Avant propos
Le Père
Créateur et la science moderne
Il y a parfois, à la
télévision, des émissions qui rapportent des faits surprenants :
ainsi, récemment, une chaîne reçut une équipe de scientifiques qui
auraient fait des découvertes étonnantes “venant ébranler les
fausses certitudes... Après avoir étudié, analysé l’ADN des
échantillons de toutes les races de la terre, ces scientifiques
sont arrivés à cette conclusion, ce résultat étonnant: tous les
hommes vivants aujourd’hui ont une origine commune descendant d’un
seul homme, il y a environ 60 000 ans."
Ainsi, l’origine de
l’homme serait unique : un seul homme serait à l’origine de
l’humanité. On se rapproche de la révélation biblique... notamment
du récit de la Création de l’homme dans la Genèse.
Mais il y a beaucoup
mieux. Pendant la même émission, une autre équipe de scientifiques
raconta ses études, ses recherches, les milliers de prises de sang
partout dans le monde et cela dans toutes les civilisations et dans
toutes les races, ses analyses, etc. ... Ces études sont faites
uniquement sur des hommes, car seuls les hommes au masculin
détiennent le fameux chromosome Y qui fait les mâles.
Et voici la
conclusion : l’homme descend d’un être unique, probablement un
africain, qui serait apparu il y a environ 50 000 ans, soit 2000
générations avant nous. Ainsi tous les hommes sont frères, il n’y a
pas de races différentes. La doctrine du monogénisme paraît se
confirmer. Cette conclusion n'est pas encore définitive, mais elle a
le mérite d'être encourageante.
Alors, que s’est-il
vraiment passé à l’origine ? La Bible affirme la création d’un seul
couple humain. Puis certains “savants” depuis la théorie de
l’évolution, considérant les grandes différences existant entre les
diverses races, ont estimé que ce sont plusieurs couples d’êtres
humains qui seraient apparus en divers points du globe. Hélas pour
eux, de nouvelles études sont en cours, et, en suivant des gênes
spécifiques à la seule race humaine, ils seraient sur le point de
prouver qu’en réalité, au départ, il n’y aurait eu qu’un seul
couple.
Mais alors, pourquoi
toutes ces races? Tout simplement parce que les hommes, en se
multipliant, et ayant de plus grands besoins pour se nourrir, se
seraient déplacés, et naturellement, adaptés aux climats sous
lesquels ils étaient obligés de vivre. Si ces données sont
confirmées, voilà qui serait bien réconfortant... Les différences
existant actuellement entre les hommes tiennent seulement aux
diverses adaptations nécessaires en fonction des conditions de vie
liées aux climats.
On comprend dès lors
que ces hommes, qui peu à peu s'éloignaient les uns des autres,
devinrent des peuples à part entière. Ce qu’ils savaient de leur
origine, ils le racontaient à leurs enfants, et naturellement en les
enjolivant un peu... Ce sont les aléas de la tradition orale.
Peut-être aussi des traditions écrites, soumises elles aussi aux
faiblesses humaines...
La Création? quel
mystère! Des biblistes ont cherché à prouver que les récits de la
Genèse n'étaient que des légendes. C’est en partie vrai! Mais au
lieu de troubler la foi de tant de gens, pourquoi n'ont-ils pas dit
toute la vérité: les grandes légendes qui ont meublé l’esprit de nos
ancêtres, toutes, sans exception, ont eu pour point de départ un
fait réel. On peut l'affirmer avec d’autant plus de conviction que
la plupart des civilisations humaines ont, dans leurs mythologies,
un récit de la création relativement proche de celui de la Genèse,
et un autre concernant le malheur des hommes, le plus souvent lié à
une histoire désastreuse d’une créature plus ou moins désobéissante
ou ayant refusé un amour authentique. Les chrétiens appellent cela
le péché originel.
Comme de telles
découvertes confortent notre foi! Nous ne devrions pas avoir besoin
de tout ceci, mais Dieu connaît notre faiblesse. Il connaît aussi
les terribles attaques que le Mauvais lance contre ses enfants pour
leur faire perdre la foi. Dieu, toute Miséricorde, a pitié de nous.
