Partout dans
notre Église, nous entendons parler de la Miséricorde de Dieu. Mais
pourquoi Dieu fait-Il jouer sa Miséricorde en notre faveur? C'est
que les hommes, méprisant la Loi de Dieu, sa loi de bonheur pour
tous les hommes, c'est que les hommes ont péché, et parfois très
lourdement. Quand je dis très lourdement, je pense aux lois récentes
qui ont légalisé, notamment le mariage des homosexuels,
l'avortement, l'euthanasie. À cela je dois ajouter la fécondation in
vitro et la naissance de nombreux bébés-éprouvettes, dont certains
sont maintenant des adolescents. Tous ces faits que je viens
d'énumérer sont des péchés très graves, qui pourtant, à condition
que les coupables se repentent, seront pardonnés par le Seigneur.
C'est pourquoi, aujourd'hui, nous allons essayer de réfléchir sur
les péchés des hommes et la Miséricorde de Dieu.
Parlons tout
d'abord de nos intuitions. Nos intuitions sont souvent bonnes, et
tous les grands savants connaissent ce phénomène étonnant: c'est
souvent grâce à une intuition, parfois inattendue, que des
découvertes géniales ont pu voir le jour, même si les résultats ne
sont apparus qu'assez longtemps après. Nous aussi, mes chers amis,
qui ne sommes pas tous de grands savants, nous avons parfois des
intuitions. Ainsi, le problème du mal revient de plus en plus
souvent à nos esprits. Et, instantanément, la question qui
actuellement hante l'esprit de tant de gens, la question du mal
s'impose aussi à nos esprits: pourquoi le mal? Comment Dieu-Amour
peut-Il permettre le mal?
Cette question,
nous l'avons tous entendue, et tout comme vous, je ne savais pas y
répondre jusqu'à ce qu'une intuition jaillisse en mon esprit. Ce que
nous appelons le mal ne serait-il pas, en réalité, la manifestation
de l'amour que nous devons à Dieu qui nous aime, amour que souvent
nous lui refusons? En effet, l'amour exige la liberté, liberté dont
nous nous sommes privés, par nos péchés. L'amour ne peut être que
libre. Et le mal que malheureusement nous commettons tous, peut
aussi être l'épreuve que la bonté de Dieu permet, épreuve qui
existera tant que les hommes, sur la terre, seront tentés par le
démon menteur. Obéir à Dieu et résister aux tentations de Satan, par
amour pour le Seigneur, c'est la preuve de l'amour que l'on a pour
Dieu. Ce que je viens dire est difficile à comprendre, mais je vais
m'expliquer, avec la grâce de Dieu, bien sûr...
Nous sommes tous
obligés de constater “l'énormité” de notre petitesse, placés que
nous sommes dans l'immensité du cosmos, immensité que les savants
astronomes disent s'étendre très rapidement et de plus en plus. Or,
le but de Dieu-Créateur, c'est la réalisation de sa grande Œuvre, le
Corps mystique du Christ, dont nous ne connaissons à peu près rien,
si ce n'est que les hommes sont les petites cellules infimes
destinées à remplir une mission, bien petite, au sein de cette
grande Œuvre. Et Dieu infini façonne chacune de ses créatures finies
avec sagesse: en effet, chaque créature conçue par notre Père
Créateur, doit être capable, non seulement d'accomplir sa mission,
mais encore d'être heureux de travailler à l'Œuvre de Dieu. Ceci est
un bien grand mystère…
Dieu-Amour aime
sa grande Œuvre qu'Il continue à créer constamment. Et Dieu veut que
chacune des minuscules cellules qui la composeront soit heureuse
dans l'Amour. Mais l'Amour exigeant la liberté, chaque petite
cellule humaine, destinée à entrer dans la grande Œuvre de Dieu,
entend cette parole divine: “Je t'ai faite avec amour. Je t'aime
avec tendresse. Maintenant, aime-moi, toi aussi. Je t'ai créée libre
pour que tu puisses aimer et répondre à mon amour.”
Donc, chacun
d'entre nous peut se dire: Dieu m'a créé libre afin que je puisse
aimer, et surtout que je puisse L'aimer, Lui, le Dieu tout puissant
qui désire mon amour. L'amour est bien notre réponse libre à son
Amour infini. Et pour que nous puissions montrer à Dieu que nous
L'aimons vraiment, Il nous a donné quelques commandements que nous
devons observer, dont le premier est une évidence: “Tu aimeras le
Seigneur ton Dieu, de toute ta force…” Mais les hommes, trompés
par Lucifer, ont refusé de répondre à l'Amour de Dieu pour eux.
Cela, c'est le mal. Et du mal naît la souffrance. Et pourtant Dieu,
dans sa grande bonté, permet que nous soyons tentés pour que nous
Lui manifestations notre amour.
