Miracle eucharistique de
Ponferrada (Espagne)
(1553)
Ponferrada est
une municipalité espagnole située à
80 km environ à l’ouest de la ville de Leon, au
confluent du río Sil et de son affluent le río Boeza, au
nord-ouest de l'Espagne. Celle ville est une étape sur le
Chemin français du Pèlerinage de
Saint-Jacques-de-Compostelle.
Nous sommes en
1553. Juan de Benavente vivait avec sa femme à Ponteferrada.
C'était un homme apparemment très pieux et religieux; tous
les jours, matin et soir, il entrait dans l'église pour
prier. Pourtant cet homme avait un grave défaut qu'il
s'efforçait de combattre et de cacher: il était avide
d'argent. Un jour, succombant à son avidité, il s’empara du
tabernacle en bois contenant un très précieux ciboire en
argent. Dans ce ciboire étaient gardées les Hosties
consacrées mais non consommées. Juan de Benavente sortit de
l’église en portant le tabernacle. Il se rendit directement
vers la rivière Sil afin d'y jeter le tabernacle en bois qui
n'avait aucune valeur. Il arriva rapidement au bord du
fleuve, mais soudain, le tabernacle devint si lourd que Juan
ne pouvait plus le porter, et encore moins le jeter à l'eau.
Impossible également de sortir le ciboire. Juan rentra donc
chez lui, et, sans rien dire à sa femme, il cacha le
tabernacle et le ciboire contenant de nombreuses Hosties.
Tout aurait pu
bien se passer pour Juan, mais, soudain, pendant la nuit,
des éclairs se mirent à jaillir de l'endroit où était caché
le tabernacle. La femme, soupçonnant quelque chose d'anormal
se mit à chercher d'où venaient les éclairs. Juan se
précipita, et après avoir retiré le tabernacle, décida de se
défaire définitivement de son vol sacrilège. Il sortit très
vite et se dirigea vers un endroit appelé Campo de la Renal,
et il jeta le tabernacle et les Hosties au milieu des
ronces. Mais il garda le ciboire.
Le vol du
tabernacle et des Hosties fut découvert rapidement et la
population fut très troublée. Mais où retrouver les Hosties
et le tabernacle et le ciboire? De son côté, Juan devenait
de plus en plus nerveux et anxieux, surtout parce qu’il ne
savait pas comment revendre le ciboire sans être découvert.
Et des jours
passèrent… Longtemps plus tard, près du champ de la Renal le
propriétaire du terrain, Diego Nuniez de Locada, organisa,
comme de coutume, un tir au but, afin de distraire, les
jours de fête, les habitants de la commune. Et voici que,
curieusement, de nombreuses personnes virent jaillir, à cet
endroit, des éclairs de lumière inhabituels. Et le jour, on
remarquait des colombes se poser là, où le soir,
jaillissaient les éclairs. Naturellement, les arbalétriers
cherchèrent à frapper les colombes, et tirèrent, tirèrent,
mais en vain. Excédé, un meunier de la région, Nogaledo,
décida alors de capturer les colombes avec ses propres
mains. Il entra dans les ronces et découvrit le tabernacle
en bois et les Hosties toutes intactes, d’où partaient les
éclairs très lumineux. Bouleversé, il se précipita vers
l’église, et il se mit à sonner les cloches à toute volée.
Le curé
organisa immédiatement une procession solennelle pour
ramener les Saintes Espèces dans l'Église. Juan pris de
remords alla confesser sa faute et à l’endroit où l’on avait
retrouvé les Hosties Miraculeuses, on construisit une
chapelle. En 1570, le curé de la paroisse fit agrandir la
chapelle et décida d'organiser, chaque année, le huitième
jour de la Fête-Dieu, une procession annuelle en mémoire du
Miracle Eucharistique.
Paulette
Leblanc : “Miracles eucharistiques”. |