Seigneur, soyez béni! Ainsi, on peut relire l’Écriture sainte en
toute sécurité: peu à peu on découvre que la science ne contredit
pas la Révélation; de plus en plus on s’aperçoit même qu’elle la
confirme.
Rendez grâce au
seigneur car Il est bon!... Amen! Oui, Jésus, nous Te prions,
assiste-nous de ton Esprit, l’Esprit de ton Père et de Toi, l’Amour
qui Vous unit dans l’étreinte éternelle de la Trinité sainte.
Envahis-nous de ton Esprit de sainteté et d’Amour, de connaissance
aussi, et de sagesse. Fais-nous comprendre, Jésus, combien nos
sciences modernes nous ouvrent, quand nous sommes vraiment honnêtes,
des horizons incroyables? Pendant que notre science se cherchait, la
science du XVIIIème siècle, la science des "Lumières" qui devait
tout expliquer, beaucoup d’hommes ont perdu la foi, se prenant pour
des dieux, lesquels d’ailleurs, selon leurs dires, n’existaient pas.
L’inconséquence de ces gens étonne de plus en plus. Aujourd’hui,
nous sommes tout aussi inconséquents, sauf quand nous prenons
la peine et le temps d’écouter ce que disent nos sciences, ce que
dit la Science.
Introductions
On commence à connaître
et même à photographier quelques galaxies, on voit des étoiles et on
les photographie aussi; certes, il y a un décalage de plusieurs
milliers, voire plusieurs millions d’années-lumière entre ce que
nous photographions et la réalité d’aujourd’hui, mais enfin nous
pouvons photographier et même étudier ce que nous recevons. Et nous
“pénétrons” à l’intérieur du soleil, et nous commençons à envisager
son agonie et peut-être sa mort...
Comment exprimer ces
choses ? Il y a une telle disproportion entre l’univers et l’homme.
Et pourtant, lorsqu’on découvre ces merveilles, lorsqu’on y pense,
pendant quelques instants l’univers devient en quelque sorte notre
propriété car il est véritablement en nous. Pendant les quelques
minutes pendant lesquelles je pense à tout cela, je possède
l’univers, je le découvre, et même je le connais... Puis il faut que
je revienne à mon échelle et que je me soumette à mes obligations
terrestres: disproportion insupportable !
Mais il y a pire!
L’univers est en Dieu qui enveloppe en Lui toute sa création. Dans
cette création, il y a un tout petit point, une planète soumise
comme tous les astres à des lois immuables et impératives: c’est la
terre. Et sur la terre il y a les hommes, et parmi les hommes il y a
moi. Dans l’univers je ne suis rien, à peine une poussière, et
encore... Mon être humain est complètement disproportionné par
rapport à l’univers. Et pourtant j’existe! Pourtant je pense ! Mais
je n’ai aucune influence sur l’univers qui se moque bien de moi.
Oh Seigneur ! Je ne
suis rien, et pourtant, l’espace d’un éclair, d’une infime fraction
de seconde du temps immense de la durée de l’univers, j’existe, je
vis, je pense, et surtout je connais. L’espace d’un éclair,
l’univers est en moi, je le possède, je le connais... L’espace d’une
infiniment petite fraction de seconde, j’ai la connaissance de
l’œuvre de Dieu. Mais, à peine suis-je né, à l’échelle de l’univers,
à peine ai-je saisi la connaissance du monde que je dois
disparaître, m’éteindre. Alors, à quoi sert la connaissance dont
j’ai eu soudain connaissance ? À peine possédé-je l’univers que je
dois disparaître !
Seigneur, si nous
devions en rester là, nous deviendrions fous. Mais si pendant un
court instant je “possède” l’univers, c’est que je suis, moi aussi,
en Dieu, comme si j’étais une micro-étincelle de Dieu. Dieu possède
chaque homme en particulier, et de chaque homme Il veut faire une
cellule intelligente du Corps qu’il construit pour le Fils. L’homme,
en Dieu, n’est pas seulement matière inerte ; le Père lui associe
une parcelle de son Esprit et une touche de son Amour. Dieu attribue
à chaque cellule qu’Il aime, dont Il veut avoir besoin, une vocation
particulière, spécifique, irremplaçable...
