Nous sommes de plus en plus souvent affrontés à des
événements qui nous font souvent beaucoup de peine, surtout
lorsque c'est notre Église qui est en question. Il m'arrive
de rencontrer des adultes récemment convertis à la foi
catholique, après avoir vécu des périodes de vie très
douloureuses. Après plusieurs années de vie fervente, je
rencontre récemment une personne très énervée, comme elle
l'était avant sa découverte de Dieu, quand elle pensait que
sa vie n'avait aucun sens. Je la retrouvai de nouveau pleine
de haine, et surtout pleine de haine pour la vie, pour "sa"
vie qu'elle refuse. Et voici qu'elle refuse aussi l'Église à
cause des prêtres qui, m'avoue-t-elle, ne semblent plus
croire en Dieu, qui n'ont plus d'enthousiasme et qui
dédaignent l'adoration du Saint-Sacrement, en fait,
l'Eucharistie. Cette personne ne va plus à la messe pour ne
plus les rencontrer, ni voir ces chrétiens "étranges", c'est
le mot qu'elle a utilisé… Cette personne semblait ne plus
être elle-même; cela a duré un certain temps et je ne savais
pas quoi faire ni dire. Je la croyais heureuse mais non…
J'ai beaucoup repensé à cette scène, et finalement je me
suis dit qu'au fond, cette personne disait tout haut, avec
sa souffrance de convertie déçue, ce que beaucoup pensent
souvent tout bas, ce que je constate tous les jours. Bientôt
cette personne m'a parlé du pape: elle ne sait pas quoi en
penser: oui, il est bon, oui, il dit des vérités. Mais cette
personne d'un milieu humble, est, dans son milieu de
travail, en permanence en contact avec des musulmans; et
cette personne estime que notre pape ne connaît pas l'islam,
ni les milieux de jeunes devenus récemment musulmans, jeunes
devenus de très fervents et que l'on incite à tuer les
chrétiens. Le travail de cette personne au milieu des
musulmans la démoralise. Pourtant elle doit travailler…
Tout ce que cette convertie me raconte sur les musulmans
qu'elle côtoie, je le sais, je le souffre aussi.
Incontestablement, il est urgent que les chrétiens
découvrent la vérité du coran. Il faut faire connaître les
horreurs qu'il contient. C'est vraiment Satan qui s'est
introduit dans des civilisations orientales très peu
cultivées, et qui maintenant se répand partout dans le
monde. Soudain, je me tourne vers Jésus, et je pense à sa
parabole du bon grain et de l'ivraie. Et je me dis: l'islam,
c'est l'ivraie. Mais pourquoi Jésus veut-Il qu'on la laisse
croître en même temps que le bon grain. Pourquoi veut-Il
qu'on attende la moisson? Mais au jour du jugement ne
sera-t-il pas trop tard? Seigneur, comment devons-nous
comprendre ta parabole?
Jésus, de nouveau je crie vers toi, je T'appelle. Seigneur
montre-Toi, s'il te plaît. Tu vois, nous sommes bien obligés
de constater les choses, et notre pauvre humanité si faible
et si limitée ne comprend pas. Pourtant, nous sommes bien
obligés de constater que la tiédeur des chrétiens a commencé
avec l'arrivée de gens qui ont imposé leurs vues, au nom du
concile, mais au mépris du vrai Concile. Et nous, pauvres
laïcs, nous ne voyions pas tout, nous ne comprenions pas et
surtout, même lorsque nous étions trop étonnés, nous devions
nous taire. Aujourd'hui, le constat est sans appel. Que
faire? Comment pouvons-nous réparer?
Comment pouvons-nous réparer? Mais, par la prière. La Vierge
Marie ne cesse de nous le répéter. Sans cesse elle nous
invite à prier le chapelet, à jeûner, à prier toujours. Les
personnes qui ont institué des groupes de prière où l'on
prie le Rosaire, se plaignent parce que peu de gens viennent
prier avec elles. Comme moi elles butent sur des obstacles
que nous n'arrivons pas à surmonter. Tout est fatigue pour
tant de nos contemporains qui ne pensent qu'à eux et à leurs
plaisirs. Notre monde ne vit plus que de sensations. Les
êtres humains ne connaissent plus que des sensations
fugitives qui deviennent dangereuses lorsqu'elles englobent
l'intelligence. Ainsi, les gens qui ne cherchent plus que
des sensations, ne savent dire que: "Je sens… j'ai senti….
Je ne sens rien…" Même pour certaines chrétiennes converties
et ferventes, la vie spirituelle se ramène uniquement à des
sensations. Mais qui a raison? Ces personnes? Ou les
"vieux" chrétiens qui ne cessent de dire: "On n'a pas besoin
de sentir Dieu… " Ne faudrait-il pas trouver le milieu qui
pourrait alimenter la spiritualité de nos contemporains en
recherche de Dieu, et qui ne recherchent que le sensible.
Presque tous nos contemporains sont victimes de leur
sensibilité. Beaucoup d'entre eux sont des gens
intelligents, mais ils sont incapables de sortir du
sensible. Ils sont même souvent parfaitement manipulables.
N'ayant plus Dieu, ils sont prêts à accepter n'importe
quelle histoire, plus ou moins miraculeuse, et le paranormal
leur plaît beaucoup, bien qu'ils s'en défendent. De plus,
nous rencontrons parfois certains de nos amis qui furent de
grands chrétiens, et qui, devenus âgés, ont une peur panique
de la mort. Eux aussi semblent constamment tournés vers
eux-mêmes. Seigneur, comment veux-Tu que nous comprenions?
