AntOnio de Sant'Ana
Galvão de França
Prêtre franciscain, Fondateur, Saint
1739-1822

23

DÉCEMBRE

Antonio de Sant'Anna Galvão naquit en 1739, dans la paroisse de Saint-Antoine de Guaratingueta, proche d'Aparecida, au Brésil, dans la province de Sao Paulo. Le Brésil était encore une colonie portugaise. Son Père, Antonio Galvão de Franca était un Portugais actif dans le monde du commerce et chef de son village. Sa mère, Isabel Leite de Barros, était une fille d'agriculteurs de la famille Bandeirante Fernao Dias Pais. Antonio de Sant'Ana Galvão était le quatrième des dix ou onze enfants qui virent le jour dans cette famille aisée et profondément religieuse.

Antonio Galvão de Franca, le père de notre ami, appartenait au Tiers-Ordre de Saint François. Isabel, son épouse, mourut en 1755 à l'âge de trente huit ans. Tous les deux étaient connus pour leur générosité. Quand il eut treize ans, Antonio Galvão fut envoyé rejoindre son frère Joseph au séminaire jésuite, le collège de Belem, situé à Cachoeira de Bahia afin d'étudier les sciences humaines de 1752 à 1756. Là, Antonio Galvão développa ses connaissances dans les études sociales et la pratique chrétienne. Il désira bientôt devenir un prêtre jésuite, mais la persécution anti-jésuite l'orienta vers les Franciscains, les Frères Mineurs de l'Ordre d'Alcantara de Rio de Janeiro. En effet, son pays était alors en pleine transformation, passant de l'époque coloniale à l'indépendance. Et le gouvernement du Marquis de Pombal, adepte de la philosophie athée des Lumières, s'employait à chasser tous les jésuites et les missionnaires du Brésil.

En conséquence, le 15 Avril 1760, Antonio Galvão qui avait 21 ans, renonçait définitivement à son avenir prometteur, compte tenu de l'influence de sa famille dans la société, et entrait au couvent de Saint-Bonaventure de Macacu, à Rio de Janeiro. Devenu Frei Galvão, Antonio Galvão prit le nom d'Antonio de Sant'Ana en hommage à sa famille si dévouée à sainte Anne. Il fit sa profession solennelle le 16 avril 1761 et, ordonné prêtre en 1762, il fut nommé à Sao Paulo où, en plus de ses études de philosophie et de théologie qu'il poursuivait, il se consacra, conformément à sa vocation, aux pauvres, aux malades et aux esclaves de son époque, en plus de ses tâches pastorales. Il devint le confesseur et le conseiller spirituel des religieuses et des fraternités du Tiers-Ordre séculier franciscain. Notons que le jour de sa profession solennelle, il avait fait également le vœu de défendre une doctrine encore controversée à son époque: l'Immaculée Conception.

Sa personnalité limpide et courageuse, et la qualité de sa formation ayant été remarquées par ses supérieurs et des personnes cultivées affrontées à des problèmes de toutes sortes, beaucoup de gens, a-t-on dit, "l’écoutaient avec une grande confiance et venaient le trouver de régions lointaines, quand elles avaient besoin de lui." Frei Antonio de Santa Ana fut chargé de nombreuses tâches de responsabilité. Dès 1768, il assuma la tâche délicate de portier, de prédicateur et de confesseur du couvent de Saint François. Son tempérament très fort lui permettait de dénoncer ce qui était contraire à la justice et de défendre les faibles qui subissaient des injustices. En 1769-1770 il fut confesseur des Récollets de sainte Thérèse à São Paulo. Là, il rencontra Sœur Maria Helena de l'Esprit Saint, une religieuse très priante et pénitente, qui, par ailleurs, prétendait avoir des visions au cours desquelles Jésus lui demandait de fonder une nouvelle congrégation. Frei Galvão, son confesseur, étudia longuement ses messages et, après avoir consulté de nombreux prêtres et des théologiens, il reconnut ces visions valides et surnaturelles; dès lors, il collabora à la fondation de la Congrégation Notre-Dame de la Conception de la Divine Providence, créée le 2 Février 1774.

Après la mort soudaine et inattendue de Sœur Hélène le 23 Février 1775, Frei Galvão devint le responsable du jeune Institut, poste qu'il assuma avec humilité et prudence. Mais bientôt le gouvernement ordonna la fermeture du couvent qui put cependant rapidement réouvrir, sous la pression de la population. Le 12 août 1802 le couvent de Notre-Dame de la Conception et son église, étaient consacrés. Et le nombre de religieuses allait toujours croissant. Notons qu'en plus des travaux de fondateur et de la construction d'un immense couvent, Frei Galvão dut former les Récollets dont, en 1781, il avait été nommé maître des novices. Pour, eux, il écrivit un guide de vie intérieure. Puis il fut élu gardien du couvent St Francis Friary à São Paulo en 1798, et réélu en 1801.

