1
Le mystère de la Création
Sans cesse revient à
nos esprits la phrase du psalmiste s'adressant à Dieu : “Qu’est-ce
que l’homme ! Qu’est-ce que l’homme que Tu en prennes souci ?”
Oui, qu’est-ce que
l’homme perdu dans l’univers? La question est effrayante quand on la
pose ainsi, car il n’y qu’une réponse possible et terrifiante: Rien.
L’homme n’est rien,
alors pourquoi existe-t-il? Pire, existe-t-il vraiment? Pourtant
nous savons que l’homme est au centre de l’univers, entre deux
infiniment grands: l’infiniment grand de nos mesures humaines, et
l’infiniment grand de l’infiniment petit. Mais voici que notre
esprit se met à trouver cette situation tout à fait insuffisante et
tout aussi inconfortable que l’absence de réponse. Alors, est-ce de
nouveau l’impasse? Et la seule issue est-elle la mort définitive
dans un univers illusoire ?...
Nous nous débattons
souvent au milieu de questions métaphysiques dont les réponses, qui
s’avèrent rapidement partielles, débouchent sur d’autres questions,
toujours plus redoutables. Oui, les hommes, sont bien perdus entre
les deux infiniment grands, mais c’est une vision horizontale des
choses. Il y a aussi un aspect vertical qu'il ne faut pas oublier.
La vision horizontale,
c’est la vision de la création matérielle. Nous sommes chair, donc
matière, mais matière vivante et sensible, et dotée d’une âme, qui
est esprit, mais esprit créé. Dieu seul EST, mais Dieu est créateur
par son Verbe. Et le Verbe de Dieu a comme dessein l’édification de
son Corps Mystique, Corps de Jésus en Croix, ressuscité et
éternellement vivant. La création matérielle peut être considérée
comme les bras horizontaux de la Croix vivante du Christ.
L’homme, matière, est
ainsi bien situé au centre du monde matériel. Mais l’homme est aussi
esprit. Et où se situe-t-il dans le monde des esprits? Sur la partie
verticale? Mais de quoi et comment cette partie verticale est-elle
constituée? Poursuivons notre méditation. Dieu-Esprit-pur crée les
multitudes d’esprits angéliques qui, éternellement, doivent Lui
rendre gloire. Ce sont les anges, tous les chœurs des anges et
peut-être d’autres esprits que nous ne connaissons pas...
Dans ce monde des
esprits, il ne faut pas oublier les âmes des hommes, qui sont, elles
aussi, des esprits. Si on considère les mondes des esprits comme
constituant la branche verticale de la Croix du Corps du Christ,
alors, l’homme qui est à la fois matière et esprit, l’homme se situe
au centre de la Croix, au Cœur de la Croix, dans le Cœur du Corps
mystique de Jésus. On peut comprendre dans ces conditions que Dieu
fasse ses délices de la compagnie des hommes. L’Homme est comme le
lien entre les mondes des esprits et de la matière. Il est situé à
la croisée des chemins des mondes angéliques et des esprits, et des
mondes de la matière. On peut, dans ces conditions, comprendre la
haine de Satan à l’encontre des hommes qui sont dans le Cœur même de
Dieu. Les hommes sont chair et esprit; ils sont les éléments
constituant du Cœur mystique du Christ. Dieu le Père demande aux
anges d’adorer son Verbe dans son Corps mystique à la fois esprit et
matière. Satan se croit tellement supérieur à la matière qu’il
refuse l’adoration due au Verbe de Dieu incarné. Étonnante réaction
d'un esprit supérieur!
Chaque homme peut se
dire: "Je suis, et pourtant je suis celui qui n’est pas. Dieu seul
est!"
Pourtant, pense le même
homme, j’existe bien, ou alors je ne suis qu’une illusion: tout est
faux, rien n’existe, Jésus n’est pas venu au monde, il n’est pas
mort, ni ressuscité... Je suis toujours dans mon péché, ou alors le
péché n’existe pas non plus. C’est aussi une illusion. Je tourne en
rond. Pourtant! Oui, pourtant, il me semble bien que je suis, que
j’existe au moins un peu, puisque je pense et puisque j’aime, à
moins que la pensée et l’amour ne soient aussi que des illusions...
