APPRENONS À PRIER
ET À DEVENIR DE VRAIS MISSIONNAIRES

 

 

Parfois, lorsque nous prenons un peu de temps pour Dieu, nous nous surprenons à prier d'une manière étrange. Nous prions d'abord comme d'habitude, nous nous adressons à Dieu et nous Lui adressons nos demandes. Mais soudain nous avons l'impression d'avoir changé de registre et de prier pour Dieu... pour qu'on Le connaisse, qu'on L'aime, qu'on observe ses commandements. Et nous nous surprenons à dire: "Je veux consoler Jésus!..." N'est-ce pas complètement insensé, surtout lorsque nous savons que Dieu n'a besoin de rien, sauf de notre amour? Et pourtant, c'est bien Jésus qui a demandé à tant de saints, qu'on Le console. En effet, sa souffrance à Gethsémani et sur la Croix ne doit pas être inutile. Et par ailleurs, il semble qu'elle soit toujours présente et sans effet, d'où les appels de Jésus et la réponse d'âmes saintes et particulièrement généreuses qui veulent "consoler" Jésus. Les agonies de Jésus, à Gethsémani et sur la Croix sont toujours actuelles. D'où les plaintes de Jésus…

Pourtant, aujourd'hui, Jésus est ressuscité et Il ne souffre plus. Cela est vrai, mais notre monde déchristianisé est son agonie qui se poursuit; et nous sommes tous dans cette agonie, et nous sommes tous la cause de la douleur du Christ crucifié. Le chrétien peut alors se dire: "Oui, je veux consoler Jésus, mais mon impuissance est totale; alors? Ma souffrance, c'est peut-être celle de Jésus qu'Il me partage pour me faire comprendre combien Il a souffert… Mais je ne sais pas quoi faire pour Le soulager. Je fais ce que je peux, mais c'est si peu! Et tant de cœurs restent fermés à son amour…"

Oui, Jésus a pleuré, et Il pleure toujours… Pourtant, Il pourrait faire quelque chose puisqu'Il est Dieu, "assis à la droite du Père". Pourquoi ce silence, cette apparente inertie, et sa souffrance qui ne s'apaise pas? Nous ne comprenons pas, nous avons mal, et avec les saints nous pleurons et nous prions: "Mon Dieu, Père adoré, consolez votre Fils crucifié. Revenez vers Lui, faites quelque chose." Apparemment nous disons n'importe quoi tant nous sommes atterrés, écrasés, brisés… Le pauvre chrétien de bonne foi ne sait plus rien et il prie pour Dieu, pour qu'on Le connaisse et qu'on L'aime… Seigneur! Que se passe-t-il? Avons-nous perdu la tête?

Tout va à l'envers dans notre monde. Les âmes semblent se perdre avec allégresse car elles ne connaissent plus Dieu et elles ne savent pas distinguer le bien du mal. Oui, Dieu est miséricordieux, mais Jésus, le Fils de Dieu, agonise… Où est la vérité? Nous ne savons plus. Pourtant la science avance et révèle Dieu, mais on ne veut pas Le voir. La science moderne devrait nous faire peur. Car certains savants ont découvert récemment que tout est ondes dans l'univers, et tout est transformé en ondes autour de nous; et nous recevons ces ondes. Et chacun de nous étant ondes lui-même, baigne dans ces ondes, donc en Dieu. Car il est impossible de ne pas revenir à Dieu, à travers nos univers matériels et spirituels. Oui, nous revenons forcément à Dieu, mais à Dieu aimant et agissant. Or Dieu semble se taire, du moins en apparence.