Certes le mal
restera toujours un mal et seule la souffrance, conséquence du mal,
peut faire cesser le mal; car la souffrance est aussi une
manifestation de l'Amour de Dieu pour chacun de nous, manifestation
de l'Amour bafoué et refusé qui pourtant veut pardonner tous nos
péchés. Cela, Jésus nous l'a montré, Lui qui, ayant pris sur Lui
tous nos péchés, est mort sur une croix, dans d'atroces souffrances.
Seul cet amour souffrant manifeste l'immense Miséricorde de Dieu.
Car la Miséricorde de Dieu est capable de contrer le mal et même de
le vaincre, à condition que l'homme, reconnaissant ses fautes,
revienne à Dieu dont la Miséricorde l'attend pour lui pardonner les
fautes qu'il regrette. Pour nous montrer combien Il nous comprend,
Dieu a envoyé son Fils Jésus-Christ, qui ayant pris sur Lui toutes
nos fautes, les a expiées sur la Croix. Les petits esprits des
hommes ont du mal à comprendre ces choses difficiles, mais voici une
phrase écrite par Léandre Lachance, mystique et chef d'entreprise au
Canada, qui reçoit quelques révélations du Seigneur: “Mon
tout-petit, toute souffrance associée aux Miennes a toujours une
grande valeur. Elle contribue à la purification de la terre, déjà
commencée. Pour produire tous ses fruits, elle doit être accueillie,
vécue et associée à Mes souffrances.” (Pensée 3A_01) C'est sans
commentaire!
Pour finir je
voudrais vous lire quelques versets du psaume 68, sur le serviteur
souffrant. L'homme en question, qui a souvent été comparé à Jésus
acceptant de souffrir beaucoup pour nous sauver tous, est soumis à
de lourdes tortures. Il crie vers Dieu qu'Il appelle car Il a
confiance en Lui. Il commence par des plaintes:
“Sauve-moi, mon
Dieu: les eaux montent jusqu'à ma gorge! J'enfonce dans la vase du
gouffre, rien qui me retienne; je descends dans l'abîme des eaux, le
flot m'engloutit. Je m'épuise à crier, ma gorge brûle. Mes yeux se
sont usés d'attendre mon Dieu. Plus abondants que les cheveux de ma
tête, ceux qui m'en veulent sans raison; ils sont nombreux, mes
détracteurs, à me haïr injustement. Moi qui n'ai rien volé, que
devrai-je rendre?”
(Ps 68, 2 à 5)
Mais soudain cet
homme torturé comprend qu'il est pécheur. Bien sûr, il s'agit ici de
Jésus qui a pris sur Lui toutes nos fautes. Ce sont donc de nos
fautes dont il est question:
“Dieu, tu
connais ma folie, mes fautes sont à nu devant toi. Qu'ils n'aient
pas honte pour moi, ceux qui t'espèrent, Seigneur, Dieu de
l'univers; qu'ils ne rougissent pas de moi, ceux qui te cherchent,
Dieu d'Israël! C'est pour toi que j'endure l'insulte, que la honte
me couvre le visage: je suis un étranger pour mes frères, un inconnu
pour les fils de ma mère.”
(Ps 68, 6 à 9)
Les versets qui
suivent s'appliquent à Jésus, le Serviteur souffrant qui rachète nos
fautes. Les souffrances de Jésus sont les nôtres qui nous sommes
séparés de Dieu, mais “c'est l'heure de la grâce…” d'où
l'appel: “… dans ton grand amour, Dieu, réponds-moi, par ta
vérité sauve-moi… Que les flots ne me submergent pas, que le gouffre
ne m'avale, que la gueule du puits ne se ferme pas sur moi…
Réponds-moi, Seigneur, car il est bon, ton amour; dans ta grande
tendresse, regarde-moi. Ne cache pas ton visage à ton serviteur; je
suffoque: vite, réponds-moi.” (Ps 68, 14, 15, 17, 18)
Mais voici que
le pécheur souffrant se souvient de ses fautes, de ses dettes:
“Sois proche de moi, rachète-moi, paie ma rançon à l'ennemi.”
(Ps 68, 19) Puis, le psaume 68 revient aux souffrances de Jésus
notre Sauveur, souffrances qu'Il subit sur la Croix et qui sont
incontestablement dues au démon. Jésus prie: “Moi, humilié,
meurtri, que ton salut, Dieu, me redresse. Et je louerai le nom de
Dieu par un cantique, je vais le magnifier, lui rendre grâce.”
(Ps 68, 30 et 31)
Et voici que les
pécheurs pardonnés reçoivent la Miséricorde du Père: “Les pauvres
l'ont vu, ils sont en fête: vie et joie, à ceux qui cherchent Dieu.
Car le Seigneur écoute les humbles, il n'oublie pas les siens
emprisonnés. Que le ciel et la terre le célèbrent, les mers et tout
leur peuplement!” (Ps 68, 32 à 35) Oui, la Miséricorde de Dieu
suscite notre joie et notre action de grâce…
Paulette Leblanc |