Le
Miracle Eucharistique de Lanciano (750)
Mes
chers amis, vous avez dû constater, tout comme moi, que dans
nos églises de France, de nombreux fidèles, et même des
prêtres, ne croient plus à la présence réelle de
Jésus-Ressuscité dans l'Eucharistie. Il suffit, pour s'en
rendre compte, de voir comment les gens se comportent face
aux saintes espèces: plus de génuflexion ni d'inclination,
bavardages indécents lorsque certaines personnes se
déplacent pour aller communier, les enfants qui se
bousculent ou jouent en allant communier… De plus nous avons
tous remarqué que la plupart des touristes qui visitent nos
églises, passent devant les tabernacles tout en poursuivant
leurs réflexions, sans même s'arrêter, même s'il y a des
gens qui prient. Les incivilités face à Jésus-Eucharistie
sont consternantes, et même douloureuses pour les croyants.
Compte tenu de cette situation, j'ai pensé que vous aimeriez
découvrir au moins quelques-uns des très nombreux miracles
eucharistiques qui, au cours des siècles, se sont produits
dans nos églises. Afin de nous mettre dans le bain je
commencerai, non pas par le premier miracle eucharistique
connu, mais par le Miracle de Lanciano.
Miracle Eucharistique de Lanciano
Le
plus connu des miracles Eucharistiques est incontestablement
celui de Lanciano, qui eut lieu probablement au VIIIe
siècle. Lanciano est une ville, d'Italie située à quelques
kilomètres de la mer Adriatique dans la région des Abruzzes.
Notons au passage, que le nom Lanciano, ou Lanzanum date du
début du XIIIe
siècle: en effet, une lance figurait dans les armoiries de
la ville, d'abord pour rappeler la croisade qui libéra le
tombeau du Christ, mais également comme une allusion à
Longin, le centurion qui perça de sa lance le côté du Christ
après sa mort. Et, d'après la tradition, Longin aurait été
un romain originaire de Lanciano.
Revenons
au miracle de Lanciano qui eut lieu vers l'an 700 ou 750.
Compte tenu des circonstances historiques, – nous sommes
pendant la période des persécutions iconoclastes –, de
nombreux moines grecs de l'Église orientale durent se
réfugier en Italie. Parmi eux, il y avait les moines
basiliens, disciples de Saint Basile qui avait vécu de 329 à
379, et qui fut évêque de Césarée en Turquie. Compte tenu
des persécutions iconoclastes, beaucoup des moines basiliens
trouvèrent asile à Lanciano.
Un de
ces moines basiliens, dont nous ignorons tout, même le nom,
mais présenté dans certains documents comme "pas très
ferme dans la foi, lettré des sciences du monde mais
ignorant en celles de Dieu," traversait depuis déjà un
certain temps une période de ténèbres très douloureuse. Il
ne croyait plus à la présence réelle de Jésus dans
l'Eucharistie et la célébration quotidienne de la sainte
messe était devenue pour lui une routine assez ennuyeuse.
C'était un homme tourmenté par le doute et désorienté par
les différents courants d'opinion qui se combattaient alors
dans l'Église. Il craignait même pour l'authenticité de sa
vocation. Cependant il continuait à prier beaucoup pour que
le Seigneur lui ôte ses doutes et ne l'abandonne pas.
Mais
pourquoi parler de ce moine, et que se passa-t-il, pour lui,
à Lanciano? Un matin, pendant la célébration de la Messe, ce
moine-prêtre fut soudain soumis à une grande attaque de
doutes, pire que toutes les précédentes. Il prononça
pourtant les paroles de la consécration devant les habitants
d’un village voisin, qui, soudain, virent ses mains trembler
violemment. Le prêtre resta silencieux pendant un long
moment car ce qu'il voyait sur l'autel le déconcertait
tellement qu'il ne pouvait plus bouger. Les paroissiens,
surpris par cette attitude inhabituelle, ne comprenant pas
ce qui lui arrivait, s'approchèrent. Enfin, le prêtre put se
s'adresser à eux, et leur dire: "Ô témoins heureux à qui
le Dieu Béni, pour contredire mon incrédulité, a voulu se
révéler Lui-Même dans ce béni Sacrement et Se rendre visible
à nos yeux. Venez voir notre Dieu si près de nous. Voici la
Chair et le Sang de Jésus-Christ, notre Bien-Aimé." En
effet, l’Hostie s’était transformée en Chair vivante, et le
Vin en Sang.
Les
fidèles virent tous le miracle qui s'était produit sur
l'autel, et furent, eux aussi, très bouleversés.
