Avertissement préalable: la vie de Luigi-Maria Monti fut
très compliquée. Les documents utilisés pour vous la
faire connaître n'étant pas toujours très clairs, il est
possible que vous découvriez quelques erreurs
chronologiques. D'avance, je vous prie de m'excuser.
Luigi
Maria Monti, Louis-Marie en français, naquit à Bovisio,
diocèse de Milan, en Italie, le 24 juillet 1825. Il
était le huitième des onze enfants d'une famille
modeste. Son père Angelo Pancrazio Monti décéda alors
qu'il n'avait encore que 12 ans. Pour aider sa mère,
Maria Teresa, et ses frères et sœurs, Luigi-Maria dut
commencer à travailler chez un artisan ébéniste, en
1837, à Cesano Moderno, ville proche de Milan.
Rapidement, ce jeune homme ardent, regroupa quelques
jeunes dans une sorte d'oratoire du soir. Ce groupe de
jeunes prit le nom de Compagnie du Sacré Cœur de
Jésus, mais les habitants de Bovisio l'appelaient
“La Compagnie des Frères”. Ces jeunes priaient et se
dévouaient auprès des pauvres et des malades. Attirés
par leur zèle, de nombreux autres jeunes les
rejoignirent.
En
février 1842, Luigi après avoir suivi les sermons d'une
mission populaire, se donna entièrement au Seigneur. Les
jeunes de son groupe le suivirent et, en plus de leurs
travaux quotidiens et obligatoires, orientèrent leur vie
vers la prière et la lecture de textes spirituels. Ils
écoutaient les exhortations de Luigi-Maria Monti, et
bientôt ils se distinguèrent par l'austérité de leur
vie, par leur dévouement envers les malades et les
pauvres, ainsi que pour leur zèle à évangéliser. En
1846, âgé de 21 ans, Luigi Monti prononça des vœux de
chasteté et d'obéissance entre les mains de don Dossi,
son directeur spirituel.
Curieusement, c'est alors que Louis Monti et son groupe
rencontrèrent l'opposition de certaines personnes du
village dont le curé, opposition qui alla jusqu'à une
dénonciation calomnieuse de conspiration contre
l'autorité autrichienne. Il faut savoir, en effet, que
le royaume lombardo-vénitien était, à cette époque, un
état dépendant de l'empire d'Autriche. En 1851, Louis et
ses quinze compagnons furent incarcérés à Desio, en
attendant les résultats d'une enquête. Ils ne furent
libérés qu'au bout de 72 jours.
Inspiré par le témoignage de la charité de la future
sainte Crocifissa Di Rosa, Don Luigi Dossi, suggéra à
Monti de créer une “Congrégation au service des
infirmes” à Rome. Luigi Monti accepta, et proposa de
l'appeler “Congrégation des Fils de l'Immaculée
Conception”. L'idée fut partagée par plusieurs de
ses amis de la “Compagnie” et par un jeune infirmier
expérimenté et ardent, Cipriano Pezzini.
Luigi Monti et son directeur spirituel se rendirent
ensuite chez les
Fils de Marie Immaculée,
congrégation fondée cinq ans auparavant, en 1843, par
Ludovic Pavoni, dans le but de bien éduquer les jeunes
pauvres et la classe ouvrière. Luigi-Maria y resta six
ans comme novice. Cette période fut pour Luigi Monti
comme une transition pendant laquelle il apprit le
métier d'infirmier. Il appréciait beaucoup les
constitutions de Pavoni, et fit une expérience
d'éducateur qui lui sera très précieuse. Louis Monti
travailla également comme infirmier à l'hôpital de
Brescia où il se dévoua remarquablement, notamment lors
de l'épidémie de choléra en 1855.
Pourtant, âgé de 32 ans, Luigi était inquiet.
Intérieurement, il estimait qu'il n’avait pas encore
trouvé sa voie. Il écrira plus tard:
"Je passais des heures devant
Jésus-Sacrement, mais elles étaient toutes sans une
goutte de rosée céleste; mon cœur restait aride, froid,
insensible. J’étais sur le point de tout abandonner
lorsqu'un jour, me trouvant dans ma chambre, j’entendis
une voix intérieure claire et distincte qui me disait:
'Luigi, va dans le chœur de l’église, et expose de
nouveau tes tribulations à Jésus-Sacrement'."
