François-Xavier-Marie Bianchi naquit à Arpino en Campanie le 2
décembre 1743. « Élevé dans l'aisance — explique le Pape
Pie XII —, avec une solide instruction et une culture de
choix, a tout ce qui peut rendre un
jeune
homme aimable et agréable, et son innocence lui aurait gagné
l'affection universelle si, en revanche, elle ne lui avait
attiré le sarcasme et l'hostilité de personnes, dont la mauvaise
conduite et les propos malhonnêtes offensaient sa conscience
délicate. Ce fut pour ainsi dire un miracle qu'il ait passé
indemne à travers cette fournaise. Déjà son cœur est à Dieu,
résolu à se donner à Lui »
Mais cela ne va pas
sans quelques difficultés, comme le souligne Pie XII dans
l’homélie de la canonisation : « il ne se libère, que
progressivement, lentement, de l'attachement trop naturel à sa
famille, aux études profanes, aux diverses petites satisfactions
innocentes, en contraste avec la mortification religieuse
totale, vers laquelle il tendra graduellement, mais sans pause,
jusqu'à ce que la main divine le dépouille complètement de tout
ce qui pouvait encore rester en lui de sensible dans les plus
saintes affections. Il avance courageusement et Dieu l'aide, en
le purifiant dans le creuset de la souffrance : souffrance du
corps, de l'esprit et du cœur, mais souffrance acceptée, aimée,
embrassée ».
« Malgré
l'opposition de ses parents, et en dépit de grandes difficultés
matérielles, il réussit, éclairé par une céleste lumière et
nanti du secours de Dieu, à vaincre et à surmonter tous les
obstacles. Il entra finalement dans l'Institut des Clercs
Réguliers de Saint-Paul et il mena dès lors une vie plus
angélique qu'humaine ».
C’est là que va se
développer sa spiritualité, son désir indomptable de marcher
résolument vers Dieu. En effet, comme le souligne Pie XII,
« sa soumission aux règles de cet Institut religieux était
toujours prompte, active et joyeuse : il refrénait durement et
foulait aux pieds les convoitises et les plaisirs du corps afin
de donner plus de facilité à son âme de s'élever aux choses
d'en-haut ; il se livrait volontairement et de grand coeur aux
macérations corporelles et, ce qui est le plus important, il
était si étroitement et si continuellement uni à Dieu qu'il
n'avait pas de plus ardent désir ni de plus grande joie que de
passer à genoux devant le tabernacle de longues mais très douces
heures dans l'adoration ».
François-Xavier est
un contemplatif, une âme avide de Dieu : « il l'aime d'un
amour surnaturel — c’est toujours S. S. Pie XII qui
affirme —, mais la chère habitude du silence et de la
solitude est devenue en lui comme une seconde nature. Il ne faut
pas qu'elle devienne à son tour comme une nouvelle inclination,
sainte en elle-même, mais plus ou moins docile aux attraits des
goûts sensibles. Et c'est ainsi que la divine Providence, par
l'intermédiaire de ses Supérieurs religieux, l'applique aux
charges les plus variées et les plus difficiles ».
« Professeur,
conférencier, Supérieur de ses frères en religion, partout il
est l'homme de Dieu, l'apôtre du Christ ». (…) Il se
distingua à Naples au service des œuvres de charité où il
déploya un zèle surnaturel très remarquable.
Et, bien entendu,
« la renommée de sa sainteté s'étendit tellement que tant les
plus humbles que les personnages les plus élevés en dignité
venaient nombreux vers lui pour lui ouvrir leur conscience et
recevoir de lui des directions, des exemples et des
encouragements pour bien vivre. Il n'est donc pas étonnant qu'on
lui ait donné ce titre honorifique « d'homme de conseil » ni
qu'il ait pu, avec la grâce de Dieu, opérer tant de conversions,
pousser et diriger dans les voies de la perfection chrétienne
avec tant de sagesse ceux qui étaient déjà entrés dans le chemin
de la vertu ».
Il avait ce
charisme très particulier : « Il faisait sentir Dieu, même
quand il n'en parlait pas, tellement il possédait l'art de faire
tourner au profit spirituel jusqu'aux discussions sur des
matières profanes. Son apostolat commence discrètement à
s'exercer dans un domaine restreint, mais tout en force et en
profondeur ; c'est l'apostolat de la direction spirituelle des
âmes de choix, dans le confessionnal et au moyen de la
correspondance épistolaire ; cependant, bientôt le nombre de
ceux qui accourent à lui augmente de telle sorte que certains
doivent se contenter d'entrevoir, au moins rapidement, son
visage de saint.
Le Seigneur
appuie son action par des grâces extraordinaires, par les
charismes des prodiges et des prophéties. En réalité, son union
avec Dieu, ses souffrances héroïquement aimées ont fait de lui
l'apôtre de Naples, que certains n'ont pas hésité à comparer à
saint Alphonse de Liguori ».
Il mourut le 31
janvier 1815 à la suite d'une pénible maladie qu'il supporta
avec un courage exemplaire durant de nombreuses années.
Le Bienheureux
avait été béatifié par Léon XIII le 22 janvier 1893.
Sa Sainteté Pie XII
le canonisa le 20 octobre 1951.
Alphonse Rocha |