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Remarque préalable:
Nous
ne savons que très peu de choses sur saint Léonard de
Dunois qu'il ne faut pas confondre avec les autres
saints portant ce même nom. La tradition nous a appris
que, après avoir vécu plusieurs années de vie monastique
sous la conduite de saint Mesmin, abbé de Micy, près
d'Orléans, il se retira dans la solitude de la forêt de
Marchenoir, en Beauce, près de Chateaudun. Mais sa
sainteté fut telle que, malgré notre ignorance, sa
mémoire est venue jusqu'à nous, et il est encore honoré
dans plusieurs localités, dont Saint Léonard des Bois,
dans la Sarthe, Saint Léonard des Parcs, dans l'Orne,
et Saint Léonard en Beauce dans le Loir et cher. C'est
là, à Saint Léonard en Beauce qu'il fut inhumé et où
toute la région venait en pèlerinage auprès de ses
reliques.
En
conséquence, que pouvons-nous dire de notre Saint
Léonard de Dunois? Il serait né vers la fin du Ve
siècle, de parents nobles et pieux. Fidèle à la voix de
la grâce, qui l'appelait à une haute perfection, encore
très jeune il aurait compris le néant des choses
humaines. Compte tenu de son milieu social, de son
intelligence et de ses talents, pour apprendre la vertu
d'humilité, il prit la résolution de renoncer à tous ses
biens et il entra au monastère de Micy, près d'Orléans,
où il avait, probablement, fait ses études.
Léonard de Dunois vécut d'abord pendant plusieurs années
sous la direction de saint Mesmin, l'abbé de Micy. Puis,
il obtint la permission de quitter sa communauté et de
se retirer dans la solitude. Comme beaucoup de religieux
qui agissaient ainsi à cette époque, afin de ne plus
penser qu'à Dieu, notre Léonard voulait se livrer plus
parfaitement à l'exercice continuel de la pénitence et
de l'oraison.
Léonard ayant quitté son monastère de Micy, suivit
d'abord le cours de la Loire, et vint se fixer au milieu
d'une épaisse forêt, appelée Silvalonielou Forêt-Longue,
et appelée aujourd'hui: Forêt de Marchenoir, non loin de
l'endroit où un descendant de sa famille, Thibaut I",
comte de Dunois, fit élever, au Xe
siècle, le fort de Marchenoir. C'est là que notre Saint
fixa son ermitage. Grâce aux quelques offrandes qui lui
furent faites, le saint ermite, vivant dans une grande
pauvreté, put construire, près de sa cellule, une petite
chapelle dédiée à saint Etienne. Très vite, la sainteté
de sa vie fut connue, et les fidèles des environs
vinrent prier avec lui et recevoir ses charitables avis.
L'humble cellule de Léonard se transforma vite en un
lieu de pieux rendez-vous. Les voyageurs épuisés
savaient qu'ils trouveraient auprès du saint un asile et
de bons conseils. Les malades amenés des environs s'en
retournaient guéris et bénissaient Dieu d'avoir accordé
un si grand saint à la contrée. De nombreux pécheurs
venaient lui ouvrir leur cœur et, encouragés par ses
paroles pleines de foi, ils s'en allaient aussitôt
confesser leurs fautes, pour retrouver la paix de la
conscience dans le sacrement de la réconciliation.
Comme le nombre des pèlerins augmentait de plus en plus,
on commença à défricher tout autour de la cellule de
l'ermite Léonard, pour semer du grain et planter des
légumes. Il fallait aussi assurer un gîte à ceux qui
venaient de loin: aussi quelques maisons furent-elles
bâties non loin de la chapelle. Et c'est ainsi que
naquit le bourg actuel, Saint-Léonard en Beauce.
Le
temps passait… La sainteté de Léonard croissait ainsi
que sa réputation. Nous sommes dans la seconde moitié du
VIe
siècle. Un 8 décembre, notre ermite, après avoir béni
tous ceux qui étaient venus implorer son secours, partit
chez le Seigneur. Son corps fut inhumé dans la chapelle
de Saint-Etienne, qu'il avait si longtemps sanctifiée
par ses prières et dans laquelle il avait opéré tant de
miracles.
Tous
les habitants des environs étaient accourus, souvent de
très loin à ses funérailles.
Nouvelle remarque:
Vous
avez pu remarquer le nombre important des imprécisions
concernant la vie de saint Léonard de Dunois. Lorsque
nous avons cherché, via Internet, d'autres éléments
concernant la vie de notre saint, nous avons découvert
un autre saint, presque contemporain, mais proche,
celui-là, de saint Rémy et de Clovis. Je ne peux
m'empêcher de vous partager mes découvertes.
Donc, notre 2e
saint Léonard serait né en 466. Compte tenu des
invasions barbares de cette époque, la famille de
Léonard aurait été conduite à se réfugier auprès de
l'Archevêque de Reims, saint Rémi vers 472. Léonard
avait alors environ six ans. Vers l'an 495, appelé par
la reine Clotilde, il fut conduit à la cour du roi
Clovis, son cousin, et, avec lui, il partit combattre
les Alamans en l’an 499. Celle même année, Léonard
aurait été baptisé, en même temps que Clovis, à Reims
après la victoire sur les Barbares.
Léonard quitta la Cour de Clovis, vers l’an 501, pour
vivre solitaire dans un bois proche de Paris. Deux ans
après, vers 502 ou 503, il quitta la France, la France
de Clovis, et s’en vint en Aquitaine, non loin de
Limoges dans la forêt de Pauvin. On croit savoir qu'il
aurait délivré miraculeusement de la mort, la reine
Clotilde dans une de ses dangereuses couches vers 507 ou
508.
Quelle était, dans ce bois, la vie de Léonard? Il
sortait parfois de la solitude pour prêcher au peuple,
et tâcher de pacifier les princes. Ceci aurait eu lieu
vers les années 530 ou 535, et non pas au début de sa
conversion ainsi que beaucoup le disent. Après sa
mission, il retourna dans son ermitage, après avoir
visité saint Rémi, et demeuré quelques années au
Monastère de Saint-Maximim aux environs de l’an 540. Il
mourut dans son ermitage de la forêt de Pauvin, dans le
Limousin, vers l’an 559, âgé d’environ 93 ans.
Tout
ceci est bien vague, et l'on peut se demander, avec
juste raison, si ces deux Léonard ne sont pas, en
réalité le même homme. C'est pourquoi nous transmettons
ici quelques remarques de l'auteur de l'une des
informations que j'ai utilisées. Cet auteur dit que
"notre Léonard est le premier saint de la Couronne de
France, si nous avons égard à la naissance, qui est la
qualité que nous lui avons donnée au commencement de
cette histoire… Dans l’Église Cathédrale de
Saint-Étienne de Limoges, il y a une image en bosse, où
ce saint est représenté avec un habit d’ermite, et
presque dans une décrépite vieillesse."
Notre auteur poursuit: "Il y a confusion entre deux
saints… Mais, et cela doit être dit à la plus grande
gloire de Dieu, et du glorieux saint Léonard, de qui
nous avons écrit la vie avec toute la sincérité
possible… Nous supplions le lecteur de vouloir lire le
tout avec un esprit de charité… et priant ce grand saint
qu’il intercède pour nous, afin que délivrés des liens
de cette vie, et de la prison de ce monde, nous
puissions aller jouir de la pleine liberté des enfants
de Dieu dans la béatitude éternelle. Ainsi soit-il."
Paulette Leblanc |