LE VIDE

   

Mes chers amis, ce qui suit est assez difficile à suivre. Pourtant, tout ce à quoi je fais allusion, vient de constats authentiques ou de réflexions émanant des athées, authentiques elles aussi. Je peux vous assurer que je n'invente rien bien que j'aie tenté de résumer rapidement l'angoisse assez terrifiante de beaucoup de nos contemporains.

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Mes amis, parfois les découvertes scientifiques nous effraient, et souvent nous en rêvons. Ainsi, récemment, une de mes nuits a été comme "remplie" par le vide. Je me suis réveillée plusieurs fois en pensant au vide, le vide physique, le vrai vide matériel, celui qu'on appelle le vide absolu, dont nous commençons à détecter le "peuplement", car des forces l'empliraient. Mais au fond, qu'est-ce que le vide? Le vrai vide, c'est d'abord RIEN. Il n'y avait rien avant la création. Dieu a tout créé de rien. Et soudain, grâce à la volonté de Dieu, dans le vide initial est apparue la création. Et rien dans la création n'est vide, car nous découvrons de plus en plus que ce que nous appelions encore récemment le vide interstellaire n'est pas vide, mais plein de forces que nous ne savons pas encore nommer car nous les connaissons à peine.

Les hommes font partie de la création et ils sont à la fois matière et esprit. Ils sont dans l'immensité de la création, mais regroupés sur une toute petite planète, la Terre, perdue au milieu de la Voie Lactée, sa galaxie. Et la Voie Lactée est elle-même perdue au milieu des millions de galaxies constituées de milliards de milliards de systèmes solaires... L'homme est une créature infime, perdue dans l'infini mais pourtant aimée de Dieu: mystère total! Il paraît, disent les astronomes et les physiciens, mais qu'en savent-ils au juste?... il paraît que les cosmos, donc les mondes que nous connaissons un peu, les mondes disparaîtront un jour. Tout aura une fin, mais est-ce si sûr? Et si cela se réalisait, si toute la création disparaissait, qu'y aura-t-il à sa place? Le vide? Mais quel vide?

Mes amis, ces réflexions nous affolent, et, soudain nous avons peur. Le vide, le vrai vide, le vide absolu nous épouvante car nous ignorons tout de lui et de son existence, ou de son inexistence... Ainsi, chacun d'entre nous serait destiné à disparaître complètement... Mais, au fond, est-ce que nous existons? Car si nous venons du vide, le vrai, le vide absolu, celui qui est Rien, et si Dieu n'existe pas comme veulent nous le prouver beaucoup de nos contemporains, alors nous, nous n'existons pas non plus. Et chacun d'entre nous peut se dire: je n'existe pas. Et pourtant, au moment où nous prononçons ces mots, quand nous faisons quelque chose, quand nous pensons, nous vivons, et cela n'est pas une illusion. D'ailleurs, les illusions aussi sont des créatures, donc même les illusions ne peuvent pas exister si Dieu n'existe pas...

Nous nous perdons dans nos terribles pensées. Et, inconsciemment, nous nous tournons vers Dieu et nous murmurons: “Ô mon Dieu comment pourriez-vous ne pas exister puisque la création existe, puisque les mondes existent, puisque la terre existe? Et même si la terre n'était qu'une illusion, elle existerait, au moins dans la pensée de celui qui créerait l'illusion…” Dès lors notre pensée s'affole: “Seigneur, comment pourriez-vous ne pas exister puisque chacun de nous existe, et que beaucoup parmi nous Vous connaissent, que beaucoup pensent à Vous et qu'ils Vous aiment?”

Notre peur devient insupportable; oui, nous avons terriblement peur de ce vide irréel, que certains appellent virtuel. Pourtant, ce qui est virtuel existe, bien qu'il soit insaisissable pour nous si nous ne possédons pas les outils capables de le mettre en évidence… De plus, le vide absolu ne peut pas exister car rien, n'étant que RIEN ne peut pas être ou faire quelque chose. Oh! Comme c'est difficile de parler de ce qui n'existe pas, car RIEN n'existe pas; RIEN ne peut pas exister car chacun de nous existe. Certes, les hommes peuvent transformer la matière qui l'entoure, mais aucun homme ne peut créer quelque chose par lui-même. Et voici qu'au fond de nous, même au cœur des athées, une idée nouvelle surgit: oui, Dieu doit exister car nous dépendons tous entièrement d'un Dieu qui seul peut créer. Les athées veulent très vite effacer cette pensée, mais ils ne le peuvent pas car ils commencent à découvrir que, avant le Big-Bang, il y avait forcément quelque chose, ou Quelqu'un pour manipuler l'étincelle créatrice. Et d'autres pensées arrivent, des pensées que nous croyions enfouies au plus profond de notre inconscient: Dieu, après avoir créé les purs esprits, les anges, Dieu aurait donc aussi créé les hommes et tout ce qui est autour d'eux pour qu'ils puissent vivre selon sa volonté de Dieu? Nous ne savons plus rien, et même les athées ont peur…

