Giovanni (Jean Népomucène) Tschederer von Gleifheim naît en 1777
à Bolzano (ou Bozen, ville autrichienne à l'époque) de Joseph
Joachim, percepteur général du Tyrol, et de Catherine de
Giovanelli. Il est le
cinquième
de sept frères. Dans son enfance, il a des problèmes de
prononciation et il lui restera à l'âge adulte un léger
bégaiement. Après sa scolarité à Bolzano et à Innsbruck, il fait
des études théologiques à Innsbruck de 1794 à 1798 et il est
ordonné prêtre le 27 juillet 1800 à Bolzano. Il exercera son
apostolat dans sa région d'origine parmi les croyants de langue
allemande (diocèses de Bolzano-Bressanone, Innsbruck et
Feldkirch) ainsi que dans les parties de langue allemande du
diocèse de Trente : Il est d'abord vicaire, puis à partir de
1807, professeur de théologie au séminaire de Trente. En 1810,
il est curé d'une paroisse importante. (En cette époque
napoléonienne, le Tyrol et le Trentin sont passés sous
domination de la Bavière ; revenus dans le giron de l'Autriche
en 1815, cette région sera attribuée à l'Italie après la
Première guerre mondiale, faisant partie, avec Bolzano, de la
Région du Trentin-Haut-Adige.) Zone frontalière donc, région
disputée, et même encore troublée parfois de nos jours.
Mais “l'Évêque Jean Népomucène de Tschiderer est l'homme qui
franchit des frontières” (J.P.II) Le 24 février 1832, il est
nommé auxiliaire de l'évêque de Bressanone, pour la province du
Vorarlberg. Il reçoit la consécration épiscopale à Innsbruck le
20 mai suivant. En 1834 l’évêque de Trente est transféré à
l'archevêché de Léopoli (Léopoli, ou Lviv, en Ukraine, faisait
alors partie de l'empire autrichien). Il propose Mgr de
Tschiderer pour le remplacer. Le 15 juillet 1834 l'empereur
François 1er le nomme évêque de Trente, nomination
ratifiée par le pape Grégoire XVI le 19 décembre suivant. Le
nouvel archevêque arrive dans sa ville le 1er mai
1835. Dans cette région du cœur de l'Europe, il respecte la
diversité de chacun (condition sociale, langue, mentalité) ; il
conserve les identités, tout en favorisant l'unité. Il veille
aussi aux vocations comme le rappelle encore le séminaire
“Johanneum” qui porte son nom. Il assume les lourdes
responsabilités de ses ministères variés en fuyant les compromis
et sans chercher les honneurs et le confort. Il vainc la peur
des hommes pour se consacrer totalement à l'Évangile. Son
courage ne peut venir que de l'humilité, car conscient de ses
propres insuffisances, il jette ses filets en faisant confiance
au Seigneur rencontré quotidiennement dans la prière. Il
continue l'action charitable envers les pauvres qu'il a toujours
menée jusque-là. Il soutient l'Institut pour les sourds-muets de
Trente. Il fait de nombreuses visites pastorales dans ce diocèse
montagneux et très étendu. Il meurt en 1860. Dans cette ville,
Jean-Paul II le béatifiera en 1995 et déclarera dans son
homélie : « L'Évêque Jean Népomucène reçut de Dieu, dans des
proportions extraordinaires, le don de l'amour (...) Sur son
acte de décès, il fut écrit : “Il aima Trente et fut l'amour des
Trentains” ».
http://www.abbaye-saint-benoit.ch/ |