Immédiatement, ils commencèrent à pleurer, à demander
pardon, et à supplier la miséricorde de Dieu. Certains se
frappaient la poitrine, en confessant leurs péchés; d’autres
s’agenouillèrent en respect et en remerciement pour le
cadeau que Dieu venait de leur donner. Quand ils furent
remis de leurs émotions, ils partirent tous témoigner de ce
miracle exceptionnel, tout en se déclarant indignes d'une
telle mission. Et tout le village fut mis au courant. La
rumeur du miracle atteignit tous les villages voisins et
toutes les villes et même le Saint-Siège, le jour même. Les
reliques furent soigneusement conservées par les basiliens,
puis, dans l'église Saint-François de Lanciano construite au
XIIIe
siècle. Le morceau de chair en forme d'hostie fut placé dans
un ostensoir, et les cinq petits caillots de sang coagulé
dans un calice de cristal.
Un autre
fait inexpliqué se produisit le 17 février 1574 devant
l’archevêque Rodriguez et une nombreuse assemblée. Les
caillots de sang sont de grosseurs différentes, mais, si on
les pèse séparément, le poids de chaque caillot est toujours
identique à la somme des cinq caillots réunis. Ainsi, le
poids était toujours le même, soit 15,85 grammes, que l'on
pesât un, deux, trois quatre ou cinq caillots séparément ou
ensemble. Le Seigneur voulait-il prouver par là ce que
l’Église enseigne sur l'Eucharistie: le Christ est
totalement présent dans chacune des plus petites parcelles
de l’hostie consacrée, ainsi que dans la plus petite goutte
du vin consacré? Cette Chair et ce Sang miraculeux ont été
conservés très soigneusement, et on peut toujours les
vénérer dans l'église San Francesco des Frères Mineurs
Conventuels.
Ce
que l'on appelle le "don" de Lanciano s'adressait
incontestablement au moine ayant eu des doutes, ainsi qu'au
peuple du petit village de Lanciano, mais pas seulement. En
effet, compte tenu de la conservation extraordinaire du
morceau de chair et du sang, liés au miracle du 8ème
siècle, il est certain que ce miracle était également
destiné aux hommes de
toutes les
nations du monde et de toutes les générations à venir. Car
ce qui est le plus remarquable, c'est la continuité de ce
miracle qui demeura visible pour tous pendant une période de
plus de 1300 ans et qui le demeure toujours. Quoique aucun
produit de conservation ait été utilisé, la chair et le sang
sont, depuis 13 siècles, toujours très frais, intacts, comme
s'ils venaient d'être pris sur un être vivant.
Cependant, désireux
de vérifier une nouvelle fois l’authenticité du miracle, les
Frères Mineurs Conventuels
demandèrent, à un groupe d’experts et avec l’autorisation de
Rome, d’examiner la Chair et le Sang coagulé. De novembre
1970 à mars 1971, des tests en laboratoire furent pratiqués
par le professeur Linoli,
professeur
d’Anatomie, d’Histologie Pathologique, de Chimie et de
Microscopie Clinique et médecin en chef de l'ensemble des
hôpitaux d'Arezzo, et par le professeur Ruggero Bertelli,
professeur émérite du département d'anatomie de l'Université
de Sienne. En 1973, une commission médicale de l’UNESCO
confirma leurs résultats grâce à 500 tests qui durèrent 15
mois. En 1981, encouragé par l'Église catholique, le
Professeur Odoardo Linoli effectua de nouveau diverses
analyses, dont les résultats furent confirmés par le
Professeur
Ruggero Bertolli. Ii s'agit bien de chair et de sang
humains, sans aucune trace de substance de conservation ou
de momification: leur conservation durant treize siècles
dans un milieu non
stérile est donc
exceptionnelle. Le sang est du groupe sanguin AB; la chair
appartient au myocarde.
Les analyses de la fin du XXe
siècle permirent les conclusions suivantes: le sang du
miracle eucharistique est du vrai sang, et la chair, de la
vraie chair, constituée de tissus du muscle cardiaque, le
myocarde. Ce morceau du muscle cardiaque révèle qu'il aurait
fallu une habilité exceptionnelle au chirurgien qui l'aurait
obtenu par dissection dans le myocarde, dissection qui,
incontestablement n'eut jamais lieu. Remarque: le type
sanguin du sang de Lanciano est identique à celui trouvé par
le Professeur Baima Bollone sur le Saint Suaire de Turin.
Plusieurs protéines furent mises en évidence dans les mêmes
proportions normales que celles qui sont trouvées dans du
sang courant. Le diagramme de ce sang correspond à celui
d'un sang humain qui aurait été prélevé sur un corps humain
dans la même journée. Le sang est vraiment réel. Enfin,
aucune trace de matières ou d'agents de conservation ne fut
détectée dans la chair ou le sang conservés à Lanciano
depuis treize siècles. .
Notons enfin que, lors du miracle, la chair apparut autour
de l'hostie. Au cours des siècles, l'hostie disparut, ne
laissant que la chair, identifiée par des scientifiques
comme du tissu provenant du muscle cardiaque. Le miracle est
incontestable. D'après
L'Osservatore Romano.
Paulette
Leblanc |