Grégoire le Thaumaturge
Évêque de Néo-Césarée, Saint
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Les épreuves frappant quiconque naissait Chrétien au début du 3ème siècle, en particulier dans la ville de Néo-Césarée, étaient effarantes. Mais en 203 naissait dans cette ville un homme qui allait renverser le courant en faveur du Christianisme et qui fera même du chiffre 17 un chiffre spécial. C'est par une coïncidence que le chiffre 17 a marqué une carrière illustre, mais c'est par plan divin qu'un païen fut détourné du chemin qui l'aurait mené au néant et l'a amené sur le chemin qui menait à la sainteté et à la gloire. Le nom de ce saint parvenu jusqu'à nous est Grégoire le Thaumaturge, mais à sa naissance, ses parents l'ont appelé Théodore. Il est né à Néo-Césarée, dans la province du Pont. Dès sa naissance, ses parents, païens, veillèrent à tous ses besoins, sauf spirituels bien entendu. Ses tuteurs eurent par la suite la tâche facile, avec un élève brillant donc l'éducation visait à faire un homme de loi et de lettres.

C'est à Alexandrie que le jeune Théodore rencontra Origène, le célèbre professeur Chrétien, reconnu comme la figure marquante en matière de religion et de philosophie, qui avait rassemblé autour de lui les plus brillants élèves de toutes les parties de l'empire. Influencé par cet érudit mentor, Théodore dévora littéralement les enseignements du Christianisme, et finit par se convertir et reçut le nom de Grégoire.

Devenu Grégoire, il devint un familier des cercles religieux, faisant preuve de sagesse bien en avance sur son âge, et d'une dévotion toujours croissante pour Jésus-Christ, le Sauveur qu'il avait repoussé dans sa ville natale. Il ne rentra pas à Néo-Césarée avant l'an 288, époque à laquelle sa renommée l'y avait précédé. Plutôt que d'entamer une carrière dans le domaine juridique comme prévu, il chercha avec détermination les Chrétiens, afin de rejoindre leurs rangs.

Le mot passa entre les disciples du Christ pour qu'ils se rassemblent en secret, et il fut persuadé par ceux qui étaient rassemblés de devenir leur évêque. Grégoire accepta et dût probablement penser que ceux qui étaient là n'étaient qu'une délégation. Lorsqu'on lui dit que c'était en fait tous les Chrétiens de la ville qu'il avait devant lui, abasourdi, Grégoire les compta, et ils étaient exactement 17. Quiconque de moins déterminé que lui aurait baissé les bras, mais le faible nombre ne fit que renforcer la détermination de Grégoire à augmenter le troupeau Chrétien. Plein d'optimisme, connu pour sa vision positive et sa bonne humeur, saint Grégoire fit remarquer que ça ne serait pas un défi si toute la ville était Chrétienne, et aussi que ces milliers de païens représentaient une inspiration pour servir Dieu et homme. Il fut ordonné évêque de Césarée par l'évêque Phaidimos d'Amasia, et pris à bras le corps sa tâche de conversion avec un zèle qui fut si contagieux qu'il ne lui fallu pas de longues semaines avant que la majorité de la ville ne soit devenue Chrétienne.

Les festivités païennes firent place aux fêtes Chrétiennes, rendues à la fois joyeuses et solennelle par l'extrêmement populaire évêque de la ville. La tâche n'était pas facile, et en bien des occasions les Chrétiens en pleine croissance numérique eurent à fuir pour ne revenir et rassembler encore plus de membres qu'une fois que les esprits s'étaient calmés. La transformation d'une ville entière par une seule personne fut si remarquable qu'on en écrivit sur le sujet longtemps après, par des auteurs tels que saint Basile le Grand et saint Grégoire de Nysse, qui non seulement rapportèrent les exploits de leur prédécesseur, mais attirèrent de plus l'attention sur ses magnifiques écrits et homélies.

Rarement dans l'histoire Chrétienne, la conversion d'une ville entière a été attribuée principalement aux efforts d'un seul chef spirituel. Les anciens missionnaires qui parcouraient de grandes étendues avaient réussi à amener beaucoup de fidèles au Christ, mais l'unicité de la mission de Grégoire tenait dans sa concentration sur une seule ville.

Cependant, pour finir, même la présence d'une foule de Chrétiens ne permit pas d'empêcher la persécution de frapper l'évêque Grégoire. Il tomba victime de l'État, dont les chefs étaient pour la plupart païens, et qui lançaient des attaques sporadiques sur les Chrétiens sans méfiance. L'évêque Grégoire était occupé à défendre avec succès la Foi contre l'hérésie de Paul de Samosate lorsqu'un groupe de païens endurcis, escortés par des soldats fournis par le gouverneur de province, parvinrent à s'emparer de l'évêque pour le traîner en procès et le condamner. Avant de mourir, on lui annonça qu'il ne restait plus que 17 païens dans la ville, le même chiffre que le nombre de Chrétiens qu'il y avait trouvés à son arrivée.

Grégoire mourut pour le Christ le 17 novembre.

par p. George Poulos
Extrait d'Orthodox Saints, v. 4, Orthodox Press

http://stmaterne.blogspot.com/2007/11/saint-grgoire-le-thaumaturge-et-la.html

 

 

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