N'AYEZ PAS PEUR

Nos saints papes nous disent: "N'ayez pas peur…" Oui, nous devons avouer que notre monde a peur. Notre monde a peur parce que les événements presque tous provoqués par les hommes sont inquiétants. Notre monde a chassé Dieu, surtout Jésus, Fils de Dieu-Amour, Jésus notre Rédempteur, pour le remplacer soit par l'athéisme, soit par Allah… Notre monde refuse l'Évangile. Et notre monde sans Dieu, donc sans repère, a peur. Je voulais méditer sur cette phrase: "N'ayez pas peur…" lorsque, via Internet, la Lettre à Diognète arrive sous mes yeux. Nous ignorons tout de l'auteur de cette lettre adressée à un ami, un païen, probablement un grand personnage qui lui a demandé de l'éclairer sur le christianisme. Nous ignorons tout de l'auteur de cette lettre, mais elle est tellement chrétienne, tellement pleine d'amour de Dieu et de bon sens que chaque fois que je la lis, je suis pleine d'admiration. Le destinataire de cette lettre était un païen, donc quelqu'un qui vivait dans le monde. L'auteur, pour lui montrer qu'un chrétien n'est pas un homme extraordinaire et que le christianisme est à sa portée, fait le portrait d'un chrétien vivant dans le monde. Voici un petit extrait très intéressant:

"Les chrétiens ne se distinguent des autres hommes ni par le pays, ni par le langage, ni par les coutumes. Car ils n'habitent pas de villes qui leur soient propres ; ils n'emploient pas quelque dialecte extraordinaire, leur genre de vie n'a rien de singulier. Leur doctrine n'a pas été découverte par l'imagination ou par les rêveries d'esprits inquiets; ils ne se font pas, comme tant d'autres, les champions d'une doctrine d'origine humaine. Ils habitent les cités grecques et les cités barbares suivant le destin de chacun; ils se conforment aux usages locaux pour les vêtements, la nourriture et le reste de l'existence, tout en manifestant les lois extraordinaires et vraiment paradoxales de leur manière de vivre. Ils résident chacun dans sa propre patrie, mais comme des étrangers domiciliés. Ils s'acquittent de tous leurs devoirs de citoyens, et supportent toutes les charges comme des étrangers. Toute terre étrangère leur est une patrie, et toute patrie leur est une terre étrangère. Ils se marient comme tout le monde, ils ont des enfants, mais ils n'abandonnent pas leurs nouveau-nés. Ils prennent place à une table commune, mais qui n'est pas une table ordinaire. Ils sont dans la chair, mais ils ne vivent pas selon la chair. Ils passent leur vie sur la terre, mais ils sont citoyens du ciel. Ils obéissent aux lois établies, et leur manière de vivre est plus parfaite que les lois. Ils aiment tout le monde, et tout le monde les persécute. On ne les connaît pas, mais on les condamne; on les tue et c'est ainsi qu'ils trouvent la vie. Ils sont pauvres et font beaucoup de riches. Ils manquent de tout et ils ont tout en abondance. On les méprise et, dans ce mépris, ils trouvent leur gloire. On les calomnie, et ils y trouvent leur justification. On les insulte, et ils bénissent. On les outrage, et ils honorent. Alors qu'ils font le bien, on les punit comme des malfaiteurs. Tandis qu'on les châtie, ils se réjouissent comme s'ils naissaient à la vie. Les Juifs leur font la guerre comme à des étrangers, et les Grecs les persécutent; ceux qui les détestent ne peuvent pas dire la cause de leur hostilité. En un mot, ce que l'âme est dans le corps, les chrétiens le sont dans le monde. L'âme est répandue dans tous les membres du corps comme les chrétiens dans les cités du monde. L'âme habite dans le corps, et pourtant elle n'appartient pas au corps, comme les chrétiens habitent dans le monde, mais n'appartiennent pas au monde. L'âme invisible est retenue prisonnière dans le corps visible; ainsi les chrétiens: on les voit vivre dans le monde, mais le culte qu'ils rendent à Dieu demeure invisible. La chair déteste l'âme et lui fait la guerre, sans que celle-ci lui ait fait de tort, mais parce qu'elle l'empêche de jouir des plaisirs; de même le monde déteste les chrétiens, sans que ceux-ci lui aient fait de tort, mais parce qu'ils s'opposent à ses plaisirs. L'âme aime cette chair qui la déteste, ainsi que ses membres, comme les chrétiens aiment ceux qui les détestent. L'âme est enfermée dans le corps, mais c'est elle qui maintient le corps; et les chrétiens sont comme détenus dans la prison du monde, mais c'est eux qui maintiennent le monde. L'âme immortelle campe dans une tente mortelle: ainsi les chrétiens campent-ils dans le monde corruptible, en attendant l'incorruptibilité du ciel. L'âme devient meilleure en se mortifiant par la faim et la soif; et les chrétiens, persécutés, se multiplient de jour en jour. Le poste que Dieu leur a fixé est si beau qu'il ne leur est pas permis de le déserter." 

