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Le Petit Journal J. M. J. Cracovie 10.1.1938
MES PREPARATIONS
Sœur Marie Faustine du Très Saint Sacrement
Congrégation des Sœurs de la Divine
Mère
Archives de la Servante de Dieu
1803. Le moment le plus solennel de
ma vie est le moment où je reçois la Sainte communion. Je languis après chaque
Sainte Communion et pour chacune d’elles, je rends grâce à la Sainte Trinité.
1804. Aujourd’hui je me prépare à
Votre arrivée, comme une fiancée attendant son fiancé. C’est un grand Seigneur
que mon Fiancé. Les cieux ne peuvent Le contenir. Les Séraphins, qui se tiennent
le plus près de Lui, voilent leur face et répètent sans cesse : Saint, Saint,
Saint. 1806. Aujourd’hui, ma préparation à la venue de Jésus est courte, mais empreinte d’un amour ardent. Je suis toute pénétrée de la présence de Dieu qui enflamme mon amour pour Lui. Point de mots, seulement une intelligibilité intérieure. Je me plonge toute entière en Dieu, par amour. Le Seigneur s’approche de la demeure de mon cœur. Après avoir reçu la Sainte Communion, il me reste juste assez de présence d’esprit pour retourner à mon prie-Dieu. Au même moment, mon âme d’abîme complètement en Lui et je ne sais plus ce qui se passe autour de moi. Dieu me donne une connaissance intérieure de Son Etre divin. Ces moments sont courts, mais pénétrants. L’âme sort de la chapelle profondément recueillie et il n’est pas facile de la distraire. Dans ces moments là, c’est comme si je ne touchais terre que d’un pied. Aucun sacrifice, en ce jour n’est difficile ni dur. Tout n’est que l’occasion d’un nouvel acte d’amour. 1807. Aujourd’hui, j’invite Jésus dans mon cœur comme Amour. Vous êtes l’Amour- même. Le Ciel entier s’enflamme pour Vous et se remplit d’amour. Mon âme Vous convoite, comme une fleur désire le soleil. Jésus, hâtez-Vous de venir en mon cœur. Car Vous voyez que comme la fleur se tourne vers le soleil, ainsi mon cœur s’élance vers Vous. J’épanouis la corolle de mon cœur pour recevoir Votre amour.
1808. Quand Jésus entra dans mon
cœur, mon âme toute entière frémit de vie et de chaleur. Jésus, prenez l’amour
de mon cœur et versez-lui le Vôtre : un amour chaleureux et rayonnant, qui sait
porter chaque offrande, qui sait s’oublier totalement. 1809. Je me prépare aujourd’hui, à l’arrivée, du Roi. Qui suis-je et qui êtes Vous, ô Seigneur, Roi de gloire – de gloire immortelle ? O mon cœur, te rends-tu compte de Celui qui vient aujourd’hui chez toi ? Oui, je le sais, mais cet étonnant, c’est inconcevable pour moi. Oh ! Si c’était seulement un roi ! Mais c’est le roi des rois et le Seigneur des Seigneurs ! Devant Lui, tremblent toute puissance et autorité. Il vient aujourd’hui dans mon cœur. Maintenant, j’entends qu’Il s’approche. Je vais à Sa rencontre et je L’invite. Quand Il entra dans la demeure de mon cœur, un si grand respect s’empara de mon âme que celle-ci s’évanouit d’effroi et tomba à Ses pieds. Jésus lui tendit la main et permit gracieusement qu’elle prenne place auprès de Lui. Il la rassura : « Vois donc, J’ai quitté Mon trône céleste pour M’unir à toi. Ce que tu vois c’est à peine un coin du voile soulevé et déjà ton âme défaille d’amour. Mais quel étonnement pour ton cœur quand tu me verras dans toute Ma gloire.
1810. Et je veux te dire que cette
vie éternelle doit commencer ici, sur cette terre par la Sainte Communion.
Chaque Communion te rendras plus capable de communier avec Dieu pour toute
l’éternité avec Dieu.» 1812. Aujourd’hui je ne m’efforce pas à une préparation spéciale. Je suis incapable de penser tant mes sentiments sont multiples. Je languis après le moment où Dieu viendra dans mon cœur. Je me jette dans ses bras et Lui parle de mon insuffisance et de ma misère. Je déverse toute la douleur de mon cœur, douleur de ne pouvoir L’aimer autant que je désire. Je pénètre mon âme des actes de foi, d’espérance et de charité. Et c’est ainsi que je vis toute la journée. 1813. Aujourd’hui, ma préparation est courte. L’amour fort et vif déchire presque le voile de la foi. La présence de Dieu pénètre mon cœur comme un rayon de soleil pénètre le cristal. Au moment où je recevrai Dieu, tout mon être s’enfoncera en Lui. La stupéfaction et l’admiration s’emparent de moi quand je contemple la grande majesté divine, qui S’abaisse jusqu’à moi qui suis la misère même. J’éprouve une immense gratitude envers Lui pour toutes les grâces qu’Il m’accorde et surtout pour la grâce de la vocation à Son service exclusif. 1814. Aujourd’hui je désire dans la Sainte Communion m’unir très étroitement à Jésus. Je désire Dieu si vivement qu’il me semble que le moment où le prêtre me donnera la Sainte Communion ne viendra jamais. Mon âme défaille à cause de son désir de Dieu. Quand je l’ai reçu dans mon cœur le voile de la foi s’est déchiré. 1815. J’aperçus Jésus qui me dit : « Ma fille, ton amour Me récompense de la froideur de beaucoup d’âmes. » Après ces mots je restai seule. Mais toute la journée durant je vécus en esprit de réparation.
