Marcantonio Durando
Prêtre, Fondateur, Bienheureux
(1801-1880)

10

Décembre

Marcantonio Durando naquit le 22 mai 1801 à Mondovi, en Italie. Sa famille était très aisée et appréciée. Dix enfants naquirent; deux moururent en bas âge. L'atmosphère familiale était très emprunte de libéralisme, mais elle n'était pas anticléricale. Son père, en effet, était agnostique et libéral. Par contre, sa mère, Angela Vinaj, était pieuse et riche en vertus chrétiennes; elle sut donner à ses huit enfants la foi dont ils avaient besoin, et elle eut, sur deux de ses fils, dont Marcantonio une grande influence en leur donnant une foi solide. En particulier, Marcantonio, dès l'âge de 15 ans, manifesta le désir de partir comme missionnaire en Chine.  Pour cela, il entra dans la Congrégation de la Mission de saint Vincent de Paul, et fit ses vœux perpétuels à l'âge de 18 ans. Il fut ordonné prêtre le 12 juin 1824, et il demeura pendant cinq ans à Casale Monferrato.

Marcantonio voulait être missionnaire en Chine, mais au lieu de cela, il fut destiné aux missions populaires de son pays. Là, comme en Chine, il pourrait transmettre sa passion missionnaire et annoncer le Christ.
Marcantonio se dirigea donc vers la toute nouvelle œuvre de la Propagation de la Foi qui avait été fondée à Lyon en 1822. Il prêchait la miséricorde de Dieu, encourageait les populations à la conversion et inter-venait concrètement en faveur des pauvres. En 1829 il fut nommé à Turin, dans la nouvelle maison de la Mission de Saint vincent, sa congrégation, et il y resta jusqu'à sa mort. En 1831, le Père Marcantonio Durando fut nommé supérieur. Les difficultés qu'il rencontra furent nombreuses, car durant la période napoléonien-ne, la vie religieuse avait été profondément bouleversée par la suppression des instituts religieux et la confis-cation de leurs biens. Le calme revenu, il fallait recueil-lir les religieux dispersés et leur offrir une résidence.  Le Père Durando s'y employa avec grand succès et sa maison de la Mission de Turin devint une référence pour le clergé turinois et piémontais. De nombreux futurs saints la fréquentèrent: on peut nommer: saint Benoît Cottolengo, saint Joseph Cafasso, saint Jean Bosco, saint Léonard Murialdo, le bienheureux Joseph Allamano et tant d’autres qui ont enrichi le diocèse et le Piémont d’une myriade d’œuvres charitables et saintes.

En 1833, Marcantonio introduisit en Italie, dans le Piémont, l'Institut des Filles de la Charité de saint Vincent de Paul, pour s'occuper de divers hôpitaux militaires et civils. Entre temps, il avait inauguré le collège de Brignole-Sale pour les missions étrangères dans le but de former des prêtres pour les missions étrangères. Il diffusa également l'Association Mariale de la Médaille Miraculeuse, parmi les jeunes, ce qui donna naissance à de multiples vocations. Puis vinrent les Miséricordes.

Les Miséricordes furent l’œuvre principale des Associations des Dames, qui les soutenaient financièrement; mais les Filles de la Charité les aidaient beaucoup. Les Miséricordes étaient de vrais centres privés d’aide sociale, où les pauvres trouvaient non seulement une soupe chaude en hiver, mais également des vêtements, des soins médicaux de base, et souvent aussi un travail. Les pauvres y trouvaient surtout beaucoup de fraternité et de charité chrétienne qui annulait les différences sociales. Autour de ces centres se développèrent progressivement des œuvres variées, comme des crèches pour enfants pauvres, des orphelinats, des petits dispensaires. Des visites à domicile destinées aux personnes âgées, aux pauvres et aux malades étaient également organisées. Ainsi, les Filles de la Charité, se manifestèrent comme de précieuses collaboratrices du développement du catholicisme social en Italie.

Nous savons déjà qu'en 1837, le Père Durando fut nommé Visiteur de la Province du nord de l'Italie des Missionnaires de Saint-Vincent, fonction qu'il occupa pendant 43 ans, jusqu'à sa mort. On lui confia aussi la direction des Sœurs de Saint-Joseph et il contribua à la rédaction des règles des Sœurs de Sainte-Anne. Il devint guide spirituel des Clarisses capucines du nouveau monastère de Sainte-Claire. Mais son œuvre principale, l'œuvre de son cœur, fut la fondation, en 1865, de la Compagnie de la Passion de Jésus de Nazareth, ayant pour but de servir les personnes souffrantes et d'accompagner les mourants. Cet institut suscita de nombreuses conversions, mais il dut aussi traverser des périodes très difficiles. De quoi s'agissait-il?

La législation ecclésiastique de cette époque, empêchait l'entrée dans la vie consacrée des personnes nées hors mariage religieux. Or, certaines de ces jeunes filles désiraient se consacrer à Dieu. Le Père Durando, en contact avec ces filles illégitimes, résolut de résoudre cette situation douloureuse en créant la Compagnie de la Passion de Jésus de Nazareth. Malheureusement, la situation en Italie était très instable, et  vers  1866 1867, les communautés religieuses furent supprimées, et le Père Durando, frappé par cette bourrasque, dut parcourir un angoissant chemin de croix. En effet, à cette suppression était liée la confiscation de toutes les propriétés, et le Père Marcantonio Durando dut racheter une à une les maisons confisquées, mais en les mettant au nom de personnes physiques particulières, avec tous les risques connexes que cela peut comporter.

Le Père Marcantonio Durando mourut le 10 décembre 1880.
Il fut béatifié, le 20 octobre 2002, par le pape Jean Paul II.   

Paulette Leblanc

 

 

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