Macaire d’Antioche
Archevêque, Saint
† 1012

10

AVRIL

Tout d'abord, il faut savoir qu'il y a une quarantaine de personnes nommées Macaire qui sont considérées comme des saints, dans les Églises chrétiennes. Nous, aujourd'hui, nous allons nous occuper de saint Macaire Albergati d'Antioche ou saint Macaire l'Arménien.

Nous ne connaissons pas la date de naissance de saint Macaire d'Antioche. Il en est de même pour ce qui concerne son enfance et sa jeunesse. Selon les écrits des petits Bollandistes, notre Macaire était arménien, et ses parents auraient été des nobles illustres et chrétiens. Ce qui est plus sûr, c'est que Macaire avait un parent nommé Macaire lui aussi, qui était archevêque d'Antioche, en Turquie. Et ce parent archevêque, parrain de notre Macaire lui donna son nom. Quand notre Macaire eut grandi, son parrain désira l'élever dans la piété afin d'en faire un excellent ecclésiastique fidèle à Jésus-Christ. Aussi l'envoya-t-il dans une école proche de chez lui.

Le jeune Macaire se fit vite remarquer par son intelligence et ses vertus. Rapidement il devint capable en raison de ses connaissances et de la pureté de sa vie, de remplir les emplois les plus importants dans l'Église de l'Archevêque d'Antioche, son parent. Quand l'archevêque fut près de mourir, il pensa à son successeur. Pourquoi pas Macaire, son filleul?  Alors, l'Archevêque d'Antioche en parla à son clergé et à ses fidèles qui applaudirent à cette proposition. En conséquence, après la mort de Macaire l'Ancien, notre jeune Macaire fut intronisé nouvel archevêque d'Antioche.

Macaire, jeune archevêque, gouverna avec beaucoup de bonté le peuple d'Antioche; il traitait les affaires les plus complexes avec une grande prudence, et remplissait tous les devoirs de sa charge avec zèle et compétence. Par ailleurs, la misère de trop nombreux de ses contemporains le blessait si fort que sa maison était souvent remplie de pauvres, d'estropiés, de malades, qui venaient à lui, les uns comme à un père, les autres comme à un médecin. Et les louanges se multipliaient. Mais notre Macaire était peu sensible aux honneurs, et sa charge pastorale devenait si lourde qu'il voulut partir en pèlerinage vers la Palestine. Aussi distribua-t-il tous ses biens aux pauvres; il confia le soin de son troupeau à un prêtre de grand mérite, Éleuthère, et partit faire son pèlerinage. Avec quatre amis fidèles il prit le chemin de la Palestine pour aller visiter les lieux saints. Le long voyage se fit à pied, notre Macaire voulant être un véritable pénitent, souffrant avec joie la faim, la soif et tous les dangers de la route. C'était en l'an 1006.

Arrivé en Palestine, notre Macaire, Archevêque d'Antioche, fut reçu avec honneur par Jean, le patriarche de Jérusalem. Pendant son séjour en Terre sainte, Macaire s'entretint souvent avec les Juifs et les Sarrasins pour les convaincre de leurs erreurs et les attirer à la Foi en Jésus-Christ. Mais ces infidèles, incapables de lui répondre, s'irritèrent contre lui, le saisirent, le traînèrent en prison où ils lui firent subir toutes sortes d'outrages. On raconte que, par dérision, un jour ils l'étendirent sur la terre les bras en croix et lui attachèrent les pieds et les mains avec des cordes. Puis, ils placèrent sur sa poitrine  une énorme pierre. Mais Macaire réussit à s'échapper miraculeusement, ce qui étonna fort les Sarrasins. Quelques-uns d'entre eux virent là une intervention du Dieu qu'il leur prêchait et se convertirent.

Macaire était libre… Sa famille affligée de son éloignement, envoya des messagers pour lui demander de revenir à son Église d'Antioche; mais Macaire renvoya les messagers et décida d'entreprendre un grand voyage vers l’Ouest, car il était persuadé qu'il suivrait ainsi les ordres secrets de Dieu. Il s'embarqua donc, traversa l'Épire, en Grèce, et la Dalmatie, en Croatie. Il arriva en Bavière et passa par les villes de Mayence et de Cologne. Partout, sur sa route, il laissait des marques de sa sainteté, et de son pouvoir de guérir les malades. Il traversa ensuite le Brabant, puis le Hainaut et la Flandre, séjournant quelque temps à Malines, à Maubeuge, à Cambrai, et à Tournai. Enfin il arriva à Gand avec trois compagnons de son pays. Nous sommes aux alentours de 1011. Macaire s'arrêta quelque temps au monastère de Blandinberg en Belgique, puis se présenta au monastère de Saint-Bavon. L'abbé Érembold et les moines de Saint Bavon l'accueillirent avec joie. De son côté, Macaire pensait demeurer avec eux jusqu'à ce qu'il plût à Dieu de le ramener dans son pays.

Les moines de Saint Bavon virent tout de suite que Macaire était un homme extraordinaire; aussi firent-ils tout ce qu'ils purent pour le retenir. Mais ils ne purent y réussir. Bientôt Macaire voulut s'embarquer pour le Levant, mais les douleurs de sa goutte l'en empêchèrent. Il revint à Gand où il retrouva la santé très rapidement. Mais la peste violente qui commençait à ravager la ville de Gand; s'attaqua aussi à Macaire, et le rendit muet. Transporté dans sa cellule, il mourut le soir du jeudi saint, entre les bras des religieux de Saint-Bavon. C'était le 10 avril 1012. Il avait annoncé qu'il serait la dernière victime de cette peste, et cette prophétie s'accomplit.

Nous allons maintenant rappeler quelques vertus de Saint Macaire d'Antioche. Pendant très longtemps Macaire avait tenu secrète sa vie privée. Il avait un détachement parfait des choses du monde qu'il regardait avec mépris, parce qu'il en connaissait la vanité. Il mortifiait ses sens constamment et jeûnait chaque jour. De plus, il avait une grande tendresse et une grande compassion pour tous les malheureux, auxquels il distribuait libéralement ses biens. Les persécutions n'altéraient pas sa prudence dans le gouvernement de son diocèse. Par ailleurs, sa piété envers Dieu, qui le faisait pleurer, était souvent accompagnée de miracles: deux lépreux furent guéris en touchant un de ses mouchoirs trempés de ses saintes larmes. Et l'eau qu'il avait touchée était un souverain remède contre toutes sortes de maladies.

Pendant son pèlerinage en terre sainte, Saint Macaire rendit l'usage de la parole et de l'ouïe à un vieux Sarrasin, qui était muet et sourd depuis l'âge de neuf ans. Il rendit la vue à un pèlerin aveugle qui se faisait conduire à Jérusalem. En Bavière, il délivra du mal caduc, c'est-à-dire de l'épilepsie, la femme qui l'avait accueilli chez elle. À Cologne, il guérit son hôte du même mal. Grâce à ses prières, il évita que la ville de Malines fut entièrement détruite par un incendie. À Tournai, il apaisa, par sa prudence, une furieuse sédition populaire. À Cambrai, l'entrée de l'église de Notre-Dame lui fut refusée; alors,  les portes s'ouvrirent d'elles-mêmes pour lui laisser le passage.

Mes amis, comme notre Saint Macaire  qui vécut 1000 ans avant nous, tournons-nous vers le Seigneur, pour qu'Il nous délivre de toutes nos pauvretés et de toutes nos maladies.

Paulette Leblanc

 

 

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