Nous le
savons assez peu, mais beaucoup de gens disent souvent
qu'ils ont besoin de Dieu, besoin de sa présence, donc
besoin de son Eucharistie... Oui, beaucoup de chrétiens
déboussolés de notre monde athée auraient besoin de
s'arrêter près de l'Eucharistie, de la recevoir et de
prendre du temps pour adorer Dieu devant un tabernacle. De
plus en plus de personnes commencent à rejeter ce que l'on a
répété à tue-tête pendant si longtemps: "On peut trouver
Dieu dans la nature, dans ses frères, dans les pauvres,
etc..." Oui, c'est vrai, mais à condition que l'on ait
d'abord prié longuement auparavant...
La
plupart des gens ne peuvent bien faire qu'une seule chose à
la fois. Ainsi, quand on travaille, on ne pense qu'à son
travail. D'une manière générale, on ne doit penser qu'à ce
que l'on fait, si l'on veut bien faire son travail. Ainsi,
le travail intellectuel prend tout notre esprit, que l'on
soit en réunion, en train de faire des calculs complexes,
quand on rédige des rapports, ou que l'on prépare des
réunions. Alors, on ne pense qu'à ce que l'on fait. Certes,
parfois, quand les choses sont trop difficiles, nous pouvons
appeler l'Esprit-Saint à notre aide. Et alors, le
Saint-Esprit peut nous aider, nous éclairer, mais il ne
s'agit pas alors d'une rencontre amoureuse dont parlent les
mystiques, car, au fond, ce n'est qu'un appel au secours...
donc un appel un peu égoïste; mais le Saint-Esprit, Lui, ne
pense qu'à nous venir en aide…
Tous les
saints nous montrent que, pour rencontrer le Seigneur, il
faut s'arrêter et Lui parler. Eux, les saints, ils savaient
parler à Dieu car ils L'aimaient plus que tout. Ils savaient
aussi L'écouter. Cela c'est beaucoup plus difficile car le
Seigneur n'utilise pas le même langage que nous… De plus, le
Seigneur fait parfois attendre sa réponse… et ses réponses
sont toujours associées à des mots d'amour, le Seigneur
étant Amour...
Prenons
quelques exemples. Quand nous avons bien prié, nous pouvons
rencontrer des amis ou des connaissances. Alors, nous leur
parlons et nous leur disons des petites choses... bien
banales. C'est gentil, c'est bien, mais avouons que lorsque
nous parlons à des amis ou à des personnes de notre famille,
nous ne pensons plus au Seigneur: nous pensons seulement à
ce que nous disons et faisons. C'est navrant, mais nous ne
pouvons pas faire autrement. De plus, souvent après une
messe où nous avons communié, quand nous rencontrons des
personnes, nous ne pensons plus au Seigneur... Il y a pire:
beaucoup d'entre nous ne savent pas rencontrer le Seigneur,
et encore moins Le voir dans les gens de la rue, surtout
lorsque le regard des gens de la rue est parfois agressif.
Pensons, par exemple, aux jeunes que nous pouvons croiser et
qui ne savent même plus répondre aux sourires ou aux
gentillesses. Curieux! Notre monde qui ne connaît plus Dieu
et qui ne pense plus qu'à son plaisir, ou plutôt son
soi-disant plaisir, notre monde ne conduit qu'à la tristesse
puis à la révolte ou l'angoisse, voire au suicide. Notre
monde sans Dieu a incontestablement besoin de Dieu qu'il a
perdu. Et nous, nous avons besoin de rencontrer Dieu dans la
prière et dans son Eucharistie pour pouvoir Le donner à nos
frères. Y pensons-nous parfois?
Réfléchissons aussi au péché des hommes et à la Miséricorde
de Dieu. Le problème du mal vient souvent à l'esprit de nos
contemporains. En effet, pourquoi le mal? Et comment Dieu,
s'Il est Amour, peut-Il permettre le mal? En réalité, ce que
nous appelons parfois le mal est souvent la manifestation de
l'amour qui exige notre liberté, car l'amour ne peut être
que libre. Ce mal que nous devons éviter n'est en réalité
qu'une tentation, une manifestation passagère de la bonté de
Dieu. Dieu nous donne ses commandements d'amour que nous ne
devons pas enfreindre. Alors Dieu permet parfois que le
démon nous tente pour que nous puissions prouver l'amour qui
nous avons pour Dieu; mais ce n'est jamais Dieu qui nous
tente.
Compte
tenu des découvertes scientifiques, nous constatons de plus
en plus "l'énormité" de notre petitesse. Le but du Créateur,
c'est la réalisation de sa grande Œuvre, dont nous ne
connaissons à peu près rien, si ce n'est que les hommes sont
tous des petites cellules infimes destinées à remplir une
fonction, bien petite, au sein de la grande Œuvre de Dieu.
Dieu façonne chacune de ses créatures avec sagesse afin
qu'elle soit capable non seulement d'accomplir sa mission,
mais encore d'être heureuse de travailler à l'Œuvre de Dieu.
Et Dieu-Amour qui aime déjà sa grande Œuvre veut que chacune
des cellules qui la composeront soit heureuse dans l'Amour.
Mais l'Amour exigeant la liberté, chaque petite cellule
humaine, destinée à entrer dans la grande Œuvre, entend
cette parole divine: "Je t'ai faite avec amour. Je t'aime
avec tendresse. Maintenant, aime-Moi, toi aussi et prouve-le
Moi en évitant de faire ce qui est mauvais et en suivant mon
commandement d'Amour. Je t'ai créée libre pour que tu
puisses M'aimer et Me préférer à tout autre chose en
répondant à mon amour." Ainsi, chacun sait que Dieu l'a créé
libre afin de pouvoir aimer, et surtout de pouvoir L'aimer.
Mais le
mal, c'est-à-dire le refus de Dieu, reste toujours un mal
qui produira toujours, tôt ou tard, beaucoup de souffrances.
Car refuser Dieu c'est toujours aller vers une souffrance.
Or, cette souffrance est toujours la conséquence du refus de
l'Amour de Dieu que l'on bafoue, car seule cette souffrance
est capable de contrer le mal et même de le vaincre; cette
souffrance née du péché est la manifestation du besoin que
les hommes ont de Dieu. Un entrepreneur canadien, très
chrétien, Léandre Lachance, a écrit, faisant parler Jésus:
"Mon tout-petit, toute souffrance associée aux Miennes a
toujours une grande valeur. Elle contribue à la purification
de la terre, déjà commencée. Pour produire tous ses fruits,
elle doit être accueillie, vécue et associée à Mes
souffrances." (Pensée 3A_01) C'est exactement ce que
Jésus, Fils de Dieu a vécu sur la Croix. La souffrance née
du mal est d'abord un retour à Dieu quand elle est acceptée.
Et grâce à Jésus notre Sauveur, elle est la source de notre
retour à Dieu et du salut de tous les hommes. Oui, nous
avons besoin de Dieu qui est notre vie.
Paulette
Leblanc |