gratitude et reconnaissance
Tous les jours de ma vie.

 

Jésus, qui es-Tu pour inspirer un tel amour?

Prière au Fils
brûlant d'amour pour nous

Nous Te contemplons, Jésus, quand Tu pleurais à Gethsémani, quand Tu criais ta soif en mourant sur la Croix. Nous pensons à Toi, Jésus, Toi qui brûlais d’Amour, Toi l’Amour, qui mourais dans un brasier immense, immense comme Dieu. Nous pensons à Toi, Jésus, assoiffé de nos âmes, brûlant de l’Amour même de Dieu. Nous pensons à ton Amour, ton Amour si puissant qu'il voulut être aussi, au moment de ta mort sur la Croix, quand Tu mourais d’amour, un amour impuissant...

Jésus, tes mystères sont trop grands! Ils ne sont pas à notre portée. Jésus, fais-nous comprendre le brasier infini de l’Amour éternel de Dieu, à nous qui ne sommes que des étincelles de ton Amour, des feux follets inquiets. Nous voudrions Te comprendre, Jésus, nous voudrions tant savoir pourquoi ton Agonie et ta mort sur la Croix... Mais Tu veux seulement que nous T’aimions, que nous Te laissions faire. Car c’est notre petitesse, et c’est notre impuissance qui, dans la Coupe de ta consolation, Te consolent, ô Jésus. Et c’est aussi notre pauvreté qui peut Te consoler...

Jésus, fais de nous des étincelles d’Amour, des feux follets d’Amour, des flammes de ton Amour pour aimer tous nos frères, tes enfants... Jésus, fais de nous des petits brasiers d’Amour perdu dans ton Amour, pour ta Consolation. Jésus, fais de nos vies, pour Toi, des encensoirs d’Amour, des  encensoirs qui brûlent ton Amour pour en faire le parfum que Tu aimes, le parfum de l’Amour. Jésus, fais de nous, pour Toi, des flammes d’Amour.

2-6-La pauvreté de Jésus

Dieu est l’infiniment puissant, l’infiniment riche, Dieu a fait tous les mondes, et ces mondes, Il les possède. Dieu a tout et Il peut tout. Dieu n’a besoin de rien car son bonheur est total. Dieu EST et Il a TOUT. Alors, comment peut parler de la pauvreté de Dieu, UN avec le Père et le Saint-Esprit?

Jésus nous a dit, un jour, “Bienheureux les pauvres,...” mais Il n’a pas dit: “Heureux les misérables, heureux les prolétaires, heureux ceux qui meurent de faim...” Non Jésus n’a jamais dit cela, car Il ajoute immédiatement: ”mais les pauvres de cœur, ceux qui ont un cœur de pauvres.” Nous allons essayer de Le suivre tout au long de sa vie privée. Jésus avait une maison, probablement petite, mais il y avait tout le nécessaire à la vie de tous les jours, à son époque. Il y avait aussi tout ce qu’il fallait à Joseph pour sa vie professionnelle, qui fut également la sienne. Il n’y avait pas de luxe, mais le nécessaire était présent. Et quand Il avait besoin d’un nouvel outil, Il se le procurait.

La pauvreté de Jésus, à Nazareth, c’était le nécessaire, c’était l’amour du travail bien fait, c’était le service rendu à ceux qui en avaient besoin, et toujours avec le sourire. Dieu qui avait créé l’homme et qui connaissait ses besoins, en le mettant sur la terre lui avait donné aussi donné les moyens de vivre convenablement. Et à Nazareth, Jésus vivait comme le Père l’avait prévu pour tous les hommes. Et Il remerciait le Père, et rendait grâce à Dieu avec Marie et Joseph...

Un jour, Jésus dut partir: c’était pour cela qu'Il était venu, pour annoncer aux hommes la bonne nouvelle du salut, de leur salut. Son Cœur de pauvre renonça aux biens de tous les jours, aux biens nécessaires à la vie, et à partir de ce moment, le Fils de l’Homme n’eut plus de toit. Son Cœur de pauvre avait renoncé à tous les biens matériels, car Il devait montrer le Chemin que doivent suivre ceux qui ont pour mission d’annoncer le Royaume de Dieu.

Et maintenant? Maintenant, seul dans chacun des tabernacles du monde, Jésus est le Pauvre parmi les pauvres. Pourtant Il est le Dieu vivant, et son Eucharistie, c’est Lui, le Ressuscité, Dieu Amour, Dieu vivant, Dieu présent, consolation des pauvres et des affligés.

Nous connaissons notre misère, notre faiblesse, notre petitesse, nos pauvretés aussi: pauvreté de cœur, pauvreté de n’être pas pauvre de la pauvreté que Jésus nous demande pour être bienheureux. Nous connaissons nos insuffisances, nos lâchetés, notre paresse, mais souvent,  de nos jours, une souffrance nouvelle nous brise le cœur quand nous constatons que beaucoup de chrétiens ne reconnaissent plus Jésus dans l'Hostie consacrée, ne savent plus qu'Il est présent, réellement, dans son Eucharistie.

Dans son Eucharistie Jésus n’a rien, Il est seul, méconnu; on ignore qu'Il  est le Fils de Dieu, la deuxième personne de la Sainte Trinité, livré par amour pour nous, et présent, vivant, sensible, amoureux. On ne sait plus que Jésus est sensible dans son Eucharistie...  Oui, Jésus-Eucharistie est l’extrême pauvreté de Dieu qui, par Amour demeure pauvre dans l’Eucharistie pour enrichir les hommes de son Amour éternel et divin.

Dieu puissant, Dieu riche, Dieu comblé de bonheur et de miséricorde, est-ce ton excès d’Amour qui Te fait pauvre parmi les pauvres, qui Te réduit à la plus extrême des pauvretés, jusqu’à être ignoré et oublié?


[1] Cette prière est rapportée par Didier Rance, dans son livre: Prier quinze jours avec les martyrs du XXème siècle.

   

pour toute suggestion ou demande d'informations