L'union à Dieu est tellement fondamentale dans nos vies
d'hommes, qu'il nous a semblé nécessaire d'y revenir afin
d'approfondir ce qui est la seule véritable et abondante
source du bonheur des hommes. De nouveau la question se
pose: "Être uni à Dieu, qu'est-ce que cela veut vraiment
dire?" Nous savons déjà qu'être uni à Dieu c'est accepter sa
volonté en suivant sa Loi d'amour. Tiens! Encore une fois
nous nous retrouvons face à la Loi de Dieu. Cependant nous
ne nous y attarderons pas car ce n'est pas notre sujet.
Tous les saints ont été unis à Dieu, même pendant leurs plus
dures épreuves. Attention! Nous ne devons jamais confondre,
comme certaines personnes le font, l'union à Dieu avec des
manifestations ou des événements extraordinaires, comme
peuvent en vivre certains mystiques. Mais encore une fois
nous devons ajouter que, si tous les mystiques sont
étroitement unis à Dieu, et si le Seigneur leur réserve
parfois quelques consolations sensibles, c'est généralement
pour les préparer à des missions très délicates et toujours
très difficiles. Le Seigneur leur donne ainsi la foi et les
forces dont ils auront un grand besoin.
Mais nous, pauvres hommes ordinaires, comment pouvons-nous
être unis à Dieu? Bien sûr, en observant les commandements
de Dieu, en priant beaucoup, et en vivant une véritable
charité. Mais cela ne peut se faire que si nous avons une
vraie foi doublée d'une grande espérance. Ces deux vertus
théologales "marchant" généralement ensemble, nous allons
nous attarder un peu sur l'espérance, cette vertu si
difficile dans notre monde d'aujourd'hui où Jésus semble se
taire.
Recueillons-nous. Unissons-nous à Dieu et essayons de Le
contempler. Immédiatement nous pensons: mais que pense Dieu
de notre monde à l'envers, notre monde qui vénère le mal,
qui maudit le bien, qui souille les petits enfants, qui
exalte l'impudeur, qui adore l'argent, qui profane la croix
et les hosties consacrées, qui se moque des vrais chrétiens…
Que pense Dieu de ce monde terrifiant? Pourquoi Dieu se
tait-Il toujours? Pourquoi ne réagit-Il pas? Alors que
devons-nous espérer? Et peut-on espérer encore quelque
chose?
Curieusement, alors que trop de gens comptent sur la science
moderne pour se défaire de Dieu, les découvertes
scientifiques actuelles confortent la foi de nombreux
croyants. Les récentes visions de l'univers, que les athées
utilisent pour faire croire au néant, fortifient notre
pensée philosophique qui s'écrie: le néant, quelle
stupidité! Le néant c'est la pire des sottises dans son
illogisme absolu, car RIEN ne peut rien faire. On méprise
Dieu, on Le rejette, on ne veut pas de Lui, on chasse toutes
les pensées qui pourraient faire comprendre combien les
raisonnements concernant la foi sont valables; la réalité,
c'est que, surtout, on ne veut pas de la volonté de Dieu,
donc de ses commandements. Alors Dieu nous laisse faire
jusqu'à ce que nous prenions conscience de notre malheur.
Dieu attend et c'est pourquoi Il semble se taire…
Et Jésus se tait aussi. Ou semble se taire, car en réalité,
Il parle à quelques personnes. Ces personnes apparaissent
comme une minorité, et nous nous demandons pourquoi Jésus ne
parle pas à tout le monde… C'est alors que, brusquement,
nous réagissons: mais SI, Jésus parle à tout le monde; le
problème c'est que le monde ne veut pas L'entendre. Quant à
nous qui nous croyons vraiment chrétiens, le bruit qui nous
entoure nous empêche souvent de comprendre ce que Jésus nous
dit. Lorsque nous disons: "bruit", nous pensons surtout aux
médias menteurs, et voici quelques exemples.
