Mes
chers amis, ce qui suit est assez difficile à suivre.
Pourtant, tout ce à quoi je fais allusion, vient de constats
authentiques ou de réflexions émanant des athées,
authentiques elles aussi. Je peux vous assurer que je
n'invente rien bien que j'aie tenté de résumer rapidement
l'angoisse assez terrifiante de beaucoup de nos
contemporains.
***
Mes
amis, parfois les découvertes scientifiques nous effraient,
et souvent nous en rêvons. Ainsi, récemment, une de mes
nuits a été comme "remplie" par le vide. Je me suis
réveillée plusieurs fois en pensant au vide, le vide
physique, le vrai vide matériel, celui qu'on appelle le vide
absolu, dont nous commençons à détecter le "peuplement", car
des forces l'empliraient. Mais au fond, qu'est-ce que le
vide? Le vrai vide, c'est d'abord RIEN. Il n'y avait rien
avant la création. Dieu a tout créé de rien. Et soudain,
grâce à la volonté de Dieu, dans le vide initial est apparue
la création. Et rien dans la création n'est vide, car nous
découvrons de plus en plus que ce que nous appelions encore
récemment le vide interstellaire n'est pas vide, mais plein
de forces que nous ne savons pas encore nommer car nous les
connaissons à peine.
Les
hommes font partie de la création et ils sont à la fois
matière et esprit. Ils sont dans l'immensité de la création,
mais regroupés sur une toute petite planète, la Terre,
perdue au milieu de la Voie Lactée, sa galaxie. Et la Voie
Lactée est elle-même perdue au milieu des millions de
galaxies constituées de milliards de milliards de systèmes
solaires... L'homme est une créature infime, perdue dans
l'infini mais pourtant aimée de Dieu: mystère total! Il
paraît, disent les astronomes et les physiciens, mais qu'en
savent-ils au juste?... il paraît que les cosmos, donc les
mondes que nous connaissons un peu, les mondes disparaîtront
un jour. Tout aura une fin, mais est-ce si sûr? Et si cela
se réalisait, si toute la création disparaissait, qu'y
aura-t-il à sa place? Le vide? Mais quel vide?
Mes
amis, ces réflexions nous affolent, et, soudain nous avons
peur. Le vide, le vrai vide, le vide absolu nous épouvante
car nous ignorons tout de lui et de son existence, ou de son
inexistence... Ainsi, chacun d'entre nous serait destiné à
disparaître complètement... Mais, au fond, est-ce que nous
existons? Car si nous venons du vide, le vrai, le vide
absolu, celui qui est Rien, et si Dieu n'existe pas comme
veulent nous le prouver beaucoup de nos contemporains, alors
nous, nous n'existons pas non plus. Et chacun d'entre nous
peut se dire: je n'existe pas. Et pourtant, au moment
où nous prononçons ces mots, quand nous faisons quelque
chose, quand nous pensons, nous vivons, et cela n'est pas
une illusion. D'ailleurs, les illusions aussi sont des
créatures, donc même les illusions ne peuvent pas exister si
Dieu n'existe pas...
Nous nous perdons dans nos
terribles pensées. Et, inconsciemment, nous nous tournons
vers Dieu et nous murmurons: “Ô mon Dieu comment
pourriez-vous ne pas exister puisque la création existe,
puisque les mondes existent, puisque la terre existe? Et
même si la terre n'était qu'une illusion, elle existerait,
au moins dans la pensée de celui qui créerait l'illusion…”
Dès lors notre pensée s'affole:
“Seigneur, comment
pourriez-vous ne pas exister puisque chacun de nous existe,
et que beaucoup parmi nous Vous connaissent, que beaucoup
pensent à Vous et qu'ils Vous aiment?”
Notre
peur devient insupportable; oui, nous avons terriblement
peur de ce vide irréel, que certains appellent virtuel.