Car Dieu ne fait jamais
rien au hasard, Il nous veut. Je suis infiniment petit,
microscopique à l’échelle des univers matériels, infiniment
minuscule dans l’univers des hommes et des esprits angéliques, et
pourtant Dieu me connait, Dieu m’aime... Et Dieu nous garde tous,
tous les hommes, dans son Cœur. Et Dieu, pour réussir son œuvre
d’amour nous demande, à chacun de nous, de L’accompagner dans sa
volonté créatrice et amoureuse. Oui, tout cela est disproportionné.
Seigneur, nous ne savons plus que T’adorer. Et méditer sur ton Être
divin, sur ta volonté divine...
C'est ce que nous
allons essayer de faire.
On a de plus en plus
l'impression que notre monde vit sur une montagne d’absurdités: oui,
on ne peut qu'affirmer cela quand on pense aux sottises que ne
cessent de crier les athées; mais croient-ils réellement à tout ce
qu’ils proclament? Est-ce qu'ils réfléchissent au moins un peu, ou
sont-ils de mauvaise foi? Pourtant, dès qu’on y regarde d’un peu
près, on ne peut pas imaginer un seul instant que Dieu n’existe pas.
Certes on peut avoir des doutes, se demander comment les choses se
font, découvrir quelques secrets de la nature, redouter la mort car
personne ne sait encore, sur la terre, où elle mène. Mais “croire”
au néant total, absolu, ce n’est pas possible; c’est même une
monstrueuse absurdité, car le simple fait de penser cela, c’est déjà
"être" et admettre que le néant n’existe pas, puisque celui qui
affirme que le néant n'existe pas existe par le fait même qu'il le
dit.
Il y a autre chose.
Mettons-nous dans la peau d’un prétendu athée. Non, vraiment, Dieu
n’existe pas. Il n’y a rien après la mort. Moi et tous les hommes,
la terre, l’univers, disparaîtront complètement, un jour... À cela
le croyant répond :
– Dieu n’existe pas ?
Alors, pourquoi et comment suis-je venu sur la terre ? Comment
puis-je avoir des pensées intelligentes et comment puis-je aimer ?
– C’est le hasard,
affirment certains athées.
– Ah! Bon! Mais comment
le néant, c’est-à-dire rien, a-t-il pu faire naître quelque chose,
et quelque chose d’intelligent, quelque chose qui aime? Et comment
le hasard lui-même peut-il exister puisqu’il n’y a rien ?
Comment en effet, ce
qui n’existe pas, qui n’a donc ni forme ni intelligence, comment ce
qui n’existe pas, ce qui est "rien", ce qui est néant, donc vide
absolu, pourrait-il créer quelque chose qui existe ?
Certains diront que le
vide, ça existe. Oui, mais le vide n’est vide que par rapport à
quelque chose qui est. En physique, on considère comme vides les
endroits ne contenant aucune matière. Si donc il y a vide, au sens
des physiciens, c’est qu’il y a matière quelque part. Le vide, c’est
l’absence de matière. On sait maintenant qu'il n'y a pas de vide,
mais que des vibrations, encore peu connues, voire inconnues,
peuplent ce que nous appelons encore le vide.
Vraiment nous n’y
comprenons plus rien... Mais l'athée veut justifier son athéisme,
prouver qu'il a raison; il veut prouver que seul le néant existe:
– Mais, dit le croyant,
il n’y a néant que s’il y a quelque chose à quoi le comparer...
– Je sais que je suis
néant, que je n’existe pas...
Soudain notre athée est
perplexe :
– Tiens! pourtant
puisque je dis cela, c’est que j’existe... Alors qui m’a créé? Et
pourquoi, pour retourner au néant? Alors à quoi aura servi ma vie? À
rien, à alimenter seulement un néant qui n’est rien, qui n’existe
pas... Je tremble un peu, mais je veux continuer: j’arriverai bien à
prouver que Dieu n’existe pas...
Seigneur, être dans la
peau d’un athée, c’est vraiment trop inconfortable, et trop
désespérant. Pourtant il nous faut continuer et remettre en marche
notre raisonnement d’athée.
