Saint Jourdain
Ansalone est né à Santo Stéfano Quisquina, dans la province d’Agrigento
(Sicile), le 1er novembre 1598 ; il reçut au baptême le
nom de Giacinto. Dans les archives de l’Église Mère de Santo Stéfano
on conserve son acte de baptême, l’acte
de mariage de ses parents (1588) et un acte de baptême daté du 16
octobre 1615, où on lit le nom de Iacinthe Ansalone comme nom du
parrain, documents fondamentaux découverts et publiés par
l’historien Calogero Messina en 1980.
Iacinthe n’avait
pas encore deux ans quand il devint orphelin de mère ; à l’âge de
seize ans il perdit encore son père ; quelques uns de ses petits
frères moururent aussi. Après avoir fréquenté les Dominicains de son
pays natal, il alla dans le couvent de Girgenti, alors noviciat de
la Province de Trinacria, puis à Palerme, où existaient deux
couvents dominicains. Il partit pour Salamanque ; en 1625,
parcourant à pied la distance de Trujillo à Séville, environ 250
kilomètres, demandant l’aumône, il s’embarqua avec d’autres
religieux pour la grande aventure missionnaire en direction des
Philipines. Durant l’arrêt à Mexico, il traduisit en latin
l’histoire des Saints Dominicains du Père Ferdinand Castillo. Aux
Philippines il déploya son activité apostolique d’abord à Cagayan ;
en 1627, il fut nommé à l’hôpital de Saint Gabriel de Binondo à
Manille. En 1632, il fut envoyé au Japon où sévissait une
persécution acharnée contre les annonciateurs de la parole du
Christ. Et selon son désir, l’intrépide missionnaire fut persécuté
et subit des tourments atroces ; il refusa fermement toute
proposition d’apostasie ; et ses compagnons de martyre firent de
même ; et il mourut pendu à la potence, sur la « Colline des
Martyrs » de Nagasaki, où il expira le 17 novembre 1634.
Ceux qui ont
connu le Frère Jourdain de Santo Stefano, demeurèrent stupéfaits de
sa culture (il écrivit entre autres un ouvrage sur les idoles, les
sectes religieuses et les superstitions des chinois), de ses œuvres,
et surtout de son courage et de sa manière d’affronter les supplices
et le sacrifice suprême. De suite fut introduite la Cause qui devait
porter à la Béatification le martyr sicilien et ses compagnons ;
c’est une des causes les plus longues dans les annales de
l’histoire, parce qu’elle fut interrompue pendant des siècles.
C’est le Pape
Jean Paul II qui a proclamé bienheureux le Dominicain de Santo
Stéfano à Manille le 18 février 1981, et l‘a canonisé à Rome le 18
octobre 1987.
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