Moi aussi, mes amis, je ne me sens pas bien… Je me sens même très mal car je pense à l'attitude de nombreux humains qui viennent de perdre un de leurs proches. À un moment fixé, on convoque les amis et les membres de sa famille pour rendre un dernier hommage à celui qui vient de mourir, puis, ce sera la crémation, et les poussières qu'il sera possible de jeter dans la nature… Ainsi, maintenant, pour les athées, ou supposés athées, il n'y a plus d'obsèques, mais juste un hommage… et la crémation… et ensuite, tout est terminé; on ne peut même plus écrire “adieu” puisque c'est fini. Oui, terminé, fini... le grand VIDE. Quelle douleur! Et comme on comprend ceux qui se suicident!!!

Mes amis, je ne veux pas vous laisser sur cette détresse, car voici que je pense au grand philosophe Descartes. Descartes, reprenant une phrase de son Discours de la méthode, souffle à mon oreille: “ne t'inquiète pas: tu penses, donc tu es.” Je me redresse, fébrile, et je pense: “Cogito, ergo sum! Je pense, donc je suis!” Mais que suis-je? Une chose qui pense? En effet, tout ce que je sens, tout ce que j'imagine appartient à ma nature. Même si je veux tout nier, tout refuser, je n'empêcherai jamais ces choses, ces idées de demeurer en moi. Oui, ces choses qui restent en moi, même quand je les refuse, je les pense toujours. Même ce que j'imagine est en moi. Alors? Oui, je pense, donc j'existe.

Mes amis, oui, nous existons, que nous le voulions ou non. Nous existons parce que nous avons été créés pour vivre et pour aimer. Mais comment existons-nous? Mes amis, recueillons-nous. Dieu est un pur Esprit. Et Dieu-Créateur, pur Esprit, pense puis crée la matière. Alors, cette matière n'est pas seulement dans la pensée de Dieu? Et l'homme, dans la Pensée de Dieu qui veut en faisant l'Homme, réaliser une synthèse entre l'esprit et la matière, l'Homme, qu'est-il? La science moderne vient encore une fois à notre secours: en effet, des savants viennent de dire que la matière serait uniquement constituée d'ondes… Alors nous, pauvres êtres humains, nous comprenons un peu: Dieu pur Esprit, pense l'Homme, donc le crée, d'où les ondes.

Je vais m'expliquer un peu. Mon grand-père, profondément athée, ne cessait de dire: “Moi, je ne crois que ce que je vois!” Or il était électricien, et personne ne voit l'électricité; nous n'en voyons que les conséquences. Alors, les hommes? Ne sont-ils pas, tout simplement, la conséquence de la Pensée de Dieu qui les crée? Donc les hommes sont intimement unis à Dieu puisqu'ils sont dans sa Pensée…

Mes amis, compte tenu de notre petitesse, nous ne voyons qu'une infime partie de la matière, mais nous sommes obligés de constater qu'il existe dans la nature un équilibre remarquable. Et lorsque cet équilibre est un peu “dérangé” dans nos sociétés humaines, nous constatons aussi que ce sont toujours les hommes qui ont brisé cet équilibre naturel, à cause de leurs péchés, c'est-à-dire de leur refus à accepter la volonté de Dieu, donc d'être unis à Dieu notre Père.

En conclusion de tout ce qui précède, nous allons réfléchir sur la façon dont nous pouvons voir la création. Aujourd'hui, les hommes vivants que nous sommes peuvent “voir” la matière que nous voyons, entendons, touchons ou sentons, mais seulement avec nos sens adaptés pour cela. Pourtant, il nous manque toujours quelque chose. Alors, nous, matière et esprit, acceptons le fait que nous sommes issus de la Pensée de Dieu. Or, pour ce qui concerne les hommes, ces deux choses: esprit et matière, ces deux choses n'allant pas l'une sans l'autre, nous sommes obligés de constater que nous appartenons à Dieu, d'où notre union à Dieu. Dans notre monde où règne le mal, c'est-à-dire le refus de Dieu, trop de gens ne voient que la matière. Là commence un immense mystère, car nos seuls sens ne peuvent pas tout seuls découvrir Dieu. Et ce mystère nous amène aussi à croire en Dieu, un Dieu créateur et plein d'amour pour ses créatures. Encore une fois, la raison nous a conduits à la foi. Et le vide nous a menés à Dieu.

Paulette Leblanc

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