Ferréol de Vienne
Tribun militaire, Martyr, Saint
† ca. 304

Saint Ferréol, qui servait en qualité de tribun dans les armées de l'empire, vivait à Vienne dans les Gaules, et professait secrètement la religion chrétienne. Il logea chez lui saint Julien de Brioude, qui était né dans la même ville , et qui se déclarait hautement pour disciple de Jésus-Christ. Après le martyre de celui-ci, Crispin, gouverneur de cette partie des Gaules où Vienne était située, fit arrêter Ferréol, sur le soupçon de son éloignement pour les cérémonies religieuses de ses pères. Il vit bientôt qu'il ne s'était pas trompé : le tribun refusa constamment de sacrifier ; et comme Crispin, pour l'y déterminer, alléguait la place honorable qu'il occupait, et la prétendue nécessité où il était de donner aux autres l'exemple de l'obéissance, il lui répondit : « Je n'estime pas autan que vous vous l'imaginez, les honneurs et les richesse, dont je jouis. Je ne demande que la vie et la liberté de servir Dieu. Si l'on ne veut pas m'accorder le double objet de ma demande, je renoncerai a la vie plutôt que d'abandonner ma religion ». Le gouverneur, après l'avoir fait frapper de verges en sa présence, l'envoya en prison chargé de fers.

Le troisième jour de son emprisonnement, Ferréol se trouva miraculeusement débarrassé de ses fers ; et comme il vit les gardes endormis et la prison ouverte, il s'enfuit, et sortit de la ville par la porte qui mène à Lyon. Il passa le Rhône à la nage, et gagna la rivière de Gérès, qui tombe dans ce fleuve, à deux lieues de Vienne. Mais ceux qu'on avait chargés de le poursuivre, l'ayant repris, ils lui lièrent les mains derrière le dos, et l'emmenèrent avec eux. Ils ne le conduisirent cependant point jusqu'à Vienne ; un accès de fureur les saisissant tout-à-coup, ils lui coupèrent la tête sur le bord du Rhône, vers l'an 304. Les chrétiens de la ville enterrèrent le corps du saint martyr avec beaucoup de respect, et ils éprouvèrent plusieurs fois sensiblement les effets de sa protection auprès de Dieu. L'église bâtie sur le tombeau du Saint, hors de la ville, ayant été rasée, saint Mamert en fit construire une nouvelle dans l'enceinte de Vienne, et y transféra ses reliques, vers l'an 474.

 

 

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