LES TENTATIONS ET LES CONSOLATIONS
DE JÉSUS À GETHSÉMANI

Les tentations et les consolations de Jésus à Gethsémani

Aujourd'hui, les français sont de plus en plus inquiets. En effet, dans le monde, les attentats se multiplient, et la France n'est pas épargnée. Les responsables, hommes politiques et responsables religieux sont forcément au courant, mais curieusement tous se taisent, car, font-ils savoir, ils ne veulent pas que la haine s'installe dans notre pays. Éviter que la haine s'installe, prêcher l'amour que Jésus nous demande, essayer de rassembler les hommes des religions concernées, c'est très bien. Mais ne faudrait-il pas, maintenant, qu'au moins les évêques commencent à parler et à rappeler aux catholiques qu'ils doivent être prudents lorsqu'ils sont amenés à rencontrer des musulmans. Et cela pour essayer de comprendre ce qui les fait agir si violemment, et les conduit à tuer les chrétiens, les juifs et les athées.

Très peu parmi les personnes que j'ai interrogées connaissent la vérité de l'islam. Si peu de personnes ont lu le coran. Aussi ces personnes réagissent-elles, face aux attentats, à la manière des chrétiens fidèles à Dieu qui demande de ne pas tuer son prochain. Pourtant, aujourd'hui, beaucoup de musulmans, non seulement tuent, mais agissent avec une grande cruauté. Pourquoi? Certes, le coran demande à ses fidèles de tuer les mécréants, c'est-à-dire ceux qui ne sont pas musulmans, mais pourquoi?

Pour essayer de comprendre, au moins un peu, l'angoisse qui étreint nos sociétés occidentales, nous allons de nouveau contempler Jésus et ses réactions devant les tentations. Contemplons Jésus… Depuis quelques mois Jésus et ses apôtres vivent ensemble... Les enseignements de Jésus se font de plus en plus denses, et un jour Il demande à ses disciples:

— Pour vous qui suis-je?

Et Pierre répond instantanément:

— Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant.

Jésus félicite Pierre car ce n'est pas lui qui a trouvé cela tout seul, mais c'est le Père qui le lui a révélé. Pourtant, quelques jours plus tard, Jésus fait une première annonce de sa Passion, et Pierre explose:

— Non, Seigneur, cela n'est pas possible! Cela n'arrivera pas...

Curieusement, Jésus change d'attitude et devient presque agressif:

— Arrière, Satan! Tu m'es un obstacle!

Pierre pleurera longuement, mais Jésus n'interviendra pas... Les jours passent. Jésus multiplie les miracles, et nombreux sont ses disciples qui, avec la foule, veulent le faire Roi. Par contre le Sanhédrin commence à avoir peur, et cherche déjà à trouver un prétexte pour Le faire arrêter. Jésus poursuit sa mission, mais plus discrètement et finit par se réfugier hors de Judée... L'heure n'est pas encore venue.

Bientôt Jésus descend à Jérusalem "pour y être arrêté par les méchants, souffrir beaucoup, mais ressusciter le troisième jour." Ses apôtres ne comprennent rien, mais se taisent; ils pensent certainement qu'il s'agit d'une parabole que Jésus leur expliquera bientôt, car Jésus leur explique toujours toutes ses paraboles. Pourtant Jésus insiste, et Il pense en Lui-même: oui, J'ai beaucoup de choses à faire à Jérusalem: d'abord entrer glorieux dans la ville bénie, multiplier mes enseignements, ressusciter Lazare qui va bientôt mourir, puis  être rejeté par les chefs du peuple qui me condamneront et me feront crucifier...

Chaque fois que Jésus parle de sa Passion, c'est, chez les apôtres, la consternation ou le refus. Jésus sait que Satan est là qui ferme l'esprit de ses apôtres. À chaque fois, Jésus le rejette vivement, mais Il sait que la tentation demeure; mais la volonté de Dieu son Père, Il la fera... Jésus peut alors continuer sa route, sa mission, en toute sérénité.

Quelques jours ont passé. Nous sommes à Jérusalem, le Jeudi-Saint. Le Cœur de Jésus déborde d'amour, car son Heure est venue. Dans quelques heures Il sera glorifié, mais avant Il doit faire le nécessaire pour consoler ses disciples et rester avec eux jusqu'à la fin du monde. Jésus contemple ses apôtres, ces pauvres hommes pleins de bonne volonté, mais si fragiles, si faibles devant les tentations toujours perfides de l'ennemi. Jésus, pendant toute sa vie humaine a vécu toutes les difficultés quotidiennes d'une vie d'homme. Il en a connu toutes les générosités, toutes les capacités d'aimance, mais aussi toutes les contradictions et tous les obstacles constamment provoqués par celui qui veut tuer l'homme. Jésus veut délivrer ces hommes qu'Il aime tant, et faire en sorte qu'ils soient toujours protégés contre Satan et tous ses suppôts. Jésus doit partir, Jésus doit mourir dans des conditions atroces: c'est la volonté des méchants que Dieu permet, car tous les hommes sont libres, bénéficiant du libre arbitre qu'Il leur a donné.

