Parfois,
nous les hommes, nous faisons des expériences bien étranges.
Nous réalisons, ce qui est tout de même assez rare, que nous
ne sommes que des tout petits, totalement impuissants face à
l'immensité de la nature et du cosmos. Et même, devant
"l'immensité" de l'infiniment petit, nous tremblons.
Pourtant, que chaque homme se sente minuscule devant les
infiniment grands qu'ils soient gigantesques ou minuscules,
cela est normal et tout à fait mathématique. Cela, c'est la
nature, la vérité matérielle évidente de la création, et
nous n'y pouvons rien, c'est comme ça. Oui, c'est comme ça,
mais c'est très inconfortable!...
Étrange:
cette vérité physique est très inconfortable, et l'erreur,
notre erreur quand nous nous croyons quelque chose dans
l'univers ou supérieurs à nos semblables, semble nous
réconforter!!! Quelle chose surprenante que l'orgueil qui
nous aveugle et nous fait voir grand ce qui est misérable!
Quelles ténèbres que le mensonge qui nous fait voir grand ce
qui est encore plus petit que la vérité physique de notre
être humain si petit, si petit dans l'univers!
Nous
nous perdons dans ce néant du mensonge que nous ne
réussissons pas à comprendre; mais peut-être que le mensonge
est incompréhensible. En effet, né du Menteur et de la
révolte contre Dieu, le mensonge ne peut que conduire, non
pas au néant qui n'existe pas, mais au désespoir total. Nous
avons tous du mal à exprimer ce néant qui n'existe pas, que
nous ne connaissons que par la négation de la révélation
divine, mais que pourtant tant d'hommes insensés professent
de nos jours.
Réfléchissons… Nous savons
que, lorsque Satan Lui présenta les siècles ignobles du
monde, les péchés des hommes et leurs refus de Dieu... et
l'inutilité apparente de sa Passion, Jésus cria vers le Père
pendant son Agonie au Jardin des Oliviers: "Non, Père,
que ce calice passe loin de moi!" Mais Jésus ajouta
aussitôt: "mais Père, que ta Volonté se fasse!"
Parfois le Seigneur nous fait comprendre que nous ne sommes,
sur les racines du Grand Arbre de sa Croix, qu'un petit
poteau indicateur, une luciole minuscule posée là, juste
pour donner un peu de lumière à ceux qui en ont besoin...
Pourtant, nous pensons aussi à l'immensité infinie de
l'Amour de Dieu et nous imaginons une étrange fourmilière,
l'image de la fourmilière humaine. Ces fourmis, en fait tous
les hommes, nous les aimons, mais jamais nous ne pourrions
nous faire l'une d'elles pour leur montrer notre amour car,
en réalité, nous ne les aimons pas assez... Mais Lui, Jésus,
Fils de Dieu, Verbe de Dieu, Lui Jésus a su s'incarner dans
notre chair humaine, et se faire l'une de ces innombrables
fourmis humaines, pour nous montrer quel amour était l'Amour
de Dieu. Oui, l'Amour de Dieu voulait sauver son œuvre
préférée, l'humanité destinée à construire ton Corps
mystique. Malheureusement l'humanité est toujours
pécheresse. D'où notre question:
qu'est-ce que l'homme pour que
Dieu se soucie ainsi de lui?
Lorsque
Dieu veut nous faire découvrir l'immensité de l'univers, Il
se sert des mathématiques et des plus récentes découvertes
scientifiques. Alors, pris d'un épouvantable vertige, les
hommes découvrent à quel point ils ne sont que des
poussières infiniment petites, pratiquement non décelables
dans l'immensité de l'univers que nous connaissons... Et
méditant sur notre extrême petitesse et l'inépuisable Amour
de Dieu, les hommes que nous sommes peuvent se comparer à
des miettes de pain. En effet, qu'est-ce qu'une miette de
pain par rapport au pain entier, par rapport aux milliards
de pains qui sont fabriqués chaque jour? Oui, c'est vrai,
les hommes ne sont que des miettes perdues au milieu d'un
nombre infini de miettes. Nous ne sommes que des petites
miettes, mais des miettes aimées de Dieu...
Nous
sommes stupéfiés. Nous ne sommes que des petites miettes,
mais des miettes que Dieu aime!!! Et, comble de notre
stupéfaction, des miettes dont Dieu désire l'amour... Jésus,
Fils de Dieu incarné nous aime et Il veut que nous
L'aimions. De nouveau nous nous perdons dans ce mystère
incroyable. Comment faire pour aimer Dieu comme Il le
désire? Un jour, à une femme cananéenne qui semblait
L'importuner, mais qui ne L'importunait pas du tout car
Jésus avait l'intention de s'en servir pour nous enseigner
des choses importantes, donc, à cette femme qui Le suppliait
de lui venir en aide, Jésus déclara:
- Il
n'est pas bien de donner le pain des enfants aux petits
chiens.
- Oui, mais les petits chiens mangent les miettes qui
tombent de la table de leurs maîtres,
répondit la cananéenne.
Inouï!
Ainsi, les petites miettes sont mangées par les petits
chiens affamés... Incontestablement nous perdons pied… Mes
amis, je vais maintenant vous rappeler une expérience que
j'ai vécue un jour, au cours d'une retraite dans un Foyer de
Charité. Le prédicateur était animé d'un tel amour pour
Dieu, qu'il n'hésita pas à montrer cet amour à son auditoire
en allant jusqu'au pied de la Croix qui se trouvait dans la
salle de conférence pour caresser et baiser les pieds de
Jésus crucifié. Ainsi, des prêtres qui sont aussi des
hommes, des petites miettes perdues dans l'immensité de
l'univers, peuvent se manifester comme des miettes d'amour
ne craignant pas de montrer à leurs retraitants qu'ils
peuvent avoir le courage de révéler leur amour pour Jésus.
Ces petites miettes d'amour se font manger par des petits
chiens, leurs retraitants.
Et nous,
mes amis? Chacun d'entre nous n'est qu'une petite miette
perdue dans l'infinitude de l'univers. Nous ne sommes que
des miettes humaines issues d'une humanité pécheresse
révoltée contre Dieu... Nous ne sommes que des miettes, des
miettes disséminées dans l'univers, mais des miettes
destinées à devenir des miettes d'amour pour être mangées
par les affamés d'amour.
Paulette
Leblanc |