– Il n’y a rien après
la mort, rien que le néant. D’ailleurs je n’existe pas, je crois
seulement, j'ai l'illusion que j’existe.
Le raisonnement de
notre athée semble encore buter sur quelque chose:
– Mais si je crois
seulement que j’existe, que je le pense et que je vive, tout en
affirmant le contraire, c’est que j’existe vraiment. Et si j’existe
vraiment alors qu’il n’y a que néant, d’où vient que je puisse
penser? D’où vient que sur la terre je puisse aimer? D’où vient que
je me donne tant de mal à travailler, ou à ne rien faire, ou à me
droguer pour découvrir des paradis??? Et si Dieu n’existe pas,
pourquoi, nous autres athées, sommes-nous si intolérants envers ceux
qui croient en Dieu, et pourquoi nous donnons-nous tant de mal pour
détruire un Dieu qui n’existe pas? Et si, momentanément je “vis” ou
si je crois vivre, et si je dois mourir et disparaître
définitivement, alors pourquoi est-ce que je vis? Je tourne en rond,
je n’en sors plus... Mes doutes me font peur. Que faire? Comment
sortir de cette impasse, de ces absurdités? Je suis athée, cela je
veux l’affirmer, le prouver, et je fais tout ce que je peux pour que
les autres deviennent aussi athées, qu’ils me donnent raison, qu’ils
me soutiennent... Et je me donne un mal fou pour convertir les
autres à mon athéisme, pour les conduire avec moi dans le néant.
Mais voici que j’ai du mal à me convaincre moi-même, et pour me
dégager de toutes ces absurdités je me réfugie dans d’autres
absurdités, je veux m’aveugler, surtout ne plus penser...
Tout cela n'est pas
très logique. Seigneur, nous revenons vers Toi. Nous ne sommes pas
athées et nous T’aimons. Nous revenons vers Toi après avoir
expérimenté l’inconfort insensé de l’athéisme. Nous voudrions
conduire le monde entier vers Toi, nous voudrions que le monde
entier T’aime. Et nous ne comprenons pas que le monde ne revienne
pas à Toi.
Seigneur, nous Te
prions: ouvre l’Esprit de tous tes enfants; nous Te prions, ne nous
laisse pas dans l’absurde. Fais-Toi connaître, fais-Toi aimer, Toi
notre Sauveur et notre Dieu. Fais-nous sortir de l’absurdité du
néant absolu qui n’existe pas puisque nous existons, qui ne peut pas
exister puisque le simple fait de penser le néant le crée avec
forcément tout le reste. Seigneur, ouvre le cœur de tous les athées
du monde entier, ouvre leur esprit, et qu’ils reconnaissent que,
s’ils sont athées, c’est que peut-être ils ont des choses à se
reprocher et qu’ils ne veulent pas l’admettre, car cela les
obligerait à avouer qu’ils se sont trompés et qu’ils devraient
changer de vie. Et cela, ils ne le veulent pas. Décidément, quelle
absurdité que l’athéisme!
Et voici qu'après avoir
écrit ce qui précède, nous avons envie de réparer. Réparer pour tous
les sacrilèges, réparer pour les chapelles et les églises que l’on
brûle, que l’on profane, que l'on détruit, etc. ... Réparer pour
toutes les hosties consacrées qui sont volées, vendues, profanées,
blessées. Oui, vraiment “blessées”, car un hostie consacrée c'est
Jésus, présent et vivant. Et parfois Jésus manifeste sa peine, sa
douleur... et quelle douleur que la sienne! Oui, Seigneur, nous
avons envie de réparer...
