Le mensonge

Il y a plus de cinquante ans, les parents et les instituteurs expliquaient aux enfants qu'il ne fallait pas mentir. Pour des raisons inexplicables, on n'utilise plus ce mot que très rarement. On parle de la vérité; c'est bien, mais ce n'est pas suffisant. En effet, la vérité n'est pas seulement la réalité. La vérité, surtout celle de Dieu, c'est ce qui nous a été révélé, soit par Dieu Lui-même, soit par la science ou le travail des hommes. La vérité, c'est la réalité de ce qui existe. Il est donc indispensable d'expliquer comment vivre de et dans la vérité. La réponse est immédiate: en évitant le mensonge. Oui, mais comment faire?  

Il est devenu indispensable d'expliquer aux enfants, et même aux adultes qui ne le savent pas, que le mensonge est le premier péché qui a été commis chez les hommes. Je dis bien "chez" et non "par". En effet, c'est chez les hommes, et par un mensonge, que Satan, le Père du mensonge, trompa la femme: "mangez de ce fruit… Vous serez comme des dieux."  Satan savait très bien que cela était impossible, mais c'était pour lui la seule façon d'entraîner Êve, puis Adam, à commettre l'irréparable. La Bible est très claire lorsqu'elle explique que ce mensonge entraîna les hommes à pécher, donc à refuser les paroles de Dieu; et cela par orgueil. On voit ici l'importance du mensonge qui obligea Dieu à chasser les hommes du Paradis. Les psaumes évoquent aussi la nocivité du mensonge. Ainsi, dans le psaume 119, on peut lire:  

"01 Dans ma détresse, j'ai crié vers le Seigneur, et lui m'a répondu. 

02 Seigneur, délivre-moi de la langue perfide, de la bouche qui ment.

03 Que t'infliger, ô langue perfide, et qu'ajouter encore? 

 

06 Trop longtemps, j'ai vécu parmi ces gens qui haïssent la paix.

07 Je ne veux que la paix, mais quand je parle ils cherchent la guerre."  

C'est absolument certain, ceux qui mentent sont toujours ceux qui un jour seront dans la guerre, donc dans la détresse; pire, ils seront la cause des détresses du monde. Toute l'histoire des hommes vérifie cette affirmation. Si nous voulons la paix, nous devons vivre dans la vérité. Pourquoi les hommes politiques ne veulent-ils pas comprendre cette vérité? Et pourquoi préfèrent-ils leurs mensonges? 

Jésus dira, reprenant le décalogue: "Tu ne porteras pas de faux témoignage contre ton prochain." Lorsque, dans les Béatitudes Jésus dit: "Heureux les cœurs purs, car ils verront Dieu!" on sent bien que Jésus inclut aussi ceux qui ne mentent pas, car ils verront Dieu. Car c'est le mensonge qui est la cause de ce que les hommes ne voient plus Dieu et qu'ils ont été chassés du paradis. Il n'y a pas que le sexe dans la pureté; le mensonge souille les cœurs car il leur retire la vérité. Le mensonge empoisonne la vie des hommes. Une société bâtie sur le mensonge est une société qui se condamne elle-même à mourir. Le mensonge n'est jamais un péché mignon comme trop de gens ont coutume de dire. Car le mensonge est la porte de tous les maux. Cela il faut de nouveau l'enseigner, et cela est urgent.  

Le mensonge empoisonne toutes les vies humaines. C'est pour cela qu'il faut, de toute urgence, apprendre aux enfants qu'ils ne doivent pas mentir. La cause immédiate de la Passion de Jésus est un mensonge. Surtout n'oublions jamais ce que les chefs des juifs ont déclaré à Pilate pour que Jésus soit crucifié: "S'il n'était pas un malfaiteur, nous ne te L'aurions pas livré…" Or, les juifs savaient parfaitement que Jésus n'était pas un malfaiteur, mais au contraire un homme qui faisait beaucoup de bien. Est-ce parce que Jésus avait fait beaucoup de bien qu'Il dut être crucifié?  

Aujourd'hui, les médias, et même nos ministres, nous abreuvent de mensonges et il est très difficile de discerner la vérité. Expliquons d'abord comment agissent ceux qui nous trompent. Tout d'abord, par omission, ou camouflage. Il y a tant d'informations que nous ne recevons que par hasard. On déforme aussi la vérité. On déforme même les mensonges car un mensonge trop gros se dévoilerait vite. Il y a aussi la perfidie, arme redoutable de nos gouvernements qui lancent des lois ou des décrets cachés niant l'existence de Dieu ou déformant sa volonté. Il y a aussi les accusations fausses, les calomnies ou les sous-entendus pervers capables de détruire des vies humaines. Vraiment, le mensonge n'est pas un péché mignon; au contraire, c'est l'acte le plus redoutable car généralement, comme le fait son maître, Satan, il cache son existence pour ne pas être découvert. 

Dans tout ceci il y a une chose que je n'arrive pas à comprendre, malgré tous mes efforts: comment se fait-il que, depuis cinquante ans, nos évêques et beaucoup de nos prêtres n'enseignent plus la vérité. Ils excusent tout car Dieu est miséricordieux. Oui, Dieu est plein de miséricorde, mais Il est juste aussi. Et la vraie justice exclut le mensonge. Seigneur, éclairez nos prêtres et nos évêques. Nous avons un pape, François, qui dit des vérités sur leur comportement: puisse-t-il être entendu et écouté.  

Dès la fin du Concile Vatican II, on a assisté à des incitations très étranges: pourquoi a-t-on incité les chrétiens à faire le contraire de ce qui était écrit dans les textes du Concile? Seigneur, montrez-nous que l'amour et la miséricorde ne sont jamais bâtis sur le mensonge, mais au contraire sur la vérité de Dieu et sur sa Loi. Seigneur, nous vous en supplions, donnez-nous votre vérité.  

Seigneur, voici une question sur un sujet bien douloureux: comment des gens qui ne vous connaissent pas, qui n'ont jamais entendu parler de vous, peuvent-ils connaître votre vérité? Quand ils meurent, si ce sont des monstres, qu'en faîtes-vous? Car ils ne sont pas responsables des actes qu'ils commis. Les vrais responsables ne sont-ils pas, au contraire ceux qui ont omis de vous faire connaître? Et là, beaucoup de chrétiens se demandent pourquoi tant de missionnaires, sous prétexte de respect, n'évangélisent plus, donc ne vous enseignent plus? Comment vous connaître, mon Seigneur, si personne ne parle de vous? Cette omission n'est-elle pas en vérité un mensonge? Et l'un des pires mensonges que l'on puisse commettre. 

Nos cœurs ont très mal, Jésus, vous le savez. Mais peut-être sommes-nous à Gethsémani, pour vous consoler, pauvres et minuscules petites fleurs que sont les saints,  petites fleurs que vous cueilliez pendant votre Agonie, et qui vous consolaient en vous montrant toutes les âmes que vous aviez sauvées… Tant que vous le voudrez, Jésus, nous resterons avec vous à Gethsémani.  

Paulette LEBLANC
Publié en juin 2014

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