La sainteté,
fruit de l'Eucharistie

La sainteté... Dieu nous la demande, et c'est seulement l'Eucharistie de son Verbe qui nous la donnera. Repensons à l'Évangile. Après être entré triomphalement à Jérusalem, le jour des Rameaux, Jésus alla dans le Temple chaque jour et enseignait. Des foules nombreuses venaient à Lui et L'écoutaient. Beaucoup de malades venaient solliciter une guérison, et Jésus les guérissait tous. Oui, vraiment, tout le monde courait à Lui. Tout le monde? Non pas tout le monde car il y avait ceux qui trouvaient que ce qu'Il demandait était impossible à réaliser: qui peut, en effet, aimer ses ennemis, faire du bien à ceux qui nous font du mal, bénir ceux qui nous maudissent? Qui peut exulter de joie dans les persécutions?

Pourtant Jésus insiste, et Il a même l'audace de répéter une phrase qui avait déjà fait scandale: "Rendez à César ce qui est à César..." Non cela, jamais! Pourtant, les juifs de l'époque de Jésus, sous l'occupation romaine, étaient bien obligés de payer l'impôt aux romains, ces impurs, ces ennemis qui occupaient leur pays. Certes, parfois, l'argent versé à César servait à construire des routes, à améliorer certains quartiers de Jérusalem. Et même, grâce aux impôts versés à César le temple était régulièrement entretenu, et ce n'était pas du luxe... Mais tout de même, oser dire en public une telle chose, ce n'était pas supportable... Les cœurs endurcis se révoltaient et oubliaient la deuxième partie de la phrase: "Rendez à Dieu ce qui est à Dieu!" Pourtant, les pharisiens et les docteurs de la Loi savaient bien que là, résident la justice et la sainteté.

Jésus, parlait aussi du pain qu'Il allait donner très bientôt; oui, Il irait jusqu'à donner sa chair à manger, et son sang à boire!... Tout cela, c'était vraiment insupportable! Pourtant la foule continuait à Le suivre et à L'écouter: ses paroles étaient peut-être dures pour certains, mais elles résonnaient dans la foule du peuple comme des paroles de vie, des paroles d'amour. Quelques personnes osaient même suggérer que c'était peut-être par une nouvelle parabole qu'Il voulait exprimer une réalité que l'on ne comprenait pas encore: le pain dont Jésus parlait, c'était peut-être une charité plus grande pour les pauvres, les pauvres qui pullulaient à Jérusalem. Ce pain, c'était peut-être ses enseignements qui demandaient la justice et l'amour pour tous les hommes, même des païens que Dieu avait créés, eux aussi. Son Corps et son Sang qu'Il disait être une nourriture et un breuvage, c'était peut-être tous les miracles qui naissaient spontanément sous ses pas? C'était peut-être l'assurance pour ceux qui Le suivaient d'avoir toujours quelque chose à manger. Oui, c'est sûr, Jésus qui parlait souvent en parabole, en utilisait certainement une, aujourd'hui encore. Et tout le monde venait à Lui...

Tout le monde venait au Seigneur bien-aimé. Ceux qui L'entouraient alors, ne comprenaient pas tout ce qu'Il disait, mais incontestablement Il promettait des jours meilleurs. D'ailleurs l'histoire d'Israël est très claire: chaque fois que le peuple revenait à Dieu, la prospérité revenait aussi. Jésus était certainement le nouveau chef qu'attendait Israël... Aussi fallait-il L'écouter et aller vers Lui. Cela, c'était la pensée du peuple, la pensée d'un peuple décidé à se convertir…

Par contre, les prêtres et les scribes du temple étaient un peu inquiets. Ils ne savaient pas quoi faire: oui, cet homme parlait comme jamais aucun homme n'avait parlé, mais eux, les gens instruits, ils ne savaient pas où tout cela allait les mener. Et leurs chefs n'avaient pas l'air de se décider. Ils devaient peut-être penser que Jésus était le Messie puisqu'ils le laissaient parler ouvertement dans le temple. Aussi attendaient-ils encore un peu, bien hésitants, quoique quelques membres du Sanhédrin, dont Nicodème et Joseph d'Arimatie paraissaient tout à fait convaincus que Jésus était le Messie...

Deux ou trois jours passèrent… les responsables du peuple juif s'agitaient beaucoup car Jésus devenait trop dangereux, il fallait l'empêcher de parler. Les membres du Sanhédrin pensaient: "Tout le monde va vers Lui, et nous, on nous délaisse? Qu'allons-nous devenir? Et la Loi? Et le sabbat, notre Sabbat? Et comment peut-on supporter que quelqu'un ose dire: "aimez vos ennemis", donc aimez les romains? Cet homme doit disparaître...