Mais qu’est-ce que la
réparation ? Voici encore un mot que l’on n’ose plus utiliser, sur
le plan spirituel. Pourtant, il existe tant de blessures
spirituelles, et celles que l’on inflige au Seigneur bien-aimé, ne
sont pas des moindres. Mais comment faire pour réparer ? Comment
faire pour réparer les blessures infligées à son Église par
l’athéisme militant ? Car en plus de son absurdité, l’athéisme est
militant, ô combien! Comment peut-on comprendre cela: militer pour
“développer” ce qui n’existe pas? Comment comprendre que tant de
gens se donnent tant de mal pour détruire Dieu qui selon eux
n’existe pas? Si Dieu n’existe pas, c’est bien: alors qu’on le
laisse tranquille. Laissons le néant, le rien, le vide absolu à
lui-même; puisqu’il n’existe pas il n’a pas besoin qu’on s’acharne à
détruire ce qui existe en faveur de ce qui n’existe pas: c’est une
bonne logique toute simple...
Mais si l’on s’acharne
tellement à détruire Dieu, ce dieu qui n’existe pas, c’est que
peut-être, dans leur for intérieur, ceux qui agissent ainsi le
redoutent, et voudraient bien que véritablement il ne soit pas.
Seigneur, comment peut-on vivre dans ce néant? Mais est-ce que nous
vivons ? Est-ce que je vis en ce moment, bien que je pense, que je
crois vivre? Que d’absurdités! Ce que nous voulons faire dans cette
étude, c'est d'abord chasser toutes ces absurdités, c'est retrouver
Dieu, Le prouver, Le vivre, et peut-être "Le voir", L'entendre et
L'aimer. Et surtout être logique dans nos raisonnements. Oui, mais
qui est Dieu?
Comment comprendre
quelque chose du mystère de la Création? C’est tellement
insaisissable qu'il faut encore utiliser des images pour "entrer"”
dans le monde de Dieu, à son échelle: ainsi, nous “voyons” Dieu
contemplant, dans sa Grande Main, toute sa création. Elle est toute
entière rassemblée dans sa Main, et Dieu peut voir les mondes des
anges, les mondes des matières inertes mais animées faites pour
accueillir les mondes vivants et sensibles, et le monde des hommes.
Dieu Trinité contemple sa création... et Il L’aime...
La création repose dans
la Grande Main de Dieu. La création repose en Dieu, mais elle n’est
pas Dieu, elle est distincte de Dieu tout en étant en Dieu. Je
m’explique. Pensons à n’importe quel artisan ou artiste. Chaque fois
qu’un homme fait une œuvre, n’importe laquelle: un tableau, un
meuble, une composition musicale, un tricot, une broderie, un
vêtement, etc., l’œuvre vient de lui. Pour réaliser cette œuvre,
l’homme a mis tout son savoir-faire, sa pensée, ses talents, sa
peine, son amour. Quand l’œuvre est achevée, l’homme est satisfait,
content, heureux. Il contemple sa “création” et il l’aime. L’œuvre
n’est pas l’artisan ou l’artiste, mais elle vient de lui. Pendant
quelques instants l’homme a “imité” Dieu, dont il est l’image...
Tout cela est assez
idyllique, mais il reste le problème du mal. Continuons notre
exemple. Souvent, les œuvres humaines sont délicates. Pour qu’elles
se conservent, il faut parfois les mettre à l’abri de l’humidité, ou
de la lumière. Pour qu’elles soient mises en valeur autant que
possible, il faut créer autour d’elles des conditions particulières,
notamment pour apprécier des œuvres musicales ou un tableau. Bref,
il y a tout un ensemble de conditions qui doivent être respectées
pour que les œuvres offrent le meilleur d’elles-mêmes ou se
conservent si elles sont fragiles.
Tout cela est très
facile à comprendre et relève de l’expérience quotidienne. Pour les
œuvres de Dieu, il en est de même. Dieu crée des êtres vivants,
chacun selon son espèce, et Il les met dans des environnements les
mieux adaptés à leur développement et à leur conservation. Ainsi, il
est des plantes qui ne peuvent pas vivre dans les pays trop froids.
D’autres redoutent les excès de chaleur ou d’humidité... Il en est
de même des animaux. Si des espèces adaptées à un environnement
spécifiques sont déplacées, elles meurent. Ou si l’on veut
absolument les faire vivre, ces espèces, dans des zones qu’elles ne
peuvent pas supporter, les résultats sont catastrophiques.