Mais alors si je suis
une illusion, si la pensée n'est qu'une illusion, si l’Amour est une
illusion, alors je n’existe pas, ni Dieu, ni rien, et mon illusion
n’est, elle aussi, qu’une illusion. Mon Dieu! Au secours!
Pourtant, même si je ne
suis qu'une illusion, j’ai cependant bien la sensation d’être au
moins une illusion, une illusion qui existe puisque j’en ai
conscience. Donc j’existe! Je n’y comprends rien!
Mon Dieu, Vous êtes,
puisque Vous êtes l’Être, l’Être suprême, le Seul, le Vivant. Et
depuis toujours, dans l’Infini de l’Éternité, dans l’Éternité de
l’Infini, Vous êtes! De toute Éternité, votre Trinité Sainte vit
dans une étreinte totale et un embrasement infini d’Amour d’où
jaillit le Feu Créateur qui fait être, qui nous fait être. De votre
étreinte suprême, l’étreinte indicible du Père et du Fils jaillit
l’Amour, l’Esprit qui brûle infiniment, qui consume sans consumer...
Mon Dieu!!!... Je
contemple cette étreinte indicible, effroyable et pourtant si
rassurante. Mon âme Vous contemple, muette de stupeur. Mon Cœur se
perd dans votre Cœur, votre Cœur d’Amour du Dieu-Amour, du Dieu qui
n’est qu’Amour. Mon Dieu, si je Vous contemple, si mon Cœur se perd
dans le Vôtre, c’est que j’existe, c’est que je suis. Et Vous, Vous
qui êtes Vérité, Vous avez pourtant bien dit que je n’étais pas.
Alors?
Alors, je suis tout en
n’étant pas. Je suis parce que Vous, mon Père et mon Créateur, Vous
me pensez, Vous me crééz, Vous me faites être. Vous me faites être,
mais par moi-même je ne peux rien. Je ne suis que parce que Vous le
voulez bien. Et pour être, pour exister, pour vivre, je reçois tout
de Vous. Tout, absolument tout. Je ne suis que par Vous, parce que
Vous me pensez, parce que votre Amour me soutient. Si Vous cessiez
de me penser, de me vouloir, alors je disparaîtrais instantanément,
et il n’y aurait personne pour se souvenir de moi.
Mais Vous me voulez,
mon Dieu, parce que votre Amour, l’Amour que Vous êtes m’aime. Et
m’aime de tout son Amour. Et Vous me demandez en échange simplement
de Vous aimer. Simplement? Oui, simplement, mais très fort, de toute
mon âme, de tout mon Cœur, de tout mon être qui naît de votre Être,
qui jaillit de votre Amour créateur.
Mon Dieu! Je suis donc
né de l’Amour, pour aimer, pour Vous aimer, Vous l’Amour! Je suis
donc né de l’Amour que je reçois de Vous pour Vous le rendre.
Comment, Seigneur, ne serions-nous pas un peu perdus, perdus dans
votre Amour, éperdus d’amour pour Dieu, pour Vous, Jésus, Fils
Bien-Aimé et Unique du Père...
1-2-La Sagesse.
Quand Dieu pense, Dieu crée
Au commencement,
dit l’Écriture, la Sagesse régnait sur les eaux. Aujourd’hui,
nous pouvons dire: “De toute éternité la Sagesse est, de toute
éternité la Sagesse pense, donc la Sagesse crée, de toute éternité.
De toute éternité Dieu, Sagesse éternelle et éternel Amour car
éternelle Famille, de toute éternité Dieu aime, car de toute
éternité Dieu aime en Lui chacune des trois personnes de son
éternelle Trinité. De toute éternité Dieu-Père aime Dieu-Fils dans
l’éternité de l’Esprit d’Amour, Dieu-Esprit, qui étreint le Père et
le Fils. Et dans cette éternelle étreinte d’Amour il y a la Pensée
de Dieu: et quand Dieu pense, Il crée.
