Espérance n'est pas inertie

Paulette Leblanc

PETIT “JOURNAL”

 

Lundi 20 décembre 2010

 

Jésus dit: "Ne crains pas..." Et, très imprudemment aux yeux des hommes en raison de la neige qui tombait dru, mais parce que je crois au paroles de Jésus, je suis sortie ce matin pour aller à la messe et rencontrer Celui que j'aime. J'entends toujours une voix disant: "Il faut savoir s'en passer!"  mais moi, tant que je le peux, je ne veux pas savoir m'en passer. Il neige sans arrêt. La couche est épaisse; j'ai eu du mal à sortir du garage, et la route était peu praticable... les voitures roulaient au pas, mais je suis bien arrivée... Et j'ai rencontré Celui qui est tout mon amour, celui qui me dit: "Ne crains pas!" Je suis rentrée chez moi, toujours au pas... et je n'ai pas pu rentrer dans mon garage: une voiture était coincée dans la descente... Mon Seigneur, comme Tu m'aimes! Et comme je T'aime de savoir que Tu m'aimes tellement.

Mon cœur déborde d'amour pour Toi, Jésus, et par moments je dois le crier. Comme le Père Brottier, fondateur des Orphelins d'Auteuil, je Te dis:

— Je ne sais pas si Tu es content de moi, mais moi, je suis très contente de Toi!...

Mon Seigneur, pardonne-moi mes familiarités, mais c'est plus fort que moi, je dois Te prier, Te chanter, Te bénir, Te louer, Te dire mon amour et ma joie de T'aimer et de savoir que Tu m'aimes. Oui, je pleure Jésus parce que Tu n'es pas aimé, et je pleure aussi lorsque Tu es aimé. Ce sont des choses que je ne comprends pas: pleurer d'amour et pleurer de joie et de bonheur.

 

Mardi 21 décembre 2010

 

J'ai reçu quelques réponses concernant mon texte “Tristesse de Dieu, tristesse des hommes”. Je n'arrive pas à comprendre pourquoi les prêtres, même les très bons prêtres, ne veulent pas voir la tristesse de Jésus. Oui, je suis triste, mais c'est parce que Dieu n'est pas aimé. Je suis triste parce que Jésus est si triste à Gethsémani qu'Il appelle le Père. Je suis triste parce que Jésus pleure en regardant notre pauvre monde. Je suis triste parce que j'ai trop souvent l'impression que tant de chrétiens ne veulent pas voir la vérité. Oui, il faut espérer, mais espérer ne signifie pas refuser de voir la vérité... Espérer ne signifie pas ne rien faire et attendre, mais attendre quoi? Je vois tant de choses se détruire dans notre Église, et notre hiérarchie demeure inerte. Comment Jésus ne pleurerait-Il pas? Chaque fois que j'essaie d'ouvrir les yeux de mes amis, je me trouve devants des montagnes d'incompréhensions et l'on me fait la morale: il faut espérer. Et j'en ai marre. Oui, j'espère, mais espérer ne signifie pas ne rien faire...

Alors, il me semble que je devrais réfléchir un peu à cette vertu théologale que j'ai tant de mal à comprendre, peut-être parce qu'elle est mal comprise par tant de gens. Au fond, dire: "Il faut espérer", c'est assez facile et cela engage peu. C'est facile de dire: "Il faut espérer", et attendre que quelque chose arrive... mais quoi? Que peut-il arriver si personne ne fait rien? Que peut-il se passer si on continue à faire taire ceux qui voudraient faire quelque chose. Depuis plus de quarante ans je vis cela, et je ne peux que constater que tout s'écroule autour de moi. Nos églises se vident; ce que nous appelions le vice dans la société française: drogue, sexe, homosexualité, vie commune hors mariage, divorce, etc. ... est devenu normal et parfois vertu!

Mon Seigneur, comment peut-on ne pas voir de telles aberrations? Comment peut-on ne pas voir l'invasion que nous subissons et l'islamisation de la France? Comment peut-on apprécier une religion qui prêche la haine? Et qui n'hésite pas à tuer ceux qui ne pensent pas comme le coran? Jésus, je pleure avec Toi. Comment ne persécute-t-on que les chrétiens, partout dans le monde? Pourquoi ne critique-t-on que ceux qui font le bien?

