La journée chrétienne
par un prêtre du clergé

(suite)

* * *

4
Les prières du soir

4-1-La prière du soir proprement dite

La prière du soir, telle que la propose J. J. Olier s’appuie sur les points fondamentaux suivants:

– une invocation au Saint-Esprit ;

– l’adoration de Dieu toute miséricorde ;

– un acte de remerciement pour toutes les grâces reçues :

– un examen de conscience ;

– plusieurs prières susceptibles de nous conduire à une grande espérance.

4-2-L’examen du soir

Jean-Jacques préconise l’examen de conscience, chaque soir, afin de déterminer si, au cours de la journée, “on a été mort à soi-même, si les passions ont vécu ou régné en nous, si nous avons été vivement touchés de choses de ce monde auquel nous devons être morts; et si ensuite, attirés par les choses de la terre, nous avons opéré pour elles et recherché notre satisfaction en elles.”

Jean-Jacques Olier explique de quelles sortes de mort il s’agit. Il écrit: “Il y a deux sortes de mort: l’une est la mort de l’âme au péché par la grâce de Jésus-Christ; l’autre est la mort de la chair à ses désirs malins et déréglés d’avarice, de superbe, d’impuretés, de paresse, de vanité, d’oisiveté et autres.

La mort de l’âme au péché est mise en nous par la grâce et par l’esprit du Baptême qui nous ensevelit en la mort de Jésus-Christ.. Mais cependant la chair ne laisse pas d’être vivante aux choses de la terre... qui l’attirent doucement et la mettent en des désirs très violents... “

Hélas ! “l’âme s’unit parfois aux mouvements de la chair... et sortant de l’état de mort au péché, par adhérence à la vie de la chair, elle commence à perdre la paix et le repos qu’elle possédait auparavant... La pénitence nous sert maintenant pour réparer cette grande perte, et pour nous ensevelir de nouveau (en Jésus-Christ) si nous sommes fidèles à sa grâce. Il faut donc être très soigneux d’étouffer ces mouvements de la vieille créature...

Le Saint-Esprit ne manque point sur l’heure de nous reprendre intérieurement et de nous couvrir de confusion d’avoir vécu et obéi à notre chair,... mais nous devons outre cela, dans le temps destiné à notre examen, considérer nos fautes et en faire pénitence...”

J.J. Olier précise sa pensée : “ Notre chair, quoique indigne d’être appliquée à Dieu, lui est néanmoins consacrée par le Baptême; par conséquent elle ne doit agir que pour Dieu...

La seconde chose qu’il faut examiner est si nous avons vécu à Dieu, et si nous avons été en sa présence pour faire toutes choses à dessein de l’honorer et de lui plaire....

La troisième chose que nous devons examiner est si, vivants à Dieu, nous y avons vécu en Jésus-Christ, c’est-à-dire si les œuvres que nous avons faites même pour Dieu ont été faites en des dispositions chrétiennes, et si l’esprit de Jésus-Christ les a remplies et animées de ses vertus et de sa grâce...”

4-3-Conseils pour l’examen de conscience

Jean-Jacques Olier veut transformer la journée du chrétien en une union continuelle avec le Seigneur. Mais compte tenu de notre faiblesse, des manquements de toutes sortes sont inévitables. C’est pourquoi J.J. Olier nous propose, après avoir invoqué le Saint-Esprit et rappelé le souvenir de la sainte Vierge et des saints, de procéder à un examen de conscience minutieux. Voici quelques-uns des principaux points qu’il suggère pour cet exercice qui n’est plus guère à l’honneur en ce début de notre XXIe siècle :

– nous humilier devant Dieu, à cause de notre indignité.

– remercier Dieu de ses biens, et en particulier, des secours qu’il nous a envoyés tout au long de ce jour  et des grâces qu’il nous a accordées.

– lui demander la lumière “qu’il apportera avec lui à l’heure de notre mort pour nous faire connaître nos péchés. Demandons-lui cette lumière de sainteté qui les fait voir avec honte, et qui en donne horreur et contrition, afin de prévenir son jugement par notre pénitence.”