Pourtant, ce qui est virtuel existe, bien qu'il soit
insaisissable pour nous si nous ne possédons pas les outils
capables de le mettre en évidence… De plus, le vide absolu
ne peut pas exister car rien, n'étant que RIEN ne peut pas
être ou faire quelque chose. Oh! Comme c'est difficile de
parler de ce qui n'existe pas, car RIEN n'existe pas; RIEN
ne peut pas exister car chacun de nous existe. Certes, les
hommes peuvent transformer la matière qui l'entoure, mais
aucun homme ne peut créer quelque chose par lui-même. Et
voici qu'au fond de nous, même au cœur des athées, une idée
nouvelle surgit: oui, Dieu doit exister car nous dépendons
tous entièrement d'un Dieu qui seul peut créer. Les athées
veulent très vite effacer cette pensée, mais ils ne le
peuvent pas car ils commencent à découvrir que, avant le
Big-Bang, il y avait forcément quelque chose, ou Quelqu'un
pour manipuler l'étincelle créatrice. Et d'autres pensées
arrivent, des pensées que nous croyions enfouies au plus
profond de notre inconscient: Dieu, après avoir créé les
purs esprits, les anges, Dieu aurait donc aussi créé les
hommes et tout ce qui est autour d'eux pour qu'ils puissent
vivre selon sa volonté de Dieu? Nous ne savons plus rien, et
même les athées ont peur…
Moi
aussi, mes amis, je ne me sens pas bien… Je me sens même
très mal car je pense à l'attitude de nombreux humains qui
viennent de perdre un de leurs proches. À un moment fixé, on
convoque les amis et les membres de sa famille pour rendre
un dernier hommage à celui qui vient de mourir, puis, ce
sera la crémation, et les poussières qu'il sera possible de
jeter dans la nature… Ainsi, maintenant, pour les athées, ou
supposés athées, il n'y a plus d'obsèques, mais juste un
hommage… et la crémation… et ensuite, tout est terminé; on
ne peut même plus écrire “adieu” puisque c'est fini. Oui,
terminé, fini... le grand VIDE. Quelle douleur! Et comme on
comprend ceux qui se suicident!!!
Mes amis,
je ne veux pas vous laisser sur cette détresse, car voici
que je pense au grand philosophe Descartes. Descartes,
reprenant une phrase de son Discours de la méthode,
souffle à mon oreille: “ne t'inquiète pas: tu penses,
donc tu es.” Je me redresse, fébrile, et je pense:
“Cogito, ergo sum! Je pense, donc je suis!”
Mais que
suis-je? Une chose qui pense? En effet, tout ce que je sens,
tout ce que j'imagine appartient à ma nature. Même si je
veux tout nier, tout refuser, je n'empêcherai jamais ces
choses, ces idées de demeurer en moi. Oui, ces choses qui
restent en moi, même quand je les refuse, je les pense
toujours. Même ce que j'imagine est en moi. Alors? Oui, je
pense, donc j'existe.
Mes
amis, oui, nous existons, que nous le voulions ou non. Nous
existons parce que nous avons été créés pour vivre et pour
aimer. Mais comment existons-nous? Mes amis,
recueillons-nous. Dieu est un pur Esprit. Et Dieu-Créateur,
pur Esprit, pense puis crée la matière. Alors, cette matière
n'est pas seulement dans la pensée de Dieu? Et l'homme, dans
la Pensée de Dieu qui veut en faisant l'Homme, réaliser une
synthèse entre l'esprit et la matière, l'Homme, qu'est-il?
La science moderne vient encore une fois à notre secours: en
effet, des savants viennent de dire que la matière serait
uniquement constituée d'ondes… Alors nous, pauvres êtres
humains, nous comprenons un peu: Dieu pur Esprit, pense
l'Homme, donc le crée, d'où les ondes.
Je vais
m'expliquer un peu. Mon grand-père, profondément athée, ne
cessait de dire: “Moi, je ne crois que ce que je vois!” Or
il était électricien, et personne ne voit l'électricité;
nous n'en voyons que les conséquences. Alors, les hommes? Ne
sont-ils pas, tout simplement, la conséquence de la Pensée
de Dieu qui les crée? Donc les hommes sont intimement unis à
Dieu puisqu'ils sont dans sa Pensée…
Mes
amis, compte tenu de notre petitesse, nous ne voyons qu'une
infime partie de la matière, mais nous sommes obligés de
constater qu'il existe dans la nature un équilibre
remarquable. Et lorsque cet équilibre est un peu “dérangé”
dans nos sociétés humaines, nous constatons aussi que ce
sont toujours les hommes qui ont brisé cet équilibre
naturel, à cause de leurs péchés, c'est-à-dire de leur refus
à accepter la volonté de Dieu, donc d'être unis à Dieu notre
Père.
En
conclusion de tout ce qui précède, nous allons réfléchir sur
la façon dont nous pouvons voir la création. Aujourd'hui,
les hommes vivants que nous sommes peuvent “voir” la matière
que nous voyons, entendons, touchons ou sentons, mais
seulement avec nos sens adaptés pour cela. Pourtant, il nous
manque toujours quelque chose. Alors, nous, matière et
esprit, acceptons le fait que nous sommes issus de la Pensée
de Dieu. Or, pour ce qui concerne les hommes, ces deux
choses: esprit et matière, ces deux choses n'allant pas
l'une sans l'autre, nous sommes obligés de constater que
nous appartenons à Dieu, d'où notre union à Dieu. Dans notre
monde où règne le mal, c'est-à-dire le refus de Dieu, trop
de gens ne voient que la matière. Là commence un immense
mystère, car nos seuls sens ne peuvent pas tout seuls
découvrir Dieu. Et ce mystère nous amène aussi à croire en
Dieu, un Dieu créateur et plein d'amour pour ses créatures.
Encore une fois, la raison nous a conduits à la foi. Et le
vide nous a menés à Dieu.
Paulette
Leblanc |