Tout cela est très
clair, et personne ne peut le mettre en doute. Alors, quittons la
terre et retournons dans le “monde” de Dieu. Dieu contemple sa
création. Il la regarde, l’admire. Dieu s’attarde surtout sur
quelques mondes vivants qui ont ses préférences: les anges et les
hommes. Dieu les contemple... Comme tout cela est bon! Comme tous
ces mondes sont bien adaptés à leurs milieux de vie dans lesquels
ils sont heureux ! Oui, tous les êtres vivants sont remarquablement
adaptés à leurs milieux de vie. Dieu contemple son œuvre qu’Il ne
cesse de créer...
Les anges! Oh! les
anges, si intelligents, tellement faits pour servir l’Amour de Dieu
dans ses créatures favorites, les hommes, ses enfants chéris
destinés à devenir les pierres vivantes qui construiront le Corps
Mystique du Fils! Et les hommes: quelle perfection! Oui, Dieu aime
les hommes qu’Il fait sans cesse à son image. Comme ils sont adaptés
à leurs tâches, les tâches de l’épreuve terrestre préparant les
tâches de l’éternité du Corps mystique !...
Dieu regarde ses
enfants avec tellement de tendresse. Mais voici que Dieu “pense” à
quelque chose. Dieu “voit” que tous les milieux de vie sont faits
pour rendre parfaitement heureux ceux qui sont destinés à y vivre.
Et il y a forcément des limites qu’il ne faut pas franchir. Ainsi,
si un moustique s’approche trop d’une flamme, il brûle. On ne doit
pas retirer les poissons de leur milieu vital, l’eau: sinon c’est la
mort. Pour l'homme, quitter son milieu vital, c’est-à-dire faire le
mal, c’est la mort...
C’est parfaitement
clair, et on saisit un peu le mystère du mal. Notre Père bien-aimé a
créé les créatures vivantes et les a placées dans le meilleur milieu
de vie possible pour elles. Si elles quittent ce milieu vital, elles
meurent. Dieu nous a avertis: le milieu vital de l’homme, c’est Dieu
Lui-même. Il ne faut jamais oublier que nous sommes dans la Grande
Main de Dieu. Notre milieu vital, c’est Dieu, c’est l’Amour.
Quitter Dieu, ou refuser Dieu notre milieu vital, c’est cela faire
le mal, et c’est mourir. C'est aussi souffrir beaucoup... Et c'est
faire "souffrir" Dieu, car notre souffrance, c’est la souffrance de
Dieu.”
Quel mystère
incroyable! Dieu est le Tout Autre, le Seul qui SOIT, le seul ÊTRE.
Et Dieu est impassible, et pourtant, parfois, on parle de la
souffrance de Dieu. Quelle souffrance? Et cela est-il possible, car
Dieu ne peut pas souffrir?...
La souffrance de Dieu
c’est la souffrance de l’AMOUR, la souffrance de l’AMOUR qui n’est
pas aimé. Comment cela peut-il se faire? Dieu est le Créateur, le
Père de tout ce qui existe et ne peut exister sans Lui. Dieu est le
Tout Autre, et Il est et demeurera toujours inaccessible pour nous
qui ne sommes que d’infimes créatures, mais des créatures de l’AMOUR,
donc des gouttes de son amour, des gouttes d’amour. Et l’AMOUR ne
peut mépriser les gouttes d’amour qu’Il a dispersées dans son ÊTRE
même qui est l’AMOUR.
Les hommes sont des
gouttes d’amour dispersées par l’AMOUR dans l’infini de son AMOUR.
Et cet AMOUR infini demande notre amour. Mais à cause d’un autre
mystère encore plus incompréhensible, le mystère du mal, les gouttes
d’amour que nous sommes ont bien des difficultés à répondre à
l’amour de l’AMOUR, car nous avons perdu son langage, et nous ne
pouvons plus nous promener avec Lui comme Adam et Ève le faisaient
dans le jardin d’Eden. Et nous ne comprenons plus Dieu que nous ne
pouvons plus atteindre, et Dieu veut pourtant que nous L’atteignions
et que nous Lui parlions pour Lui dire notre amour. Que faire ?