Certes il y a quelques rayons d'espérance, mais seulement là où notre Église officielle refusait d'aller depuis près de cinquante ans: les fraternités traditionalistes ou charismatiques particulièrement. Or c'est là que naissent le plus de vocations. Seigneur, nous vous appelons: "Où est votre Vérité? Seigneur notre Dieu, ayez pitié de nous et faites que les hommes Vous aiment, qu'ils Vous connaissent. Envoyez des apôtres, des missionnaires qui Vous proclameraient. Chassez Satan, mais faites vite! Souvenez-Vous, Jésus, de votre dernière Parole adressée à vos apôtres, juste avant votre Ascension: "Maintenant allez! Enseignez toutes les nations! Baptisez-les au Nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit."..." Seigneur, envoyez-nous des semeurs d'Évangile, envoyez des ouvriers à votre moisson!

Voici que notre prière s'apaise, notre cri se fait plus confiant, plus aimant aussi. Oui, nous voulons aimer Dieu, faire sa volonté, mais nous ne savons pas très bien faire. Nous voulons répondre à ses désirs que nous croyons connaître, mais si mal. Et pourtant… Revoyons nos vies. Tout ce qui nous est arrivé tout au long de nos chemins parfois obscurs, étaient-ils aussi étranges que nous le pensions? Tout ce qui nous est arrivé dans la vie, n'était-il pas voulu par Dieu? Car il n'y a pas de hasard dans les événements ou les circonstances; même les choses les plus déconcertantes que nous avons vécues ou que nous vivons aujourd'hui avaient été prévues par Dieu. Mais comme Dieu nous laisse toujours notre liberté, il nous reste toujours le choix définitif à faire, l'amour à accepter "dans la relation amoureuse que Dieu nous propose, relation amoureuse qui doit grandir à un point tel que nous puissions la ressentir, même dans les situations de vive agitation extérieure." (d'après Léandre Lachance)

Jésus, nous réfléchissons, nous méditons vos paroles et nous nous efforçons de les comprendre. Alors, comment se fait-il que ayons toujours tellement de mal à les accepter et à les mettre en œuvre? Seigneur, faîtes jaillir en nous la prière que vous attendez: Oui, Seigneur, nous voulons Vous laisser nous aimer et laisser croître cette relation amoureuse dont nous commençons à vivre. Oui, Seigneur, nous voulons Vous redonner ce que nous avons tellement tendance à reprendre en main. Mais aidez-nous, Seigneur! Oui, nous le voulons, mais nous ne savons pas faire!!! Nous avons tellement besoin d'être aidés, conseillés, soutenus! Qui peut remplir ce rôle? Mais naturellement tous les éducateurs et les prêtres.

Instantanément un nouvel obstacle surgit: pourquoi nos évêques, nos prêtres et la plupart des discours de nos responsables religieux ne parlent-ils plus de Dieu? On parle de social, de charité, c'est très bien, mais Dieu est toujours oublié: pourquoi? Ainsi, récemment, eut lieu une émission sur Charles de Foucault. Cette émission était intéressante, mais pas une seule fois le nom de Dieu ou de Jésus ne fut prononcé… Une  Petite Sœur de Charles de Foucault parla de sa vie, de sa présence au milieu des pauvres et des non chrétiens, mais de Jésus, jamais. D'après elle, son seul témoignage, c'était sa gentillesse, son bonheur, mais de Dieu, de Jésus, elle ne parla pas. Et encore moins de sa vie spirituelle et amoureuse avec Dieu. Cela, c'est encore une preuve que l'on a complètement oublié les dernières paroles de Jésus, que nous venons de rappeler: "Maintenant, allez! Enseignez toutes les nations, baptisez-les au Nom du père et du Fils et du Saint-Esprit." Cela, les apôtres l'ont fait, après la pentecôte, lorsqu'ils sont allés dans le monde entier pour prêcher l'Évangile; les missionnaires ont fait la même chose pendant des siècles, jusqu'au XXe siècle.

Maintenant, on se tait… Pourquoi? Jésus que se passe-t-il? Nous avons l'impression de réapprendre à prier. Oui, notre prière est très étrange car elle concerne autant Dieu que tous les hommes. Seigneur! Apprenez-nous à Vous faire connaître et à vous faire aimer. Faites de chacun d'entre nous les missionnaires dont Vous voulez avoir besoin. Mais de vrais missionnaires.

Paulette Leblanc

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