4-4-Et enfin le coucher

“Il est bien à propos, en nous couchant, de nous exposer à Jésus-Christ Notre Seigneur, couverts de honte du pauvre usage que nous avons fait de nos sens et de nos puissances intérieures et extérieures,... et de le conjurer de nous vouloir sanctifier en tout nous-mêmes, et d’appliquer sur nous l’usage qu’il a fait de ses sens... Désirons donc en nous couchant que Jésus-Christ imprime sa vie en nous, et qu’il nous revête de lui-même en réparation de notre perte et du mauvais usage que nous avons fait de nous et de lui en nous-mêmes pendant cette journée.

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La vie religieuse

5-1-La confession

5-1-1-Conseils pour la confession

Il faut d’abord invoquer l’Esprit divin de Jésus-Christ... “pour nous faire connaître notre intérieur en sa difformité... Il faut être anéanti et humilié.” Il y a trois parties dans le sacrement de pénitence: “la confession, la contrition et la satisfaction qui ont leur fondement sur les mystères de Jésus-Christ.

– Dans le Jourdain où Jean le Baptiste prêchait la pénitence, et où le peuple confessait ses péchés, Jésus “confessa ses péchés.” Mais Jésus avait déjà pris sur lui les péchés du monde, aussi était-ce les péchés du monde qu’Il confessa. Mais “en même temps que Jésus-Christ faisait cette déclaration si honteuse de nos péchés, le Père éternel se sentit obligé de le déclarer innocent, faisant entendre qu’il était son Fils bien-aimé, en qui il prenait toutes ses complaisances...

– La contrition est fondée sur le mystère de Jésus qui, après le Baptême dans le Jourdain, fut poussé dans le désert “pour y pleurer les péchés de ses frères qu’il avait pris sur soi... Là il était pleurant le jour et la nuit, et pratiquant tous les exercices de pénitence et de jeûne.”

– La satisfaction a son fondement dans la mort de Jésus-Christ: “Une mort de Jésus-Christ vaut mieux que la mort de tous les hommes ensemble, et lui seul mourant pour tous et les couvrant des mérites de sa mort, satisfait plus à Dieu que si chacun mourait autant de fois qu’il commet de péchés... Nous devons demander particulièrement l’humilité pour la confession, l’amour pour la contrition, et la force pour la satisfaction...

Notre Seigneur ne remet le péché du pénitent que selon les dispositions de son âme, lesquelles il voit évidemment. C’est Jésus-Christ, juge de notre cœur, et c’est lui-même opérant en l’âme par son Esprit de pénitence, lequel seul nous rend parfaits pénitents, c’est lui qui nous juge invisiblement dans le prêtre, sous lequel il est présent comme il l’est au ciel dans le sein de son Père...

5-1-2-La confusion

“C’est sous l’effet de la justice de Dieu que l’âme éprouve et porte sur soi la confusion, comme la suite digne de son péché... Il faut donc embrasser cette confusion comme un commencement de pénitence...

Dans un secret divin, et sous ce sacrement et mystère admirable qu’il a établi en son Église, Dieu reçoit par avance avec miséricorde l’aveu libre de notre offense et la réparation volontaire que nous en faisons maintenant, au lieu de celle que nous serions contraints de faire un jour publiquement, sans être justifiés de notre crime. Si bien qu’il ne faut pas regarder le confessionnal comme un lieu de supplice et comme un gibet d’horreur, mais comme un lieu de respect et d’amour, où Dieu réside en sa miséricorde, et où il exerce un jugement de clémence et de bonté pour nous...

Or, comme Dieu le Fils est dans le confesseur, Dieu le Père est dans son Fils, et en lui il juge, il pardonne, il absout; ainsi il est présent avec son Fils dans le prêtre, pour recevoir et pour entendre la confession naïve et véritable de notre péché.”