Même des religieuses refusent les saints qui ont été de
vrais mystiques. Mais attention! Il y a peut-être ici un
mauvais usage du vocabulaire. Car la mystique n'a rien à
voir avec le mysticisme. En ce qui me concerne, je suis sûre
que les mystiques, c'est-à-dire ceux qui prient, ceux qui
sont unis à Dieu et cherchent sa Volonté, ceux qui sont en
route vers la sainteté, ceux-là sont dans le vrai. La
mystique, c'est ce qui rapproche de Dieu; c'est la vie de
prière et de pénitence, la vie d'amour de Dieu et des
autres. Et si c'était Satan qui nous avait trompés avec nos
erreurs de vocabulaire?
Les quelques exemples que je viens de citer, et j'aurais pu
en citer beaucoup d'autres, sont absolument authentiques.
Quelle est leur véritable cause? On parle beaucoup de la
drogue, de l'alcool, des jeux vidéos ou d'argent et du sexe.
Il y a aussi les films et la télévision avec toutes leurs
horreurs. Mais il y a aussi des choses qui paraissent plus
anodines et qui, cependant, portent le poison en elles.
Ainsi, il y a quelques jours, une personne me prêta un film
pour les personnes âgées où je fais de l'animation, un film
qu'elle considérait remarquable: histoire délicieuse, pas de
violence, pas sexe, ou si peu… Je le visionne avant de le
passer dans la maison de retraite. Il s'agit d'un film avec
Sylvester Stallone: OVER THE TOP (Le bras de fer), destiné à
tous les publics. Incontestablement, l'histoire est
gentille, mais elle se situe dans des décors violents, à Las
Végas, dans des milieux perfides, égoïstes, malhonnêtes et
corrompus. Je suis littéralement assommée…
Et maintenant je comprends mieux ceux que l'on appelle des
malades psychiques, même s'ils ont eu la chance de retrouver
le Seigneur? Je comprends mieux les scrupules de certains,
l'orgueil démesuré des autres, ou encore l'incroyable
paresse de jeunes qui errent partout, sans but, et surtout
sans désir pour leur avenir… Je comprends mieux ces
convertis qui ont été tellement blessés par le monde sans
Dieu. Et je vois mieux aussi pourquoi ils ont méprisé
l'Église qui leur apparaissait, et leur apparaît hélas
toujours, tellement indifférente. Par contre, là où ils
rencontrent la foi dans l'Église, c'est tout autre chose:
ainsi, certains groupes d'adoration qui réunissent
régulièrement quelques vrais chrétiens, hélas, trop peu
nombreux, les émerveillent. Là ils découvrent de vrais
foyers pleins d'amour. Pourquoi nos prêtres ne
travaillent-ils pas à multiplier ces groupes d'adoration?
D'autres points posent encore questions à ces convertis:
pourquoi est-ce si difficile, dans les paroisses, de trouver
un prêtre pour se confesser? Pourquoi les messes pendant la
semaine, quand il y en a, sont-elles à des heures si
tardives le matin que les personnes qui travaillent ne
peuvent pas y aller? Partout, dans tous les milieux, presque
tous les malades ou les personnes âgées meurent seuls.
Certes il y a des aumôniers, hommes ou femmes, pleins de
dévouement. Ils se donnent beaucoup de mal pour porter la
communion à ceux qui la demandent. Mais ils ne sont pas
prêtres et ne peuvent donc pas donner les sacrements. Ici,
je dois faire une remarque: je suis parfois stupéfiée par le
nombre de sacrilèges qui se commettent. Comme les personnes
dévouées qui portent la communion ne savent pratiquement
rien de ce qui concerne le péché, elles portent la communion
à tout le monde, même à ceux qui s'étaient coupés de la
religion depuis trente ou quarante ans, voire davantage. Que
faire?
Je viens de citer quelques exemples que je connais bien. Je
dois ajouter plusieurs autres points. Tout d'abord les
personnes âgées, celles que je rencontre et avec qui je
parle un peu, ne se préoccupent plus, du moins apparemment,
de ce qui les attend après la mort. "On verra bien…"
disent-elles. Curieusement, leur mort, qui est proche, ne
semble pas les inquiéter. Elles ne connaissent plus rien de
leur catéchisme, et même les choses religieuses les plus
élémentaires ont été oubliées.
En ce qui concerne la génération des trente à soixante ans,
force est de constater qu'elle a été profondément blessée,
blessée dans son cœur et j'ajouterai même, dans son
intelligence. Les événements de 1968 l'ont marquée d'une
manière incompréhensible, et les slogans: "il est
interdit d'interdire" ou "ni Dieu, ni maître",
mille et mille fois répétés, ont fait des ravages
incroyables.
Aujourd'hui, les jeunes de moins de trente ans sont
incontestablement en recherche; mais comme là où ils sont,
personne ne peut les guider ou répondre à leurs angoisses,
ils vivent presque tous en état de péché mortel sans même le
savoir. Ils se mettent en ménage, mais ne connaissent plus
le mariage. D'ailleurs, maintenant, leurs parents trouvent
ça très bien. Et puis ça permet de faire des économies: un
mariage, ça coûte cher! Presque tous nos jeunes ont touché
aux drogues, au tabac et à l'alcool. Ils sont très
malheureux et beaucoup se suicident.
Je regarde souvent les petits enfants, si purs, si gentils
et je me dis que dans quelques mois ou quelques années, ils
seront souillés en profondeur par les horreurs qu'on va leur
enseigner sur le sexe notamment et ses dérives. Mon cœur
pleure. Seigneur, nous te prions: viens vite à notre
secours!
Paulette Leblanc – Janvier 2014
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