Quand Dieu pense, Il
crée. Donc, de toute éternité, sans commencement, car il n’y a pas
de commencement dans la Pensée de Dieu, de toute éternité Dieu crée
sa création, Dieu crée les univers. Nous, pauvres hommes, nous
pouvons dire commencement, passé, présent, futur et fin. Mais pas
Dieu: il n’y a pas de commencement pour Dieu, et pas de fin non
plus. Alors, comment exprimer la Création? Comment entrer dans la
pensée de Dieu, sa Pensée éternelle?
De toute éternité, la
Pensée de Dieu crée. La Pensée de Dieu-Amour crée les univers
matériels, merveilles d’évolutions qui en réalité n’évoluent pas car
elles sont constamment présentes, sous toutes leurs diverses
facettes, dans la pensée de Dieu. Dieu “voit” en même temps le
commencement qui, pour nous, demeure inconnu, le passé qui, pour
Dieu est toujours présent, et le futur qui pour Lui est également
présent. Et cela, le passé, le présent et le futur, cela EST, car
Dieu est hors du temps. Dieu “voit” aussi les merveilleuses
“réalisations” de ses œuvres matérielles, Dieu contemple, de toute
éternité les merveilleuses mécaniques qu’Il a mises en route... Et
Dieu, immuable, “voit” que tout bouge. Il faut donc des repères pour
que l’harmonieux équilibre de sa création matérielle soit conservé:
c’est ainsi que Dieu créa les temps.
De toute éternité, dans
la Pensée éternelle de Dieu, les temps existaient. Nous disons bien
“les temps”, car chaque temps est relatif à un repère, et dans
l’univers pensé par Dieu, il y a des millions de “systèmes
solaires”, donc des millions de repères, donc des millions de temps
différents. Et pour “surveiller” tout cela, du sein de son Amour et
de sa pensée, Dieu fit “naître” des êtres intelligents et
compétents, qui seraient, en plus, non seulement capables d’admirer
la perfection de cette Création, mais aussi, éblouis par la
perfection de l’Œuvre, capables de se retourner vers la perfection
du Créateur, et, car capables d’amour, de L’aimer. Donc, il fallait
des êtres libres, car l’amour n’existe que dans la liberté. Il
fallait des êtres capables d’accepter librement les perfections de
Dieu et d’accepter sa Volonté qui est Amour. Alors Dieu créa les
esprits... En fait, les esprits qui étaient dans la Pensée de Dieu
de toute éternité, devaient entrer dans les temps des univers pour
“passer” l’épreuve de l’Amour.
De toute éternité Dieu
“voyait” cela qui était très bon. Pourtant quelque chose manquait:
il y avait les univers de la matière d’un côté, et les mondes des
esprits d’un autre. Pour réussir l’unité de sa Création éternelle,
Dieu avait “besoin” d’un être qui serait à la fois chair et esprit:
l’Homme était créé dans l’Esprit de Dieu, et cela était très très
bon... Mais l’Homme aussi devait prouver son amour à l’Amour: alors,
Dieu choisit une toute petite planète, à laquelle, dans sa pensée
éternelle, il avait pensé de toute éternité: la Terre. Et Dieu mit
l’Homme sur la Terre, liée à un soleil: pour l’Homme, le Temps, son
Temps, était créé, et l’Homme était dans le Temps. Dieu bénit la
Terre, Paradis de l’Amour de Dieu pour l’homme.
Dieu, éternel immuable,
mais aussi énergie et vie. Pensée éternelle, vivante, créatrice.
Amour aussi! Mémoire éternelle. Amour aussi! Si Dieu perdait sa
mémoire la création ne serait plus. Nous ne sommes que parce que
Dieu nous crée, nous pense à chaque instant, mais chaque instant de
son présent, donc éternellement. Depuis toute éternité nous sommes
dans la pensée de Dieu qui nous a fait pénétrer dans le temps, qui
est aussi sa création. Nous sommes donc dans l’éternité de la pensée
de Dieu et dans le temps, le temps de la liberté, donc de l’épreuve
pour prouver notre amour et répondre à l’Amour.
