Mes amis,
aujourd'hui je voudrais m'attarder sur ce qu'est un prêtre.
Si je pose cette question, c'est que depuis de nombreuses
années j'entends dire: “Oh! Vous savez, les prêtres sont
des hommes comme les autres…” Après avoir
longuement réfléchi je peux affirmer: Non ! Les prêtres ne
sont pas des hommes comme les autres. De plus, en raison de
toutes les attaques dont notre Église est la cible
actuellement, je pense qu'il est devenu très urgent de
savoir ce qu'un prêtre est réellement.
D'une manière
générale, comme tous les hommes, un prêtre est d'abord un
petit enfant puis un jeune comme les autres, sauf que, quel
que soit le milieu dans lequel il vit, il “entend” un appel
qui le poursuit sans cesse. Certains de ces jeunes appelés
suivent cet appel, mais souvent, hélas ! d'autres jeunes
livrés à eux-mêmes, négligent cet appel et entrent dans la
vie dite “joyeuse”, mais très dissolue, de nos jeunes
contemporains. Beaucoup d'entre eux poursuivent cependant
des études normales et parfois débutent une carrière
professionnelle intéressante. Puis un jour, au moment où ils
s'y attendent le moins, le Seigneur se manifeste fortement,
et l'appel devient si pressant qu'ils quittent tout et
entrent au séminaire. Et c'est ainsi que nous avons de plus
en plus de prêtres qui furent médecins, ingénieurs,
architectes, professeurs, etc… Apparemment, ces prêtres
furent des hommes comme les autres, mais est-ce vrai?
Le Père Jacques Hamel, prêtre martyr
Pensons aux
séminaristes; tous ont dû affronter de lourdes épreuves.
Tous ont été soumis à des tentations parfois féroces qu'ils
ne surent pas toujours éviter, et ils péchèrent. Tout cela
est vrai. Mais nous ne devons jamais oublier que malgré
leurs faiblesses, leurs misères, ils ont d'abord été choisis
par Dieu qui les a appelés. En cela, ils ne sont pas comme
les autres hommes. Et s'ils restent fidèles à Dieu, malgré
leurs blessures, ou peut-être grâce à elles, ils deviendront
des prêtres solides, des hommes qui ne sont pas comme les
autres hommes…
Actuellement on
ne cesse de nous dire que, par le baptême nous sommes tous
des consacrés. Si l'on consulte un dictionnaire, on lit:
“Dans le catholicisme, on appelle consacré ou laïc consacré
toute personne qui s'est consacrée à Dieu afin de se
rapprocher de la manière dont Jésus a vécu sur la terre en
suivant les conseils évangéliques : pauvreté, chasteté,
obéissance.” L'étymologie parle du latin consecrare :
rendre sacré en dédiant aux dieux; et l'on aboutit à
cunsecrer, se dédier à Dieu. Et c'est bien le cas du
prêtre qui s'est dédié à Dieu, en livrant sa personne, son
temps et ses facultés au service de Dieu.
Donc, dès le
départ, le prêtre n'est pas un homme comme tout le monde. Il
reçut le Baptême, consécration de chaque personne humaine,
puis, expressément choisi par Dieu, il fut appelé par Dieu à
se dédier à Lui. Soumis, comme tout le monde, à de violentes
tentations, il sut y résister, ou si, malheureusement il
pécha, il regretta sa faute et la confessa humblement,
s'engageant, avec la grâce de Dieu, à ne plus pécher. Puis,
il reçut un sacrement spécial: l'ordination, ou sacrement de
l'Ordre, qui fit du pauvre homme qu'il était, un prêtre
dédié, donné à Dieu. Au cours de l'ordination, le futur
prêtre reçoit le pouvoir de pardonner les péchés des
personnes qui viendront à lui implorer la miséricorde de
Dieu. N'oublions pas que c'est au cours de la première de
ses apparitions à ses apôtres, le soir de Pâques, que Jésus
ressuscité, après avoir soufflé sur eux, leur dit :
“Recevez le Saint-Esprit ; les péchés seront remis à ceux à
qui vous les remettrez ; ils seront retenus à ceux à qui
vous les retiendrez.”
Ainsi donc, le
jeune prêtre ayant répondu à l'appel du Christ, recevra, au
cours de son ordination, le pouvoir de pardonner, au nom du
Christ, les péchés de ceux qui, regrettant leurs fautes,
viendront se confesser à lui. Mais il fera bien plus encore,
ce que seul un prêtre peut faire parce qu'il n'est pas un
homme comme tous les hommes. Chaque fois qu'un prêtre
célèbre une messe, le Christ Lui-même l'envahit tellement
qu'il peut bénir le pain et le vin, rompre le pain et dire,
comme s'il était le Christ Lui-même :
– Prenez et
mangez-en tous, ceci est mon Corps livré pour vous.
– Prenez et
buvez-en tous, ceci est mon Sang versé pour vous.
Dès lors, le
Pain consacré n'est plus du pain mais le Corps de Jésus
ressuscité Lui-même. Le Vin n'est plus du vin, mais le Sang
que Jésus répandit pour nous au cours de sa Passion.
Résumons: un
prêtre est à la fois un baptisé et un homme choisi par Dieu
parmi des milliers d'autres. D'abord baptisé, il a ensuite
été appelé et il a répondu. Enfin, il a fait des études
spéciales dans un séminaire, et il reçut le Sacrement de
l'Ordre au cours duquel Jésus lui confia le pouvoir de
pardonner les péchés en son Nom et de changer le pain et le
vin placés sur l'autel en son Corps et en son Sang. Grâce
aux mains et au cœur du prêtre, Jésus, c'est-à-dire le Verbe
de Dieu, est ainsi réellement présent dans les saintes
espèces, son Eucharistie.
Mes chers amis
laïcs, avez-vous déjà essayé de capter ce que le prêtre qui
consacre peut ressentir lorsqu'il constate soudain qu'il
n'est plus vraiment lui-même, mais que c'est Jésus qui agit
à travers lui? Quelques prêtres avouent parfois être très
impressionnés quand ils consacrent. Comme nous les
comprenons ! Non ! Les prêtres ne sont pas des hommes comme
les autres. Ils devraient tous s'en souvenir pour redonner
la foi à tant de fidèles aujourd'hui traversés de doutes
douloureux.
Paulette
Leblanc |