Ferdinand naquit à la fin de 1198 ou au début de 1199, du mariage dAlphonse IX, roi de Léon, avec
Bérengère, fille du roi de Castille. Du côté maternel, il était ainsi neveu de Blanche de Castille, mère du futur roi de France Louis IX, saint Louis.
Le pape Célestin ayant déclaré nul le mariage dAlphonse et de Bérengère, les deux époux, peu convaincus de lempêchement qui sopposait à leur union, hésitèrent longtemps avant de se séparer. Lorsquen 1204 ils sy furent décidés, Alphonse IX garda près de lui ses quatre enfants, dont laîné Ferdinand devait recevoir, sous limmédiate influence de son père, une éducation sérieuse et chevaleresque, bien en accord avec la foi chrétienne des princes espagnols.
Lenfant ne fut pas pour autant séparé de sa mère, qui eut une influence providentielle sur lui. A la mort de lhéritier de Castille, Bérengère devait de droit lui succéder, mais celle-ci fit immédiatement transférer la couronne à son fils aîné, en évitant soigneusement que Alphonse IX exerçât la moindre régence. Et cest ainsi que Ferdinand fut couronné roi de Castille, à dix-neuf ans, en 1217. Ferdinand épousa deux ans après Béatrix de Souabe, qui devait lui donner dix enfants.
Ferdinand sengagea à lutter contre les hérésies et à faire perdre chaque jour du terrain à lislamisme qui, depuis plusieurs siècles, avait asservi lEspagne à la domination.
Si Bérengère fut une excellente conseillère pour Ferdinand, ce dernier sut se montrer bon fils envers son père Alphonse IX, lequel pourtant ne se gêna pas pour manifester des attitudes hostiles envers son fils, notamment dans son testament, où il dépossédait Ferdinand de son droit au trône de Léon, au profit de ses deux filles Sancia et Dulcia, nées dun premier mariage.
Quand Alphonse IX mourut, deux partis se formaient dans le Léon, mais Bérengère sut habilement convaincre les deux héritières de renoncer à toute prétention au trône, en faveur de Ferdinand. Celui-ci prépara ensuite des lois qui consacreraient lunion en un seul royaume des deux provinces de Castille et de Léon.
Ferdinand III sadonna alors à la lutte contre lIslam, par fidélité à la mission reçue de Dieu. En 1233, son armée, pourtant inférieure en nombre, lemporta à Xérès sur limmense armée des Maures débarqués dAfrique. Cette victoire fut toujours regardée comme un effet de lintervention miraculeuse de saint Jacques, vénéré à Compostelle.
Peu après mourut Béatrix, sa chère épouse. Pendant trois ans, Ferdinand observa la chasteté la plus loyale. Mais encore une fois sur le conseil de sa mère, et par défiance pour ses propres forces, il épousa en secondes noces la française Jeanne de Ponthieu, que Blanche de Castille lui avait fait connaître.
Après Xérès, cest Cordoue en 1236, le royaume de Murcie en 1243, Jaën en 1245, Séville enfin en 1248 après vingt-six mois de siège.
Cordoue était aux mains des Maures depuis plus de cinq siècles. De nombreux chrétiens y subirent le martyre, comme on pourra sen rendre compte à la lecture du Martyrologe.
On signalera la magnanimité de Ferdinand lors du siège de Jaën : lémir, reconnaissant son infériorité, demanda une entrevue avec le roi, et se déclara franchement son vassal. Ferdinand accepta royalement cette démarche, à laquelle lémir répondra loyalement en lui envoyant des troupes pour combattre les Maures aux côtés des chrétiens.
La reine mère Bérengère mourut en 1246. Ferdinand lui-même, après avoir doctement instruit son fils Alphonse de ses devoirs de roi chrétien, mourut le 30 mai 1252, à la force de lâge, pleinement consolé davoir achevé sa mission de reconquête du pays asservi depuis si longtemps aux Maures.
En 1671, le pape Clément XI déclara quon pouvait honorer Ferdinand III comme un saint, ce qui fait quil est inscrit au 30 mai dans le Martyrologe. |