Tout d'abord, il faut savoir qu'il y a une quarantaine
de personnes nommées Macaire qui sont considérées comme
des saints, dans les Églises chrétiennes. Nous,
aujourd'hui, nous allons nous occuper de saint Macaire
Albergati d'Antioche ou saint Macaire l'Arménien.
Nous
ne connaissons pas la date de naissance de saint Macaire
d'Antioche. Il en est de même pour ce qui concerne son
enfance et sa jeunesse. Selon les écrits des petits
Bollandistes, notre Macaire était arménien, et ses
parents auraient été des nobles illustres et chrétiens.
Ce qui est plus sûr, c'est que Macaire avait un parent
nommé Macaire lui aussi, qui était archevêque
d'Antioche, en Turquie. Et ce parent archevêque, parrain
de notre Macaire lui donna son nom. Quand notre Macaire
eut grandi, son parrain désira l'élever dans la piété
afin d'en faire un excellent ecclésiastique fidèle à
Jésus-Christ. Aussi l'envoya-t-il dans une école proche
de chez lui.
Le
jeune Macaire se fit vite remarquer par son intelligence
et ses vertus. Rapidement il devint capable en raison de
ses connaissances et de la pureté de sa vie, de remplir
les emplois les plus importants dans l'Église de
l'Archevêque d'Antioche, son parent. Quand l'archevêque
fut près de mourir, il pensa à son successeur. Pourquoi
pas Macaire, son filleul? Alors, l'Archevêque
d'Antioche en parla à son clergé et à ses fidèles qui
applaudirent à cette proposition. En conséquence, après
la mort de Macaire l'Ancien, notre jeune Macaire fut
intronisé nouvel archevêque d'Antioche.
Macaire, jeune archevêque, gouverna avec beaucoup de
bonté le peuple d'Antioche; il traitait les affaires les
plus complexes avec une grande prudence, et remplissait
tous les devoirs de sa charge avec zèle et compétence.
Par ailleurs, la misère de trop nombreux de ses
contemporains le blessait si fort que sa maison était
souvent remplie de pauvres, d'estropiés, de malades, qui
venaient à lui, les uns comme à un père, les autres
comme à un médecin. Et les louanges se multipliaient.
Mais
notre Macaire était peu sensible aux honneurs, et sa
charge pastorale devenait si lourde qu'il voulut partir
en pèlerinage vers la Palestine.
Aussi distribua-t-il tous ses biens aux pauvres; il
confia le soin de son troupeau à un prêtre de grand
mérite, Éleuthère, et partit faire son pèlerinage. Avec
quatre amis fidèles il prit le chemin de la Palestine
pour aller visiter les lieux saints. Le long voyage se
fit à pied, notre Macaire voulant être un véritable
pénitent, souffrant avec joie la faim, la soif et tous
les dangers de la route. C'était en l'an 1006.
Arrivé en Palestine, notre Macaire, Archevêque
d'Antioche, fut reçu avec honneur par Jean, le
patriarche de Jérusalem. Pendant son séjour en Terre
sainte, Macaire s'entretint souvent avec les Juifs et
les Sarrasins pour les convaincre de leurs erreurs et
les attirer à la Foi en Jésus-Christ. Mais ces
infidèles, incapables de lui répondre, s'irritèrent
contre lui, le saisirent, le traînèrent en prison où ils
lui firent subir toutes sortes d'outrages. On raconte
que, par dérision, un jour ils l'étendirent sur la terre
les bras en croix et lui attachèrent les pieds et les
mains avec des cordes. Puis, ils placèrent sur sa
poitrine une énorme pierre. Mais Macaire réussit à
s'échapper miraculeusement, ce qui étonna fort les
Sarrasins. Quelques-uns d'entre eux virent là une
intervention du Dieu qu'il leur prêchait et se
convertirent.
