Treizième enfant d'une
famille d'agriculteurs aisés, Françoise-Xavière Cabrini
naquit le 15 juillet 1850, à Sant'Angelo Lodigiano, près
de Lodi, en Italie. Cette région lombarde, redevenue
italienne, se trouvait à
l'époque
en Autriche. La petite Françoise devint institutrice en
1872. Elle aurait voulu être missionnaire en Chine et
fit plusieurs tentatives pour devenir religieuse
missionnaire, mais sa santé trop fragile fit que toutes
ses tentatives échouèrent. Heureusement, quand elle eut
24 ans, le curé de Codogno, petite commune italienne de
la province de Lodi, le curé de Codogno qui connaissait
bien Françoise et sa force d'âme, la fit venir dans sa
paroisse, dans la Maison de la Providence, pour remettre
de l'ordre dans ce couvent où quelques orphelines
étaient accueillies pour leur donner la formation dont
elles auraient besoin.
Un jour, l'évêque de Lodi dit
à Françoise:
– Je sais que vous voulez
être missionnaire. Je ne connais pas d'institution qui
réponde à votre désir. Fondez-en une !
Françoise réfléchit un
instant, puis accepta et répondit :
– Je chercherai une maison.
C'est ainsi que Françoise-Xaxier,
posa, à Codogno, les bases de l'“Institut des Sœurs
Missionnaires du Sacré-Cœur”. En 1880, avec six
amies, elle fonda la Congrégation des Sœurs
missionnaires du Sacré-Cœur et devint Sœur
Françoise-Xavier, puis Mère Cabrini ou Mère
Françoise-Xavier. En sept ans, Mère Françoise-Xavier
réussit à établir sa Congrégation à Rome et à la faire
approuver par le pape Léon XIII. Dès lors, cette
Congrégation s'étendit rapidement. Mère Françoise Xavier
pensait pouvoir enfin partir en Chine… mais le pape Léon
XIII ne l'y autorisa pas…
Léon XIII n'autorisa pas Mère
Françoise-Xavier et ses missionnaires à partir en Chine,
mais, au contraire, il leur demanda de s'installer aux
États-Unis afin d'aider les immigrants italiens
récemment installés et très abandonnés spirituellement.
En effet, les émigrés italiens aux Etats-Unis se
trouvaient sans racine, sans foyer et surtout, sans
aucun support religieux et spirituel. Mère
Françoise-Xavier arriva en Amérique le 31 mars 1889, et
sa communauté prit un développement extraordinaire. Des
hôpitaux, des écoles, des orphelinats furent ouverts à
New-York, à Brooklyn, à Scranton, à New Jersey, à
Philadelphia, à New Orleans, à Chicago, à Denver, à
Seattle et en Californie.
Cette fervente congrégation
missionnaire de l'Évangile se dépensa aussi en Amérique
centrale et en Amérique du Sud où une école supérieure
féminine fut fondée à Buenos-Aires. Nous devons
remarquer ici, qu'au retour de chacun de ses voyages en
Europe, Mère Cabrini ramenait de très nombreuses sœurs
pour ses hôpitaux, ses écoles et ses orphelinats.
"Travaillons, travaillons, disait-elle toujours à
ses Filles, car nous avons une éternité pour nous
reposer. Travaillons simplement et bien, et le Seigneur
est Celui qui fera tout."
Mais quelle était la
spiritualité de cette congrégation pour réussir aussi
bien? Réponse: la prière, et toujours la prière.
L'oraison occupait les religieuses au moins quatre
heures par jour. Leur inébranlable confiance dans le
Cœur de Jésus fut largement récompensée.
Soixante-dix-sept maisons furent ouvertes par la
fondatrice, en huit pays. Mère Françoise Xavier
n'hésitait pas à répondre à ceux qui s'émerveillaient de
son œuvre: "Est-ce nous qui faisons cela ou bien
est-ce Notre-Seigneur?" Mère Cabrini créa, en
France, en 1914, à Noisy-le-Grand, un orphelinat destiné
à accueillir les filles des émigrés Italiens. Cet
orphelinat devint un lycée professionnel qui existe
toujours.
Mère
Françoise Xavier Cabrini fut naturalisée américaine en
1909. Épuisée, mais heureuse, elle décéda saintement le
22 décembre 1917, à Chicago. Elle fut béatifiée le 13
novembre 1938, par le pape Pie XI, et canonisée le 7
juillet 1946 par le pape Pie XII. Elle est la première
sainte des États-Unis. Elle est également la patronne de
tous les immigrants.
Paulette
Leblanc |