Si nous ne voulons pas
demeurer dans une impasse inconfortable, il nous faut découvrir à
quel point Dieu est Amour, à quel point Il nous a faits pour Lui,
pour L’aimer. Il nous faut découvrir l’immensité, l’infinité de son
cœur, de son Amour, de sa puissance, de sa bonté. Nous sommes car Il
nous a faits; nous ne sommes rien, car nous dépendons entièrement de
Dieu. Nous sommes émerveillés et rassurés tout à la fois. Toutes
sortes d’images passent dans nos esprits comme des poupées russes
qui s’emboîtent les unes dans les autres...
C’est d’abord une
grande forme extérieure, immense, sans contour, infinie, lumineuse,
merveilleuse, jetant des rayons partout, à l’infini, tant à
l’extérieur qu’à l’intérieur. Dans cet intérieur, s’emboîtant les
unes dans les autres, voici la Création, toute la Création qui
intègre la création que nous connaissons et celles que nous ne
connaissons pas et qui ne nous intéressent pas ici: ne peut-on
imaginer en effet, que Dieu infini ait pu créer des mondes dont nous
ignorons tout... Nous nous contenterons donc de ce que nous
connaissons.
Voici les univers que
Dieu nous a révélés et au milieu desquels Il nous a placés: les
univers des purs esprits notamment des anges, puis les univers
matériels et leurs millions de galaxies, puis notre galaxie, puis
nos constellations et notre système solaire... et puis notre terre,
et notre humanité dans laquelle la deuxième Personne de la Trinité
(la première et la plus grande des poupées russes, celle qui englobe
toutes les créations) a pris chair humaine pour constituer son Corps
mystique: le Corps mystique du Christ. Nous les hommes, nous sommes
les membres, les éléments, ou les pierres vivantes constitutives de
ce Corps mystique. Nous sommes bien peu dans l'univers des créations
de Dieu dont nous dépendons totalement, mais sommes aussi puisque
Dieu nous veut pour continuer son Œuvre.
Dieu "regardait" sa
Création... Dieu voyait tous les mondes qu’Il avait créés. Dieu
contemplait aussi son Fils, son Unique, le Fils UN avec Lui, le
Père. De toute éternité le Père contemple le Fils et sa création
qu’il a préparée pour Lui. Tout est bon dans la Création...
Dieu admirait les
galaxies et les mouvements qu’Il leur avait donnés, et les lois
justes qu’il leur avait imposées. Tout tournait bien; Dieu était
content et Il voulait partager sa joie... Alors Dieu créa les anges
et leur confia la garde de sa création matérielle. Vraiment, les
anges s’acquittaient très bien de leur tâche, et Dieu, Père et Fils,
unis, étreints fortement dans leur Amour éternel, Dieu contemplait
ses anges qui faisaient fonctionner sa création...
Pourtant quelque chose
manquait. Dieu, pur esprit, pour s’occuper de sa création, sa
création matérielle, avait créé des êtres intelligents et vivants,
et capables d’amour: les anges. Dieu admirait le travail des anges
et Il les félicitait amoureusement. Pourtant quelque chose manquait:
l’unité de la création n’était pas faite. D’un côté la matière:
parfaite. De l’autre côté, des esprits: parfaits. Mais l’unité de la
création n’était pas réalisée. Comment réaliser l’amour, l’amour qui
est Dieu, l’amour qui ne vit qu’en se donnant, qu’en se partageant,
comment achever la création en unissant, dans un seul être, l’esprit
et la matière?
Soudain Dieu eut une
"idée". Il fallait qu’Il fabrique des êtres constitués de matière et
conduits par des sensibilités capables d’aimer: ce furent les
animaux. Mais Dieu voulait davantage. Dieu voulait des êtres faits
de matière, doués de sensibilité et capables d’aimer. Il les voulait
aussi intelligents, capables de comprendre la création, et
éventuellement, de la modifier, d’améliorer les petites choses de la
vie. Dieu voulait aussi que ces êtres soient libres afin de pouvoir
choisir ce qui orienterait leur vie. Et puis, déjà Dieu rêvait,
Dieu, se voyait réalisant l’unité de la création dans le Corps de
son Fils.