Macaire était libre… Sa famille affligée de son
éloignement, envoya des messagers pour lui demander de
revenir à son Église d'Antioche; mais Macaire renvoya
les messagers et décida
d'entreprendre un grand voyage vers l’Ouest, car il
était persuadé qu'il suivrait ainsi les ordres secrets
de Dieu.
Il s'embarqua donc, traversa l'Épire, en Grèce, et la
Dalmatie, en Croatie. Il arriva en Bavière et passa par
les villes de Mayence et de Cologne. Partout, sur sa
route, il laissait des marques de sa sainteté, et de son
pouvoir de guérir les malades. Il traversa ensuite le
Brabant, puis le Hainaut et la Flandre, séjournant
quelque temps à Malines, à Maubeuge, à Cambrai, et à
Tournai. Enfin il arriva à Gand avec trois compagnons de
son pays. Nous sommes aux alentours de 1011. Macaire
s'arrêta quelque temps au monastère de Blandinberg en
Belgique, puis se présenta au monastère de Saint-Bavon.
L'abbé Érembold et les moines de Saint Bavon
l'accueillirent avec joie. De son côté, Macaire pensait
demeurer avec eux jusqu'à ce qu'il plût à Dieu de le
ramener dans son pays.
Les moines de Saint Bavon virent tout de suite que
Macaire était un homme extraordinaire; aussi firent-ils
tout ce qu'ils purent pour le retenir. Mais ils ne
purent y réussir. Bientôt Macaire voulut s'embarquer
pour le Levant, mais les douleurs de sa goutte l'en
empêchèrent. Il revint à Gand où il retrouva la santé
très rapidement. Mais la peste violente qui commençait à
ravager la ville de Gand; s'attaqua aussi à Macaire, et
le rendit muet. Transporté dans sa cellule, il mourut le
soir du jeudi saint, entre les bras des religieux de
Saint-Bavon. C'était le 10 avril 1012. Il avait annoncé
qu'il serait la dernière victime de cette peste, et
cette prophétie s'accomplit.
Nous allons maintenant rappeler quelques vertus de Saint
Macaire d'Antioche. Pendant très longtemps Macaire avait
tenu secrète sa vie privée. Il avait un détachement
parfait des choses du monde qu'il regardait avec mépris,
parce qu'il en connaissait la vanité. Il mortifiait ses
sens constamment et jeûnait chaque jour. De plus, il
avait une grande tendresse et une grande compassion pour
tous les malheureux, auxquels il distribuait
libéralement ses biens. Les persécutions n'altéraient
pas sa prudence dans le gouvernement de son diocèse. Par
ailleurs, sa piété envers Dieu, qui le faisait pleurer,
était souvent accompagnée de miracles: deux lépreux
furent guéris en touchant un de ses mouchoirs trempés de
ses saintes larmes. Et l'eau qu'il avait touchée était
un souverain remède contre toutes sortes de maladies.
Pendant son pèlerinage en terre sainte, Saint Macaire
rendit l'usage de la parole et de l'ouïe à un vieux
Sarrasin, qui était muet et sourd depuis l'âge de neuf
ans. Il rendit la vue à un pèlerin aveugle qui se
faisait conduire à Jérusalem. En Bavière, il délivra du
mal caduc, c'est-à-dire de l'épilepsie, la femme qui
l'avait accueilli chez elle. À Cologne, il guérit son
hôte du même mal. Grâce à ses prières, il évita que la
ville de Malines fut entièrement détruite par un
incendie. À Tournai, il apaisa, par sa prudence, une
furieuse sédition populaire. À Cambrai, l'entrée de
l'église de Notre-Dame lui fut refusée; alors, les
portes s'ouvrirent d'elles-mêmes pour lui laisser le
passage.
Mes amis, comme notre Saint Macaire qui vécut 1000 ans
avant nous, tournons-nous vers le Seigneur, pour qu'Il
nous délivre de toutes nos pauvretés et de toutes nos
maladies.
Paulette Leblanc |