En 1811, Frei Galvão fonda le couvent  Santa Clare de Sorocaba. Après 11 mois d'un dur labeur, il retourna à São Paulo dans la fraternité de Saint François. Puis il obtint la permission de son évêque de rejoindre le monastère de la congrégation qu'il avait fondée, Notre-Dame de la Conception, devenue Notre-Dame de l'Immaculée Conception de la Lumière, où il mourut le 23 Décembre 1822. Il avait 84 ans.

Frei Galvão, ou Antonio de sant'Anna Galvão fut béatifié le 25 octobre 1998 par le pape Jean-Paul II qui disait de lui qu'il était "la douceur de Dieu." Il a été canonisé le 11 mai 2007 par le pape Benoît XVI. Premier bienheureux brésilien, il est aussi le premier saint brésilien de ce pays. Sa fête a été fixée au23 décembre.  

Son tombeau est un lieu de pèlerinage important en raison des miracles qui s'y sont produits. En effet, sa réputation de sainteté était déjà très grande lors de son vivant comme le montre la multiplication des papelinhos. Frei Galvão était l’une de ces âmes qui devinrent grandes devant Dieu et devant les hommes, dans l’humilité et l’accomplissement parfait des devoirs chrétiens, sans troubler les gens par des faits trop visiblement extraordinaires; et il a réussi à entrer dans le cœur des gens au point d’y rester jusqu'à aujourd'hui.

Parlons maintenant des papelinhos. Ces papelinhos sont des petits bouts de papier enroulés comme des papillotes sur lesquels sont écrites en latin, des invocations à la Vierge Marie. Leur origine est un miracle appelé miracle des pilules de papier, réalisé par Frei Galvão. Un jour, tandis qu'il se rendait de Rio de Janeiro à Sao Paulo, Frei Galvão croisa un homme qui, souffrant de calculs rénaux, lui demanda de le guérir. Frei Galvão écrivit alors sur un petit bout de papier les mots: "Post partum, Virgo, inviolata permansisti. Dei genitrix, intercede pro nobis," en français "Mère de Dieu, demeurée Vierge après la naissance de ton Enfant, intercède pour nous"." Puis Frei Galvão demanda à l'homme d'avaler la boulette de papier en récitant la prière. Instantanément celui-ci fut guéri. Depuis lors, des milliers de fidèles qui vont prier et demander des grâces sur sa tombe emportent et ingèrent ces pilules confectionnées aujourd’hui par les sœurs du “Mosteiro da Luz”, le Monastère de la Lumière. .

Remarque: en 1929, le couvent de Notre-Dame de la Lumière a été déclaré "site du patrimoine mondial de l'UNESCO".

Voyons maintenant les caractéristiques de la sainteté de Frei Galvão. Frei Galvão était surtout extraordinaire dans sa vie ordinaire de prêtre, comme elle pouvait l’être alors dans les circonstances qu'il vécut. Sa canonisation montre et prouve la valeur d’une vie sacerdotale vécue de façon évangélique et passée de façon apostolique au service de ses frères, des plus pauvres surtout, de ceux qui sont le plus dans le besoin, à la gloire de Dieu. En Frei Galvão, brésilien né au Brésil, le peuple brésilien a trouvé un modèle, une incitation au bien, à la charité, à la prière. Sa canonisation fut un acte historique, car Antonio de Sant’Anna Galvão est le premier saint né au Brésil. "Homme de paix et de charité" comme on disait de lui, il vivait sa foi en se dévouant à son prochain, aux esclaves et aux plus pauvres.

Homme de prière, Frei Galvão avait une profonde dévotion pour la Vierge Marie dont il se disait "le fils et l'esclave perpétuel". Il était également un profond adorateur de Jésus-Eucharistie. Il était doué également de grâces mystiques spéciales dont la télépathie, la lévitation et l'ubiquité.

Voici quelques phrases prononcées par la pape Benoît XVI au cours de la canonisation de Frei Galvão:

– "L’exemple de Frère Galvão est significatif en raison de sa disponibilité au service des personnes, à chaque fois qu’il était interpellé.

– "Il fut un conseiller réputé, le pacificateur des âmes et des familles, le dispensateur de la charité, en particulier envers les pauvres et les malades.

– "Il était très recherché pour les confessions, car rempli de zèle, de sagesse et de prudence.

Paulette Leblanc

 

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