Jésus aime ses apôtres et tous les hommes autant que Dieu peut aimer, c'est-à-dire infiniment. Jésus doit partir, c'est l'intérêt de ses disciples pour qu'ils puissent recevoir l'Esprit, mais Il veut rester avec eux, toujours. Alors Jésus va célébrer la Pâque de l'Ancienne Alliance, puis Il établira la Nouvelle alliance en son Sang. Il est temps... Le Cœur de Jésus devient Cœur Eucharistique. Son Corps livré, Le voici dans ce pain qu'Il partage; son Sang versé, il est là, dans ce vin. Les apôtres devront célébrer ce sacrement, en mémoire de Lui, pour Le rendre présent et vivant, sur toute la terre, jusqu'à la fin des temps: ce sacrement, c'est son plus grand miracle, son plus grand mystère aussi. Maintenant Jésus peut aller vers sa Passion, Jésus peut aller à Gethsémani.

Jésus est à Gethsémani, avec les douze. Il sait que Satan rôde autour de chacun d'entre eux et qu'ils sont en danger, ensemble et individuellement; aussi les prévient-il:

— Veillez et priez pour ne pas entrer en tentation.

Jésus s'éloigne un peu... Il aime prier seul, intimement uni au Père. Ce soir, Jésus a du mal à retrouver le Père car trop de pensées l'accablent. Dans quelques heures Il sera parti; ses apôtres seront tous dispersés; Judas L'aura trahi, et même Pierre L'aura renié. Voici que surgissent des visions atroces: que va devenir ma pauvre Maman? Et mon Église qui sera tellement persécutée: souvent même elle me reniera, elle aussi. Tant d'hérésies, tant de divisions la broieront, l'écartèleront. Jésus soudain pleure: vraiment sa vie aura été un échec total. Que restera-t-il de ses enseignements, de son amour. Bientôt on va venir L'arrêter, Le flageller, Le couronner d'épines, puis on Le crucifiera... Quel échec la vie du Fils de l'Homme. Vraiment Jésus n'en peut plus, Il sue du sang et Il pleure, Il crie même:

— Non Père! Non Père, pas ça!

La douleur de Jésus est si intense qu'Il s'effondre et Satan ricane de plus en plus fort:

— Oui, quel échec, ta vie! Et Toi qui Te croyais le Fils de Dieu!... Mais Tu n'es qu'un pauvre esclave que l'on va crucifier... Ton Église? Quelle Église? Tes enseignements? Personne ne les suivra car ils ne sont qu'utopie... Tes exemples? On s'en moquera bien! Ton amour? Mais les hommes préfèrent la haine... et l'argent, et le sexe, et la réussite coûte que coûte. Les hommes me préfèrent à tout, moi Lucifer, et ils se soucient bien peu de Toi et de tes paroles sans intérêt. Qui veut être pauvre? Qui saura garder un cœur pur? Qui pardonnera à son prochain, qui aimera son prochain comme lui-même? Pauvre homme! Par moments Tu me fais de la peine...

Les bras et le front de Jésus se couvrent de sang. Jésus allongé sur le sol se relève un peu et murmure:

— Père, que ta volonté soit faite a!

Soudain une lumière éclaire Gethsémani. Satan se sauve, comme terrifié. Jésus s'agenouille et un ange, portant une merveilleuse coupe s'approche:

— Seigneur, c'est le Père qui m'envoie pour fortifier ta nature humaine. Qu'elle ne craigne rien car ta nature divine Te soutiendra tout au long de l'épreuve que Tu dois traverser, car cette épreuve, Toi, au sein de la Sainte Trinité, et le Père, Vous l'avez désirée pour sauver tous les hommes. D'ailleurs, regarde...

L'ange incline un peu la coupe et Jésus voit tous les saints qui naîtront de son sacrifice, éternellement renouvelé dans son Eucharistie. Jésus voit tous les peuples qui seront à l'abri des démons, réfugiés dans son Cœur Eucharistique. Jésus voit la joie de tous les martyrs qui l'acclameront après avoir traversé leur épreuve. Jésus voit les innombrables saints qui, grâce à son Saint-Esprit, seront à Lui et au Père pour l'éternité. Jésus rend grâce et boit la coupe que l'ange maintenant Lui confie. Jésus se lève, remet un peu d'ordre dans ses vêtements, essuie le sang et la sueur de ses bras et de son front. Un bruit se fait entendre: c'est Judas qui arrive. C'est l'Heure. Il doit fortifier ses trois amis qui dorment, ou, comme Jean, font semblant de dormir. Car Jésus sait que Jean a vu ce qui vient de se passer. En effet, si Jean n'avait pas vu cette agonie de Jésus à Gethsémani, comment aurait-il pu nous la raconter?

Mais Judas est là, qui s'approche de Jésus et lui donne un baiser en disant :

— Salut, Maître !

La passion de Jésus vient de commencer.

Paulette Lebanc

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