5-2-La sainte Messe

5-2-1-C’est l’Œuvre de Notre Seigneur Jésus-Christ

“Le saint sacrifice de la croix a été l’œuvre du plus grand amour de Jésus-Christ, et ainsi la plus importante de sa vie. C’est pourquoi il désira s’y préparer avec toute la dévotion et toute la solennité possibles, et se mit en oraison, où il souffrit beaucoup... Cette conduite  de Notre Seigneur est un exemple qui montre aux chrétiens, premièrement, que dans toutes les affaires importantes il est bon de prendre un temps pour s’y préparer en esprit, afin de les exécuter ensuite avec fidélité et sainteté nonobstant les obstacles et les difficultés qui s’y peuvent rencontrer. Et secondement qu’il est très utile de prévenir les moments d’impuissance, où l’on est réduit à l’agonie, afin de s’offrir à Dieu par avance en sacrifice, et d’accepter ses jugements avec toute la dévotion, tout l’amour et toute la religion que nous devons avoir...”

5-2-2-Nos sentiments envers Notre Seigneur Hostie

“Je m’offre à vous, mon Père, pour en faire le sacrifice (de ma vie) et pour souffrir l’anéantissement auquel vous me pouvez réduire à tous moments... Je me livre à vous, je me soumets à votre jugement, et suis prêt à en subir la peine à l’heure que vous voudrez...

Mon Dieu et mon Père, j’adore votre toute puissance et le droit que vous avez de détruire l’ouvrage que vous avez produit. Nous savons que vous nous pouvez casser comme un potier casse un vase d’argile; rien ne peut résister à votre toute puissance...

Mon Dieu et mon Père, j’adore votre saint amour qui souffre avec peine l’exil de ses enfants... car notre exil est dur. Retirez-nous de nous et de toute la créature; tout notre désir est d’être sacrifiés et consommés dans votre sein d’où nous sommes sortis par votre amour, et où nous désirons retourner par votre même charité... Créez en nous un cœur nouveau; le nôtre est un fonds inépuisable d’impuretés: il est tout pétri d’amour-propre...”

5-2-3-Intentions pour lesquelles on offre le saint sacrifice chaque jour de la semaine

Parmi les intentions citées par J.J. Olier, on peut en retenir quelques-unes plus importantes:

“Il faut s’abîmer en Jésus-Christ, priant pour son Église, et demander avec lui tout ce qui manque, et au général, et au particulier, comme l’humilité pour les uns, la patience pour les autres, la douceur pour ceux-ci, pour ceux-là la pénitence... Il faut se perdre dans les reconnaissances (du Fils de Dieu), dans sa gratitude, dans ses remerciements, dans sa joie et dans son amour... Il faut offrir le sacrifice dans les intentions du Fils de Dieu mourant et satisfaisant à son Père pour tous les crimes du monde; engendrant son Église sur la croix, lui méritant la grâce du saint crucifiement de la chair et celle de la mort à tout ce qui n’est pas Dieu...” Il faut ofrir le saint sacrifice dans les intentions de la Très sainte vierge, et le lui mettre entre les mains, afin qu’elle l’offre à Dieu, comme elle sait bien le faire...”

5-3-La communion

5-3-1-La préparation

Comment nous préparer “pour être dignes de posséder Dieu?”  J.J. Olier évoque successivement Marie, le vieillard Siméon, les prophètes pleins d’humilité et de charité, et qui ne pensaient qu’au salut du genre humain. D’où l’instante prière :

“Venez donc en nous, ô Seigneur, pour la gloire de votre Père. Venez anéantir en nous l’empire de Satan, son ennemi juré. Venez anéantir en nous cette chair de péché en ses mauvais désirs et en ses misérables attaches. Venez établir en nous le royaume de Dieu le Père, et faites que tout lui soit obéissant en nous. Venez, ô mon Dieu, anéantir tout mon vieil homme, et vous établir en sa place...

Venez en moi, et m’attirez à vous, et me changer en vous; et ainsi soyez en moi, et moi en vous, comme votre Père est en vous, et vous en votre Père. Venez vivre en moi, et que je ne sois plus moi, que je sois si intimement en vous, que je ne sois qu’un avec vous.

Je ne puis vivre sans vous; venez donc en moi vivifier mon âme qui se consomme toute en votre amour; qu’ainsi par vous je glorifie votre Père, par vous je serve tous mes frères et les remplisse de vous; et qu’ainsi tout en vous, je puisse continuer votre vie... ”

5-3-2-La prière d’adoration à la sainte Trinité

“Je vous adore, essence de mon Dieu, qui remplissez de votre auguste majesté les trois personnes adorables de la très sainte Trinité. Je vous adore, Majesté souveraine, cachée sous cet adorable sacrement, et qui venez par Jésus-Christ vous donner à nous. Je vous adore trésor immense...