Incontestablement, nous sommes en route vers Babel, cette
œuvre humaine grandiose mais tellement orgueilleuse, où Dieu
brouilla le langage humain et multiplia les langues, pour
ramener les hommes à un peu d'humilité. Mais le Phénomène
Babel recommence constamment: Nous connaissons la Révolution
Française, conséquence des "Lumières" sans Dieu; nous nous
souvenons du nazisme et du communisme, de leurs dictatures
effrayantes et de leurs guerres mondiales. De nos jours,
c'est l'islam qui se répand partout dans le monde; mais si
nous regardons les pays musulmans, nous constatons partout
les mêmes réalités: tout d'abord l'extrême pauvreté des
peuples qui y vivent. En effet, partout où l'islam
s'installe, la pauvreté s'installe aussi, malgré les
immenses richesses des pays concernés, richesses confisquées
par quelques-uns… Par ailleurs, les rivalités et les
massacres religieux qui s'installent dans ces pays sont
effrayants. Mais les médias cachent la vérité et nous
abreuvent de sottises. Ainsi, on ne peut pas ne pas penser à
ce qui s'est passé avec la mort de Nelson Mandella. Pendant
dix jours, les médias n'ont parlé que de cela… et cela
permettait d'occulter les vraies informations. Mais, notre
espérance?
Notre espérance? Considérons l'Histoire de notre Église.
Immédiatement après le départ de Jésus, les hérésies ont
afflué, mettant l'Église en grave danger. Mais cela a permis
de clarifier certains points obscurs de la compréhension
qu'avaient les apôtres de l'enseignement de Jésus; et
l'Église put continuer sa route. Malheureusement les
hérésies continuèrent et l'islam arriva. Immédiatement après
l'Hégire en 622, l'islam commença ses combats et envahit
tous les pays du Moyen-Orient et du pourtour méditerranéen.
Les guerres furent atroces, mais la France fut protégée
grâce à Charles Martel qui, en 732, battit les arabes à
Poitiers. Avec les turcs, l'islam poursuivit ses atrocités,
d'où la nécessité des Croisades; mais en 1571, il y eut la
bataille de Lépante. Entre temps, l'Église sembla se briser
avec le Grand Schisme de 1054 qui coupa l'Église en deux:
les catholiques et les orthodoxes. Puis vint la réforme
protestante; mais l'Église tenait toujours. Notre espérance
avance.
Pourtant Satan continuait ses attaques contre l'humanité, et
l'on vit apparaître ce que l'on a appelé "Le siècle des
Lumières", avec toutes ses déviations philosophiques qui ont
conduit à la Révolution française et aux autres révolutions,
avec toutes leurs actions anticléricales et leurs meurtres
très nombreux. Mais l'Église tint bon, et les saints se
multiplièrent curieusement, malgré l'anticléricalisme
ambiant. Puis vint Marx (1818-1883), d'où naquirent le
communisme, puis le nazisme, et les guerres et les massacres
incroyables qui y étaient liés. Mais l'Église était toujours
là, multipliant ses actions charitables malgré les
persécutions dont elle était de nouveau l'objet. Que de
sujets d'espérance! Pourtant Satan continue à nous
poursuivre de sa haine, et l'humanité est probablement
arrivée aujourd'hui à la période la plus dramatique de son
histoire, car ce sont les chrétiens eux-mêmes qui se sont
détachés de l'Église et de la vérité de Dieu. De plus,
presque partout dans le monde, les législations instituent
l'avortement légal, les dérives sexuelles, l'euthanasie,
tout ce que le Seigneur a interdit depuis le commencement du
monde. Peut-on espérer encore?
Oui, peut-on encore vivre avec l'espérance que le Seigneur
nous demande? Que voyons-nous dans notre monde? Tout ce qui
a attaqué l'Église au cours des siècles se manifeste
simultanément, non seulement en France, mais dans tous les
pays du monde. Le communisme est toujours à l'œuvre en
Chine, en Corée du Nord, à Cuba et en Amérique latine. Et
dans les pays ex-chrétiens, que voyons-nous? De nouvelles
idoles telles que l'argent, le pouvoir et surtout le sexe.
De nouvelles hérésies, dont les sectes, comme le New Âge,
qui se sont multipliées, et maintenant le laïcisme qui cache
l'athéisme. Partout, les martyrs et les persécutions,
d'origine islamiques se multiplient; l'athéisme qui détruit
toutes les croyances chrétiennes, prêche l'inexistence de
Dieu, donc la réalité du néant; le mensonge règne partout,
et les chrétiens qui ont encore la foi sont persécutés.