 

Mercredi 22 décembre 2010

 

Les gens qui disent: "Espérez! Il faut espérer..." sont, me semble-t-il, des gens un peu aveugles, ou pire, qui ne veulent pas voir. Ils disent: "Espérez!", et eux-mêmes ne font rien. Il me semble qu'il n'y a rien de commun entre l'espérance et l'inertie. "L'Église en a vu d'autres..." disent aussi ces mêmes gens. Est-ce si sûr? Certes il y a eu beaucoup de persécutions au cours des siècles: cela Jésus nous l'avait dit. Il y eut aussi beaucoup d'hérésies qui ont déchiré l'Église, et il faut bien avouer, en voyant la multiplication des sectes... etc..., que les hérésies sont des persécutions, pas forcément des corps, mais toujours de l'intelligence. L'Église en a vu d'autres, mais depuis plus d'un siècle, notre pauvre Église a vu sa ration de persécutions multipliée par une fonction exponentielle. Personne ne peut le nier; et si le XXe siècle a vu des millions de martyrs, plus que durant tous les siècles précédents réunis depuis la mort de Jésus, notre XXIe siècle commence à battre des records. Et ces records ne feront que s'accroître si on laisse impunément l'islam se répandre partout et imposer sa loi.

L'hindouisme que l'on considérait jusqu'à présent comme une religion relativement calme et tolérante, commence à massacrer les chrétiens... Seigneur, pourquoi laisses-Tu faire tout cela? Espérez disent certains... Mais espérer quoi? Que les persécutions s'accroissent encore? Je sais bien que le sang des martyrs est une semence de chrétiens, mais a-t-on le droit de laisser se développer de telles horreurs sans rien faire? N'a-t-on pas compris que là où l'islam est fort, seuls les musulmans ont le droit de vivre? Alors, que doit-on espérer: que les chrétiens disparaissent tous et laissent la place à des dictatures horribles? Ne vous souvenez-vous plus du nazisme, du communisme, de l'athéisme? Ne craignez-vous pas la charia?

Espérance, la petite fille Espérance de Péguy ne perds pas son temps: elle travaille. "La foi, ça ne m'étonne pas, dit Dieu: j'éclate tellement dans ma création! Mais l'Espérance..." Cher Péguy! Qui aujourd'hui pourrait affirmer une telle chose? Moi, la foi m'étonne de plus en plus au contraire, mais la vraie foi, celle qui brûle de cœur et permet d'espérer. Car l'Espérance est fille de la foi, la foi qui déplace les montagnes. La foi en Dieu-Amour qui aime les hommes, tous les hommes puisque tous sont ses enfants. La foi en Dieu-Amour, Dieu personnel, Dieu-Quelqu'Un qui aime, qui parle aux hommes, qui les conseille, les dirige pour qu'ils Le trouvent enfin!. Car la foi sait aussi que l'amour, réponse des hommes à l'Amour de Dieu, ne peut exister que dans la liberté. On n'impose pas l'amour. L'amour n'est pas une dictature. Dieu est notre Père puisqu'Il est notre Créateur. Dieu nous aime et Il attend notre amour...

Mais les pauvres hommes ont eu beaucoup à souffrir de la haine de Lucifer. Ils souffrent toujours de ses tentations et des rêves dorés et mensongers qu'il fait miroiter à leurs yeux. Et les pauvres hommes se laissent prendre quand ils ont perdu Dieu, le Père infini mais si proche. Les hommes ont été séparés de Dieu, mais Dieu les attend car Il sait qu'ils reviendront. Les hommes trop malheureux pour continuer vont revenir à Dieu car la grâce de Dieu est plus forte que les mensonges de Lucifer. Et les hommes peu à peu, découvrant Dieu apprennent sa bonté et ils se mettent à agir, à marcher vers Dieu, à quitter leurs mauvaises manières, à étudier et à écouter pour découvrir la vérité. Et voici qu'ils s'aperçoivent un jour qu'ils croient en Dieu leur Père, ils découvrent qu'ils espèrent une vie nouvelle, ils espèrent Dieu.

Les hommes redécouvrent la foi et agissent en conséquence. Et ils se mettent à aimer... Et, ce faisant, ils espèrent, ils découvrent l'Espérance. 