Le nécessaire fut fait, sans bruit, très discrètement. Jésus avait été arrêté la veille au soir. Il fut conduit chez Pilate le matin du vendredi, veille de la Pâque. Cependant Pilate ne voulait pas condamner Jésus car il ne trouvait aucune faute en Lui; et même, Il conseillait de payer l'impôt à César... Mais comme les chefs des juifs commençaient à fomenter une émeute, Pilate fit flageller Jésus, pensant que cela calmerait les membres du Sanhédrin... Et, de plus, Jésus, ayant expérimenté un traitement aussi douloureux cesserait ses enseignements et ses miracles... Mais les chefs des juifs ne l'entendaient pas ainsi: l'Homme que Pilate leur présenta, meurtri, blessé, déchiqueté par les fouets attisa davantage leur haine et ils exigèrent qu'il fût crucifié:

– Crucifierais-je votre roi? plaida Pilate.

– Nous n'avons d'autre roi que César hurla le Sanhédrin... Que son sang retombe sur nous et sur nos enfants! criait la foule déchaînée, la foule des partisans du Sanhédrin.

Tant pis! Pilate devait coûte que coûte maintenir l'ordre dans la province romaine qui lui était confiée. Les ordres de César étaient formels: malheur à ceux qui ne les mettaient pas en pratique! Alors Pilate livra Jésus aux juifs pour qu'Il fût crucifié.

Cela se passait il y a 2000 ans. Depuis 2000 ans les peuples occidentaux évangélisés par les apôtres que Jésus avait formés Lui-même célèbrent ce jour de leur Rédemption, de leur salut. De plus, ce jour-là, il y a 2000 ans, Jésus, avant son arrestation, Jésus, Dieu et Homme qui savait tout, avait donné à ses apôtres son Corps livré et son Sang versé pour que, sous les apparence du Pain et du Vin, et grâce à sa Résurrection, Il puisse rester avec eux, puis avec nous, jusqu'à la fin des temps; il y a 2000 ans Jésus instituait l'Eucharistie avant de commencer sa Passion, avant d'être crucifié sous l'appellation de Roi des juifs, pour le salut de tous les hommes, juifs et païens, pour les saints et pour les pécheurs. Mais trois jours plus tard, Il ressuscitait... Tous ses apôtres et ses disciples Le virent et Lui parlèrent. Il apparut même à plus de cinq cent frères à la fois... Jésus ressuscité est toujours vivant, avec nous, pour nous, parce qu'Il nous aime, parce que Dieu nous aime et veut que nous L'aimions.

Silencieux, nous contemplons Jésus sur la Croix; nous Le contemplons ressuscité; nous Le contemplons dans son Eucharistie dans laquelle Il est toujours vivant et où Il se donne à nous, tous les jours, parce qu'Il est vraiment ressuscité... Nous contemplons Jésus et voici que nous pleurons. Nous pleurons parce que la France a perdu la foi de son Baptême, parce que la France a renié Dieu. Et la France est très malheureuse. Nous pleurons parce que, malgré les affirmations terribles des médias, les hommes ne peuvent pas se passer de Dieu. Les hommes ne peuvent être heureux qu'avec Dieu, selon la volonté de Dieu, c'est-à-dire dans la sainteté.

Les hommes ne peuvent pas se passer de Dieu. Ils ont besoin de Dieu, donc de Jésus, son Fils unique, toujours vivant dans son Eucharistie. Les hommes ont besoin de Dieu, toujours, à chaque instant, car Lui seul est leur vie; Les hommes ne peuvent rien sans Dieu car Il est leur Créateur, leur Père qui les aime d'un amour infini. Et quand, répondant à l'Amour de Dieu pour eux, les hommes aiment Dieu dans sa Trinité, quand les hommes, répondant à la volonté de Dieu sur eux observent sa Loi et se nourrissent fréquemment de l'Eucharistie, ils deviennent des saints et sont  tellement heureux. Car la sainteté c'est vivre en Dieu et de Dieu, en conformant sa vie à la Volonté de Dieu. Pour nous les hommes, les hommes du XXIe siècle, la sainteté, c'est toujours cela: vivre du bonheur de répondre à l'Amour de Dieu donc à sa volonté, en puisant nos forces dans son Eucharistie, en nous nourrissant de son Eucharistie.

Car nous ne devons jamais oublier que le vrai bonheur pour les hommes sur la terre, c'est la sainteté.

Paulette Leblanc

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