– Que vais-Je faire? se
dit aussi Dieu. Que faire pour qu’ils entendent et comprennent ma
Parole? Que faire pour que mes gouttes d’amour enveloppées dans mon
AMOUR, vivant de mon AMOUR, puissent M’entendre malgré les obstacles
que leur ennemi ne cesse de placer sur leurs chemins. L’ennemi, ce
fut aussi une goutte d’amour, mais une grosse goutte qui s'est cru
MOI et a refusé mon AMOUR... Mais l’AMOUR que je suis ne peut
effacer mes gouttes d’amour, même quand elles se trompent... Je ne
suis qu’AMOUR, se dit Dieu, et l’AMOUR ne détruit pas. L’AMOUR
conseille, l’AMOUR agit, l’AMOUR construit, l’AMOUR parle... Oui, l’AMOUR
parle; mais pour que les hommes, mes petites gouttes d’amour me
comprennent, Je dois parler leur langage.
Dieu le Père savait ce
qu’Il allait faire: Il allait incarner sa Parole dans une des
gouttes de son AMOUR. L’AMOUR serait toujours l’AMOUR, mais pour que
les gouttes d’amour entendent sa Parole d’amour, l’AMOUR allait se
faire goutte d’amour, Dieu allait se faire homme, l’AMOUR infini
allait mettre sa Parole dans une goutte d’amour qui pourrait ainsi
révéler la Parole de Dieu et se faire comprendre des hommes.
Étonnant ! L’AMOUR met
sa Parole dans une goutte d’amour et se fait homme pour parler aux
hommes...
Et la
Goutte-Parole-de-Dieu s’incarna et vint chez nous... Et la
Goutte-Parole-de-l’AMOUR parla aux hommes... Mais l’ennemi ne
voulait pas que les hommes entendent la Parole de l’AMOUR, alors il
s’arrangea pour chasser la goutte-Parole-de-Dieu, la
goutte-Parole-du-Père; et les hommes crucifièrent Jésus. Mais comme
Dieu est têtu, Il ressucita sa Goutte-Parole-d’AMOUR. Et la
Parole-du-Père-goutte-d’amour est toujours au milieu des hommes. Et
ceux qui veulent L’entendre le peuvent; et ceux qui veulent vivre
dans l’Amour de cette Parole, Jésus le bien-aimé, le peuvent...
Et Jésus, Parole de l’AMOUR
parle toujours aux hommes qu’Il aime. Il les porte tous dans son
Cœur. Mais le Cœur de Jésus, c’est le Cœur de l’AMOUR, c’est un Cœur
sensible qui souffre quand ceux qu’Il aime refusent son amour,
préférant l’ennemi. Le Cœur de Jésus pleure ses enfants qui
souffrent tant de s’être éloignés de l’AMOUR. Le mystère est profond
et douloureux... Alors, comment les hommes qui sont dans le Cœur de
Jésus, le Cœur douloureux de l’AMOUR, ne souffriraient-ils pas quand
l'Amour n’est pas aimé?
Il avait d'abord été
prévu, dans le cadre de cet ouvrage, de contempler le Père, puis le
Fils, puis le Saint-Esprit, le Grand Méconnu. Mais les recherches
entreprises, surtout dans le Nouveau Testament ont montré que les
trois personnes divines sont inséparables. Quand Jésus parle, il
parle du Père, et l'Esprit est là, Lui aussi. La Sainte Trinité est
constamment présente dans la vie du Christ, même quand, abandonné du
Père, en apparence, il dit: "Père, Je remets mon âme entre tes
mains." Et Il rendit l'Esprit.
En conséquence, dans ce
premier tome l'accent sera plutôt mis sur la Sainte Trinité et sur
le Père, le Créateur. Ensuite nous entrerons plus en détails dans la
vie de Jésus-Christ et dans la connaissance de l'Esprit. Mais la
Sainte Trinité sera toujours présente, inévitablement.
Le lecteur remarquera
les nombreuses répétitions: elles sont inévitables et voulues, car
découvrir Dieu est une longue expérience toujours recommencée. C'est
lentement et pas à pas, par des réflexions et des méditations sans
cesse reprises, que Dieu conduit à Lui les hommes qui Le cherchent. |