Ce texte est d'une rare actualité; ainsi, il n'y a rien de nouveau sous le soleil. Aujourd'hui comme du temps de Diognète, les chrétiens sont dans le monde sans être du monde, ils ne se distinguent pas des autres hommes sauf en ce qui concerne le mal, car, s'ils sont dans la chair ils ne vivent pas selon la chair, le péché. Ils font le bien partout dans le monde, et on les punit, ou on les tue, comme des malfaiteurs. Pourtant, il y a un "mais". En effet, depuis 50 ans les erreurs se sont multipliées dans le monde, et pour des raisons inexplicables l'Église les a suivies bien que le pape Paul VI l'ait mise en garde, disant: "Les fumées de Satan sont entrées jusque dans le Vatican."   

Aujourd'hui, pour le monde et l'Église, qui ont suivi les fumées de Satan les dégâts sont considérables. Mais lorsqu'on étudie l'Histoire, on s'aperçoit vite qu'il en a toujours été ainsi. Donc, nous devons conserver l'espérance. Mais espérer, c'est aussi agir, car on n'agit vraiment que si l'on espère. Le pape François est maintenant en Terre Sainte et il rencontrera un responsable de l'Église orthodoxe. Prions le Seigneur pour qu'enfin nos deux Églises se réunissent. 

Je viens de dire qu'espérer c'était aussi agir. Mais concrètement que pouvons-nous faire? Tout d'abord prier pour avoir la force d'agir; et puis, personnellement pour chacun d'entre nous, être bon et pardonner. Mais il faut aussi savoir prier en groupe, et pour cela, il faut multiplier les groupes de prière et d'adoration. Alors, nous pourrons agir. 

Agir, oui, mais que faire? Certainement revenir au vrai Concile, en recréant des patronages pour les jeunes, en multipliant des groupes de jeunesse consacrés à l'apostolat, en ouvrant des écoles vraiment chrétiennes, et en formant les catéchistes. Il faut aussi que l'Église forme vraiment ses prêtres et leur demande d'avoir une foi visible. Dès que les gens reverront la foi de nos pasteurs, il y aura beaucoup de conversions. Car les gens n'attendent que Dieu, cela il faut le savoir. Oui, il faut enseigner, les jeunes et les moins jeunes; il faut revenir à la saine Tradition de l'Église, à la vraie morale issue de la Loi Dieu. On n'aime vraiment que ce que l'on connaît: donc, il faut faire connaître Dieu, son Amour et sa Vérité.  

Comment faire connaître cette vérité? Il faut tout d'abord reconnaître que, même dans l'Église, les croyants ont été soumis à une véritable dictature qui a, pendant longtemps, prétendu lutter contre la dictature morale et contraignante de l'Église. Mais que pouvaient faire les chrétiens fidèles pour lutter contre cette dictature? Ils avaient toujours fait confiance à leurs évêques et à leurs prêtres, leurs supérieurs? Aujourd'hui, on constate une réelle évolution, mais le mal est si grand que le retour à la vérité demandera beaucoup de temps… sauf, si le Seigneur s'en même. Seigneur, envoyez-nous vite les nombreux évangélisateurs dont votre peuple a tellement besoin!   

Paulette Leblanc
24 mai 2014

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