Qui vous peut dignement recevoir, ô suprême grandeur! Ô sainteté incomparable de mon Dieu! Vous êtes bien selon votre dignité, dans les trois personnes divines; mais venant parmi nous, qui sera la personne digne de vous recevoir?...

Le Fils dans la communion se fait don des hommes et rend aussi son Père un véritable don. Celui qui faisait tous les dons, donnant son Fils et son Saint-Esprit, et de qui tout don descend, devient lui-même notre don en la très sainte communion... Nous recevons en nous les dons que le Père fait au Fils, les dons que le Père et le Fils font au Saint-Esprit...”

5-3-3-Jésus nous transforme en lui:

Jésus nous poursuit intérieurement, et J.J. Olier s’écrie :

“Vous me pressez et vous venez vous insinuer en toutes mes puissances; plus je recule et m’éloigne de vous, plus, ô mon Jésus, vous vous unissez à moi et vous faites un avec moi. Comme votre Père s’insinue en vous de toute éternité, Verbe divin, en sorte qu’il vous remplit tout, et qu’il est tout en vous: ainsi, ô mon Jésus, vous vous insinuez en moi, et vous faites une même chose avec moi par une intime pénétration de tout moi-même...”

Mais hélas ! où Jésus vient-il prendre sa demeure, ”dans une chair criminelle?” D’où la supplication :

5-3-4-La supplication :

“Vous voyez quelle est la peine d’une âme qui est appesantie dans la terre et vivante dans l’impureté d’une vie grossière et animale. Vous savez, ô mon Jésus, quelle est la condition d’une âme tirée hors du sein de Dieu: et pour cela, ô mon Seigneur, vous êtes venu au monde pour soulager les âmes et les remettre dans ce sein dès la vie présente. Vous portez une âme dans le sein de Dieu quand vous êtes uni intimement à elle par la sainte communion...”

“Mon Jésus... je vous laisse mon âme pour opérer en elle tout ce qu’il vous plaît à la gloire de Dieu... Anéantissez en la vertu de votre Esprit mon orgueil, mon avarice, ma colère, ma luxure et enfin tout l’amour de moi-même. Faites-moi la miséricorde, ô mon Seigneur, que je n’aie plus en vue que Dieu, et que je n’agisse plus que pour lui, de même que vous faites et que vous avez toujours fait vivant sur la terre... Soyez, ô Jésus, la vie de mon âme, pénétrez-la intérieurement des mouvements de votre vie divine, puisque vous venez comme un Esprit vivifiant par la sainte communion...

Opérez donc en mon âme, et la vivifiez par vous, en sorte que vous produisiez en elle toutes les œuvres de votre vie... Que l’on voie donc qu’un nouvel homme m’anime, qu’une nouvelle vie est en moi, qu’un nouvel esprit me possède; bref qu’un Dieu vit en moi et me fait vivre comme lui... Que la lumière de mon Dieu me découvre la vanité de toutes choses et la vérité de Dieu seul, et que tout ce qui n’est point de Dieu n’est que mensonge, que figure et qu’illusion...”

6
Les grandes prières

6-1-L’oraison

“La grâce nous sépare de nous, la grâce nous dégage des créatures ; la grâce nous ouvre à Jésus-Christ... Il faut que l’âme, toujours anéantie en elle-même, vide de tout, séparée de tout, dépendante de la grâce de Jésus-Christ, se tienne ouverte à lui par la prière, pour ne recevoir que lui, pour n’aimer que lui, pour ne se plaire qu’en lui, et pour trouver toute sa béatitude en lui...”

L’oraison est donc continuellement nécessaire, qui sollicite la grâce de Dieu. “Cette oraison se fait au fond de l’âme qui, par un regard et par un soupir envers Dieu l’attire, l’appelle incessamment à soi et lui demande sa vie... Il ne faut jamais cesser de prier et d’appeler à soi la grâce, afin d’obtenir toujours une nouvelle vie pour croître en Jésus-Christ...

