Joseph Manyanet y Vives, dernier né d'une famille de
neuf enfants, naquit le 7 janvier 1833 à Tremp dans la
province de Lérida, en Catalogne, en Espagne. Il perdit
son père alors qu'il n'avait que 20 mois. Quand il eut
atteint l'âge de 5 ans, sa mère le voua à la Vierge de
Valldeflors,
protectrice de la ville de Tremp, et à Saint
Joseph,
son patron de baptême. À sept ans, il fit sa première
communion. José, ayant la vocation sacer-dotale, fit,
tout en travaillant en raison de la pauvreté de sa
famille, ses études secondaires chez les Frères de la
Congrégation de Saint-Joseph de Calasanz, de Bar-bastro
de 1845 à 1850, puis aux séminaires diocésains de Lleida
et de la Seu d'Urgell. Il donnait des leçons
particulières dans plusieurs familles pour payer ses
études.
Joseph était encore séminariste quand son évêque, Mgr
Joseph Caixal, le prit auprès de lui comme secrétaire
particulier. Après son ordination sacerdotale, Joseph
fut nommé par Mgr Caixal, évêque d'Urgell,
biblio-thécaire du séminaire, Administrateur des biens
de la Curie épiscopale, Vice-secrétaire de la Curie et
Secré-taire des Visites épiscopales. En effet, Mgr
Caixal ap-préciait beaucoup les qualités de Joseph et sa
déli-catesse, et c'est à lui qu'il pouvait se confier
avec le plus de sécurité. Pour l'abbé Joseph Manyanet,
ce furent douze années d'intense travail au service du
diocèse.
Pourtant l'abbé Joseph Manyanet, qui avait une dévo-tion
spéciale pour la sainte Famille de Nazareth, se sen-tait
appelé à se consacrer encore davantage à Dieu. Comme le
climat politique et social de l'époque était très
troublé: des idéologies néfastes cherchaient à péné-trer
la société par l'érosion de la famille, en
1864, avec l'accord de son évêque, il fonda
la congrégation des Fils de la Sainte Famille de Jésus,
Marie et Joseph. Très attentif à la dévotion envers la
Sainte Famille, il souhaitait fortement que
tous les fidèles chrétiens imitent la Sainte Famille de
Nazareth et qu'ils travaillent ainsi à la formation
chrétienne des familles et à l'enseignement des enfants
et des jeunes. Le 2 février 1870, Joseph et ses premiers
compagnons firent leur profession religieuse.
En
1874 Joseph fonda un Institut féminin, les Filles
missionnaires de la Sainte Famille de Nazareth.
L'abbé Joseph Manyanet, qui avait parfaitement compris
qu’il fallait agir sur le terrain familial, renonçant à
poursuivre une carrière promise aux charges et aux
honneurs, se lança dans l'apostolat familial,
s'inspirant de l'exemple de Jésus, de Marie et de Joseph
dans le silence de Nazareth. Pendant près de quarante
ans, il se dévouera à l'extension de ces instituts, à la
formation de leurs membres et à la création d'écoles, de
collèges et d'ateliers professionnels dans plusieurs
villes d'Espagne, en ne s'épargnant aucune peine.
Joseph de Manyanet écrivait aussi beaucoup pour
expliquer son action éducative basée sur la confiance
donnée aux jeunes. Respectueux de la liberté et des
vocations diversifiées de chacun, il cherchait à leur
donner une formation équilibrée, à la fois chrétienne et
humaine. Il créa même une revue: "La Sainte Famille".
Mais ce n'est pas tout: en 1883, il confia à
l'architecte Antoni Gaudi, la construction, à Barcelone,
du sanctuaire de la Sainte Famille, pour mettre en
lumière les vertus et les exemples de la Famille de
Nazareth.
Épuisé par plusieurs maladies très douloureuses qui le
firent souffrir tout au long de sa vie, le Père Manyanet
mourut à Barcelone le 17 décembre 1901, avec la même
simplicité que celle qui avait marqué toute son
existence; ses dernières paroles furent celles qu'il
n'avait cessé de dire durant toute sa vie: "Jésus,
Marie, Joseph, que mon âme expire en paix avec vous".
Jean-Paul II le béatifia le 25 novembre 1984 et le
canonisa le 16 mai 2004, le nommant
"le véritable apôtre de la
famille".
Nous
avons dit plus haut que Joseph Manyanet qui proclamait
la Parole de Dieu, avait fondé une revue, La Sagrada
Familia (La Sainte Famille). Il écrivit aussi
plusieurs ouvrages afin de présenter au monde l'exemple
de la Sainte Famille de Nazareth, et de participer à la
formation des religieux et des religieuses, des familles
et des enfants. Nous pouvons citer: La Escuela de
Nazaret y Casa de la Sagrada Familia (L'École de
Nazareth et la Maison de la Sainte Famille); cet
ouvrage, publié à Barcelone en 1895, est véritablement
son autobiographie spirituelle, dans laquelle il révèle,
par des dialogues entre son âme, nommée Désirée,
et Jésus, Marie et Joseph, le processus de perfection
chrétienne et religieuse inspirée de la spiritualité de
la sainte Famille.
Il
faut citer encore: Preciosa joya de familia
(Précieux bijou de famille) publié à Barcelone en 1899,
qui est un guide pour les époux et les familles, El
Espíritu de la Sagrada Familia (L'Esprit de la
Sainte Famille) livre de méditations pour la formation
des religieux.
Paulette Leblanc |