MIRACLES
EUCHARISTIQUES

ALCOY

Miracle Eucharistique d'Alcoy (1568)

Jean Prats, un teinturier français, s'était installé dans le village espagnol d'Alcoy, près du port d'Alicante, sur la côte ouest de la mer Méditerranée. Le 23 janvier 1568, ayant besoin d'argent, Juan Prats pénétra en cachette dans l'église paroissiale et vola plusieurs objets sacrés. Parmi ces objets sacrés, se trouvait un coffret en argent qui contenait un ciboire en argent contenant trois hosties consacrées. Juan Prats avala les trois hosties consacrées et cacha le coffret sous des bûches, dans son étable.

Le lendemain matin, le curé du village, le Père Antonio, découvrit le vol des objets sacrés, et fut particulièrement bouleversé quand il vit que le coffret en argent, contenant des hosties consacrées, avait, lui aussi disparu. Aussitôt il se mit à sonner les cloches afin d'avertir les habitants qu'un événement grave s'était passé. Très vite tous les habitants d’Alcoy arrivèrent devant l'église et, dès qu'ils furent informés, profondément blessés, ils se mirent en prière et organisèrent spontanément une procession pénitentielle, certains habitants marchaient même nu-pieds, jusqu'à la chapelle de la Sainte Vierge. Puis, à la demande des prêtres de la paroisse qui pensaient que les hosties avaient été volées, tout le monde se mit à chercher les hosties profanées.

Tout fut soigneusement fouillé dans le village: les granges, les buissons, et même un tas de fumier. Mais rien… Alors une délégation fut envoyée à Madrid, afin d'informer le roi Philippe II, ainsi que l'architecte des bâtiments qui deviendront le monastère de l'Escorial, du vol des trois hosties. Philippe II, roi très pieux, ordonna un deuil officiel de trois jours à tous les travailleurs de sa résidence d'Alcoy. En dehors des heures de prières et des activités de recherche des hosties, tout travail fut interdit, de jour comme de nuit. Tout le monde accepta car les artisans et les agriculteurs d'Alcoy et des villages et des hameaux environnants, soigneusement fouillés eux aussi, estimaient que le plus urgent était de retrouver les saintes hosties. Mais ces saintes hosties perdues demeuraient introuvables, jusqu'au jour où…

Nous savons que Juan Prats avait avalé les hosties consacrées et caché le calice sous des bûches, dans son étable; et personne ne l'avait vu. Or, près de sa maison et de son atelier, vivait une femme veuve, très pieuse, Maria Mirallès qui possédait une statue de l'Enfant-Jésus. Blessée jusqu'au fond d'elle même par la profanation qui bouleversait le village et tous ses environs, elle se prosterna devant une statue de l'Enfant-Jésus et le supplia de toutes ses forces, afin que les hosties consacrées soient enfin retrouvées. Soudain, tandis qu'elle priait, Maria vit bouger la petite main de l’Enfant Jésus; son doigt qui était levé vers le ciel, s'orienta soudain vers la maison de son voisin, Juan Prats. Un cri s'échappa de sa bouche, et quelques membres de sa famille arrivèrent. Tous furent stupéfaits en voyant que la main droite de la statue, habituellement tendue vers le ciel, s'était inclinée et qu'un doigt était orienté vers l'étable du voisin de Maria.

Les autorités civiles furent immédiatement informées. En même temps, le curé se rendit dans le jardin de Juan Prats et entra dans l'étable. Mû par une force mystérieuse, il se dirigea vers le tas de bûches et trouva le coffret contenant le ciboire qui avait contenu les hosties consacrées. Les hosties, elles aussi, étaient là!... Juan Prats était atterré: il ne comprenait pas comment les hosties qu'il avait avalées depuis déjà plusieurs jours, pouvaient être là, présentes dans le coffret, et intactes. Il se confessa, puis se repentit de toutes ses mauvaises actions. Sa maison, achetée par les autorités locales, fut transformée en chapelle, la chapelle de l'Enfant-Jésus que l'on peut toujours visiter.

Ce Prodige est célébré solennellement tous les ans par les habitants d’Alcoy, le jour de la Fête-Dieu. De plus, du 29 au 31 janvier, l'Enfant-Jésus d'Alcoy, appelé "El Santissimo Niño del Milagro" est joyeusement célébré à Alcoy; cette dévotion a été approuvée par l'Église. Et le Sain-Sacrement est porté, en procession solennelle, à travers les rues d'Alcoy.

Les documents concernant le Prodige et la statue de l’Enfant Jésus sont conservés encore aujourd’hui dans le monastère du Saint-Sépulcre d’Alcoy.

Paulette Leblanc

 

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