Fare naquit vers 600 en la
villa de Pipimisicum (act. Poincy, Meaux,
Seine-et-Marne), propriété de ses parents, le comte
Chagneric (ou Hagneric, Agneric) et Leodegonde, qui
eurent aussi trois fils, Chagnoald (ou Cagnoald,
quelquefois identifié avec s. Walbert, v. 2 mai),
Chagnulfus et Faron (v. 28 octobre) ; peut-être aussi
une fille, Agnetrude.
Lorsque
saint Colomban (v. 23 novembre) s’arrêta dans cette
maison, il eut un divin pressentiment et donna une
bénédiction spéciale à Fare, qui était encore toute
petite.
Quand Fare fut en âge, son père voulut la donner en
mariage, ce qu’elle refusait absolument, au point
qu’elle en devint malade (certains disent même aveugle).
Ce fut le successeur de Colomban à Luxeuil, Eustase (v.
2 avril), qui la guérit, persuadant son père de la
laisser libre de son choix.
Mais ce père s’obstina, au point que Fare s’enfuit de la
maison. Le père envoya des domestiques à ses trousses,
qui la retrouvèrent abritée dans une église
Saint-Pierre. Menacée, Fare leur déclara qu’ils
pouvaient la tuer sur place.
On ne dit pas combien de temps durèrent ces pourparlers,
ni quelle fut l’attitude des domestiques. Mais Eustase
repassa par là, et fit de solennels reproches au père de
Fare, qui s’était montré si entêté. Eustase fut si
convainquant, que Chagneric fit vraiment amende
honorable et lui concéda tout un domaine où Fare
pourrait construire un monastère, le domaine
d’Evoriacum.
Fare reçut enfin le voile des
vierges, de l’évêque de Meaux, Gondoald, qui consacra
l’église, dédiée à Notre-Dame et à l’apôtre saint Pierre
(620). Fare,
qui s’installa avec déjà quelques compagnes dans ce
nouveau monastère, fut choisie pour être l’abbesse. La
Règle fut celle de saint Colomban.
La grande innovation de ce monastère, est qu’il était
double, avec des bâtiments pour les moniales et d’autres
pour les moines, tous réunis sous l’unique autorité de
Fare. Un des premiers moines fut d’ailleurs le propre
frère de Fare, Faron.
Fare vécut presque quarante années dans son monastère.
Peu avant de mourir, elle désigna Sæthryth (Sédride),
une princesse anglaise, pour lui succéder.
Elle s’éteignit le 7 décembre 657. Faron, devenu évêque
de Meaux, présida les solennelles obsèques de sa sœur.
Le monastère
d’Evoriacum s’appela bientôt monastère
de Fare : Faremoutiers.
En 1622, lors d’un transfere des reliques de Fare, se
produisirent des miracles solennels, qui donnèrent lieu
à un culte renouvelé envers la sainte Abbesse. On vénère
sainte Fare jusqu’en Italie et en Sicile. On l’invoque
pour les maladies des yeux.
La Révolution française s’est chargée de disperser la
communauté et les bâtiments servirent de carrière de
pierres. En 1931, quelques moniales bénédictines vinrent
réoccuper un bâtiment sur l’endroit même des ruines de
l’ancienne abbaye.
Le nom de Fare est ici et là énoncé Burgondofare,
Fare des Burgondes.
Sainte Fare de Faremoutiers est commémorée le 7 décembre
dans le Martyrologe Romain.
Source:
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