Notre Église n'a presque plus de prêtres ni de religieux.
Les détresses morales, les malades psychiques sont de plus
en plus nombreux. Et nous préférons ne pas parler des
suicides des jeunes et des personnes âgées. Alors,
l'espérance?
L'espérance? Normalement, elle se manifeste quand tout
semble perdu. Or, ce qui se passe aujourd'hui est tellement
consternant que nous avons bien du mal, si l'on est
conscient, à vivre encore d'espérance. Car, de plus, non
seulement on s'attaque aux adultes, mais également aux
jeunes et aux enfants. Et l'islam se répand à une vitesse
affolante… Alors? Alors curieusement on commence à
apercevoir un retour à Dieu. Le néant ne peut exister
puisque nous existons. Et Dieu profite de nos erreurs car Il
ne veut pas détruire son œuvre. Dieu nous avait donné un
mode d'emploi; revenons à ce mode d'emploi, sa Loi, car
c'est le bonheur. N'oublions jamais que Dieu n'est pas un
dieu impersonnel, mais un Dieu intelligent et qui aime son
œuvre. Donc Dieu nous aime; et Il veut que nous répondions à
son amour, d'où la liberté qu'Il nous laisse.
Écoutons Dieu et répondons à son Amour. Dieu a appelé
certains hommes: Abraham, Moïse, Élie, David, puis Marie et
Joseph. Ils ont entendu Dieu parce qu'ils L'écoutaient.
Jésus, Verbe de Dieu, Dieu unique sur la terre est avec
nous, avec chacun de nous. Il s'est uni à notre humanité et
à chacun de nous, et Il veut que nous nous unissions à Lui,
Il nous apprend l'union à Dieu. Tous les saints nous ont
appris, parfois avec de grandes souffrances, que le bonheur
est seulement en Dieu, que le bonheur de l'être humain ne se
trouve qu'en Dieu, pour ne faire qu'un avec Lui. Et cela
sans nous détruire, et dans l'espérance. Car l'union à Dieu
se fait toujours dans la foi et dans l'espérance.
Essayons
d'aller plus loin dans notre compréhension de l'union à
Dieu. Pensons encore aux nombreuses hérésies qui ont blessé
l'Église en profondeur, notamment aux hérésies qui furent la
cause du grand schisme en 1054, séparant l'Église d'Orient
de l'Église d'occident. Certes, les causes de ce schisme
furent surtout des rivalités d'hommes, mais aussi la
renaissance de la bataille concernant le "filioque",
c'est-à-dire la question: le Saint-Esprit procède-t-il du
Père ou du Père et du Fils, en fut l'opportunité. À cela il
faut ajouter quelques conflits concernant des territoires.
On se disputa également sur le célibat des prêtres, la date
de Pâques, la liturgie, et autres choses sans grand intérêt
pour notre foi.
Pour le commun des mortels dont nous sommes presque tous,
les discussions de ces théologiens responsables nous
semblent vraiment dérisoires. Comment lorsqu'on a de grandes
responsabilités dans l'Église peut-on oser se comporter
ainsi? Certes, les hommes responsables ont pour mission de
préciser notre foi et les manières de la vivre, mais
aujourd'hui, les hommes ne comprennent plus rien.
Seigneur, nous revenons à Toi. Tous, nous voulons avoir
raison; et nous sommes obligés de constater combien est
belle la vertu d'humilité! C'est elle qui nous rapproche le
plus de Dieu, car elle nous montre notre réalité. Oui, nous
existons. Nous ne sommes que des créatures, très petites,
minuscules, mais destinées à former le Corps du Christ. Seul
Dieu peut nous enseigner ses vérités, car si nous voulons
les découvrir par nous-mêmes, non seulement nous ne
découvrons rien, mais nous inventons des hérésies qui nous
éloignent de Dieu que nous recherchons pourtant. Alors,
humblement, nous comprenons enfin que sans Dieu nous ne
pouvons rien. Lui seul est notre vie, nous tenons tout de
Lui. Et Il nous aime… Et nous ne désirons que Lui. Nous
cherchons sa Volonté exprimée dans sa Loi. Nous sommes unis
à Dieu.
Paulette LEBLANC – Mars 2014
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