PREMIÈRE PARTIE

Méditations sur la Passion de Jésus
pendant sa vie privée

Méditation

Sur tes chemins qui mènent à la Croix

 

Sur tes chemins, Jésus, les chemins de ta vie qui mènent à la Croix, jusqu’à ta Croix, sur tes chemins, Jésus, Tu veux nous emmener, et nous allons Te suivre. Sur les chemins de ta vie qui tous Te menaient à la Croix, qui tous étaient déjà ta Croix, nous allons Te suivre Jésus, nous allons marcher avec Toi.

Suivre Jésus tout au long de sa vie, sur les chemins qui tous l’ont conduit à la Croix, tel sera le thème de cette méditation.

Nous allons méditer le long chemin de Croix qui fut celui de Jésus tout au long de sa vie. Nous allons contempler les chemins de Jésus qui nous ont redonné la vie, la vraie Vie de Dieu et en Dieu. Nous allons vivre avec Jésus les chemins de sa vie qui tous mènent à sa Croix.

Peut-on imaginer ce qu’aurait été le monde sans le péché, de penser à ce qu’aurait été la Croix sans le mystère de Satan, sans le mystère du mal, ce mystère du refus de l’Amour? Peut-on imaginer le Père ouvrant large ses “bras” pour accueillir le Fils? Oui, car on peut pas s’empêcher d’imaginer le Fils ouvrant largement ses bras d’Homme-Dieu pour embrasser le Père et accueillir tous ses mondes créés, pour accueillir et embraser d’Amour son Corps mystique et parfait: l’Église, Épouse pure et sainte.

On ne peut s’empêcher de Te voir, Jésus, Sacré-Cœur de notre Dieu, ouvrir large tes bras, accueillir tes enfants qui construisent ton Corps. Et Toi, Jésus béni, Toi qui ouvres tes bras pour nous montrer ton Cœur et pour nous accueillir, Tu es aussi l’image d’une Croix, mais d’une Croix glorieuse et vivante, une Croix qui rassemble l’univers, qui regarde le Père, et qui Lui dit: “Je T’aime!”

Tu regardes le Père, Jésus, le Père qui Te regarde et qui T’aime, car, en Toi qui rassembles tous les mondes créés, tous les mondes vivants, le Père se reconnaît, le Père contemple sa Pensée créatrice et féconde. Le Père T’aime Jésus, et Lui aussi te dit: “Je T’aime, mon Fils en qui j’ai mis tout mon Amour!” Le Père Te “sourit”. Tu “souris” à ton Père. Vos sourires d’Amour, vos sourires d’éternité, se rencontrent et se mêlent, et de leur embrassement éternel et puissant jaillit l’Esprit d’Amour.

Jésus, même si le péché n’avait pas existé, il y aurait eu le Mystère de la Croix, mais un autre mystère, le Mystère du Cœur de Dieu, le Mystère de l’Amour, le Mystère du Sacré-Cœur. Il y aurait eu aussi, cela c’est absolument certain, le Mystère de l’Amour qui se donne, le Mystère du Cœur Eucharistique. Nous ne pouvons pas savoir comment cela se serait fait, mais Jésus l’aurait fait.

Hélas! il y eut le péché, à cause du mystère de Satan. Je dis mystère de Satan car ce mystère-là, le mystère du mal, du refus de l’Amour, est bien difficile à comprendre. En fait, il nous échappe complètement. Il y eut le mystère de Satan, et ta Passion, Jésus, et ton Chemin de Croix, ton Chemin douloureux prévu depuis toujours, pressenti par les prophètes, car il Te fallait effacer le mystère du mal, le mystère de l’abomination.

L’abomination! C’est le péché, le péché qui nous éloigne de Dieu, qui nous sépare de Dieu. Mais de quel péché s’agit-il? Dans l’Écriture, Dieu donne sa Loi à Moïse. Les préceptes et les interdits sont nombreux car le peuple hébreu, le peuple choisi par Dieu, devait connaître l’unique Dieu et n’adorer que Lui seul. Le peuple que Dieu se préparait devait “adorer et aimer Dieu de tout son cœur, de toute son âme et de tout son esprit, et n’adorer que Lui seul. C’est là le premier commandement.”