Luigi obéit à cette inspiration. Il s'agenouilla, et peu
après, deux personnages à l’apparence humaine, étaient
là, devant lui. Luigi les connaissait: c’étaient Jésus
et sa sainte Mère. Ils s’approchèrent de Luigi et, à
haute voix, lui dirent: “Luigi, tu auras encore
beaucoup à souffrir; tu rencontreras bien d’autres
grands défis. Reste fort; tu sortiras vainqueur de tout;
notre aide puissante ne te manquera jamais. Continue sur
la voie où tu t’es engagé."
C'est alors que, inspiré par le témoignage de charité de
celle qui deviendra sainte Marie-Crucifiée de Rosa,
fondatrice, en 1851, de la congrégation des Ancelles
de la Charité, ou Servantes de la Charité, don Louis
Dossi suggéra à Luigi-Maria Monti d'aller à Rome, pour
fonder une nouvelle communauté des Fils de Marie qui se
consacrerait au service des malades. Louis accepta et,
avec plusieurs de ses amis de la Compagnie du
Sacré-Cœur, il rejoignit l'hôpital de l'Esprit-Saint à
Rome. Là, il rencontra les Tertiaires Franciscains que
les capucins, qui en assuraient l'aumônerie, venaient de
créer. À l'hôpital du Saint-Esprit, Monti sera d'abord
employé comme aide infirmier, mais peu à peu,
la
communauté des Fils de Marie se développait à Rome, de
sorte que, le 4 Octobre 1862, un décret de louange était
accordé, ainsi qu'une approbation, le 10 mai 1865.
Cependant, tout ne s'était pas passé comme prévu, et des
épreuves douloureuses avaient atteint Luigi et sa
communauté. Des incompréhensions, voire des rivalités
s'étaient installées entre les autorités laïques de
l'hôpital romain, les capucins et leur personnel, et les
membres des Frères de l'Immaculée conception. Cependant,
la Congrégation des Fils de l’Immaculée Conception
grandissait, et, en 1877, avec l'accord unanime des
Frères de Marie-Immaculée, le pape Pie IX nomma Luigi
Monti à la tête de sa congrégation.
Supérieur général de sa Congrégation, Luigi Monti
travailla sur de nouvelles Constitutions afin de
transmettre à ses fils un esprit généreux de charité et
la dévotion à la "Mère Immaculée." Il demandait
également, dans ces constitutions, l'égalité des droits
et des devoirs entre les laïcs et les prêtres. Il
confirma le nom original de la Congrégation, "les
Fils de l'Immaculée Conception." Les Frères
déclarèrent qu'ils étaient prêts à aider les personnes
souffrant de toutes les formes de maladie, là où ils
seraient envoyés. Et Luigi Monti fonda d'autres petites
communautés dans le nord du Latium.
En
1882, un chartreux venant de Desio, présenta à Luigi
Monti, quatre de ses neveux,
orphelins de mère et de père. Pour Luigi Monti, ce fut
un signe de Dieu, et il étendit la vocation de sa
Congrégation aux orphelins. En conséquence, le 19 Avril
1882, un premier orphelin était reçu dans la communauté
romaine du Trastevere, et quatre ans plus tard, Luigi
ouvrait, pour les orphelins, un foyer d'accueil à
Saronno, ville de Lombardie.
Ce premier foyer d'accueil fut inauguré le 22 Septembre
1886. Les orphelins vivaient ensemble. L'éducateur était
considéré comme un père, pour chaque orphelin. Cela,
c'était le principe de base des foyers pour orphelins.
En effet, les orphelins devaient trouver dans les
communautés religieuses de la nouvelle famille, en vue
de leur intégration dans la société, une formation
humaine et chrétienne, départ de toutes les vocations.
Luigi-Maria Monti passa les mois de l'été 1900 à
Saronno. Épuisé et presque aveugle, il y mourut le 1er
octobre 1900, à l'âge de 75 ans. Luigi-Maria Monti fut
béatifié le 9 novembre 2003 par le pape Jean-Paul II.
Sa
fête est le 1er
octobre.
Paulette
Leblanc |