Ce que l’union naturelle de l’âme avec le corps fait en l’homme pour conserver la vie, l’oraison  le fait dans notre intérieur, et Dieu a voulu rendre l’homme dépendant de l’oraison en sa vie spirituelle, pour l’obliger à confesser son indigence et son néant, et à reconnaître toujours Dieu dans son principe... C’est ainsi que l’âme, en vue de son néant, craintive en elle-même, se méfiant de sa faiblesse et de son infirmité, s’affermit en son néant, invoquant à soi l’Esprit de Dieu, du milieu de sa crainte et de son humiliation...”

6-2-La visite au Saint-Sacrement

Les chrétiens sont consacrés à Dieu par le Baptême pour être des hosties de louange. Mais, compte tenu de la faiblesse des hommes, Jésus veut suppléer à leurs misères et à leurs infirmités : “Aussi se tient-il assidu sur l’autel, comme une hostie de louange perpétuelle, rendant à Dieu les devoirs de chacun... Il n’y est que pour aider à notre infirmité et pour réparer les fautes de notre négligence. Il veut donc qu’on le visite de temps en temps...”

L’adorable sacrement de l’autel, c’est une dilatation du mystère de l’Incarnation, c’est Dieu avec nous. “Pendant qu’il vivait sur la terre, Jésus travaillait et méritait seul pour nous...“ Maintenant, il ne veut plus être seul, “il veut passer en nous et animer ses membres de son esprit et de sa vie, pour être en nous...

Heureuse l’âme qui se voit appelée à n’être qu’une chose avec Jésus-Christ, et à rendre en lui, à Dieu, tout ce que Jésus-Christ rend à Dieu lui-même! Heureuse l’âme qui en la pointe de son esprit entre dans le ciel pour y honorer Dieu, et qui, pour le glorifier se perd en toute l’étendue de Jésus-Christ !...

Heureuse l’âme qui entre dans l’amour et dans la consommation de Jésus-Christ, et qui se revêt ainsi de sa sainteté même !

C’est un bien incompréhensible et admirable que le très saint Sacrement. Il nous met Dieu devant les yeux, et le tient présent à l’église pour y recevoir tout l’honneur et toute la gloire qu’il peut attendre de sa créature...

Ce divin Sacrement est un sacrement de communion qui exprime que Jésus-Christ veut être vivant dans les âmes... et que par là il veut remplir le monde du culte de l’amour qui est dû à Dieu... Quel mystère adorable et de Dieu adoré et de Dieu adorant en son Fils! Quelle joie de voir ce tabernacle où nous savons que Dieu reçoit tant d’honneur, tant de gloire et tant d’amour en la personne de son Fils qui lui rend pour soi et pour l’Église ce qu’elle n’ose et ne peut entreprendre de lui rendre par elle-même... Mais ce qui doit être notre joie est de savoir que Dieu ait au moins en Jésus-Christ un adorateur tel qu’il le veut...”

Passant en revue quelques-uns des exercices qu’il propose pour la prière devant le saint Sacrement, Monsieur Olier indique “que Dieu veut être honoré sous tous ses titres (sainteté, immensité, simplicité, lumière, puissance, amour, créateur, rédempteur, juge roi, etc.) et il prétend que la créature se présente souvent à lui pour l’adorer, pour le louer, pour le remercier, pour le prier et pour s’affliger en sa présence. Mais il veut que ce soit toujours en l’union et en la vertu de Jésus-Christ, qui repose pour cet effet au très saint Sacrement de l’autel, et qui s’y tient toujours présent pour recevoir le monde, le remplir de lui et des sentiments que chaque particulier doit avoir en son cœur.”

Et J. J. Olier de conseiller, entre autres choses :

– d’invoquer l’Esprit-Saint,

– de demeurer en paix et en silence attendant l’opération du Saint-Esprit en nous,

– de s’unir à Notre Seigneur pour rendre à Dieu nos devoirs avec lui qui se proteste[1] en ce saint Sacrement la créature de Dieu son Père... L’âme doit s’unir à cette protestation de Jésus-Christ.


[1] Se déclare.

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