LUIGI MARIA MONTI
Prêtre, Fondateur, Bienheureux
1825-1900

1

OCTOBRE

Avertissement préalable: la vie de Luigi-Maria Monti fut très compliquée. Les documents utilisés pour vous la faire connaître n'étant pas toujours très clairs, il est possible que vous découvriez quelques erreurs chronologiques. D'avance, je vous prie de m'excuser.

Luigi Maria Monti, Louis-Marie en français, naquit à Bovisio, diocèse de Milan, en Italie, le 24 juillet 1825. Il était le huitième des onze enfants d'une famille modeste. Son père Angelo Pancrazio Monti décéda alors qu'il n'avait encore que 12 ans. Pour aider sa mère, Maria Teresa, et ses frères et sœurs, Luigi-Maria dut commencer à travailler chez un artisan ébéniste, en 1837, à Cesano Moderno, ville proche de Milan. Rapidement, ce jeune homme ardent, regroupa quelques jeunes dans une sorte d'oratoire du soir. Ce groupe de jeunes prit le nom de Compagnie du Sacré Cœur de Jésus, mais les habitants de Bovisio l'appelaient “La Compagnie des Frères”. Ces jeunes priaient et se dévouaient auprès des pauvres et des malades. Attirés par leur zèle, de nombreux autres jeunes les rejoignirent.

En février 1842, Luigi après avoir suivi les sermons d'une mission populaire, se donna entièrement au Seigneur. Les jeunes de son groupe le suivirent et, en plus de leurs travaux quotidiens et obligatoires, orientèrent leur vie vers la prière et la lecture de textes spirituels. Ils écoutaient les exhortations de Luigi-Maria Monti, et bientôt ils se distinguèrent par l'austérité de leur vie, par leur dévouement envers les malades et les pauvres, ainsi que pour leur zèle à évangéliser. En 1846, âgé de 21 ans, Luigi Monti prononça des vœux de chasteté et d'obéissance entre les mains de don Dossi, son directeur spirituel.  

Curieusement, c'est alors que Louis Monti et son groupe rencontrèrent l'opposition de certaines personnes du village dont le curé, opposition qui alla jusqu'à une dénonciation calomnieuse de conspiration contre l'autorité autrichienne. Il faut savoir, en effet, que le royaume lombardo-vénitien était, à cette époque, un état dépendant de l'empire d'Autriche. En 1851, Louis et ses quinze compagnons furent incarcérés à Desio, en attendant les résultats d'une enquête. Ils ne furent libérés qu'au bout de 72 jours.

Inspiré par le témoignage de la charité de la future sainte Crocifissa Di Rosa, Don Luigi Dossi, suggéra à Monti de créer une “Congrégation au service des infirmes” à Rome. Luigi Monti accepta, et proposa de l'appeler “Congrégation des Fils de l'Immaculée Conception”. L'idée fut partagée par plusieurs de ses amis de la “Compagnie” et par un jeune infirmier expérimenté et ardent, Cipriano Pezzini.

Luigi Monti et son directeur spirituel se rendirent ensuite chez les Fils de Marie Immaculée, congrégation fondée cinq ans auparavant, en 1843, par Ludovic Pavoni, dans le but de bien éduquer les jeunes pauvres et la classe ouvrière. Luigi-Maria y resta six ans comme novice. Cette période fut pour Luigi Monti comme une transition pendant laquelle il apprit le métier d'infirmier. Il appréciait beaucoup les constitutions de Pavoni, et fit une expérience d'éducateur qui lui sera très précieuse. Louis Monti travailla également comme infirmier à l'hôpital de Brescia où il se dévoua remarquablement, notamment lors de l'épidémie de choléra en 1855.

Pourtant, âgé de 32 ans, Luigi était inquiet. Intérieurement, il estimait qu'il n’avait pas encore trouvé sa voie. Il écrira plus tard: "Je passais des heures devant Jésus-Sacrement, mais elles étaient toutes sans une goutte de rosée céleste; mon cœur restait aride, froid, insensible. J’étais sur le point de tout abandonner lorsqu'un jour, me trouvant dans ma chambre, j’entendis une voix intérieure claire et distincte qui me disait: 'Luigi, va dans le chœur de l’église, et expose de nouveau tes tribulations à Jésus-Sacrement'."

