Léonard de Dunois
Ermite près d'Orléans, Saint
(VIe siècle)

8

DECEMBRE

Remarque préalable:

Nous ne savons que très peu de choses sur saint Léonard de Dunois qu'il ne faut pas confondre avec les autres saints portant ce même nom. La tradition nous a appris que, après avoir vécu plusieurs années de vie monastique sous la conduite de saint Mesmin, abbé de Micy, près d'Orléans, il se retira dans la solitude de la forêt de Marchenoir, en Beauce, près de Chateaudun. Mais sa sainteté fut telle que, malgré notre ignorance, sa mémoire est venue jusqu'à nous, et il est encore honoré dans plusieurs localités, dont Saint Léonard des Bois, dans la Sarthe,  Saint Léonard des Parcs, dans l'Orne, et Saint Léonard en Beauce dans le Loir et cher. C'est là, à Saint Léonard en Beauce qu'il fut inhumé et où toute la région venait en pèlerinage auprès de ses reliques.

En conséquence, que pouvons-nous dire de notre Saint Léonard de Dunois? Il serait né vers la fin du Ve siècle, de parents nobles et pieux. Fidèle à la voix de la grâce, qui l'appelait à une haute perfection, encore très jeune il aurait compris le néant des choses humaines. Compte tenu de son milieu social, de son intelligence et de ses talents, pour apprendre la vertu d'humilité, il prit la résolution de renoncer à tous ses biens et il entra au monastère de Micy, près d'Orléans, où il avait, probablement, fait ses études.

Léonard de Dunois vécut d'abord pendant plusieurs années sous la direction de saint Mesmin, l'abbé de Micy. Puis, il obtint la permission de quitter sa communauté et de se retirer dans la solitude. Comme beaucoup de religieux qui agissaient ainsi à cette époque, afin de ne plus penser qu'à Dieu, notre Léonard voulait se livrer plus parfaitement à l'exercice continuel de la pénitence et de l'oraison.

Léonard ayant quitté son monastère de Micy, suivit d'abord le cours de la Loire, et vint se fixer au milieu d'une épaisse forêt, appelée Silvalonielou Forêt-Longue, et appelée aujourd'hui: Forêt de Marchenoir, non loin de l'endroit où un descendant de sa famille, Thibaut I", comte de Dunois, fit élever, au Xe siècle, le fort de Marchenoir. C'est là que notre Saint  fixa son ermitage. Grâce aux quelques offrandes qui lui furent faites, le saint ermite, vivant dans une grande pauvreté, put construire, près de sa cellule, une petite chapelle dédiée à saint Etienne. Très vite, la sainteté de sa vie fut connue, et les fidèles des environs vinrent prier avec lui et recevoir ses charitables avis.

L'humble cellule de Léonard se transforma vite en un lieu de pieux rendez-vous. Les voyageurs épuisés savaient qu'ils trouveraient auprès du saint un asile et de bons conseils. Les malades amenés des environs s'en retournaient guéris et bénissaient Dieu d'avoir accordé un si grand saint à la contrée. De nombreux pécheurs venaient lui ouvrir leur cœur et, encouragés par ses paroles pleines de foi, ils s'en allaient aussitôt confesser leurs fautes, pour retrouver la paix de la conscience dans le sacrement de la réconciliation.

Comme le nombre des pèlerins augmentait de plus en plus, on commença à défricher tout autour de la cellule de l'ermite Léonard, pour semer du grain et planter des légumes. Il fallait aussi assurer un gîte à ceux qui venaient de loin: aussi quelques maisons furent-elles bâties non loin de la chapelle. Et c'est ainsi que naquit le bourg actuel, Saint-Léonard en Beauce.

Le temps passait… La sainteté de Léonard croissait ainsi que sa réputation. Nous sommes dans la seconde moitié du VIe siècle. Un 8 décembre, notre ermite, après avoir béni tous ceux qui étaient venus implorer son secours, partit chez le Seigneur. Son corps fut inhumé dans la chapelle de Saint-Etienne, qu'il avait si longtemps sanctifiée par ses prières et dans laquelle il avait opéré tant de miracles.

Tous les habitants des environs étaient accourus, souvent de très loin à ses funérailles.

Nouvelle remarque:

Vous avez pu remarquer le nombre important des imprécisions concernant la vie de saint Léonard de Dunois. Lorsque nous avons cherché, via Internet, d'autres éléments concernant la vie de notre saint, nous avons découvert un autre saint, presque contemporain, mais proche, celui-là, de saint Rémy et de Clovis. Je ne peux m'empêcher de vous partager mes découvertes.

Donc, notre 2e saint Léonard serait né en 466. Compte tenu des invasions barbares de cette époque, la famille de Léonard aurait été conduite à se réfugier auprès de l'Archevêque de Reims, saint Rémi vers 472. Léonard avait alors environ six ans. Vers l'an 495, appelé par la reine Clotilde, il fut conduit à la cour du roi Clovis, son cousin, et, avec lui, il partit combattre les Alamans en l’an 499. Celle même année, Léonard aurait été baptisé, en même temps que Clovis, à Reims après la victoire sur les Barbares.

Léonard quitta la Cour de Clovis, vers l’an 501, pour vivre solitaire dans un bois proche de Paris. Deux ans après, vers  502 ou 503, il quitta la France, la France de Clovis, et s’en vint en Aquitaine, non loin de Limoges dans la forêt de Pauvin. On croit savoir qu'il aurait délivré miraculeusement de la mort, la reine Clotilde dans une de ses dangereuses couches vers 507 ou 508.

Quelle était, dans ce bois, la vie de Léonard? Il sortait parfois de la solitude pour prêcher au peuple, et tâcher de pacifier les princes. Ceci aurait eu lieu vers les années 530 ou 535, et non pas au début de sa conversion ainsi que beaucoup le disent. Après sa mission, il retourna dans son ermitage, après avoir visité saint Rémi, et demeuré quelques années au Monastère de Saint-Maximim aux environs de l’an 540. Il mourut dans son ermitage de la forêt de Pauvin, dans le Limousin, vers l’an 559, âgé d’environ 93 ans.

Tout ceci est bien vague, et l'on peut se demander, avec juste raison, si ces deux Léonard ne sont pas, en réalité le même homme. C'est pourquoi nous transmettons ici quelques remarques de l'auteur de l'une des informations que j'ai utilisées. Cet auteur dit que "notre Léonard est le premier saint de la Couronne de France, si nous avons égard à la naissance, qui est la qualité que nous lui avons donnée au commencement de cette histoire… Dans l’Église Cathédrale de Saint-Étienne de Limoges, il y a une image en bosse, où ce saint est représenté avec un habit d’ermite, et presque dans une décrépite vieillesse."

Notre auteur poursuit: "Il y a confusion entre deux saints… Mais, et cela doit être dit à la plus grande gloire de Dieu, et du glorieux saint Léonard, de qui nous avons écrit la vie avec toute la sincérité possible… Nous supplions le lecteur de vouloir lire le tout avec un esprit de charité… et priant ce grand saint qu’il intercède pour nous, afin que délivrés des liens de cette vie, et de la prison de ce monde, nous puissions aller jouir de la pleine liberté des enfants de Dieu dans la béatitude éternelle. Ainsi soit-il."

Paulette Leblanc

 

 

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