Le peuple de Dieu devait donc fuir les idolâtries et refuser tous les cultes qui préconisaient les sacrifices humains. Dieu ne veut pas qu’on offre du sang humain, car Dieu aime tous ses enfants et ne veut pas qu’on les tue, sous quelque prétexte que ce soit: “Tu ne tueras pas!”

Le peuple de Dieu devait aussi, et absolument, se garder de toutes les pratiques impures et contre nature des peuples environnants. Il est dit, entre autres: “Tu ne coucheras pas avec un homme comme on couche avec une femme. C’est une abomination.” (Lv XVIII, 22) “L’homme qui couche avec un homme comme on couche avec une femme: c’est une abomination qu’ils ont tous deux commise; ils devront mourir, leur sang retombera sur eux... L’homme qui donne sa couche à une bête devra mourir, et vous tuerez la bête. Si une femme s’approche d’un animal quelconque pour s’accoupler à lui, tu tueras la femme et l’animal. Ils devront mourir, leur sang retombera sur eux.” (Lv XX, 13-15 et 16)

Dans la Genèse, Sodome et Gomorrhe furent détruites à cause de ces abominations: deux hommes, en fait des anges, arrivèrent à Sodome, un soir, et Lot les accueillit. Mais les gens de Sodome avaient décidé d’abuser d’eux. Les anges dirent à Lot: “Fais sortir toute ta parenté de ce lieu. Nous allons en effet détruire ce lieu, car grand est le cri qui s’est élevé contre eux à la face de Yahvé, et Yahvé nous a envoyés pour les exterminer. (Gn XIX, 13)

Bien plus tard, Jésus dira: “Quand vous verrez l’abomination de la désolation installée là où il ne faut pas -que le lecteur comprenne- alors que ceux qui seront en Judée fuient dans les montagnes, que celui qui sera sur la terrasse ne descende pas et ne rentre pas prendre quelque chose dans sa maison.” (Mc XIII, 14-17)

L’Écriture emploie très rarement le terme d’abomination, et c’est le plus souvent, outre le crime, à propos de l’homosexualité ou des pratiques sexuelles hors nature. Ces actes sont pour Yahvé une abomination punie de mort. Quand des peuples entiers sont ainsi contaminés, Dieu détruit leurs villes.

Il y eut le mystère de Satan, et le mystère du mal, mais “Dieu ne veut pas la mort du pécheur, mais qu’il se convertisse.” C’est pourquoi il y a aussi le mystère de la Miséricorde divine. Il y a le mystère de la Miséricorde de Dieu, celui que Jésus vivra par son Chemin de Croix, son Chemin douloureux prévu depuis toujours, son Chemin rédempteur pressenti par les prophètes. Il y a le Chemin de notre Rédemption, le Chemin de la Croix de Jésus, réalisé et achevé par Lui un jour de notre temps, encore inachevé dans son éternité.

Nous Te contemplons, Jésus sur les chemins de Nazareth, sur les chemins de Galilée, les chemins de Judée et de la Samarie... Ton heure n’est pas encore venue, mais Tu connais les Écritures, Tu sais ce qui se passe dans les cœurs, autour de Toi, et les haines qui s’y forment. Et surtout, Tu vois déjà les siècles à venir. Tu vois l’abomination devenir loi chez certains peuples jadis chrétiens. Ton heure n’est pas encore venue, Jésus, l’Heure de ta grande Passion, mais la passion qui fut la compagne de ta vie connut certainement des paroxysmes quand Tu évoquais, quand Tu voyais notre grande apostasie.

Jésus, aide-nous à Te suivre sur ton Chemin de Croix, ton Chemin de l’Amour, le Chemin qui guérit de la haine, le Chemin qui mène vers le Père. Jésus, aide-nous à contempler ta Croix, la Croix merveilleuse qui nous dévoile l’amour infini de ton Sacré-Cœur.

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