Luigi obéit à cette inspiration. Il s'agenouilla, et peu après, deux personnages à l’apparence humaine, étaient là, devant lui. Luigi les connaissait: c’étaient Jésus et sa sainte Mère. Ils s’approchèrent de Luigi et, à haute voix, lui dirent: “Luigi, tu auras encore beaucoup à souffrir; tu rencontreras bien d’autres grands défis. Reste fort; tu sortiras vainqueur de tout; notre aide puissante ne te manquera jamais. Continue sur la voie où tu t’es engagé."

C'est alors que, inspiré par le témoignage de charité de celle qui deviendra sainte Marie-Crucifiée de Rosa, fondatrice, en 1851, de la congrégation des Ancelles de la Charité, ou Servantes de la Charité, don Louis Dossi suggéra à Luigi-Maria Monti d'aller à Rome, pour fonder une nouvelle communauté des Fils de Marie qui se consacrerait au service des malades. Louis accepta et, avec plusieurs de ses amis de la Compagnie du Sacré-Cœur, il rejoignit l'hôpital de l'Esprit-Saint à Rome. Là, il rencontra les Tertiaires Franciscains que les capucins, qui en assuraient l'aumônerie, venaient de créer. À l'hôpital du Saint-Esprit, Monti sera d'abord employé comme aide infirmier, mais peu à peu, la communauté des Fils de Marie se développait à Rome, de sorte que, le 4 Octobre 1862, un décret de louange était accordé, ainsi qu'une approbation, le 10 mai 1865.

Cependant, tout ne s'était pas passé comme prévu, et des épreuves douloureuses avaient atteint Luigi et sa communauté. Des incompréhensions, voire des rivalités s'étaient installées entre les autorités laïques de l'hôpital romain, les capucins et leur personnel, et les membres des Frères de l'Immaculée conception. Cependant, la Congrégation des Fils de l’Immaculée Conception grandissait, et, en 1877, avec l'accord unanime des Frères de Marie-Immaculée, le pape Pie IX nomma Luigi Monti à la tête de sa congrégation.

Supérieur général de sa Congrégation, Luigi Monti travailla sur de nouvelles Constitutions afin de transmettre à ses fils un esprit généreux de charité et la dévotion à la "Mère Immaculée." Il demandait également, dans ces constitutions, l'égalité des droits et des devoirs entre les laïcs et les prêtres. Il confirma le nom original de la Congrégation, "les Fils de l'Immaculée Conception." Les Frères déclarèrent qu'ils étaient prêts à aider les personnes souffrant de toutes les formes de maladie, là où ils seraient envoyés. Et Luigi Monti fonda d'autres petites communautés dans le nord du Latium.

En 1882, un chartreux venant de Desio, présenta à Luigi Monti, quatre de ses neveux, orphelins de mère et de père. Pour Luigi Monti, ce fut un signe de Dieu, et il étendit la vocation de sa Congrégation aux orphelins. En conséquence, le 19 Avril 1882, un premier orphelin était reçu dans la communauté romaine du Trastevere, et quatre ans plus tard, Luigi ouvrait, pour les orphelins, un foyer d'accueil à Saronno, ville de Lombardie. Ce premier foyer d'accueil fut inauguré le 22 Septembre 1886. Les orphelins vivaient ensemble. L'éducateur était considéré comme un père, pour chaque orphelin. Cela, c'était le principe de base des foyers pour orphelins. En effet, les orphelins devaient trouver dans les communautés religieuses de la nouvelle famille, en vue de leur intégration dans la société, une formation humaine et chrétienne, départ de toutes les vocations.

Luigi-Maria Monti passa les mois de l'été 1900 à Saronno. Épuisé et presque aveugle, il y mourut le 1er octobre 1900, à l'âge de 75 ans. Luigi-Maria Monti fut béatifié le 9 novembre 2003 par le pape Jean-Paul II.

Sa fête est le 1er octobre.

Paulette Leblanc

 

 

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