 

Jeudi 23 décembre 2010

 

Je crois qu'il y a encore plus. L'espérance nécessite la foi. Avant d'espérer, il faut d'abord croire, afin de pouvoir agir. Mais il y a un autre point auquel je n'avais encore jamais pensé: pour espérer vraiment, il faut d'abord changer de vie, il faut revenir à la Loi de Dieu et à ses commandements d'amour. Car Dieu-Amour ne peut avoir que des commandements d'amour, de l'Amour, des commandements qui rendent heureux car ils font naître la confiance entre les homme. En effet, on juge les autres par ce que l'on est soi-même. Si je ne dis que la vérité, je ne penserai pas que les autres mentent. Si je respecte la femme de mon frère, je suis certain qu'il respecte la mienne. Le Seigneur me demande aussi d'assister mes vieux parents: n'est-ce pas normal? J'ai tant reçu d'eux! "Homicide point ne sera!" dit aussi le commandement divin. Si j'écoute Dieu, je lutterai contre l'avortement. "Tu aimeras le Seigneur ton Dieu..." Oui, Dieu toujours premier servi, et en même temps, sans même qu'on s'en aperçoive, le prochain est aidé... Miracles de l'Amour de Dieu... Alors l'espérance peut naître...

De temps en temps j'ouvre le catéchisme de l'Église catholique: les commandements de Dieu et de l'Église y figurent toujours. Curieux! Pourquoi ne les enseigne-t-on plus? Pourquoi nos prêtres n'en parlent-ils jamais dans leurs homélies du dimanche? C'est pourtant si facile de les présenter sous leur véritable forme, positive, commandements du bonheur: "Heureux.. . Heureux les cœurs purs... Heureux ceux qui font la paix... Heureux celui qui a un cœur de pauvre... Heureux les miséricordieux, ceux qui pardonnent... Heureux!..." Incontestablement, tous ceux qui vivent la Loi de Dieu sont heureux. Au moment des épreuves, ils réagissent, ils agissent, ils espèrent la miséricorde divine, car ils connaissent Dieu en qui ils croient, ils acceptent sa volonté qui est amour. 

Résumons-nous:

– Je n'ai pas la foi et je vis comme j'en ai envie. Il arrive un malheur, je gémis, je pleure, mais je n'ai pas d'espérance puisque je suis soumis au hasard aveugle.

– Je dis que je suis croyant mais non pratiquant, et je vis hors de la Loi de Dieu, et je n'ai pas du tout envie de changer de vie. Un malheur arrive: je gémis et je commence des litanies de blasphèmes: si Dieu existait, si Dieu était bon, Il ne permettrait pas cela. Ou encore: qu'est-ce que j'ai fait au Bon Dieu pour subir cela? Justement rien: je ne prie pas et je vis dans le péché... mais je n'ai pas envie de changer. Pourtant je suis bien, en grande  partie, la cause de mon malheur... mais c'est bien plus facile d'accuser Dieu.

– J'ai la foi, et je vis à peu près selon la volonté de Dieu. Je vois les innombrables malheurs qui fondent sur le monde... À ceux qui m'en parlent, je réponds: Mais ça s'arrangera; il faut espérer... Et je reste tranquille dans mon coin en attendant que ça se passe. Espérer, ce n'est pas cela, ce n'est pas attendre que d'autres fassent le travail auquel je pourrais aussi participer...

– J'ai la foi, et comme mes amis je souffre beaucoup de ce qui se passe dans le monde. Alors, dans la mesure de mes moyens, j'entreprends une action, pas forcément spectaculaire, et je prie le Seigneur d'avoir pitié de ses enfants. Je suis très malheureux pour mes frères, alors j'essaie de rendre ma vie encore plus droite qu'avant, et je fais prier toute ma famille avec moi. J'agis en purifiant ma vie, et, en plus, je fais, avec le sourire, des petites choses qui me demandent quelques efforts; et tout cela, c'est parce que je crois que Dieu peut tout, qu'Il est plein de miséricorde; je sacrifie des petits plaisirs pour plaire à Dieu en m'unissant à Jésus; et je prie beaucoup parce que maintenant, j'espère.  

 

L'espérance c'est la conséquence de la foi agissante qui oriente toujours plus vers la volonté de Dieu, vers ses commandements, vers sa vie.

 

L'espérance n'est pas inertie, mais prière et action.

Paulette Leblanc

 

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