Mes
amis, encore une fois je vais revenir sur la petitesse des
hommes perdus dans l'immensité du cosmos. Encore une fois je
vais vous parler des merveilles de la science moderne,
merveilles certainement stupéfiantes mais dont les
développements utilisés par des hommes sans foi, devenus des
dieux, sont de plus en plus terrifiants. L'orgueil des
hommes du XXIe siècle ne peut, en effet, que nous
conduire vers le constat qui n'est plus contestable, que le
péché originel c'est nous qui sommes en train de le
commettre. Je m'explique: les découvertes récentes de la
science moderne font naître en chacun de nous toutes sortes
d'images et de réflexions pas forcément reposantes. Ainsi,
les calculs des astronomes, les documentaires sur le cosmos,
pris à partir de télescopes géants, des navettes spatiales
ou des satellites, tous fabriqués par nos contemporains,
nous révèlent un monde fabuleux mais très dérangeant. Ainsi,
les astronomes osent dire qu'il y aurait eu, et qu'il y
aurait toujours en cours, un certain nombre de bigbangs. On
avance le chiffre de 500 tout en précisant qu'on n'en est
pas du tout sûr... Ainsi il y aurait de nombreux univers, en
cours d'expansion comme le nôtre, aussi infinis que le
nôtre; il y aurait même des univers en cours de
fabrication!!! Vertige, certes, mais un vertige salutaire
qui nous conduits à la foi: Jésus n'a-t-il pas dit à ses
disciples "qu'il y avait de nombreuses demeures dans la
maison du Père"? Et comme Dieu est infini, ces demeures
sont infinies… Mais revenons à l'univers que nous
connaissons mieux, le nôtre.
Dans
notre univers né de notre bigbang il y a des millions de
galaxies. Notre galaxie comporte des milliards d'étoiles et
de systèmes solaires, et même d'autres systèmes venant de
galaxies en train de naître ou de mourir. Contentons-nous
pour l'instant de notre système solaire et de son voisinage.
Nous poursuivons l'étude des planètes liées à notre soleil
et nous découvrons des mondes minéraux animés de mouvements
terrifiants bien qu'apparemment ils soient bien réglés. Mais
nous ne pouvons pas nous empêcher de frémir quand nous
regardons les lignes qui mettent en évidence la course des
composants des anneaux de Neptune, par exemple (ou de
Saturne...), ces blocs de rochers inertes, de grandeurs
toutes différentes, de un ou deux jusqu'à des centaines de
kilomètres de diamètre ou de longueur... lancés à pleine
vitesse, sur des orbites bien définies, certes, mais qui
n'en restent pas moins terrifiantes pour nous.
Des
images étonnantes de notre galaxie nous montrent notre
système solaire qui n'est qu'un petit point. Et à
l'intérieur de ce point, mais invisible, la terre,
absolument microscopique... Sur cette terre vivent
aujourd'hui six ou sept milliards d'hommes!!!! Mon Dieu!
Qu'est-ce que l'homme? Que sommes-nous, perdus dans cet
univers sans fin? Seigneur! Au secours! Oui, qui et que
sommes-nous, nous les tout petits hommes? Rien, absolument
rien, et pourtant nous ne sommes pas Néant puisque nous
pensons, nous aimons, nous avons une conscience, donc nous
existons. Nous existons, mais que sommes-nous? Si nous
restons à ce niveau de nos réflexions, nous avons peur, une
sorte de peur panique qui ne peut que devenir métaphysique.
"Je pense, donc je suis" disait déjà Descartes. Car
si l'homme pense bien, il est obligé de constater son
existence et de dire qu'il ne s'est pas fait tout seul, car
une chose ne peut se faire tout seule quand elle n'existe
pas encore. C'est vrai, nous ne sommes pratiquement rien
dans l'immensité des cosmos, nous ne sommes rien, et
pourtant nous sommes. Et, de plus, nous devons être très
précieux aux yeux du Créateur puisqu'Il nous aime.
Hallucinant!!!
Dieu
aime les riens que nous sommes. Nous sommes des riens, mais
pourtant tous destinés à construire le Corps mystique du
Fils bien-aimé, la Parole de Dieu incarnée dans un corps
d'homme. Nous sommes tous une pierre vivante, une minuscule
cellule mais une cellule vivante destinée à entrer dans le
Corps mystique du Fils du Dieu vivant, pour construire ce
Corps et réaliser la Parole de Dieu. Pour exprimer la
création, la Bible déclare: "Dieu dit: et cela fut."
Incontestablement c'est la Parole de Dieu qui crée, mais
pourtant, nous ne pouvons pas nous empêcher de dire: "Moi je
ne comprends rien, et moi j'ai peur. Qui suis-je? Que
suis-je? Est-ce que j'existe?" Oui, bien sûr j'existe
puisqu'en ce moment je vis, je pense, je travaille, et, de
plus, j'aime. Chaque homme peut dire: "J'aime Dieu qui
m'aime... Et Dieu aime tellement les hommes, qu'Il a envoyé,
un jour de notre temps, son Fils bien-aimé pour redonner la
vie divine aux hommes qui l'avaient perdue par leurs péchés.
Oui, Dieu aime les hommes, tous les hommes. Mais comment
peut-Il aimer chaque homme individuellement, chaque homme
perdu au milieu des milliards d'autres hommes vivant
actuellement sur la terre. Et comment Dieu peut-Il "toucher"
la terre.
Une image peut naître en nous:
un "lien", certes apparemment très ténu, "attache" la terre
à Dieu Lui-même. Et nous supposons que ce "lien" qui se perd
dans l'infini des espaces, c'est Dieu; en effet, nous voyons
que ce "lien" c'est la Croix, la Croix de Jésus qui relie la
terre au Père... Nous sommes dépassés... car Jésus, le Fils
de Dieu venu sur la terre, nous l'avons rejeté, nous n'avons
pas voulu de Lui, et nous L'avons crucifié... Et pourtant
nous entendons Jésus dire:
"Père, Pardonne-leur, ils sont
si petits, si petits... ils ne savent ce qu'ils font..."
Les
hommes ont crucifié Jésus, ils ont coupé le lien qui les
unissait à Dieu! Alors sont-ils condamnés à tourner
indéfiniment autour d'un monde minéral, aveugle, comme les
roches des anneaux de Neptune autour de la planète? Mais
non, car Jésus ayant expérimenté, et "compris" notre
petitesse et notre misère, n'a pas voulu nous abandonner. Il
a capté le lien que nous venions de couper, le lien qui nous
unissait à Dieu, et Il en a fait les myriades de petits
liens très ténus mais si solides, qui maintenant relient
chacun d'entre nous directement à Lui, Jésus, et au Père: et
ce lien, né de la Croix, c'est l'Eucharistie.
Paulette
Leblanc |