François Possenti naquit le 1er
mars 1838, à Assise, dans la province de l'Ombrie, en
Italie, dans une famille qui comptait 13 enfants.
L'Ombrie faisait encore partie des États pontificaux.
Dès son enfance, grâce aux soins
attentifs
de sa maman, qui mourut alors qu'il n'avait que quatre
ans, François manifesta une vive dévotion à la sainte
Vierge Marie. Le père, de François, Sante Possenti,
était gouverneur des États pontificaux. Lorsque Sante
fut nommé assesseur à Spolète, -assesseur, c'est-à-dire
juge devant assister le président du tribunal et
délibérer avec lui-, le jeune Francesco de treize ans
entra pour faire ses études chez les Frères des Écoles
Chrétiennes de Spolète; puis il alla au collège des
Jésuites.
Grâce à l'influence de ses maîtres, les religieux des
Écoles chrétiennes puis les Jésuites, la dévotion de
François pour Marie s'intensifia encore. En 1856,
François âgé de 18 ans, alors qu'il participait à une
procession en l'honneur de la Vierge Marie, regarda la
statue de la Vierge Marie et se sentit soudain
profondément ému. La Sainte Vierge, qui le regardait
avec tendresse, lui dit: "François, le monde n'est
plus pour toi; il te faut entrer en religion."
François comprit tout de suite, et il entra au noviciat
de la Congrégation des Passionistes, Congrégation fondée
par Saint Paul de la
Croix en 1741. François devint frère Gabriel de l'Addolorata,
en français “Notre-Dame-des-Sept-Douleurs”. Il eut pour
compagnon de noviciat le futur Bienheureux Bernard
Silvestrelli, béatifié le 16 octobre 1988.
Quoique de constitution fragile, Frère Gabriel de l'Addolorata
était particulièrement attentif à suivre la règle,
pourtant sévère, des passionistes. Il montrait aussi,
conformément à la règle des Passionistes, un amour
joyeux envers Jésus crucifié.
En
1858, Frère Gabriel de l'Addolorata fut envoyé faire ses
études de philosophie à Pieve Torina, dans la province
de Macerata, en Italie centrale, auprès du Vénérable
Norbert Casinelli. En 1859, il fit ses études de
théologie à Isola del Gran Sasso, et reçut les ordres
mineurs en 1861 dans la cathédrale de Penne, à Pescara.
Mais, rongé par la tuberculose, frère Gabriel de l'Addolorata
mourut à Isola del Gran Sasso, le 27 février 1862, âgé
seulement de 24 ans. Son agonie fut une douce extase.
Quelques instants avant de mourir, il demanda l'image de
Notre-Dame des Sept-Douleurs, et la couvrit d'abord de
baisers, puis la plaça sur son cœur. Un doux sourire
épanouit son visage, et il rendit son âme à Dieu.
Gabriel de l'Addolorata fut béatifié le 30 mai 1908 par
le pape saint Pie X et canonisé par le pape Benoît XV le
13 mai 1920. Il est le patron des Abruzzes, des
séminaristes et des novices, co-patron de l'Action
catholique et de la jeunesse. Son sanctuaire situé à
Isola del Gran Sasso est visité chaque année par de très
nombreux pèlerins.
Parlons maintenant des relations qui existèrent entre la
Vierge Marie et François Possenti. Nous connaissons la
tendresse qu'il avait pour la Sainte Vierge depuis son
enfance. Mais ce feu d'amour s'accrut encore quand il
fut religieux. On a écrit que "Dès son noviciat, il
s'appliqua constamment à une union intime avec sa Mère
du Ciel dans ses pensées, ses affections, ses paroles,
ses actions. Il en était venu à ne plus perdre le
souvenir de Marie, souvenir qui ne le quittait pas même
pendant le sommeil, car ses rêves les plus fréquents
avaient la Mère de Dieu pour objet. La Sainte Vierge
était le sujet le plus ordinaire de ses conversations.
En esprit de pénitence et comme moyen d'écarter de lui
tout ce qui aurait pu le détourner du souvenir constant
de la Divine Vierge, Frère Gabriel pratiquait
strictement la modestie des yeux. Après cinq ans de
cette pratique, il en était arrivé à ne plus avoir de
distractions pendant ses prières. Le jeune Saint s'était
imposé un grand nombre de pratiques pieuses en l'honneur
de Marie. L'une de ses plus chères dévotions était sa
coutume d'offrir chaque jour à la bonne Mère un bouquet
de petites mortifications, qu'il multipliait de façon
étonnante. Il était également plein d'ardeur pour faire
partager à tous sa dévotion envers Marie. Il voulait
s'engager par vœu particulier à étendre le règne de
Marie. À la grande joie de son cœur, ses Supérieurs lui
permirent de faire ce vœu apostolique."
Remarque: Pour finir, je dois ajouter qu'il y eut
une relation spirituelle très forte entre Frère Gabriel
décédé en 1862, et sainte
Gemma Galgani qui
vécut de 1878 à 1903. Leurs relations furent donc
uniquement spirituelles, et Frère Gabriel devint le
protecteur de Gemma qui avait pour lui une profonde
admiration.
Paulette Leblanc |