1816. Aujourd’hui, je sens dans mon
âme l’abîme de ma misère. Je désire m’approcher de la Sainte Communion comme
d’une source de miséricorde et de me noyer toute dans cet océan d’amour. 1817. Aujourd’hui, mon âme a la disposition d’un enfant. Je m’unis à Dieu, comme l’enfant à son Père. Je me sens, en plénitude, enfant de Dieu. [1818-1827 édition numérique par Thierry G.]
1818. Quand je reçus la Sainte
Communion, j’ai eu une plus profonde connaissance du Père Céleste et de Sa
paternité par rapport aux âmes.
1819. Aujourd’hui je désire me
transformer toute entière en amour de Jésus et m’offrir avec Lui au Père Céleste
1820. Après la Sainte Communion, je sentis dans mon propre cœur les battements du Cœur de Jésus. Quoique depuis longtemps, j ai la conscience que la Sainte Communion subsiste en moi jusqu’à la Communion suivante : toute la journée aujourd’hui, j’adore Jésus dans mon cœur et je Le prie pour qu’Il protège, par Sa grâce, les petits enfants du mal qui les menace. La vive présence de Dieu se laisse ressentir même physiquement. Elle dure toute la journée et ne me trouble nullement dans mes occupations.
1621 Aujourd’hui, mon âme veut
d’une manière toute spéciale, manifester mon amour à Jésus. Quand le Seigneur
entra dans mon cœur, j’ai jeté mon cœur à Ses pieds comme un bouton de rose. Je
désire que le parfum de mon amour s’élève sans cesse au pied de Votre Trône.
Daignez voir Jésus, dans ce bouton de rose tout mon cœur pour Vous. Non
seulement en ce moment où mon cœur est brûlant comme une braise, mais pendant
toute la journée. Je Vous donnerai des preuves de mon amour par la fidélité à la
grâce divine.
1822. Aujourd’hui mon âme se
prépare à la venue du sauveur qui est la bonté et l’amour même. Les tentations
et les distractions me tourmentent et ne me permettent pas de me préparer à la
venue du Seigneur. C’est pourquoi je désire Vous accueillir plus
chaleureusement. Mon Seigneur, car je sais que quand Vous viendrez, Vous
m’affranchirez de ces tourments. Et si Votre volonté est que je souffre, et bien
! Fortifiez-moi pour la lutte.
1823. Aujourd’hui mon cœur tremble
de bonheur. Je désire beaucoup que Jésus vienne dans mon cœur qui languit et
s’enflamme d’un amour grandissant. 1824. Aujourd’hui, mon âme se prépare à l’arrivée du Seigneur qui peut tout, qui peut me rendre parfaite et sainte. Je me prépare soigneusement à Son accueil, alors surgit une difficulté. Comment me présenter a Lui ? Et voilà que j’ai tout de suite rejetée. Je me présenterai comme mon cœur va me le dicter.
1825. Quand je reçus Jésus dans le
Sainte Communion, mon cœur s’écria de toute sa force : « Jésus, changez tout mon
être en une autre hostie Je veux être une hostie vivante pour Vous. Vous êtes
le Seigneur, grand et Tout-Puissant. Vous pouvez m’accorder cette grâce. » Et le
Seigneur me répondit : « Tu es une vivante hostie agréable au Père Céleste. Mais
prends en considération ce qu’est l’hostie : Le sacrifice, eh bien !... » 1826. Aujourd’hui mon âme se prépare à la Sainte Communion comme à un banquet nuptial où tous les convives resplendissent d’une étrange beauté. Et moi aussi je suis invitée à ce banquet. Mais je ne vois pas en moi, cette beauté, mais un abîme de misère. Et quoique je ne me sente pas digne de me mettre à table, pourtant je vais me glisser sous la table aux pieds de Jésus et je vais ramasser au moins les miettes qui tombent sous la table. Comme je connais Votre miséricorde, je m’approche de Vous, Jésus, car ma misère manquera avant que ne s’épuise la pitié de Votre Cœur. Aujourd’hui je vais donc éveiller ma confiance dans la miséricorde divine.
1827. Aujourd’hui, Sa Majesté
divine m’enveloppe. Je ne sais que faire pour me préparer mieux. Je suis
généralement plongée en Dieu. Mon âme s’enflamme de Son amour. Je sais seulement
que j’aime et que je suis aimée. Cela me suffit. Pendant la journée je tâche
d’être fidèle à l’Esprit Saint et de répondre à Ses exigences. Je cherche le
silence intérieur pour pouvoir entendre Sa voix.
Concordat cum originali
Curia Metropolitana Cracoviensis
fin du Petit Journal de Sainte Faustine, apôtre de la Miséricorde Divine.
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