Et Dieu créa l’homme.
C’était un être merveilleux, un être en qui se réalisait le rêve de
Dieu. En l’Homme, Dieu pourrait réaliser l’unité de toute sa
création. Dieu contempla l’Homme: c’était très bon... Oui, c’était
vraiment très bon; mais la tâche à accomplir était immense, et
l’Homme était encore bien jeune: son intelligence et son cœur, liés
à la matière inerte, ne pouvaient pas fonctionner instantanément
comme ceux des anges: il leur fallait effectuer un long
apprentissage...
Alors, Dieu mit l’homme
dans le Paradis terrestre. Il avait tout à sa disposition, mais il
devait apprendre à s’en servir, et pour cela, obéir à certaines
lois, les lois de la nature, celles que Dieu avaient prévues et que
les anges mettaient si habilement en œuvre. Tout se passa bien
jusqu’au jour où le Père, content de son œuvre, voulut faire
partager sa joie et ses projets à son Archange de lumière, celui qui
dirigeait si bien le travail de tous les anges.
Ce "jour-là", Dieu fit
part à Lucifer, le Prince de Lumière, de son Projet le plus
grandiose, le projet qui couronnerait toute sa puissance, qui
rassemblerait dans une union parfaite la création, les esprits, la
matière et Lui-même, Dieu-Créateur, Dieu Amour. Dieu montra le Corps
du Christ à ses tous ses anges et leur dit: “Voici le Corps de mon
Fils, mon Bien-Aimé, mon unique, voici le Corps de Celui qui est UN
avec Moi, voici le Corps qui rassemble en Lui toute ma pensée, tout
l’Amour que Je suis, et toute ma Création. Voici l’Homme, Corps de
mon Fils. Voici mon Fils en qui Je mets toutes mes complaisances. Il
est UN avec Moi, aimez-Le comme vous M’aimez, adorez-Le.
Dieu montra l’Homme à
ses anges, Dieu dévoila à ses anges l’œuvre de son Verbe, le Corps
mystique du Christ. Les anges émerveillés s’inclinèrent et adorèrent
Jésus. Mais Lucifer hésita: comment lui, pur esprit, chefs de toutes
les milices célestes, comment pourrait-il adorer l’Homme? Comment
pourrait-il servir ce Corps, et par conséquent, ceux qui Le
construisaient, les petits hommes qui composaient le Corps du Verbe?
Comment lui, Lucifer, servirait-il ceux qui lui paraissaient
tellement inférieurs? Lucifer refusa: il ne servirait pas l’Homme...
Le Père prit du “temps”
pour expliquer à Lucifer que cet Homme, c’était son Fils, Dieu UN
avec Lui, son Fils, son Unique, qui rassemblait en Lui toute la
Création, même les anges, même lui, Lucifer, et qu’en servant l’Homme-Dieu,
il servait Dieu, il n’adorait que Dieu lui-même. D’ailleurs, lui dit
Dieu, je Te nomme Prince du monde; ainsi Tu connaîtras, Tu verras la
grandeur de l’Homme. Lucifer devint Prince du monde, Lucifer vit la
grandeur de Jésus, Fils de Dieu et Fils de l’Homme. Mais Lucifer
refusa d’adorer Jésus. Lucifer décida, dans son cœur, qu’il
détruirait les hommes, tous les hommes...
Lucifer commença son
œuvre de destruction... Dieu le Père soupira longuement. Dieu vit la
faute d’Êve et d’Adam... Dieu vit aussi leur détresse et Il en fut
très triste. Alors Dieu modifia ses projets: sa création ne serait
pas mutilée; les hommes ne seraient pas détruits: Dieu les aimait
trop. Dieu ne renonçait pas à la construction du Corps mystique de
son Fils. Cela prendrait du temps, du temps terrestre, bien sûr.
