Première Partie

6
Les dernières années d'Ida

Ida Peerdeman, peu avant son départ vers la maison du Père

Dans les années 1970, la Fondation de la Dame de tous les Peuples prit possession, pour un prix presque symbolique, du terrain à la Diepenbrockstraat. On y établit alors le secrétariat de la fondation et l’on y construisit une petite chapelle avec, à gauche de l’autel, le tableau de la Dame de tous les Peuples. C’est là qu’Ida Peerdeman vécut ses dernières années.

Ida a souffert d’une grande solitude, surtout après avoir perdu tous les siens. Les paroles de la Dame lui revenaient sans cesse en mémoire, notamment celles du avril 1954: "Fais de ta vie une offrande!"

Ses amis intimes ont fait savoir plus tard que, dans les dernières années de sa vie, Ida eut à subir de nouvelles attaques du démon. On la vit un jour, par exemple, à l’âge de 85 ans, totalement épuisée et en larmes. Pendant une heure entière, elle avait eu à soutenir la lutte contre de terribles sifflements stridents, des cris et des grincements causés par le démon.

Le biographe d'Ida Peerdeman raconte : "De même, dans la nuit du 4 au 5 avril 1992, le démon se manifesta dans sa chambre. Ida n’entendit que le bruit fracassant de quelqu’un qui marchait lourdement. Elle ne le voyait pas dans l’obscurité. D’une voix percutante et affreuse, il s’adressa à elle: 'Je veillerai à ce que ça n’aille pas plus loin entre ton évêque et toi. La lumière que tu vois, c’est la mienne; ce n’est pas celle de l’autre!' Ida lui répliqua: 'Bien sûr que c’est elle! La Dame, elle, vient toujours dans la lumière tandis que c’est typique de toi, tu ne viens que lorsqu’il fait sombre et tu es toujours dans l’obscurité.' Ida se mit à réciter à voix haute la prière que lui avait enseignée la Dame. Le démon poussa un cri: 'Je veillerai à ce que tu ne puisses plus jamais voir la lumière.' À ces mots, il lui lança un petit caillou dans l’œil qui lui causa de terribles douleurs. Puis il disparut. L’œil se mit à enfler et devint tout rouge. Le lendemain matin, Jannie Zaal, qui s’occupait d’elle dans ses dernières années, et Truus, la sœur d’Ida, lui rincèrent l’œil avec de l’eau de Lourdes. L’œil était infecté mais ne présentait aucune lésion interne. Le médecin prescrivit une pommade. Une dizaine de jours plus tard, Ida avait recouvré la vue.

Le 1er mars 1995, mercredi des Cendres, les cinq téléphones de la maison se mirent subitement à sonner en même temps. Même quand on décrochait, la sonnerie ne s’arrêtait pas. C’était une manœuvre du démon pour faire peur à Ida. Effectivement, elle se sentait vraiment mal, jusqu’à la nausée. Une autre fois, le démon la souleva de son lit en lui disant d’une voix haineuse: 'Tu n’es pas encore au Calvaire!'

Le 15 décembre 1995 au matin, on trouva Ida, gisant au pied du lit, le visage ensanglanté. Elle s’était sentie subitement saisie dans le dos par une main de plomb qui l’avait jetée par terre, la tête la première. Le choc avait été si violent qu’on pouvait voir encore, deux mois plus tard, la trace des hématomes sur son visage. En tout, Ida fit ainsi trois chutes, semblables aux chutes de Notre Seigneur sur le chemin de Croix.

Le soir du 28 mai 1996, Mgr Bomers vint lui rendre visite. Il sonna sans que personne ne vint lui ouvrir. Il savait pourtant qu’Ida était chez elle. Inquiet, il le fit savoir à Jannie. Ida gisait au sol, sans bouger. Elle avait été une nouvelle fois empoignée de force et jetée brutalement au bas de son lit."

 

Le 13 août 1995, Ida célébra ses 90 ans. Beaucoup d'amis vinrent lui présenter leurs vœux et la remercier pour sa fidélité et sa persévérance. Mais sa fin approchait: "Au revoir, au ciel!", lui dit un jour la Dame. En attendant ce jour, Ida restait fidèle à la mission dont la Sainte Vierge l’avait chargée le 15 novembre 1951: "Tu ne dois jamais manquer de venir devant cette image (…) afin de prier pour tous (…) Tu le feras jusqu’à ce que ce soit la fin."

   

pour toute suggestion ou demande d'informations