Ferdinand III
Roi de Castille et Léon, Saint
1199-1252

Ferdinand naquit à la fin de 1198 ou au début de 1199, du mariage d’Alphonse IX, roi de Léon, avec Bérengère, fille du roi de Castille. Du côté maternel, il était ainsi neveu de Blanche de Castille, mère du futur roi de France Louis IX, saint Louis.

Le pape Célestin ayant déclaré nul le mariage d’Alphonse et de Bérengère, les deux époux, peu convaincus de l’empêchement qui s’opposait à leur union, hésitèrent longtemps avant de se séparer. Lorsqu’en 1204 ils s’y furent décidés, Alphonse IX garda près de lui ses quatre enfants, dont l’aîné Ferdinand devait recevoir, sous l’immédiate influence de son père, une éducation sérieuse et chevaleresque, bien en accord avec la foi chrétienne des princes espagnols.

L’enfant ne fut pas pour autant séparé de sa mère, qui eut une influence providentielle sur lui. A la mort de l’héritier de Castille, Bérengère devait de droit lui succéder, mais celle-ci fit immédiatement transférer la couronne à son fils aîné, en évitant soigneusement que Alphonse IX exerçât la moindre régence. Et c’est ainsi que Ferdinand fut couronné roi de Castille, à dix-neuf ans, en 1217. Ferdinand épousa deux ans après Béatrix de Souabe, qui devait lui donner dix enfants.

Ferdinand s’engagea à lutter contre les hérésies et à faire perdre chaque jour du terrain à l’islamisme qui, depuis plusieurs siècles, avait asservi l’Espagne à la domination.

Si Bérengère fut une excellente conseillère pour Ferdinand, ce dernier sut se montrer bon fils envers son père Alphonse IX, lequel pourtant ne se gêna pas pour manifester des attitudes hostiles envers son fils, notamment dans son testament, où il dépossédait Ferdinand de son droit au trône de Léon, au profit de ses deux filles Sancia et Dulcia, nées d’un premier mariage.

Quand Alphonse IX mourut, deux partis se formaient dans le Léon, mais Bérengère sut habilement convaincre les deux “héritières” de renoncer à toute prétention au trône, en faveur de Ferdinand. Celui-ci prépara ensuite des lois qui consacreraient l’union en un seul royaume des deux provinces de Castille et de Léon.

Ferdinand III s’adonna alors à la lutte contre l’Islam, par fidélité à la mission reçue de Dieu. En 1233, son armée, pourtant inférieure en nombre, l’emporta à Xérès sur l’immense armée des Maures débarqués d’Afrique. Cette victoire fut toujours regardée comme un effet de l’intervention miraculeuse de saint Jacques, vénéré à Compostelle.

Peu après mourut Béatrix, sa chère épouse. Pendant trois ans, Ferdinand observa la chasteté la plus loyale. Mais encore une fois sur le conseil de sa mère, et par défiance pour ses propres forces, il épousa en secondes noces la française Jeanne de Ponthieu, que Blanche de Castille lui avait fait connaître.

Après Xérès, c’est Cordoue en 1236, le royaume de Murcie en 1243, Jaën en 1245, Séville enfin en 1248 après vingt-six mois de siège.

Cordoue était aux mains des Maures depuis plus de cinq siècles. De nombreux chrétiens y subirent le martyre, comme on pourra s’en rendre compte à la lecture du Martyrologe.

On signalera la magnanimité de Ferdinand lors du siège de Jaën : l’émir, reconnaissant son infériorité, demanda une entrevue avec le roi, et se déclara franchement son vassal. Ferdinand accepta royalement cette démarche, à laquelle l’émir répondra loyalement en lui envoyant des troupes pour combattre les Maures aux côtés des chrétiens.

La reine mère Bérengère mourut en 1246. Ferdinand lui-même, après avoir doctement instruit son fils Alphonse de ses devoirs de roi chrétien, mourut le 30 mai 1252, à la force de l’âge, pleinement consolé d’avoir achevé sa mission de reconquête du pays asservi depuis si longtemps aux Maures.

En 1671, le pape Clément XI déclara qu’on pouvait honorer Ferdinand III comme un saint, ce qui fait qu’il est inscrit au 30 mai dans le Martyrologe.

 

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