SAINT PAUL DE LA CROIX
 1694-1775

 SA VIE ET SA SPIRITUALITÉ

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La mort du Père Jean-Baptiste Danei

 

Le Père Jean-Baptiste, frère de Paul et son fidèle compagnon, avait été un extraordinaire collaborateur pour l'établissement de l'œuvre des Passionistes. Exténué de travaux et de pénitences, vivant dans une peine constante en raison des désordres qui régnaient à l'époque dans le christianisme, dévoré par son zèle, il tomba malade et rendit paisiblement son âme à Dieu, le 30 août 1765.

La douleur du Père Paul fut immense: il perdait en lui le saint qui dès les premiers temps, "avait été le compagnon de ses prières, de ses veilles et de ses austérité... un homme d'une magnanimité extraordinaire, un homme qui était tout feu et toute ardeur dans l'exécution des desseins de Dieu, un homme qui, initié à tous les secrets de son frère chéri, partageait avec lui les sollicitudes inséparables de l'établissement et du gouvernement de la congrégation. Mais, ce qui mettait le comble à l'affliction du serviteur de Dieu, c'est que dans le Père Jean-Baptiste, il perdait encore un ami qui l'avertissait avec liberté et le reprenait chaque fois qu'il le croyait à propos[1]...

Quelque grande cependant que fût sa douleur, le Père Paul se résigna entièrement à la volonté divine. Toutefois, bien différent de ceux qui s'imaginent que la vertu doit être insensible, il ne prétendit pas dissimuler qu'il était homme, ni refuser un tribut de larmes à son frère... Dans le cours de la maladie... il resta près du lit de son frère malade, l'aidant et le servant de ses propres mains. Comme il l'aimait en Jésus-Christ, il était encore plus attentif à lui donner des secours spirituels et à l'exciter au saint amour, le disposant ainsi à aller au-devant des embrassements du divin Rédempteur, dont la maladie faisait sentir l'approche...

Souvent, aussi, afin de purifier toujours davantage dans le sang de l'Agneau immaculé cette âme bénie, il lui donnait l'absolution sacramentelle... Enfin, quand il le vit à l'agonie et près de sa fin, tous les religieux étant réunis dans la chambre du moribond, il entonna à haute voix et avec un redoublement de ferveur, le Salve Regina..." (Vie du bienheureux Paul de la Croix, par Saint Vincent-Marie Strambi – Chap. 36)


[1] En 1744 Paul de la Croix avait choisi son frère Jean-Baptiste, comme directeur spirituel.

   

  

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