Sainte Geneviève,
patronne de Paris, naquit au village de Nanterre, vers l'an 422.
C'est bien dans une vie
comme la sienne que l'on reconnaît
la vérité et que l'on trouve la réalisation de cette parole de saint
Paul: "Dieu choisit dans ce monde les instruments les plus faibles
pour confondre l'orgueil et les prétentions des hommes."
Elle était âgée de sept
ans quand saint Germain, évêque d'Auxerre, traversa le village de
Nanterre, où elle habitait. Éclairé par une lumière divine, le Saint
discerna cette modeste enfant parmi la foule accourue sur ses pas:
"Béni soit, dit-il à ses parents, le jour où cette enfant vous fut
donnée: Sa naissance a été saluée par les anges, et Dieu la destine
à de grandes choses." Puis, s'adressant à la jeune enfant, il la
confirma dans son désir de se donner tout à Dieu: "Ayez confiance,
ma fille, lui dit-il, demeurez inébranlable dans votre vocation; le
Seigneur vous donnera force et courage."
Depuis ce moment,
Geneviève se regarda comme consacrée à Dieu; elle s'éloigna de plus
en plus des jeux et des divertissements de l'enfance et se livra à
tous les exercices de la piété chrétienne avec une ardeur bien
au-dessus de son âge. Rarement on vit, dans une existence si humble,
de si admirables vertus. Elle n'était heureuse que dans son
éloignement du monde, en la compagnie de Jésus, de Marie et de son
Ange gardien.
Geneviève reçut le
voile à quatorze ans, des mains de l'archevêque de Paris, et, après
la mort de ses parents, elle quitta Nanterre pour se retirer à Paris
même, chez sa marraine, où elle vécut plus que jamais saintement.
Malgré ses austérités, ses extases, ses miracles, elle devint
bientôt l'objet de la haine populaire, et le démon jaloux suscita
contre elle une guerre acharnée. Il fallut un nouveau passage de
saint Germain de Nanterre pour rétablir sa réputation: "Cette
vierge, dit-il, sera votre salut à tous."
Bientôt, en effet, le
terrible Attila, surnommé le Fléau de Dieu, envahissait la France;
mais Geneviève prêcha la pénitence, et, selon sa prédiction, Paris
ne fut pas même assiégé. La sainte mourut à quatre-vingt-neuf ans,
le 3 janvier 512. D'innombrables miracles ont été opérés par son
intercession. Son tombeau est toujours entouré de vénération dans
l'église de Saint-Étienne-du-Mont, à Paris. Elle est une des grandes
Patronnes de la France.
Abbé L. Jaud, Vie des
Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950. |