Né en 1556, mort le 25
août 1648. Canonisé en 1767, fête en 1769.
Joseph Calasance de la
Mère de Dieu naquit d’une noble famille, à Retraita en Aragon. Dès
ses plus jeunes années, il donna des
marques de sa charité envers les enfants et de son zèle pour les
instruire. Tout jeune encore, il les réunissait autour de lui, pour
leur apprendre les prières saintes et les mystères de la foi. Il
cultiva avec soin les lettres profanes et sacrées. Pendant qu’il
étudiait la théologie à Valence, il eut à se défendre des séductions
d’une femme puissante et noble, et, par une insigne victoire,
conserva intacte la virginité qu’il avait vouée à Dieu. S’étant fait
Prêtre en exécution d’un vœu et appelé par plusieurs Évêques de la
Nouvelle-Castille, d’Aragon et de Catalogne à partager leurs
travaux, il surpassa les espérances de tous : grâce à lui les mœurs
s’amendaient, la discipline ecclésiastique était remise en vigueur,
les inimitiés et les factions qui ensanglantaient les cités
s’apaisaient d’une manière étonnante. Mais sur des avertissements
répétés, reçus en vision et par la voix de Dieu, il partit pour
Rome.
A Rome, il mena une vie
très rude, affligeant son corps par des veilles et des jeûnes,
passant les jours et les nuits dans la méditation des choses
célestes et dans la prière. Il avait coutume de visiter presque
chaque nuit les sept basiliques de la Ville, et il conserva cette
habitude pendant plusieurs années. Enrôlé dans plusieurs confréries
pieuses, il secourut avec un zèle admirable les pauvres,
principalement les malades et les prisonniers, les aidant de ses
aumônes et leur rendant tous les devoirs de la miséricorde. Dans une
peste qui ravageait Rome, il se joignit à saint Camille et se livra
si généreusement aux élans de la charité, que non content de
pourvoir par de larges aumônes au soulagement des pauvres malades,
il alla même jusqu’à transporter sur ses épaules, au lieu des
inhumations, les cadavres de ceux qui avaient succombé. Ayant
appris, par une révélation divine, qu’il était destiné à instruire
et à former à la piété les enfants, et surtout les enfants pauvres,
il fonda l’Ordre des Clercs réguliers pauvres des Écoles pies de la
Mère de Dieu : religieux que la règle même de leur institut devait
astreindre à donner un soin spécial à l’instruction des enfants. Le
saint fondateur, vivement encouragé par Clément VIII, Paul V et
d’autres souverains Pontifes, propagea son Ordre avec une rapidité
merveilleuse dans plusieurs provinces et royaumes d’Europe. Dans
cette œuvre, il supporta tant de travaux et traversa tant d’épreuves
sans jamais fléchir, qu’il n’y avait partout qu’une voix pour le
proclamer un prodige de force et une copie de la constance du saint
homme Job.
Malgré les sollicitudes
du gouvernement général de son Ordre, et bien qu’il continuât de
travailler de tout son pouvoir au salut des âmes, jamais cependant
il ne cessa d’instruire les enfants, surtout les plus indigents.
Balayer leurs classes et les reconduire chez eux lui était habituel.
Il persévéra pendant cinquante-deux ans, même étant malade, dans ces
admirables pratiques de patience et d’humilité et mérita ainsi que
Dieu fît éclater ses miracles devant ses disciples. La bienheureuse
Vierge Marie lui apparut avec l’enfant Jésus qui les bénissait
pendant qu’ils priaient. Il refusa les plus hautes dignités. Le don
de prophétie, la pénétration des cœurs, la connaissance de ce qui se
passait au loin, ses miracles, ont rendu son nom célèbre. I1 fut
extrêmement dévot envers la Vierge, Mère de Dieu : outre qu’il
l’honora d’un culte particulier depuis sa plus tendre enfance, il
recommanda aux siens de la vénérer de même. Marie et d’autres Saints
le favorisèrent de fréquentes apparitions. Ayant prédit le jour de
sa mort, le rétablissement et les progrès de son Ordre, alors
presque détruit, il s’endormit dans le Seigneur, à Rome, âgé de
quatre-vingt-douze ans, l’an mil six cent quarante-huit, la nuit des
calendes de septembre. Au bout d’un siècle, on retrouva sa langue et
son cœur intacts et sans corruption. Dieu l’ayant illustré par
beaucoup d’autres prodiges après sa mort, le Pape Benoît XIV le mit
au rang des Bienheureux et Clément XIII l’inscrivit solennellement
au nombre des Saints. |