Cela demanderait de la souffrance car il fallait d’abord remettre en
place les Lois divines et justes bousculées par Lucifer... Mais cela
se ferait. Et déjà Dieu le Père “voyait” la Femme Immaculée qui
serait la Mère de son Fils, le Fils de Dieu et le Fils de l’Homme.
Les projets de Dieu,
ses projets d’Amour se réaliseraient.
Un jour, Dieu créa le
Big Bang... La "goutte" d’énergie explosa et emplit l’Univers du
Temps forcément créé avec lui. Dieu avec le Big Bang créa l’univers
du Temps, ou plus exactement l'univers des temps, tous relatifs aux
repères retenus: cela, c'est facile à comprendre. Les astronomes
pensent que cet univers, donc aussi ce Temps en expansion continue,
est aussi un univers qui se contractera un jour quand il aura
atteint son maximum: l’univers et son Temps, et ses temps relatifs,
seraient alors une monstrueuse respiration? Terrifiant, mais au fond
cela nous concerne assez peu...
Ce qui est important,
c'est de comprendre que l’univers, quel qu’il soit, est géré par les
lois, dites naturelles, celles que Dieu lui a imposées. Ces lois
peuvent être de deux sortes, et elles concernent tout l’Avenir de
l’Homme.
Quand le Seigneur nous
eut façonnés, Il nous plaça en équilibre entre deux univers
infiniment grands et petits. Il nous aimait particulièrement parce
que nous réunissions en nous les deux mondes qu'Il avait créés: le
monde (ou les mondes) des esprits, et les mondes matériels. Ainsi
l’Homme pouvait réaliser en lui l’unité de la Création. Mais tous
les équilibres, quels qu’ils soient, peuvent devenir très instables,
et même se rompre, si les lois qui les maintiennent en place ne sont
pas respectées. C'est pour cela que le Père Bien-Aimé nous confia un
Mode d'Emploi, des Règles à respecter, les Commandements de son
amour.
Pour que l’humanité
puisse conserver son équilibre, elle doit obligatoirement observer
ces règles. Ces règles, ces Lois, ne sont pas contraignantes quand
on reste dans l’Amour. Alors pourquoi l’Homme a-t-il transgressé ces
règles et, ce faisant, trouvé le malheur?
Nous supplions souvent
le Père bien-aimé de se faire connaître, de se manifester un peu,
car nous n’arrivons pas à Le saisir, à Le comprendre; nous voudrions
tant Le voir, mais c’est impossible. Tout ce que nous pouvons faire,
c’est imaginer sa "grande main", hélas! à notre échelle, et “voir”,
à l’intérieur, la Création qu'Il regarde avec Amour, spécialement
tous les hommes, ces créatures dont Il veut faire ses délices.
Les athées estiment que
les forces aveugles sont venues on ne sait d'où, nées comme ça,
spontanément, tout d'un coup, sans raison. Ces forces aveugles,
insensibles car inertes, ont créé la matière, puis la vie, et la vie
sensible. L’homme aussi est survenu, comme ça, sans raison, par le
seul fait d'un hasard aveugle: c’est ce que croient les athées,
c’est ce que croient les athées qui disent ne croire à rien, ou qui
font peut-être semblant de ne croire à rien car cela les arrange
bien. Alors, l’homme né du hasard mourra par le même hasard. Il
disparaîtra de l’univers, n’ayant été qu’un accident bizarre. Il
disparaîtra de toute mémoire, de celle de l’univers, et de ces
forces aveugles qui n'existent pas.
On peut aussi penser
que les lois dites naturelles sont, en fait, les Lois de l’Amour,
Dieu étant Amour de par sa nature. Alors Dieu admire ce qu’Il a fait
et aime ce qu’Il a créé. Il se complaît dans ses œuvres qu’Il
admire, qu’Il contemple: cela est très bon! L’homme est son
chef-d’œuvre, son Image dans laquelle, un jour il contemplera son
Fils, son Unique. Des relations se créent entre Dieu et les hommes,
des relations amoureuses surtout, car Dieu Amour a versé l’amour
dans nos cœurs... Cela signifie que nous existons bien. |